Troubles moteurs au cours du sommeil chez l`enfant souffrant de

Journal Identification = MTP Article Identification = 0479 Date: May 24, 2013 Time: 10:59 am
Dossier
mt pédiatrie 2013 ; 16 (2) : 118-25
Troubles moteurs au cours du sommeil
chez l’enfant souffrant de trouble
du déficit d’attention/hyperactivité
Motor disorders associated with sleep in children with attention deficit
hyperactivity disorder
Régis Lopez1,2
Sophie Bayard1,2
Yves Dauvilliers1,2
1Centre de référence national
narcolepsie hypersomnie idiopathique,
CHU Gui-de-Chauliac,
service de neurologie,
unité des troubles du sommeil,
80, avenue Augustin-Fliche,
34295 Montpellier cedex 5,
France
2Unité Inserm 1061,
Hôpital La Colombière, Pav. 42,
39, avenue Charles-Flahault,
BP 34493 - 34093 Montpellier cedex 5,
France
<r-lopez@chu-montpellier.fr>
Résumé. Le trouble du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est un trouble fré-
quent chez l’enfant caractérisé par l’association à des degrés divers de troubles de l’attention,
de symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité. Un déficit de la vigilance diurne est observé
chez les enfants souffrant de TDA/H. Celui-ci est fréquemment associé à une mauvaise qualité
du sommeil de nuit. Les troubles moteurs nocturnes sont une cause fréquente de fragmentation
du sommeil. L’association du syndrome des jambes sans repos et des mouvements périodiques
des membres inférieurs avec le TDA/H est la mieux documentée. Les troubles moteurs ryth-
miques et les parasomnies du sommeil lent profond sont également fréquents au cours du
TDA/H chez l’enfant. L’évaluation du TDA/H chez l’enfant doit comporter la recherche de ces
troubles moteurs nocturnes afin de pouvoir proposer une prise en charge optimale
Mots clés : trouble du déficit d’attention/hyperactivité, somnambulisme, syndrome des jambes
sans repos, rythmies du sommeil
Abstract. Attention deficit disorder with or without hyperactivity (ADHD/ADD) is a common
disorder characterised by varying degrees of abnormal attention, hyperactivity, and impulsivity.
A deficit of attention during the day is observed in children with ADHD/ADD and is commonly
associated with poor sleep during the night. Motor disturbances that occur during the night
are often associated with increased sleep fragmentation; the association between restless legs
syndrome, periodic movements of the inferior limbs and ADHD/ADD is well documented.
Abnormal rhythmic movement and parasomnia, associated with non-rapid eye movement
sleep, are also common in children with ADHD/ADD. The assessment of ADHD/ADD in
children should include systematic evaluation of these motor sleep disturbances in order to
provide optimal treatment.
Key words: attention deficit hyperactivity disorder, sleepwalking, restless legs syndrome, rhyth-
mic movement disorder
Le trouble du déficit d’attention
avec ou sans hyperactivité
(TDA/H) est un trouble neurodé-
veloppemental fréquent d’origine
multifactorielle. La prévalence en
France est estimée entre 3,5 à 5,6 %
chez des enfants âgés de six à 12 ans
[1]. Les symptômes persistent à l’âge
adulte jusqu’à 66 % des sujets [2].
Toutefois, les études transversales
chez l’adulte montrent une préva-
lence de 3,4 % [3]. Le TDA/H est le
trouble le plus fréquent en psychiatrie
de l’enfant. La trajectoire dévelop-
pementale des enfants souffrant de
TDAH est marquée par un plus haut
risque de psychopathologie, des par-
cours scolaires plus difficiles et une
altération du fonctionnement cognitif
global.
Le diagnostic de TDA/H repose
sur une triade symptomatique asso-
ciant l’inattention, l’impulsivité et
l’hyperactivité [4]. Différentes formes
cliniques peuvent être décrites, en
fonction des symptômes prédomi-
nants. Le déficit d’attention est consi-
déré comme le noyau du trouble.
Le tableau clinique associant à la
fois des symptômes d’inattention et
d’hyperactivité/impulsivité concerne
environ 70 % des enfants. Une forme
doi:10.1684/mtp.2013.0479
mtp
Tirés à part : R. Lopez
118
Pour citer cet article : Lopez R, Bayard S, Dauvilliers Y. Troubles moteurs au cours du sommeil chez l’enfant souffrant de trouble déficit d’attention/hyperactivité.
mt pédiatrie 2013 ; 16(2) : 118-25 doi:10.1684/mtp.2013.0479
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dite attentionnelle prédominante est retrouvée chez près
de 30 % des enfants et est plus fréquemment observée
chez les filles. L’absence de symptômes externalisés en
rend de ce fait plus difficile leur reconnaissance et par
conséquent l’établissement du diagnostic. Enfin, la forme
hyperactive/impulsive prédominante est exceptionnelle-
ment décrite. Il existe une importante hétérogénéité de
la présentation clinique de ces enfants. Cette hétérogé-
néité est d’autant plus riche que les comorbidités dans le
TDA/H sont particulièrement fréquentes. Elles concernent,
en particulier, divers troubles psychiatriques, des troubles
spécifiques des apprentissages ainsi que les troubles du
sommeil.
L’objectif de ce travail consiste à souligner
l’importance des troubles du sommeil et de la vigi-
lance chez les enfants souffrant de TDA/H. Nous mettrons
l’accent sur la fréquence de l’association du TDA/H avec
les troubles moteurs liés au sommeil et les parasomnies
du sommeil lent profond (SLP).
Perturbations de la vigilance
dans le trouble du déficit d’attention
avec ou sans hyperactivité
La clinique du TDA/H résulte de l’interaction entre
une prédisposition génétique et des facteurs environne-
mentaux dont les mécanismes étiopathogéniques restent
encore mal connus. Une perturbation des processus de
vigilance (i.e., la somnolence) pourrait expliquer pour
partie les symptômes diurnes du TDA/H. La plainte de
somnolence diurne excessive (SDE) n’est pas rare dans le
contexte du TDA/H. Il s’agit d’une symptomatologie qui
est pourtant peu rapportée de fac¸on spontanée compara-
tivement aux symptômes d’instabilité motrice. Des études
rapportent une fréquence accrue de SDE chez les enfants
TDA/H, sur des paramètres subjectifs [5, 6]. Cette pro-
pension à la somnolence a également été investiguée de
fac¸on objective au moyen de tests itératifs des latences
d’endormissement. Deux études contrôlées révèlent des
latences d’endormissement plus courtes chez les sujets
TDA/H [7, 8], principalement sur les trois premiers tests
[7]. Cependant, la latence d’endormissement moyenne
chez les sujets TDA/H n’était pas inférieure à huit minutes,
seuil nécessaire pour retenir une somnolence objective.
Si l’association entre SDE et symptômes de TDA/H
peut apparaître paradoxale, elle pourrait être expliquée
par un modèle dit d’hypoarousal [9]. Selon ce modèle,
les symptômes d’hyperactivité et d’impulsivité pourraient
être considérés comme des stratégies développées afin
de lutter contre la somnolence. Deux hypothèses peuvent
être formulées pour expliquer les troubles de la vigilance
dans le TDA/H. La première stipule qu’il existerait un
désordre primaire de la vigilance dans le TDA/H, bien
qu’aucune anomalie biologique n’ait été décelée à ce jour.
La seconde propose que les troubles de la vigilance dans
le TDA/H seraient l’une des conséquences d’un mauvais
sommeil de nuit.
Altérations de la qualité du sommeil
de nuit dans le trouble du déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité
De nombreux travaux menés chez l’adulte sain sou-
lignent les conséquences délétères de la restriction et de la
privation de sommeil sur le fonctionnement cognitif. Parmi
ses conséquences, sont notamment décrites une altération
de la vigilance et des fonctions exécutives [10, 11], ainsi
qu’une augmentation de l’impulsivité [12, 13]. Il est donc
tout à fait possible que les troubles de la vigilance, les
troubles cognitifs et comportementaux du TDA/H soient
le reflet de perturbations du sommeil.
Les enfants TDA/H rapportent fréquemment des
plaintes en rapport avec la mauvaise qualité de leur som-
meil. L’insomnie est une plainte fréquente chez les enfants
TDA/H. Elle concerne le plus souvent l’endormissement.
Une méta-analyse récente souligne la fréquence de la
plainte d’insomnie, à la fois d’endormissement, de main-
tien et par réveil précoce chez 722 enfants TDA/H [14].
Par ailleurs, une étude récente suggère que l’insomnie
d’endormissement dans le TDA/H de l’enfant pourrait être
en lien avec un retard de la sécrétion de mélatonine [15].
Les données de la littérature relatives à la docu-
mentation des caractéristiques architecturales du sommeil
dans le TDA/H de l’enfant sont controversées. Une méta-
analyse conduite sur 16 études incluant des paramètres
polysomnographiques révèle une augmentation de la
latence d’endormissement, une diminution de l’efficacité
de sommeil et un index apnées-hypopnées plus élevé chez
les enfants TDA/H comparativement à témoins [14]. Un
second travail de ce genre portant sur 12 études en poly-
somnographie souligne l’absence d’arguments en faveur
d’anomalies architecturales du sommeil, à l’exclusion
d’une augmentation des mouvements périodiques des
membres inférieurs (MPMI) [16].
Il n’existe donc pas de perturbations majeures de
l’architecture globale du sommeil chez ces enfants. Pour-
tant, la présence d’un sommeil agité est très fréquemment
rapportée par leurs parents. Konofal et al. ont récemment
rapporté que des enfants avec un TDA/H comparativement
à des témoins présentaient une activité motrice nocturne
plus importante [17]. Cette activité motrice intéressait
les membres inférieurs et supérieurs ainsi que le corps
entier. La présence anormalement élevée de mouvements
au cours du sommeil au sein de cette population cli-
nique peut être en rapport avec des troubles intrinsèques
du sommeil très prévalents dans ce contexte. Il s’agit du
mt pédiatrie, vol. 16, n2, avril-mai-juin 2013 119
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Troubles moteurs au cours du sommeil chez l’enfant souffrant de trouble du TDA/H
syndrome des jambes sans repos (SJSR), le syndrome de
MPMI, les rythmies du sommeil ainsi que les parasomnies
du SLP.
Syndrome des jambes sans repos
et mouvements périodiques des membres
inférieurs et trouble du déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité
Le SJSR et les MPMI sont bien documentés dans le
TDA/H de l’enfant. Le SJSR est caractérisé, chez l’adulte,
par la survenue : de gênes, le plus souvent dans les
membres inférieurs, perc¸ues comme des agacements, des
paresthésies, des brûlures et parfois des douleurs. Ces
gênes obligent le sujet à bouger et elles sont soulagées par
le mouvement. Ces phénomènes apparaissent le soir plutôt
que durant la journée ou sont majorés lors de l’inactivité,
en position allongée. Les critères diagnostiques du SJSR
chez l’enfant sont plus stricts (tableau 1) [18]. En plus
de la présence des quatre critères diagnostiques, l’enfant
Tableau 1. Critères diagnostiques pour le syndrome des
jambes sans repos (SJSR) chez l’enfant.
SJSR certain
1. L’enfant doit répondre aux 4 critères du SJSR de l’adulte, et
2. L’enfant doit évoquer avec ses propres mots, et en rapport
avec son âge, la notion de devoir bouger, ou encore d’avoir des
fourmis dans les jambes pour décrire ses symptômes
ou
1. L’enfant doit répondre aux 4 critères du SJSR de l’adulte, et
2. Répondre à au moins 2 des 3 symptômes facultatifs suivants
(a) Problème de sommeil anormal pour l’âge développemental
(b) Histoire familiale de SJSR
(c) Syndrome de MPMI avec index >5/h sur l’enregistrement
polysomnographique
SJSR probable
1. L’enfant doit répondre aux 4 critères du SJSR de l’adulte à
l’exception du critère 4 (le besoin de bouger ou la sensation
d’aggravation des symptômes en soirée ou la nuit), et
2. Histoire familiale de SJSR
ou
1. L’enfant décrit des manifestations d’inconfort dans les
extrémités des membres inférieurs lorsqu’il est au repos ou
allongé, lesquelles sont accompagnées d’agitation motrice.
L’inconfort répond aux critères 2,3 et 4 du SJSR, et
2. Histoire familiale de SJSR
MPMI : mouvements périodiques des membres inférieurs.
doit évoquer, avec ses propres mots, et en rapport avec son
âge, la notion de «devoir bouger », ou encore d’avoir «les
fourmis dans les jambes »pour décrire ses symptômes ; ou
répondre au moins a`
e deux des trois symptômes facultatifs.
Il s’agit :
d’un problème de sommeil anormal pour l’âge
développemental ;
d’une histoire familiale positive de SJSR ;
d’un syndrome de mouvements périodiques des
jambes, avec index supérieur à 5/h, rapporteˇ
ı par
l’enregistrement polysomnographique.
Les données de la littérature font état de la présence de
symptômes de SJSR chez 10,5 à 24 % des enfants TDA/H.
Selon les critères diagnostiques du SJSR de l’enfant, la pré-
valence est comprise entre 11,5 et 44 % [19]. Notons
que ces données portent sur de faibles échantillons en
population clinique.
Chez l’enfant, le SJSR est associé dans 63 à 67 %
des cas à des MPMI au cours du sommeil [20, 21]. Il
s’agit de la survenue au cours du sommeil de mouve-
ments des membres, répétitifs, souvent stéréotypés de
fac¸on périodique. Leur mise en évidence repose sur la
réalisation d’un enregistrement polysomnographique [22].
Ces mouvements peuvent être associés à une fragmen-
tation excessive du sommeil. Selon les études, de 26 à
64 % des enfants souffrant de TDA/H présentent un
index de MPMI supérieur à 5/h de sommeil (tableau 2)
[8]. Une autre étude montre que 44 % d’une série de
90 enfants présentant des MPMI supérieurs à 5/h (issus
d’un recrutement mixte clinique et général en population)
présentaient un diagnostic ou des symptômes de TDA/H
[23].
Plusieurs arguments physiopathologiques appuient la
force du lien entre SJSR, MPMI et TDA/H. La réduction
de la qualité du sommeil liée au SJSR et aux MPMI peut
contribuer à l’apparition ou la majoration de symptômes
diurnes de TDA/H.
De plus, le SJSR, les MPMI et le TDA/H partagent un
même dysfonctionnement neurobiologique dopaminer-
gique en lien ou non avec une carence martiale [24-27].
Tableau 2. Critères diagnostiques pour les mouvements
périodiques des membres inférieurs (MPMI) chez l’enfant.
Objectivation par l’enregistrement des muscles jambiers
antérieurs à l’aide d’électrodes de surface sur la
polysomnographie de mouvements d’une durée de 0,5 à
10 secondes
Une séquence de mouvements est périodique si au moins
4 mouvements consécutifs séparés par un intervalle compris
entre 4 et 90 secondes
L’index pathologique de MPMI est supérieur à 5/h de sommeil
chez l’enfant
120 mt pédiatrie, vol. 16, n2, avril-mai-juin 2013
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Troubles moteurs rythmiques au cours
du sommeil et trouble du déficit
d’attention avec ou sans hyperactivité
Également appelés rythmies du sommeil, les troubles
moteurs rythmiques (TMR) sont caractérisés par des
mouvements répétitifs, stéréotypés et rythmiques de
grands groupes de muscles se produisant au moment de
l’endormissement ou lors du sommeil. Les rythmies les
plus fréquentes sont le bercement de tout le corps (body
rocking), le cognement ou le roulement de la tête (head-
banging ou headrolling) [28]. Ce trouble voit sa prévalence
décroître rapidement avec l’âge pour ne concerner que
3 % des enfants à l’âge de cinq ans [29]. Dans de rares
cas, ces troubles peuvent persister à l’âge adulte [30].
Deux travaux sont en faveur d’une association entre les
TMR et le TDA/H chez l’enfant. Dans le premier, trois
des sept enfants étudiés présentant un TMR souffraient
également d’un TDA/H [31]. Stepanova et al. [32], dans
une série de dix enfants avec TMR, rapportent un dia-
gnostic de TDA/H chez six d’entre eux. Une ancienne
étude décrit la présence de TMR chez six des 14 enfants
étudiés souffrant de TDA/H [33]. Une prise en charge du
TMR peut s’avérer nécessaire si ce dernier est à l’origine
de blessures ou d’altérations du fonctionnement diurne
de l’enfant (figure 1). Elle repose sur des mesures compor-
tementales (restriction du temps passé au lit) [34], voire
pharmacologiques (clonazépam) [35]. Leur objectif est de
faciliter les transitions entre la veille et le sommeil et de
réduire les éveils nocturnes.
Parasomnies du sommeil lent profond
et trouble du déficit d’attention avec
ou sans hyperactivité
Les parasomnies du SLP regroupent trois entités cli-
niques : le somnambulisme, les terreurs nocturnes et
les éveils confusionnels [36]. Les parasomnies du SLP
se caractérisent par des éveils, le plus souvent bru-
taux à partir du SLP, au cours desquels surviennent des
comportements inappropriés, une confusion mentale avec
une amnésie le plus souvent complète de l’épisode.
Elles sont très fréquentes chez l’enfant, 15 à 40 % des
enfants présentent occasionnellement des épisodes. Les
formes fréquentes qui occasionnent un retentissement
fonctionnel concernent jusqu’à 3 % des enfants [37]. Ces
manifestations comportementales anormales au cours du
sommeil semblent résulter d’éveils dissociés à partir du
SLP [38, 39].
L’analyse polysomnographique révèle chez les enfants
parasomniaques une macrostructure du sommeil le plus
souvent normale avec une répartition et un pourcentage
des différents stades de sommeil normaux. Les conditions
Troubles moteurs rythmiques chez I'enfant TDA/H
Mesures comportementales de déconditionnement
et restriction du temps passé au lit
En l'absence d'amélioration,
adresser l'enfant à un spécialiste du sommeil pour
enregistrement polysomnographique et prise en charge
spécifique du TMR
Prise en charge
non médicamenteuse du TDA/H
En l'absence d'amélioration significative sur les symptômes de TDA/H
Discuter l'introduction du méthylphénidate
Figure 1. Démarche diagnostique et thérapeutique dans le cadre de troubles moteurs rythmiques chez l’enfant souffrant de TDA/H.
mt pédiatrie, vol. 16, n2, avril-mai-juin 2013 121
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Troubles moteurs au cours du sommeil chez l’enfant souffrant de trouble du TDA/H
non écologiques de ce type d’enregistrement font que les
accès observés sont rares, moins élaborés que la descrip-
tion clinique habituellement rapportée à la maison. En
laboratoire, sont observés le plus souvent des éveils dits
dissociés qui interrompent de fac¸on brutale le SLP. Ces
éveils dissociés consistent en un comportement moteur
d’éveil sur la vidéo, associé sur le plan électroencéphalo-
graphique à une persistance de l’activité à ondes lentes
spécifiques du SLP. Cette activité électroencéphalogra-
phique est le plus souvent très ample et hypersynchrone
en début d’accès (hypersynchronies d’éveil) suivie d’une
activité mixte de veille et/ou de sommeil lent.
L’élément le plus remarquable observé chez les
sujets souffrant de parasomnies du SLP est la fragmenta-
tion excessive du sommeil, en particulier du SLP. Cette
fragmentation existe en présence ou non d’épisodes para-
somniaques sur l’enregistrement. Différents marqueurs
d’instabilité du sommeil lent sont retrouvés en nombre
(réactions d’éveils, tracés alternants cycliques) [40, 41].
Des anomalies respiratoires au cours du sommeil ou des
MPMI peuvent participer à cette fragmentation excessive
du sommeil et déclencher des accès parasomniaques [42].
Les enfants souffrant de parasomnies présentent donc
une fragmentation significative de leur sommeil la nuit,
souvent plus marquée que celle associée au MPMI ou au
syndrome d’apnées du sommeil. Pourtant, rares sont les
études qui ont investigué l’impact fonctionnel de ces para-
somnies. À notre connaissance, il n’existe pas de données
relatives à l’impact des parasomnies sur le fonctionne-
ment diurne de l’enfant. Chez l’adulte somnambule, un
travail mené très récemment par notre équipe a mis en
évidence de significatives altérations du fonctionnement
diurne dont en particulier une SDE marquée chez 42 %
des patients.
Quelques études ont rapporté une association entre
le TDA/H de l’enfant et les parasomnies du SLP. Silves-
tri et al. [43] rapportent chez 55 enfants TDA/H ayant
bénéficié d’une vidéo-polysomnographie une fréquence
élevée des parasomnies du SLP avec un somnambu-
lisme chez 47,6 %, des terreurs nocturnes chez 38 %
et d’éveils confusionnels chez 26,5 % sur des critères
cliniques. Gau et Chiang [44] retrouvent dans une popu-
lation de 304 enfants TDA/H la présence de symptômes
de somnambulisme et de terreurs nocturnes de 12,5 et
11,2 %, respectivement. Corkum et al. [45] ont rapporté
une fréquence significativement plus élevée de terreurs
nocturnes et de somnambulisme dans un groupe de
79 enfants avec un TDA/H (respectivement, 19 et 11,4 %)
Mesures de sécurisation de la chambre
Les crises présentent au moins une des caractéristiques suivantes :
- violence et blessures au cours des épisodes
- fréquence quotidienne des épisodes ou plusieurs épisodes par nuit
- comportements stéréotypés
- somnolence diurne excessive
Oui
Adresser l'enfant à un spécialiste du sommeil
pour enregistrement polysomnographique
et prise en charge spécifique
Non
Limiter les facteurs de privation du sommeil,
encourager la sieste, identifier et évincer les facteurs
favorisant la survenue des crises
Prise en charge non
médicamenteuse du TDA/H
En l'absence d'amélioration significative sur les symptômes de TDA/H
Discuter l'introduction du méthylphénidate
Parasomnies du SLP chez l'enfant TDA/H
Figure 2. Démarche diagnostique et thérapeutique dans le cadre de parasomnies du sommeil lent profond chez l’enfant souffrant de
TDA/H.
122 mt pédiatrie, vol. 16, n2, avril-mai-juin 2013
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