LIBÉRALE Alimentaire Allergie ou intolérance ? Comme tous les ans, au printemps, les allergies aux pollens, fréquentes et en constante augmentation, reviennent au-devant de l’actualité. Mais, tout au long de l’année, d’autres allergies, elles aussi croissantes, font l’objet de beaucoup d’interrogations. A l’heure actuelle, les allergies alimentaires, par leur fréquence et leur potentielle gravité, concernent près de 10 % des enfants et 2 % des adultes. Mais l’inquiétude née des différentes affaires concernant l’alimentation augmente leur actualité. Jusqu’à une époque récente, n’étaient consommés que des produits d’origine locale. Les allergies étaient rares ou peu remarquées. Notre alimentation s’est complètement modifiée. Plusieurs hypothèses sont retenues pour expliquer ces nouveaux phénomènes. Quelle est la part de la diversification alimentaire, celle des aliments modifiés ou encore celle des produits nécessaires à la transformation des aliments ? Face à un manque certain de preuves, les spécialistes mettent en garde contre la confusion entre “allergie alimentaire” et “intolérance alimentaire”. L’intolérance alimentaire est une réaction indésirable, déclenchée par une réaction physique à l’aliment ou à l’additif alimentaire, mais elle n’implique pas le système immunitaire. L’allergie alimentaire se produit quand un système immunitaire réagit à la protéine d’un aliment qui vient d’être consommé. On qualifie alors cette protéine d’allergène. La réaction de cet allergène vers les anticorps IgE du patient déclenche rapidement des manifestations allergiques responsables des symptômes. Différents systèmes du corps sont touchés : la peau (urticaire, prurit, eczéma), l’appareil respiratoire (toux, éternuements, rhinite, asthme…), le tube digestif (vomissements, diarrhée, crampes abdominales...). Le choc anaphylactique affecte, lui, tous les systèmes. C’est une réaction allergique grave qui peut entraîner un collapsus et quelquefois la mort. En principe, les symptômes apparaissent dans les minutes qui suivent l’exposition à l’allergène. La sensibilité de chaque individu détermi- 44 ne si l’aliment à problème doit être éliminé. Les aliments mis en cause sont très variés, mais habituellement anodins, comme le lait de vache, les œufs, la cacahuète, le poisson... Une fois le diagnostic posé et confirmé, l’aliment doit être supprimé, ce qui nécessite un conseil diététique pour éviter les carences. Avant le diagnostic, un régime d’éviction large est recommandé pour éprouver l’allergie. Le régime d’éviction ciblée constitue, après le diagnostic, la diététique thérapeutique. Le traitement de l’allergie alimentaire est fondé quasi exclusivement sur la manipulation raisonnée de l’environnement alimentaire. On ne fait qu’exceptionnellement appel à l’immunothérapie spécifique et les thérapeutiques médicamenteuses n’ont que des actions partielles. Chez le petit enfant, une réintroduction de l’aliment est d’ailleurs parfois possible. Lucie Gallion D’après les propos tenus lors des Journées nationales de la Société française d’allergologie et d’immunologie clinique (Grenoble, juin 1999). Faut-il craindre le chocolat ? Le monde entier est fou de chocolat, que l’on accuse de tous les maux ! Le Dr Gérard Apfeldorfer (Paris), lors de la campagne “L’aliment plaisir-l’aliment santé” initiée par les laboratoires Fournier explique : « Quand on veut noyer son chien, on l’accuse de tous les maux. Toute cette graisse ne serait-elle pas mauvaise pour notre taux de cholestérol ? Il n’en est rien. Dans le beurre de cacao, les 26 % d’acide palmitique sont compensés par des acides gras irréprochables comme l’acide oléique et l’acide linoléique. Comme pour tout aliment, l’important est la quantité consommée. Croquons du chocolat sans scrupule, sans pour autant en abuser. » ■