¾ N. Kasfir, dans un livre où le mot arène apparaît en tant que titre, cherche à
comprendre comment la participation, ou la « départicipation » qui est une forme de la
participation politique, ainsi que les politiques de développement sont des analyseurs et
des révélateurs des stratégies gouvernementales de contrainte et de contrôle social des
populations. Le terme d’arène est ici utilisé pour désigner le « lieu » où ces activités
prennent place, à savoir « the African political arena » [voir Kasfir, 1976].
¾ Étudiant un séminaire peul au Bénin, Thomas Bierschenk note que c’est une ethnie
faiblement représentée au sein des appareils de l’État et au niveau des arènes produites
par ce même État [Bierschenk, 1995, je reviendrai plus longuement par la suite sur cet
article qui propose un usage plus riche de la notion].
¾ Joan Vincent estime que les interrelations systématiques entre différents systèmes
locaux de relations sociales deviennent signifiantes si elles sont replacées dans une arène.
Si je comprends la position de Joan Vincent, l’arène serait un sorte de « cadre »,
institutionnel ou non, qui manifesterait ces interrelations dans leur dimension
antagonistes. Sur la base de cette définition, il me semble que l’arène se constitue comme
un cadre conceptuel. Mais dans le même temps, l’auteur oppose l’arène, lieu d’analyse au
“ niveau régional et urbain ” des groupes constitués, des réseaux, des factions, des spécificités
culturelles ou des modèles hiérarchiques locaux, au champ qui est le niveau national et
concerne des classes, des catégories, des universaux culturels, des partis, l’État, l’Eglise,
etc. [voir Vincent, 1978]. Pour souligner aussitôt que l’objectif est d’analyser les
interdépendances entre le champ et l’arène.
¾ Nassirou Bako-Arifari s’intéresse à la manière dont les stratégies individuelles de
conquête et de conservation des positions de pouvoir s’appuient sur le terroir d’origine.
L’arène politique est ici nationale et constitue le « lieu » d’affrontement des grandes régions
béninoises [voir Bako-Arifari, 1995].
¾ Steven Lukes appelle l’arène the where of power, à savoir le « lieu » public où l’État proclame
sa légitimité et son hégémonie sur l’action sociale [voir Lukes, 1974].
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