Itinéraire technique de la culture à intérêt apicole

Siège social : Chambre d'Agriculture Dordogne - Boulevard des Saveurs - Cré@Vallée Nord –
Coulounieix-Chamiers – 24060 PERIGUEUX CEDEX 9. - Tél : 05 53 35 88 88 – APIDOR@dordogne.chambagri.fr
PROGRAMME DEPARTEMENTAL APICOLE 2014
Itinéraire technique de la culture à intérêt apicole
Au-delà de l’image bucolique qu’inspire l’observation d’une belle parcelle fleurie,
l’expérience nous montre que sa réussite reste le résultat d’un investissement en travail et en
savoir-faire technique. Ce que l’on appelle une « jachère mellifère » est donc plutôt une culture
à part entière, qui a des exigences techniques et agronomiques si l’on veut faire exprimer aux
espèces semées une floraison abondante riche de nectars et pollens.
Je vous propose dans cette fiche de
détailler les phases-clé qui
permettront de réussir votre culture
mellifère, si naturellement les
conditions climatiques ne viennent
pas perturber le cycle végétatif
normal de la plante.
Le but est d’obtenir une levée
régulière et rapide pour avoir un
couvert dense des espèces
mellifères souhaitées, limitant
ainsi la concurrence d’espèces à
tendance invasive (chardons,
rumex, liserons…).
Quelques conseils ci-après.
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LA PREPARATION DU SOL ET L’IMPLANTATION :
LA CLEF DE LA REUSSITE !
Il n’est pas possible de semer sur une
surface déjà couverte de type prairie
ou jachère spontanée sans travail de
sol préalable. Dans la plupart des
cas, il faut préalablement au semis,
labourer ou passer au motoculteur la
terre et préparer un lit de semence fin
et profond (25 cm). Cela favorisera
une bonne implantation racinaire des
plantes et avec un chevelu racinaire
ainsi bien développé, les plantes
résisteront mieux aux aléas
climatiques des mois d’été.
Sur sols argileux lourd, il faut
privilégier le labour d’automne.
Dans ces conditions, la reprise du
sol au printemps se réalisera sur une
terre déjà émiettée par le gel
hivernal.
Un ou deux passages d’un outil
superficiel (motoculteur, herse,
vibroculteur…) permettront
d’affiner la terre et de préparer
un bon lit de semences.
Sur sols limoneux, la
préparation de sol interviendra
juste avant le semis afin d’éviter
des phénomènes de battance de
sols en cas de pluviométrie
importante.
Les graines de fleurs mellifères
sont de petites tailles. Il est
indispensable de préparer un
lit de semence fin et bien
émietté pour assurer un bon
contact entre la graine et la
terre.
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QUAND SEMER ?
Printemps ou automne : pas trop tard, ni trop tôt !
Parmi les espèces mellifères proposées, la phacélie, le mélange fleuri annuel et le sarrasin sont
des plantes à cycle annuel. Elles pourront être semées de fin avril à début juin, selon l’état de
réchauffement du sol et les conditions de pluviométrie. Ne pas oublier que l’objectif de la culture
mellifère est de produire une source alimentaire aux abeilles en période de disette naturelle d’été. Il
est donc préférable de ne pas semer trop tôt la phacélie qui fleurit 50 jours après le semis de façon à
éviter une concurrence de floraison avec d’autres espèces intéressantes pour valoriser les miellées
telles que l’acacia, le châtaignier, la ronce…
Il est indispensable de semer dans
un sol suffisamment ressuyé et en
cours de réchauffement pour
permettre une bonne germination des
graines. Un semis à partir de fin avril
jusqu’en fin mai est un bon compromis
pour limiter les risques d’échec liés à
une sécheresse.
Pour les espèces bisannuelles de type mélilot, un semis d’automne (de septembre à mi-
octobre) est préférable et limite les risques liés à la sécheresse.
COMMENT SEMER ?
Le semis se fera de préférence avec un semoir à céréales qui garantit la densité de semis
préconisée. Pour les faibles surfaces, il pourra être réalisé à la main ou au semoir à gazon en
mélangeant les graines à du sable à raison de 50%. Il est impératif d’enterrer légèrement les graines
(1 cm) et de rappuyer le sol après le semis au rouleau de façon à assurer un très bon contact de la
graine avec la terre.
ATTENTION à ne pas avoir la
« main trop lourde » lors du semis
la tentation étant de semer plus
épais que les doses préconisées :
Une végétation trop dense risque
non seulement de pénaliser la
production de fleurs et de
nectar mais accentue aussi le
risque pour la culture en cas de
sécheresse marquée (besoins en
eau plus importants).
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RAPPEL DES DENSITES DE SEMIS PRECONISEES
- Phacélie : 7 kg/ha. - Mélanges fleuris : 8 kg/ ha.
- Mélilot : 10 kg /ha. - Bourrache : 5 kg/ha.
- Sarrasin : 40 kg/ ha.
CONTROLE DES ADVENTICES
Sur les parcelles non
entretenues depuis longtemps,
certaines mauvaises herbes (chardons,
rumex, liserons…) naturellement
présentes dans le sol risquent
rapidement de prendre le dessus au
détriment des espèces semées. Ces
adventices peuvent être diminués par
la technique dite du faux semis.
Après un premier travail superficiel
du sol, cette technique consiste à
laisser les mauvaises herbes se
développer jusqu’au stade plantule.
A ce stade, il suffit de passer un
outil superficiel (vibroculteur, herse,
cultivateur de jardin) afin de les
éliminer. 2/3 des plantules peuvent
ainsi être éliminées.
Procéder ensuite au semis
de la culture mellifère.
La technique du faux semis peut cependant se révéler insuffisante sur des adventices vivaces de
type rumex ou chiendent.
ENTRETIEN
L’entretien des parcelles de jachères mellifères est limité. Ces fleurs n’ont besoin ni d’engrais ni de
produits de traitement. L’objectif est de laisser vivre ces fleurs et le petit écosystème qui va s’y installer.
La phacélie peut être broyée après la maturité des graines. Un léger travail superficiel du sol destiné à
enfouir les graines favorisera alors la repousse de la phacélie si les conditions de pluviométrie sont
favorables.
Pour le mélilot, une coupe à l’automne 30 cm) favorisera la repousse des plantes au printemps
suivant.
Synthèse réalisée par Jean-Jacques NEGRIER, animateur filière apicole.
Chambre d’Agriculture de Dordogne.
Version 06/03/2014
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