Troubles moteurs au cours du sommeil chez l`enfant souffrant de

publicité
Dossier
mt pédiatrie 2013 ; 16 (2) : 118-25
Troubles moteurs au cours du sommeil
chez l’enfant souffrant de trouble
du déficit d’attention/hyperactivité
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Motor disorders associated with sleep in children with attention deficit
hyperactivity disorder
Régis Lopez1,2
Sophie Bayard1,2
Yves Dauvilliers1,2
1 Centre de référence national
narcolepsie hypersomnie idiopathique,
CHU Gui-de-Chauliac,
service de neurologie,
unité des troubles du sommeil,
80, avenue Augustin-Fliche,
34295 Montpellier cedex 5,
France
2 Unité Inserm 1061,
Hôpital La Colombière, Pav. 42,
39, avenue Charles-Flahault,
BP 34493 - 34093 Montpellier cedex 5,
France
<[email protected]>
Mots clés : trouble du déficit d’attention/hyperactivité, somnambulisme, syndrome des jambes
sans repos, rythmies du sommeil
Abstract. Attention deficit disorder with or without hyperactivity (ADHD/ADD) is a common
disorder characterised by varying degrees of abnormal attention, hyperactivity, and impulsivity.
A deficit of attention during the day is observed in children with ADHD/ADD and is commonly
associated with poor sleep during the night. Motor disturbances that occur during the night
are often associated with increased sleep fragmentation; the association between restless legs
syndrome, periodic movements of the inferior limbs and ADHD/ADD is well documented.
Abnormal rhythmic movement and parasomnia, associated with non-rapid eye movement
sleep, are also common in children with ADHD/ADD. The assessment of ADHD/ADD in
children should include systematic evaluation of these motor sleep disturbances in order to
provide optimal treatment.
Key words: attention deficit hyperactivity disorder, sleepwalking, restless legs syndrome, rhythmic movement disorder
L
Tirés à part : R. Lopez
e trouble du déficit d’attention
avec ou sans hyperactivité
(TDA/H) est un trouble neurodéveloppemental fréquent d’origine
multifactorielle. La prévalence en
France est estimée entre 3,5 à 5,6 %
chez des enfants âgés de six à 12 ans
[1]. Les symptômes persistent à l’âge
adulte jusqu’à 66 % des sujets [2].
Toutefois, les études transversales
chez l’adulte montrent une prévalence de 3,4 % [3]. Le TDA/H est le
trouble le plus fréquent en psychiatrie
de l’enfant. La trajectoire développementale des enfants souffrant de
TDAH est marquée par un plus haut
risque de psychopathologie, des parcours scolaires plus difficiles et une
altération du fonctionnement cognitif
global.
Le diagnostic de TDA/H repose
sur une triade symptomatique associant l’inattention, l’impulsivité et
l’hyperactivité [4]. Différentes formes
cliniques peuvent être décrites, en
fonction des symptômes prédominants. Le déficit d’attention est considéré comme le noyau du trouble.
Le tableau clinique associant à la
fois des symptômes d’inattention et
d’hyperactivité/impulsivité concerne
environ 70 % des enfants. Une forme
Pour citer cet article : Lopez R, Bayard S, Dauvilliers Y. Troubles moteurs au cours du sommeil chez l’enfant souffrant de trouble déficit d’attention/hyperactivité.
mt pédiatrie 2013 ; 16(2) : 118-25 doi:10.1684/mtp.2013.0479
doi:10.1684/mtp.2013.0479
mtp
118
Résumé. Le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est un trouble fréquent chez l’enfant caractérisé par l’association à des degrés divers de troubles de l’attention,
de symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité. Un déficit de la vigilance diurne est observé
chez les enfants souffrant de TDA/H. Celui-ci est fréquemment associé à une mauvaise qualité
du sommeil de nuit. Les troubles moteurs nocturnes sont une cause fréquente de fragmentation
du sommeil. L’association du syndrome des jambes sans repos et des mouvements périodiques
des membres inférieurs avec le TDA/H est la mieux documentée. Les troubles moteurs rythmiques et les parasomnies du sommeil lent profond sont également fréquents au cours du
TDA/H chez l’enfant. L’évaluation du TDA/H chez l’enfant doit comporter la recherche de ces
troubles moteurs nocturnes afin de pouvoir proposer une prise en charge optimale
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
dite attentionnelle prédominante est retrouvée chez près
de 30 % des enfants et est plus fréquemment observée
chez les filles. L’absence de symptômes externalisés en
rend de ce fait plus difficile leur reconnaissance et par
conséquent l’établissement du diagnostic. Enfin, la forme
hyperactive/impulsive prédominante est exceptionnellement décrite. Il existe une importante hétérogénéité de
la présentation clinique de ces enfants. Cette hétérogénéité est d’autant plus riche que les comorbidités dans le
TDA/H sont particulièrement fréquentes. Elles concernent,
en particulier, divers troubles psychiatriques, des troubles
spécifiques des apprentissages ainsi que les troubles du
sommeil.
L’objectif de ce travail consiste à souligner
l’importance des troubles du sommeil et de la vigilance chez les enfants souffrant de TDA/H. Nous mettrons
l’accent sur la fréquence de l’association du TDA/H avec
les troubles moteurs liés au sommeil et les parasomnies
du sommeil lent profond (SLP).
Perturbations de la vigilance
dans le trouble du déficit d’attention
avec ou sans hyperactivité
La clinique du TDA/H résulte de l’interaction entre
une prédisposition génétique et des facteurs environnementaux dont les mécanismes étiopathogéniques restent
encore mal connus. Une perturbation des processus de
vigilance (i.e., la somnolence) pourrait expliquer pour
partie les symptômes diurnes du TDA/H. La plainte de
somnolence diurne excessive (SDE) n’est pas rare dans le
contexte du TDA/H. Il s’agit d’une symptomatologie qui
est pourtant peu rapportée de façon spontanée comparativement aux symptômes d’instabilité motrice. Des études
rapportent une fréquence accrue de SDE chez les enfants
TDA/H, sur des paramètres subjectifs [5, 6]. Cette propension à la somnolence a également été investiguée de
façon objective au moyen de tests itératifs des latences
d’endormissement. Deux études contrôlées révèlent des
latences d’endormissement plus courtes chez les sujets
TDA/H [7, 8], principalement sur les trois premiers tests
[7]. Cependant, la latence d’endormissement moyenne
chez les sujets TDA/H n’était pas inférieure à huit minutes,
seuil nécessaire pour retenir une somnolence objective.
Si l’association entre SDE et symptômes de TDA/H
peut apparaître paradoxale, elle pourrait être expliquée
par un modèle dit d’hypoarousal [9]. Selon ce modèle,
les symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité pourraient
être considérés comme des stratégies développées afin
de lutter contre la somnolence. Deux hypothèses peuvent
être formulées pour expliquer les troubles de la vigilance
dans le TDA/H. La première stipule qu’il existerait un
désordre primaire de la vigilance dans le TDA/H, bien
qu’aucune anomalie biologique n’ait été décelée à ce jour.
La seconde propose que les troubles de la vigilance dans
le TDA/H seraient l’une des conséquences d’un mauvais
sommeil de nuit.
Altérations de la qualité du sommeil
de nuit dans le trouble du déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité
De nombreux travaux menés chez l’adulte sain soulignent les conséquences délétères de la restriction et de la
privation de sommeil sur le fonctionnement cognitif. Parmi
ses conséquences, sont notamment décrites une altération
de la vigilance et des fonctions exécutives [10, 11], ainsi
qu’une augmentation de l’impulsivité [12, 13]. Il est donc
tout à fait possible que les troubles de la vigilance, les
troubles cognitifs et comportementaux du TDA/H soient
le reflet de perturbations du sommeil.
Les enfants TDA/H rapportent fréquemment des
plaintes en rapport avec la mauvaise qualité de leur sommeil. L’insomnie est une plainte fréquente chez les enfants
TDA/H. Elle concerne le plus souvent l’endormissement.
Une méta-analyse récente souligne la fréquence de la
plainte d’insomnie, à la fois d’endormissement, de maintien et par réveil précoce chez 722 enfants TDA/H [14].
Par ailleurs, une étude récente suggère que l’insomnie
d’endormissement dans le TDA/H de l’enfant pourrait être
en lien avec un retard de la sécrétion de mélatonine [15].
Les données de la littérature relatives à la documentation des caractéristiques architecturales du sommeil
dans le TDA/H de l’enfant sont controversées. Une métaanalyse conduite sur 16 études incluant des paramètres
polysomnographiques révèle une augmentation de la
latence d’endormissement, une diminution de l’efficacité
de sommeil et un index apnées-hypopnées plus élevé chez
les enfants TDA/H comparativement à témoins [14]. Un
second travail de ce genre portant sur 12 études en polysomnographie souligne l’absence d’arguments en faveur
d’anomalies architecturales du sommeil, à l’exclusion
d’une augmentation des mouvements périodiques des
membres inférieurs (MPMI) [16].
Il n’existe donc pas de perturbations majeures de
l’architecture globale du sommeil chez ces enfants. Pourtant, la présence d’un sommeil agité est très fréquemment
rapportée par leurs parents. Konofal et al. ont récemment
rapporté que des enfants avec un TDA/H comparativement
à des témoins présentaient une activité motrice nocturne
plus importante [17]. Cette activité motrice intéressait
les membres inférieurs et supérieurs ainsi que le corps
entier. La présence anormalement élevée de mouvements
au cours du sommeil au sein de cette population clinique peut être en rapport avec des troubles intrinsèques
du sommeil très prévalents dans ce contexte. Il s’agit du
mt pédiatrie, vol. 16, n◦ 2, avril-mai-juin 2013
119
Troubles moteurs au cours du sommeil chez l’enfant souffrant de trouble du TDA/H
syndrome des jambes sans repos (SJSR), le syndrome de
MPMI, les rythmies du sommeil ainsi que les parasomnies
du SLP.
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Syndrome des jambes sans repos
et mouvements périodiques des membres
inférieurs et trouble du déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité
Le SJSR et les MPMI sont bien documentés dans le
TDA/H de l’enfant. Le SJSR est caractérisé, chez l’adulte,
par la survenue : de gênes, le plus souvent dans les
membres inférieurs, perçues comme des agacements, des
paresthésies, des brûlures et parfois des douleurs. Ces
gênes obligent le sujet à bouger et elles sont soulagées par
le mouvement. Ces phénomènes apparaissent le soir plutôt
que durant la journée ou sont majorés lors de l’inactivité,
en position allongée. Les critères diagnostiques du SJSR
chez l’enfant sont plus stricts (tableau 1) [18]. En plus
de la présence des quatre critères diagnostiques, l’enfant
Tableau 1. Critères diagnostiques pour le syndrome des
jambes sans repos (SJSR) chez l’enfant.
SJSR certain
1. L’enfant doit répondre aux 4 critères du SJSR de l’adulte, et
2. L’enfant doit évoquer avec ses propres mots, et en rapport
avec son âge, la notion de devoir bouger, ou encore d’avoir des
fourmis dans les jambes pour décrire ses symptômes
ou
1. L’enfant doit répondre aux 4 critères du SJSR de l’adulte, et
2. Répondre à au moins 2 des 3 symptômes facultatifs suivants
(a) Problème de sommeil anormal pour l’âge développemental
(b) Histoire familiale de SJSR
(c) Syndrome de MPMI avec index > 5/h sur l’enregistrement
polysomnographique
SJSR probable
1. L’enfant doit répondre aux 4 critères du SJSR de l’adulte à
l’exception du critère 4 (le besoin de bouger ou la sensation
d’aggravation des symptômes en soirée ou la nuit), et
2. Histoire familiale de SJSR
ou
1. L’enfant décrit des manifestations d’inconfort dans les
extrémités des membres inférieurs lorsqu’il est au repos ou
allongé, lesquelles sont accompagnées d’agitation motrice.
L’inconfort répond aux critères 2,3 et 4 du SJSR, et
2. Histoire familiale de SJSR
MPMI : mouvements périodiques des membres inférieurs.
120
doit évoquer, avec ses propres mots, et en rapport avec son
âge, la notion de « devoir bouger », ou encore d’avoir « les
fourmis dans les jambes » pour décrire ses symptômes ; ou
répondre au moins aè deux des trois symptômes facultatifs.
Il s’agit :
– d’un problème de sommeil anormal pour l’âge
développemental ;
– d’une histoire familiale positive de SJSR ;
– d’un syndrome de mouvements périodiques des
jambes, avec index supérieur à 5/h, rapporteı̌ par
l’enregistrement polysomnographique.
Les données de la littérature font état de la présence de
symptômes de SJSR chez 10,5 à 24 % des enfants TDA/H.
Selon les critères diagnostiques du SJSR de l’enfant, la prévalence est comprise entre 11,5 et 44 % [19]. Notons
que ces données portent sur de faibles échantillons en
population clinique.
Chez l’enfant, le SJSR est associé dans 63 à 67 %
des cas à des MPMI au cours du sommeil [20, 21]. Il
s’agit de la survenue au cours du sommeil de mouvements des membres, répétitifs, souvent stéréotypés de
façon périodique. Leur mise en évidence repose sur la
réalisation d’un enregistrement polysomnographique [22].
Ces mouvements peuvent être associés à une fragmentation excessive du sommeil. Selon les études, de 26 à
64 % des enfants souffrant de TDA/H présentent un
index de MPMI supérieur à 5/h de sommeil (tableau 2)
[8]. Une autre étude montre que 44 % d’une série de
90 enfants présentant des MPMI supérieurs à 5/h (issus
d’un recrutement mixte clinique et général en population)
présentaient un diagnostic ou des symptômes de TDA/H
[23].
Plusieurs arguments physiopathologiques appuient la
force du lien entre SJSR, MPMI et TDA/H. La réduction
de la qualité du sommeil liée au SJSR et aux MPMI peut
contribuer à l’apparition ou la majoration de symptômes
diurnes de TDA/H.
De plus, le SJSR, les MPMI et le TDA/H partagent un
même dysfonctionnement neurobiologique dopaminergique en lien ou non avec une carence martiale [24-27].
Tableau 2. Critères diagnostiques pour les mouvements
périodiques des membres inférieurs (MPMI) chez l’enfant.
Objectivation par l’enregistrement des muscles jambiers
antérieurs à l’aide d’électrodes de surface sur la
polysomnographie de mouvements d’une durée de 0,5 à
10 secondes
Une séquence de mouvements est périodique si au moins
4 mouvements consécutifs séparés par un intervalle compris
entre 4 et 90 secondes
L’index pathologique de MPMI est supérieur à 5/h de sommeil
chez l’enfant
mt pédiatrie, vol. 16, n◦ 2, avril-mai-juin 2013
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Troubles moteurs rythmiques au cours
du sommeil et trouble du déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité
Également appelés rythmies du sommeil, les troubles
moteurs rythmiques (TMR) sont caractérisés par des
mouvements répétitifs, stéréotypés et rythmiques de
grands groupes de muscles se produisant au moment de
l’endormissement ou lors du sommeil. Les rythmies les
plus fréquentes sont le bercement de tout le corps (body
rocking), le cognement ou le roulement de la tête (headbanging ou headrolling) [28]. Ce trouble voit sa prévalence
décroître rapidement avec l’âge pour ne concerner que
3 % des enfants à l’âge de cinq ans [29]. Dans de rares
cas, ces troubles peuvent persister à l’âge adulte [30].
Deux travaux sont en faveur d’une association entre les
TMR et le TDA/H chez l’enfant. Dans le premier, trois
des sept enfants étudiés présentant un TMR souffraient
également d’un TDA/H [31]. Stepanova et al. [32], dans
une série de dix enfants avec TMR, rapportent un diagnostic de TDA/H chez six d’entre eux. Une ancienne
étude décrit la présence de TMR chez six des 14 enfants
étudiés souffrant de TDA/H [33]. Une prise en charge du
TMR peut s’avérer nécessaire si ce dernier est à l’origine
de blessures ou d’altérations du fonctionnement diurne
de l’enfant (figure 1). Elle repose sur des mesures comportementales (restriction du temps passé au lit) [34], voire
pharmacologiques (clonazépam) [35]. Leur objectif est de
faciliter les transitions entre la veille et le sommeil et de
réduire les éveils nocturnes.
Parasomnies du sommeil lent profond
et trouble du déficit d’attention avec
ou sans hyperactivité
Les parasomnies du SLP regroupent trois entités cliniques : le somnambulisme, les terreurs nocturnes et
les éveils confusionnels [36]. Les parasomnies du SLP
se caractérisent par des éveils, le plus souvent brutaux à partir du SLP, au cours desquels surviennent des
comportements inappropriés, une confusion mentale avec
une amnésie le plus souvent complète de l’épisode.
Elles sont très fréquentes chez l’enfant, 15 à 40 % des
enfants présentent occasionnellement des épisodes. Les
formes fréquentes qui occasionnent un retentissement
fonctionnel concernent jusqu’à 3 % des enfants [37]. Ces
manifestations comportementales anormales au cours du
sommeil semblent résulter d’éveils dissociés à partir du
SLP [38, 39].
L’analyse polysomnographique révèle chez les enfants
parasomniaques une macrostructure du sommeil le plus
souvent normale avec une répartition et un pourcentage
des différents stades de sommeil normaux. Les conditions
Troubles moteurs rythmiques chez I'enfant TDA/H
Mesures comportementales de déconditionnement
et restriction du temps passé au lit
En l'absence d'amélioration,
adresser l'enfant à un spécialiste du sommeil pour
enregistrement polysomnographique et prise en charge
spécifique du TMR
Prise en charge
non médicamenteuse du TDA/H
En l'absence d'amélioration significative sur les symptômes de TDA/H
Discuter l'introduction du méthylphénidate
Figure 1. Démarche diagnostique et thérapeutique dans le cadre de troubles moteurs rythmiques chez l’enfant souffrant de TDA/H.
mt pédiatrie, vol. 16, n◦ 2, avril-mai-juin 2013
121
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Troubles moteurs au cours du sommeil chez l’enfant souffrant de trouble du TDA/H
non écologiques de ce type d’enregistrement font que les
accès observés sont rares, moins élaborés que la description clinique habituellement rapportée à la maison. En
laboratoire, sont observés le plus souvent des éveils dits
dissociés qui interrompent de façon brutale le SLP. Ces
éveils dissociés consistent en un comportement moteur
d’éveil sur la vidéo, associé sur le plan électroencéphalographique à une persistance de l’activité à ondes lentes
spécifiques du SLP. Cette activité électroencéphalographique est le plus souvent très ample et hypersynchrone
en début d’accès (hypersynchronies d’éveil) suivie d’une
activité mixte de veille et/ou de sommeil lent.
L’élément le plus remarquable observé chez les
sujets souffrant de parasomnies du SLP est la fragmentation excessive du sommeil, en particulier du SLP. Cette
fragmentation existe en présence ou non d’épisodes parasomniaques sur l’enregistrement. Différents marqueurs
d’instabilité du sommeil lent sont retrouvés en nombre
(réactions d’éveils, tracés alternants cycliques) [40, 41].
Des anomalies respiratoires au cours du sommeil ou des
MPMI peuvent participer à cette fragmentation excessive
du sommeil et déclencher des accès parasomniaques [42].
Les enfants souffrant de parasomnies présentent donc
une fragmentation significative de leur sommeil la nuit,
souvent plus marquée que celle associée au MPMI ou au
syndrome d’apnées du sommeil. Pourtant, rares sont les
études qui ont investigué l’impact fonctionnel de ces parasomnies. À notre connaissance, il n’existe pas de données
relatives à l’impact des parasomnies sur le fonctionnement diurne de l’enfant. Chez l’adulte somnambule, un
travail mené très récemment par notre équipe a mis en
évidence de significatives altérations du fonctionnement
diurne dont en particulier une SDE marquée chez 42 %
des patients.
Quelques études ont rapporté une association entre
le TDA/H de l’enfant et les parasomnies du SLP. Silvestri et al. [43] rapportent chez 55 enfants TDA/H ayant
bénéficié d’une vidéo-polysomnographie une fréquence
élevée des parasomnies du SLP avec un somnambulisme chez 47,6 %, des terreurs nocturnes chez 38 %
et d’éveils confusionnels chez 26,5 % sur des critères
cliniques. Gau et Chiang [44] retrouvent dans une population de 304 enfants TDA/H la présence de symptômes
de somnambulisme et de terreurs nocturnes de 12,5 et
11,2 %, respectivement. Corkum et al. [45] ont rapporté
une fréquence significativement plus élevée de terreurs
nocturnes et de somnambulisme dans un groupe de
79 enfants avec un TDA/H (respectivement, 19 et 11,4 %)
Parasomnies du SLP chez l'enfant TDA/H
Mesures de sécurisation de la chambre
Prise en charge non
médicamenteuse du TDA/H
Les crises présentent au moins une des caractéristiques suivantes :
- violence et blessures au cours des épisodes
- fréquence quotidienne des épisodes ou plusieurs épisodes par nuit
- comportements stéréotypés
- somnolence diurne excessive
Non
Limiter les facteurs de privation du sommeil,
encourager la sieste, identifier et évincer les facteurs
favorisant la survenue des crises
Oui
Adresser l'enfant à un spécialiste du sommeil
pour enregistrement polysomnographique
et prise en charge spécifique
En l'absence d'amélioration significative sur les symptômes de TDA/H
Discuter l'introduction du méthylphénidate
Figure 2. Démarche diagnostique et thérapeutique dans le cadre de parasomnies du sommeil lent profond chez l’enfant souffrant de
TDA/H.
122
mt pédiatrie, vol. 16, n◦ 2, avril-mai-juin 2013
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
comparativement à un groupe témoins non TDA/H
sans comorbidités psychiatriques (respectivement, 8,3 et
2,8 %).
La fréquence du TDA/H chez les enfants souffrant de ce
type de parasomnies est peu étudiée. En population générale au sein d’une cohorte de 2 463 enfants, Gau rapporte
plus de symptômes de TDA/H chez les 4,9 % d’enfants de
leur échantillon qui présentent des parasomnies comparativement à ceux n’en présentant pas (odds ratio = 1,7
[1,4-2,1]) [46].
La nature du lien entre les parasomnies du SLP et
le TDA/H reste à déterminer. Les symptômes de TDA/H
seraient-ils la conséquence de la fragmentation excessive
du sommeil de nuit du sujet parasomniaque ? Une autre
hypothèse peut également être formulée sur la nature de
cette association. Le somnambulisme et le TDA/H pourraient être l’expression phénotypique d’une prédisposition
commune. Il est en effet intéressant de noter que les
parasomnies du SLP partagent avec le TDA/H des caractéristiques communes tels une forte prédisposition familiale
[47, 48] et un profil d’évolutivité comparable marqué par
une diminution de la fréquence du trouble de l’enfance à
l’âge adulte [2].
Conclusion et recommandations sur
l’évaluation du sommeil chez l’enfant
souffrant de trouble du déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité
La prise en charge des enfants souffrant de TDA/H est
en enjeu majeur de santé publique. En première ligne,
elle associe des stratégies non médicamenteuses (i.e.,
guidance éducative et mise en place d’aménagements
scolaires). Les troubles comorbides, qu’ils soient instrumentaux ou psychiatriques, doivent faire l’objet d’une
prise en charge spécifique de type rééducation et/ou psychothérapie. En seconde ligne, une aide pharmacologique
peut se révéler nécessaire. Le méthylphénidate est le seul
psychostimulant actuellement autorisé en France dans
cette indication chez l’enfant jusqu’à l’âge de 16 ans
(figures 2 et 3).
Les problèmes de sommeil de nuit et de somnolence diurne sont particulièrement fréquents chez l’enfant
souffrant de TDA/H. Ces problèmes sont susceptibles
d’engendrer et/ou d’aggraver les symptômes du TDA/H.
Leur identification et leur prise en charge doivent pouvoir permettre d’améliorer la sévérité des symptômes de
Syndrome des jambes sans repos chez l'enfant TDA/H
Dosage de la ferritinémie
à la recherche d'une carence martiale
Oui
Supplémentation orale
en fer
Non
Adresser l'enfant à un spécialiste du
sommeil pour enregistrement
polysomnographique et prise en charge
spécifique
Amélioration du SJSR
Oui
Prise en charge non
médicamenteuse du TDA/H
Non
En l'absence d'amélioration significative sur les symptômes de TDA/H
Discuter l'introduction du méthylphénidate
Figure 3. Démarche diagnostique et thérapeutique dans le cadre de syndrome des jambes sans repos chez l’enfant souffrant de TDA/H.
mt pédiatrie, vol. 16, n◦ 2, avril-mai-juin 2013
123
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Troubles moteurs au cours du sommeil chez l’enfant souffrant de trouble du TDA/H
TDA/H et par conséquent le retentissement fonctionnel
de ceux-ci ainsi que la qualité de vie du patient et de sa
famille.
Une évaluation systématique de la qualité du sommeil
doit compléter le bilan diagnostique initial du TDA/H.
Cette évaluation peut être effectuée au moyen d’outils
simples de dépistage. Premièrement, la présence et la
quantification d’un déficit de vigilance pourront être
recherchées au moyen de l’échelle pédiatrique de somnolence diurne [49]. Cette échelle évalue la somnolence
selon huit items, elle peut être remplie selon l’âge par
les parents ou l’enfant lui-même. Un agenda de sommeil constitue un support intéressant dont l’objectif sera
d’apprécier le temps de sommeil sur les 24 heures, les
problématiques d’insomnie d’endormissement, de milieu
de nuit. Au-delà du caractère informatif de l’outil, celuici a également une valeur thérapeutique, en invitant
parents et enfants à observer le rythme veille sommeil
et leur lien éventuel avec des attitudes éducatives inadéquates.
Des outils de dépistage orientés vers la recherche
d’un trouble respiratoire nocturne comme le questionnaire
pédiatrique du sommeil [50] peuvent également fournir
de précieuses indications au clinicien. Un interrogatoire
destiné aux parents complété de questions appropriées
à l’âge de l’enfant doit permettre aisément de repérer
un SJSR, des rythmies de sommeil ou des parasomnies
du SLP. La présence d’un SJSR doit systématiquement
faire rechercher une carence martiale au moyen d’un
dosage de la ferritinémie. Un enregistrement polysomnographique sera justifié lorsque sera suspecté un trouble
respiratoire nocturne, ou lorsque se pose la question de
l’origine d’une SDE ou d’une fragmentation excessive du
sommeil en lien avec un trouble moteur pendant le sommeil.
La mise en application de mesures d’hygiène de sommeil est un volet important de la prise en charge des
enfants TDA/H. L’identification d’un trouble moteur nocturne ou d’une parasomnie du SLP doit faire l’objet
de mesures plus spécifiques comme la correction d’une
carence martiale, la mise en évidence et l’éviction des
facteurs précipitant les parasomnies du SLP ou la restriction du temps passé au lit pour les rythmies. Le recours
à un traitement pharmacologique spécifique du trouble
du sommeil identifié ne devrait pas, en première intention, être associé au traitement psychostimulant. Le choix
entre un traitement symptomatique stimulant l’attention
et celui du trouble du sommeil devra être envisagé au cas
par cas. La sévérité des manifestations nocturnes et/ou la
perturbation de la vigilance associée doit orienter le clinicien vers une prise en charge primaire du trouble du
sommeil.
Conflits d’intérêts : aucun.
124
Références
1. Lecendreux M, Konofal E, Faraone SV. Prevalence of attention deficit hyperactivity disorder and associated features among children in
France. J Atten Disord 2011 ; 15 : 516-24.
2. Faraone SV, Biederman J, Mick E. The age-dependent decline of
attention deficit hyperactivity disorder: a meta-analysis of follow-up
studies. Psychol Med 2006 ; 36 : 159-66.
3. Fayyad J, De Graaf R, Kessler R, et al. Cross-national prevalence
and correlates of adult attention-deficit hyperactivity disorder. Br J
Psychiatry 2007 ; 190 : 402-9.
4. American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical
manual of mental disorders: DSM-IV-TR. Washington, DC : American
Psychiatric Association, 2000.
5. Marcotte AC, Thacher PV, Butters M, et al. Parental report of sleep
problems in children with attentional and learning disorders. J Dev
Behav Pediatr 1998 ; 19 : 178-86.
6. Owens JA, Maxim R, Nobile C, McGuinn M, Msall M. Parental
and self-report of sleep in children with attention-deficit/hyperactivity
disorder. Arch Pediatr Adolesc Med 2000 ; 154 : 549-55.
7. Lecendreux M, Konofal E, Bouvard M, Falissard B, MourenSiméoni MC. Sleep and alertness in children with ADHD. J Child
Psychol Psychiatry 2000 ; 41 : 803-12.
8. Golan N, Shahar E, Ravid S, Pillar G. Sleep disorders and daytime
sleepiness in children with attention-deficit/hyperactive disorder.
Sleep 2004 ; 27 : 261-6.
9. Weinberg WA, Brumback RA. Primary disorder of vigilance: a
novel explanation of inattentiveness, daydreaming, boredom, restlessness, and sleepiness. J Pediatr 1990 ; 116 : 720-5.
10. Durmer JS, Dinges DF. Neurocognitive consequences of sleep
deprivation. Semin Neurol 2005 ; 25 : 117-29.
11. van Dongen HP, Maislin G, Mullington JM, Dinges DF. The
cumulative cost of additional wakefulness: dose-response effects on
neurobehavioral functions and sleep physiology from chronic sleep
restriction and total sleep deprivation. Sleep 2003 ; 26 : 117-26.
12. Killgore WD, Balkin TJ, Wesensten NJ. Impaired decision making
following 49 h of sleep deprivation. J Sleep Res 2006 ; 15 : 7-13.
13. Acheson A, Richards JB, de Wit H. Effects of sleep deprivation on impulsive behaviors in men and women. Physiol Behav
2007 ; 91 : 579-87.
14. Cortese S, Faraone SV, Konofal E, Lecendreux M. Sleep in children with attention-deficit/hyperactivity disorder: meta-analysis of
subjective and objective studies. J Am Acad Child Adolesc Psychiatry
2009 ; 48 : 894-908.
15. van der Heijden KB, Smits MG, van Someren EJW, Gunning
WB. Idiopathic chronic sleep onset insomnia in attentiondeficit/hyperactivity disorder: a circadian rhythm sleep disorder.
Chronobiol Int 2005 ; 22 : 559-70.
16. Sadeh A, Pergamin L, Bar-Haim Y. Sleep in children with
attention-deficit hyperactivity disorder: a meta-analysis of polysomnographic studies. Sleep Med Rev 2006 ; 10 : 381-98.
17. Konofal E, Lecendreux M, Bouvard MP, Mouren-Simeoni MC.
High levels of nocturnal activity in children with attention-deficit
mt pédiatrie, vol. 16, n◦ 2, avril-mai-juin 2013
hyperactivity disorder: a video analysis. Psychiatry Clin Neurosci
2001 ; 55 : 97-103.
18. Allen RP, Picchietti D, Hening WA, et al. Restless legs syndrome: diagnostic criteria, special considerations, and epidemiology:
a report from the restless legs syndrome diagnosis and epidemiology workshop at the National Institutes of Health. Sleep Med
2003 ; 4 : 101-19.
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
19. Cortese S, Konofal E, Lecendreux M, et al. Restless legs syndrome
and attention-deficit/hyperactivity disorder: a review of the literature.
Sleep 2005 ; 28 : 1007-13.
34. Etzioni T, Katz N, Hering E, Ravid S, Pillar G. Controlled sleep
restriction for rhythmic movement disorder. J Pediatr 2005 ; 147 : 3935.
35. Manni R, Tartara A. Clonazepam treatment of rhythmic movement disorders. Sleep 1997 ; 20 : 812.
36. Lopez R. Parasomnies du sommeil lent profond chez l’enfant.
Rev Prat 2012 ; 884 : 502-4.
37. Hublin C, Kaprio J. Genetic aspects and genetic epidemiology of
parasomnias. Sleep Med Rev 2003 ; 7 : 413-21.
20. Muhle H, Neumann A, Lohmann-Hedrich K, et al. Childhoodonset restless legs syndrome: clinical and genetic features of
22 families. Mov Disord 2008 ; 23 : 1113-21.
38. Bassetti C, Vella S, Donati F, Wielepp P, Weder B. SPECT during
sleepwalking. Lancet 2000 ; 356 : 484-5.
21. Kotagal S, Silber MH. Childhood-onset restless legs syndrome.
Ann Neurol 2004 ; 56 : 803-7.
39. Terzaghi M, Sartori I, Tassi L, et al. Evidence of dissociated arousal
states during NREM parasomnia from an intracerebral neurophysiological study. Sleep 2009 ; 32 : 409-12.
22. Zucconi M, Ferri R, Allen R, et al. The official World Association of Sleep Medicine (WASM) standards for recording and
scoring periodic leg movements in sleep (PLMS) and wakefulness
(PLMW) developed in collaboration with a task force from the International Restless Legs Syndrome Study Group (IRLSSG). Sleep Med
2006 ; 7 : 175.
23. Crabtree VM, Ivanenko A, O’Brien LM, Gozal D. Periodic limb
movement disorder of sleep in children. J Sleep Res 2003 ; 12 : 73-81.
24. Cortese S, Konofal E, Bernardina BD, Mouren MC, Lecendreux
M. Sleep disturbances and serum ferritin levels in children with
attention-deficit/hyperactivity disorder. Eur Child Adolesc Psychiatry
2009 ; 18 : 393-9.
25. Konofal E, Cortese S, Marchand M, et al. Impact of restless legs
syndrome and iron deficiency on attention-deficit/hyperactivity disorder in children. Sleep Med 2007 ; 8 : 711-5.
26. Cortese S, Azoulay R, Castellanos FX, et al. Brain iron levels in
attention-deficit/hyperactivity disorder: a pilot MRI study. World J Biol
Psychiatry 2012 ; 13 : 223-31.
27. Allen R. Dopamine and iron in the pathophysiology of restless
legs syndrome (RLS). Sleep Med 2004 ; 5 : 385-91.
40. Gaudreau H, Joncas S, Zadra A, Montplaisir JY. Dynamics of
slow-wave activity during the NREM sleep of sleepwalkers and
control subjects. Sleep 2000 ; 23 : 755-60.
41. Espa F, Ondze B, Deglise P, Billiard M, Besset A. Sleep architecture, slow wave activity, and sleep spindles in adult patients with
sleepwalking and sleep terrors. Clin Neurophysiol 2000 ; 111 : 92939.
42. Espa F, Dauvilliers Y, Ondze B, Billiard M, Besset A. Arousal reactions in sleepwalking and night terrors in adults: the role of respiratory
events. Sleep 2002 ; 25 : 871-5.
43. Silvestri R, Gagliano A, Calarese T, et al. Ictal and interictal
EEG abnormalities in ADHD children recorded over night by videopolysomnography. Epilepsy Res 2007 ; 75 : 130-7.
44. Gau SSF, Chiang HL. Sleep problems and disorders
among adolescents with persistent and subthreshold attentiondeficit/hyperactivity disorders. Sleep 2009 ; 32 : 671.
45. Corkum P, Moldofsky H, Hogg-Johnson S, Humphries T, Tannock
R. Sleep problems in children with attention-deficit/hyperactivity
disorder: impact of subtype, comorbidity, and stimulant medication.
J Am Acad Child Adolesc Psychiatry 1999 ; 38 : 1285-93.
28. American Academy of Sleep Medicine (AASM). International
classification of sleep disorders, 2nd edition: diagnostic and coding
manual. Westchester, Illinois : American Academy of Sleep Medicine,
2005.
46. Gau SSF. Prevalence of sleep problems and their association with
inattention/hyperactivity among children aged 6-15 in Taiwan. J Sleep
Res 2006 ; 15 : 403.
29. Klackenberg G. Rhythmic movements in infancy and early childhood. Acta Paediatr Scand 224 ; 1971 (Suppl. 1) : 74-82.
47. Thapar A, Holmes J, Poulton K, Harrington R. Genetic basis of
attention deficit and hyperactivity. Br J Psychiatry 1999 ; 174 : 105.
30. Vitello N, Bayard S, Lopez R, et al. Rhythmic movement disorder
associated with restless legs syndrome. Sleep Med 2012 ; 13 : 1324-5.
48. Biederman J, Faraone S, Keenan K, et al. Further evidence for
family-genetic risk factors in attention deficit hyperactivity disorder. Patterns of comorbidity in probands and relatives psychiatrically
and pediatrically referred samples. Arch Gen Psychiatry 1992 ; 49 :
728.
31. Dyken ME, Lin-Dyken DC, Yamada T. Diagnosing rhythmic
movement disorder with video-polysomnography. Pediatr Neurol
1997 ; 16 : 37.
32. Stepanova I, Nevsimalova S, Hanusova J, et al. Rhythmic movement disorder in sleep persisting into childhood and adulthood. Sleep
2005 ; 28 : 851.
33. Simonds JF, Parraga H. Sleep behaviors and disorders in children
and adolescents evaluated at psychiatric clinics. J Dev Behav Pediatr
1984 ; 5 : 6-10.
49. Drake C, Nickel C, Burduvali E, et al. The pediatric daytime
sleepiness scale (PDSS): sleep habits and school outcomes in middleschool children. Sleep 2003 ; 26 : 455-8.
50. Chervin RD, Hedger K, Dillon JE, Pituch KJ. Pediatric sleep questionnaire (PSQ): validity and reliability of scales for sleep-disordered
breathing, snoring, sleepiness, and behavioral problems. Sleep Med
2000 ; 1 : 21-32.
mt pédiatrie, vol. 16, n◦ 2, avril-mai-juin 2013
125
Téléchargement