FICHE N°1 : ROME
Le Forum
Situé dans une vallée entre le Palatin, le Capitole et l'Esquilin, ce forum
était anciennement un terrain vague et marécageux que seuls d'énormes
travaux d'assainissement, entrepris sous le règne de Tarquin l'Ancien,
réussirent à bonifier grâce à la construction de la
Cloaca Maxima
, imposant
égout relié à un système de drainage des eaux.
Une fois la zone assainie, on commença l'édification du Forum, dont une
partie fut réservée aux boutiques, et une autre partie destinée aux
rémonies publiques, aux fêtes religieuses, aux élections des
fonctionnaires et des magistrats et aux tribunaux.
Au IIème siècle av J.-C., on édifia les basiliques Porcia, Sempronia et
Aemilia ; on reconstruisit le temple de Castor et Pollux, le temple de la
Concorde et on traça de nouvelles artères pour faciliter les liaisons entre
le Forum et les autres quartiers de la ville. A la suite de différentes
transformations, le Forum Romain atteignit à l'époque d'Auguste de telles
dimensions qu'on le considéra comme le centre principal de la vie civile,
religieuse et commerciale de la ville. Après une longue période pendant
laquelle ces fonctions furent exercées ailleurs, le Forum romain connut un
nouvel essor sous Maxence et Constantin, qui ordonnèrent la construction
de la basilique de Romulus et de la basilique de Constantin.
Lors du déclin de l'Empire, le Forum dut subir les conséquences des
invasions des barbares, en particulier l'invasion des Goths, en 410, et
l'invasion des Vandales, en 455. A l'avènement du christianisme, les
premiers chrétiens construisirent sur l'emplacement du Forum leurs
édifices cultuels, dont l'église Saint-Bacchus-et-Saint-Serge, sur la via
Sacra, l'église Saint-Adrien, à la Curie, et l'église Saints-Cosme-et-
Damien, au temple de la Paix.
Avec le temps, le Forum fut entièrement délaissé; une partie des ruines
de ses édifices récupérées par la population pour la construction
d'habitations, mais la plupart des vestiges furent démolis. Au Moyen-Age,
on y menait paître le bétail, d'où le nom de Campo Vaccino. Dans les siècles
suivants, il tomba totalement dans l'oubli, et ce n'est qu'au début de notre
siècle que des campagnes de fouilles nous ont restitué les splendides
témoignages de la Rome primitive, républicaine et impériale.
Le Colisée
Le plus grand amphithéâtre jamais construit à Rome, symbolisant la gloire
de l'
Urbs
, fut érigé par les empereurs de la dynastie des Flaviens, et prit
le nom d'
Amphitheatrum Flavium
. Le nom de Colisée lui fut attrib
seulement au Moyen-Age, à cause d’une statue. Il fut construit à
l'emplacement même de l'ancienne demeure de Néron, la
Domus Aurea
,
détruite lors de l'incendie de 64 apr. J.-C.; les travaux commencèrent en
79, sous l'impulsion de l'empereur Vespasien, poursuivis par Titus et
achevé par Domitien.
Plusieurs incendies et tremblements de terre nécessitèrent des
reconstructions jusque sous Théodoric, puis l'édifice sombra dans
l'abandon. Il servit de forteresse au Moyen-Age, de carrière de travertin
du XVème au XVIIIème siècle, époque à laquelle Benoît XV consacra ce lieu.
L'édifice a la forme d'une ellipse ; ses dimensions sont, dans les limites
extérieures, de 188 x 156 m, et, dans ses limites intérieures, de 86 x 54 m.
Il atteint presque 49 m de hauteur. Les trois ordres classiques s'y
superposent (dorique pour le 3e et le 4e étage, ionique pour le 3e étage, et
corinthien pour le 1er étage). Il pouvait contenir près de 50 000 personnes.
Plusieurs genres de spectacles étaient donnés au Colisée: les
munera
(combats entre gladiateurs), les
venationes
(combats avec des animaux
féroces) et les "naumachies" (batailles navales pour lesquelles il fallait
inonder l'arène). Ces dernières furent bientôt transférées dans des
édifices spéciaux en raison des complications qu'engendrait l'inondation de
l'arène. Un spectacle est resté célèbre : la reconstitution, voulue par Titus,
de la bataille navale entre Corinthiens et Corcyréens qui exigea la
participation de trois mille hommes.
La colline du Palatin
Le Palatin, colline berceau de Rome, domine le Forum d'un côté et le
Circus
Maximus
de l'autre. Dès le temps de la République, c'est un quartier
résidentiel, où vivent les Romains les plusriches (dont Cicéron) et où se
trouvent les plus beaux jardins (de Salluste et Lucullus). Mais il change
d'aspect avec Auguste en devenant sa demeure et donc le palais impérial.
Le Palatin commença à décliner au IIIème siècle lorsque les empereurs
déplacèrent leur résidence. Il fut abandonné lorsque Constantin, en 330,
fit de Constantinople la capitale de l'Empire. On peut encore distinguer les
vastes pièces des
domus
(maisons) impériales.
Le
Circus Maximus
C'est Romulus, fondateur de Rome, qui aurait organisé les premières
courses de chars à l'occasion de la fête qui se termina par l'enlèvement
des Sabines.
Le grand cirque ou
circus maximus
s'étend entre la colline du Palatin et
celle de l'Aventin. La piste longue de plus de 500 m était longée de gradins
qui pouvaient accueillir jusqu'à 300 000 personnes à l'époque de Trajan. La
piste était divisée par un terre-plein, la
spina.
Auguste y fit ériger un
obélisque de 23 m de haut.
Les Thermes de Caracalla
Il s’agissait d’un établissement thermal, un lieu public, un lieu de sociabilité.
C'est l'édifice thermal le mieux conservé et le plus luxueux de l'époque
impériale. Les Romains aimaient s'y retrouver pour s'y baigner, prendre
des bains de vapeur, faire de l'exercice.
Ces thermes furent construits par l'empereur Caracalla à partir de 212
après J.-C. Ils cessèrent de fonctionner en 357 après J.-C. L'édifice
mesurait 337 m sur 328 m.
Il occupait une superficie d'environ 9 ha. Une dérivation spéciale de l'
Aqua
Marcia
apportait l'eau nécessaire dans d'énormes citernes (64 en tout,
d'une capacité de 80 000 litres chacune), eau qui était ensuite distribuée
dans différentes chambres qui alimentaient chacune une partie bien
déterminée des bains. Ce flux était réglé par un grand réseau souterrain
de galeries et de tuyauteries.
Environ 1 600 Citoyens Romains pouvaient profiter en même temps des
thermes. En général, le Romain commençait par une sudation dans le
laconicum
(équivalent du sauna), il passait ensuite au
caldarium
(bains
chauds) dans une grande salle circulaire de 34 m de diamètre, surmontée
d'une coupole, ensuite c'était le
tepidarium
(bains tièdes) dans une salle
plus petite. De là il passait dans la salle la plus vaste, le
frigidarium
(58 m
sur 24 m) : la piscine y était sans doute à l'air libre.
Plan des Thermes de Caracalla
1: entrée
2 : apodyterium
3: palestre
4: tepidarium
5: caldarium
6: frigidarium
7: natatio
FICHE N°2 : POMPEI
Situation géographique et historique
Située près de Naples au pied du Vésuve, la ville fut fondée au VIe siècle
av. J.-C. et entièrement ensevelie, en 79, lors d’une éruption plinienne
(c'est-à-dire de niveau 5) de ce volcan qui provoqua l’oubli de la ville
pendant 1 600 ans. Installée dans la Campanie, la ville de Pompéi était au
cœur d'une riche région que les Romains qualifiaient de « Terre des
dieux » pour sa fertilité, sa proximité de la mer et son climat.
Redécouverte par hasard au XVIIe siècle, la ville fut ainsi retrouvée dans
un état de conservation inespéré : les fouilles exécutées au XVIIIe siècle
permirent d'exhumer une cité florissante, précieux témoignage de
l'urbanisme et de la civilisation de l'Empire romain.
Pompéi : « Terre des dieux »
Pompéi : terre fertile au pied du
volcan
La ville fut construite sur ce que les
Romains considéraient comme une
montagne fertile, Strabon
décrivant le suve au Ier siècle av.
J.-C., comme « entièrement couvert
de champs fertiles sauf au sommet
partiellement plat mais totalement
stérile et d'aspect cendreux ». Le
volcan, éteint depuis plusieurs
siècles, n'était pas une source
d'inquiétude pour les habitants de
la région
La terre, riche comme le sont tous les sols d'origine volcanique,
permettait, en particulier, la culture de la vigne et donc favorisait l'afflux
de population. Pompéi comptait alors environ douze mille habitants.
Un site stratégique
Pompéi est construite près de l'embouchure du fleuve Sarno (sud-est) dont
la navigabilité fait de la ville, toujours selon Strabon, « un port à Nola,
Nucéria et Acherra », villes situées à l'intérieur des terres.
La situation élevée de la ville construite sur un plateau (33 m) en fait
un poste stratégique pour la surveillance du déplacement des navires dans
la baie de Naples. Mais la ville n'est pas entourée de sources et c'est un
inconvénient. Les Romains ont donc construit des citernes d'eau pluviale,
puis un aqueduc partant du fleuve Sarno pour assurer l'approvisionnement
de la ville.
De la fondation de Pompéi à sa fin tragique
Pompéi fut fondée avant le VIe (peut-être au VIIe ou VIIIe siècle av. J.-
C.), par un regroupement de cinq villages osques (
pompaios = cinq
).
Influences diverses
Au VIe siècle av. J.-C., les Grecs introduisent le culte d’Apollon
(construction du temple d’Apollon ; construction du temple dorique sur
l’agora triangulaire). Pompéi n’est qu’une base pour contrôler les débouchés
de l’arrière-pays, très fertile.
La cité fut sujette aux Étrusques pendant presque cinquante ans
(jusqu'en 474 avant J.-C.) lorsque ceux-ci occupèrent la partie intérieure
de la Campanie. Tout de suite après, elle retourna dans la sphère
d'influence des Grecs, avant d'être englobée dans la zone d'expansion des
Samnites (Ve siècle av. J.-C.). Avec eux elle s'agrandit notoirement,
édifiant alors le centre historique dont les vestiges sont aujourd'hui
encore très importants. On le reconnaît notamment grâce à sa muraille
d'enceinte plus ancienne, à l'architecture de certaines maisons (celles qui
sont caractérisées par l'atrium de type toscan), aux édifices publics du
Forum Triangulaire et au Temple d'Apollon dans le Forum civil.
De -474 à -424, les Grecs reprennent le contrôle de la ville,
restaurent les temples, développent un quartier au plan géométrique et
entourent Pompéi de murailles.
En -424, Pompéi est conquise par les Samnites qui prennent le nom de
Campanie
en arrivant dans les plaines. On se remet à parler l’osque, langue
commune aux plus anciens occupants, les Osques, et aux nouveaux
occupants, les Samnites qui étendent les murailles de la ville.
Influence romaine
Pendant ce temps, Rome avait entrepris son avancée progressive vers
l'Italie du Sud et avait commencé à mettre à mal la résistance des
populations italiques. Les peuples Samnites durent eux aussi se rendre aux
Romains, après trois longues années de guerre, dont la dernière dura de
298 à 290 avant J.-C. Avec la conquête de la Campanie, Pompéi connut donc
la domination des Romains, devenant "socia", statut qui comportait le
maintien d'une autonomie locale.
Entre -214 et -210 se déroule la Deuxième Guerre punique : Hannibal
part à la conquête de Rome avec ses éléphants. Pompéi, contrairement aux
autres villes Samnites, reste fidèle à Rome.
Cette longue période de prospérité s'interrompt avec la guerre menée
contre Rome par les cités italiques -dont Pompéi- afin d'obtenir la
citoyenneté romaine. En mars 90 av. J.-C., les villes Samnites se révoltent
contre Rome lors de la Guerre sociale. Cette fois, Pompéi se joint à elles.
La guerre est dure et les Romains conduits par Sylla prennent Pompéi. Les
Romains ne reconstruisent pas une nouvelle ville sur celle des Samnites,
mais s’installent dans Pompéi telle qu’elle était au temps des Samnites.
Période romaine
En 80 av. J.-C., Pompéi est transformée par Sylla en colonie romaine:
les riches colons romains remplacent alors les habitants chassés de leurs
demeures et s’installent principalement dans de grandes villas bâties sur le
flanc du Vésuve, à l’emplacement des remparts primitifs. L’ère romaine
commence. Sylla installe 2 000 vétérans à Pompéi, devenue
colonia Cornelia
Veneria Pompeianorum
.
Comme par le passé, Pompéi continua à s'agrandir et à se développer
dans tous les domaines, en particulier dans le secteur économique,
largement favorisée par son arrière-pays fertile et par sa position
géographique enviable. Toutes les activités liées au commerce et au trafic
maritime progressèrent. L'économie florissante entraîna un accroissement
démographique considérable, une augmentation du niveau de vie de la
population ainsi qu'un embellissement de la ville. Les nouveaux riches,
désireux de prévaloir sur la classe aristocratique traditionnellement
détentrice du pouvoir, entrèrent en compétition pour faire étalage de leur
opulence par le biais de somptueuses demeures, d'objets et de bijoux
précieux. L'expansion urbaine se réalisa surtout le long de la via
dell'Abbondanza, centre symbolique de la nouvelle classe émergente.
La destruction de Pompéi
En 62 après Jésus-Christ, Pompéi et les nombreux centres établis à
proximité du Vésuve sont endommagés par un important tremblement de
terre qui détruit une grande partie des édifices publics et privés. Des
travaux de restauration sont immédiatement entrepris, nombre d'entre
eux s'achevant rapidement - surtout ceux qui concernent les édifices
privés. La plupart des édifices publics et privés étaient encore en phase de
consolidation et de restauration lors de l'éruption en 79.
À une date traditionnellement fixée
au 24 août 79, l'éruption du Vésuve
entraîne la destruction de la ville.
Pline le Jeune, qui était dans les
environs, a décrit l’éruption dans
deux lettres à Tacite.
Le Vésuve commença à déverser sur la ville une énorme masse de cendres
et de lapilli. Tout fut englouti sous une épaisse croûte de matériaux
éruptifs, profonde parfois de 30 m. Les habitants, dont la plupart avaient
accouru sur le littoral, furent suffoqués par les émanations de gaz, tandis
que d'autres trouvèrent la mort à l'intérieur même de leurs maisons.
Pompéi : une ville morte et un site exceptionnel
Un exemple de moulage
Les fouilles ont mis au jour une ville endormie
au moment exact de l'éruption du Vésuve, il y
a plus de 1 900 ans. L'état de conservation du
site provient aussi de la couche de cendre qui,
allant jusqu'à 20 mètres (soit l'équivalent
d'un immeuble de 6 étages), a recouvert le
site et l'a protégé des pillages. Figés d'abord
par les cendres et lapilli qui ont recouvert la
cité, les habitants de Pompéi le furent ensuite
par des moulages en plâtre, et on peut les voir
aujourd'hui dans l'attitude où la mort les a
surpris. Les archéologues estiment entre
15 000 et 20 000 le nombre de victimes liées
directement à l'éruption.
Découverte du site : vers 1600
Au cours des travaux de creusement d'un canal visant à dévier le
fleuve Sarno (entre 1594 et 1600), l'architecte Fontana découvrit
quelques édifices antiques, aux murs recouverts d'inscriptions ou de
peintures : voilà la première découverte, fortuite, des vestiges de Pompéi.
Ce qui fit la particularité de Pompéi, la facilité des travaux, s'explique
par le fait que la couche de cendre était bien plus facile à extraire que la
lave solidifiée qui avait recouvert Herculanum. La conséquence logique fut
la prédominance immédiate qu'eurent les fouilles de Pompéi, ce qui permit
d'obtenir de brillants résultats.
Si, jusqu'à la fin du XIXe siècle, les méthodes de fouilles étaient
plutôt sommaires, visant principalement à découvrir des objets précieux
pour les placer d'abord dans des collections particulières, puis dans les
musées, en revanche, les fouilles du siècle dernier (ainsi que les fouilles
plus récentes), furent menées dans le but précis de sauvegarder, autant
que possible, l'intégrité des lieux mis au jour. Une très grande attention se
concentra donc sur la découverte et la remise en œuvre des éléments des
structures supérieures des habitations. Il s'agissait également de
conserver, avec beaucoup de précautions, la décoration des murs et les
mosaïques, ainsi que les objets d'art ou de la vie de tous les jours, afin de
procurer au visiteur une sensation de vie au fort impact émotif.
En 1808, l'arrivée de Murat comme roi de Naples, avec sa femme
Caroline, relança l'enthousiasme archéologique pour le site.
Le moulage : 1860
Une deuxième phase commença en 1860, avec Giuseppe Fiorelli, à qui
l'on doit l'ingénieuse méthode de moulage, grâce à laquelle furent
reconstituées - en versant du plâtre liquide dans les espaces vides laissés
dans les couches de pierre ponce et de cendres par les 1100 corps humains,
sans compter les animaux, les arbres et les objets en bois - les formes de
tous les corps organiques demeurés emprisonnés dans les coulées de
l'éruption.
La nouvelle méthode de fouille a connu une vigoureuse impulsion au
XXe siècle, d'abord avec avec Amedeo Maiuri, chercheur génial qui étudia,
inlassablement, l'archéologie pompéienne et campanienne.
La ville de Pompéi
Répartition des édifices par type
Les bâtiments religieux Temple
de Vénus Temple d'Apollon
Temple de Jupiter
Macellum Temple des Lares
Temple de Vespasien
Édifice d'Eumachie Forum
Trangulaire Temple d'Isis
Temple de Jupiter Meilichios
Non renseigné
Les bains et les édifices sportifs
Thermes suburbaines
Thermes du forum Thermes
centrales Thermes de Stabie
Forum Triangulaire Palestre
Samnite Grande Palestre
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