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ne si l’aliment à problème doit être éliminé. Les
aliments mis en cause sont très variés, mais
habituellement anodins, comme le lait de
vache, les œufs, la cacahuète, le poisson... Une
fois le diagnostic posé et confirmé, l’aliment
doit être supprimé, ce qui nécessite un conseil
diététique pour éviter les carences. Avant le dia-
gnostic, un régime d’éviction large est recom-
mandé pour éprouver l’allergie. Le régime
d’éviction ciblée constitue, après le diagnostic,
la diététique thérapeutique. Le traitement de
l’allergie alimentaire est fondé quasi exclusive-
ment sur la manipulation raisonnée de l’envi-
ronnement alimentaire. On ne fait qu’excep-
tionnellement appel à l’immunothérapie spéci-
fique et les thérapeutiques médicamenteuses
n’ont que des actions partielles. Chez le petit
enfant, une réintroduction de l’aliment est
d’ailleurs parfois possible.
Lucie Gallion
D’après les propos tenus lors des Journées nationales
de la Société française d’allergologie
et d’immunologie clinique (Grenoble, juin 1999).
LIBÉRALE
Comme tous les ans, au printemps, les allergies aux pollens, fréquentes
et en constante augmentation, reviennent au-devant de l’actualité.
Mais, tout au long de l’année, d’autres allergies, elles aussi croissantes,
font l’objet de beaucoup d’interrogations.
Alimentaire
Allergie ou intolérance ?
Al’heure actuelle, les allergies alimen-
taires, par leur fréquence et leur poten-
tielle gravité, concernent près de 10 %
des enfants et 2 % des adultes. Mais l’inquié-
tude née des différentes affaires concernant l’ali-
mentation augmente leur actualité.
Jusqu’à une époque récente, n’étaient consommés
que des produits d’origine locale. Les allergies
étaient rares ou peu remarquées. Notre alimenta-
tion s’est complètement modifiée.
Plusieurs hypothèses sont retenues pour expli-
quer ces nouveaux phénomènes. Quelle est la
part de la diversification alimentaire, celle des
aliments modifiés ou encore celle des produits
nécessaires à la transformation des aliments ?
Face à un manque certain de preuves, les
spécialistes mettent en garde contre la confu-
sion entre “allergie alimentaire” et “intolérance
alimentaire”.
L’intolérance alimentaire est une réaction indési-
rable, déclenchée par une réaction physique à
l’aliment ou à l’additif alimentaire, mais elle
n’implique pas le système immunitaire.
L’allergie alimentaire se produit quand un système
immunitaire réagit à la protéine d’un aliment qui
vient d’être consommé. On qualifie alors cette
protéine d’allergène. La réaction de cet allergène
vers les anticorps IgE du patient déclenche rapi-
dement des manifestations allergiques respon-
sables des symptômes. Différents systèmes du
corps sont touchés : la peau (urticaire, prurit,
eczéma), l’appareil respiratoire (toux, éternue-
ments, rhinite, asthme…), le tube digestif (vomis-
sements, diarrhée, crampes abdominales...). Le
choc anaphylactique affecte, lui, tous les systèmes.
C’est une réaction allergique grave qui peut
entraîner un collapsus et quelquefois la mort.
En principe, les symptômes apparaissent dans
les minutes qui suivent l’exposition à l’aller-
gène. La sensibilité de chaque individu détermi-
Faut-il craindre le chocolat ?
Le monde entier est fou de chocolat, que l’on accuse
de tous les maux ! Le Dr Gérard Apfeldorfer (Paris),
lors de la campagne “L’aliment plaisir-l’aliment santé”
initiée par les laboratoires Fournier explique : «Quand
on veut noyer son chien, on l’accuse de tous les maux.
Toute cette graisse ne serait-elle pas mauvaise pour notre
taux de cholestérol ? Il n’en est rien. Dans le beurre de
cacao, les 26 % d’acide palmitique sont compensés par des
acides gras irréprochables comme l’acide oléique et l’acide
linoléique. Comme pour tout aliment, l’important est la
quantité consommée. Croquons du chocolat sans scrupule,
sans pour autant en abuser. »
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