UNIVE.R8ITE CHEIKH ANTA DIOP DAKAR FACULTE DES SCIENCES ET TECHMQUES DEPARTEMENT DE BIOLOGIE VEGETALE THESE POUR L'OBTENTION DU GRADE DE DOCTEUR DE 3ème CYCLE DE BIOLOGIE VÉGETALE Présentée par l\1me Ndèye Fatou Diaw ép. GUENE Sujet: .------ ._------~._-----------------, Utilisation des inoculums de rhizobium pour la culture du haricot (Phaseolus vul aris) au Séné al. Soutenue le 22 Juillet 2002 devant la commission d'Examen composée de : Président: M. Amadou Tidiane BA, Professeur titulaire, UCAD Directeur: M. Mamadou GUEYE, Chercheur, l'~SRA Rapporteur: M. Ibrahima NDOYE, Maître de conférence, UCAD Examinateur: M. Abdoulaye Tahir Diop, Maître assistant, UCAD Examinateur: M. Marc Neyra Chargé de recherche, l'FRD n ,9, tf, Im~mOIre " . ue ...J monpere • - .~ A la Amadou Lamine A ma mère A mon mari et mes enfants A mes frères et soeurs Au monde paysan A mes amis ..... ~ REMERCIEMENTS Ce travail a été réalisé à l'Institut Sénégalais de Recherche Agricole (ISRA), laboratoire de ~ microbiologie du centre ISRAIIRD de Bel Air et l'Institut National de Recherche Agricole (INRA) en France (UMR: Sols Symbioses Environnement). Je tiens tout d'abord à remercier le Directeur Général de l'ISRA. JI m'est agréable d'exprimer ici ma sincère reconnaissance à tous ceux qui de près ou de loin, ont contribué à la réussite de ce travail. Ma reconnaissance va tout d'abord à : * Monsieur Mamadou Gueye, chercheur à l'ISRA qui a suivi ce travail pas à pas et qui m'a beaucoup aidée par ses compétences scientifiques. Je tiens à lui exprimer ma reconnaissance pour l'appui qu'il m'a toujours assuré depuis //lon inscription au Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) jusqu'à aujourd 'hui. * Monsieur Ibrahima Ndoye maître de conférence à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, pour avoir accepté d'être le rapporteur de celle thèse. Ses remarques et suggestions nous ont été d'un grand apport. Qu'il soit assuré de m 'a profonde gratitude. * Monsieur le Professeur Amadou Tidiane Bâ, chef du département de Biologie Végétale de la faculté des sciences et techniques de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, qui préside ce jury, je tiens à lui exprimer toute ma reconnaissance. * Monsieur Marc Neyra chargé de recherche à l'IRD et responsable du laboratoire de microbiologie de Bel Air, pour l'honneur qu'il m 'a fait en acceptant de participer à ce jury. Sa simplicité et son humanisme ont toujours forcé notre admiration. * Monsieur Abdoulaye Tahir Diop maître assistant à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar pour avoir accepté de juger ce travail. Ces conseils pratiques et sa disponibilité m'ont été très utiles. * Monsieur Jean Jacques Drevon chargé de recherche à l'Institut National de Recherche Agronomique de Montpellier, qui m'a accueillie dans son laboratoire. Qu'il trouve ici l'expression de ma profonde gratitude. Sans l'aide d'expert en statistiques, ce travail n'aurait sans doute pas abouti. Mr Ciré Sali, bio métricien à l'ISRA a gentiment accepté de m'initier aux logiciels d'analyse statistique avec l'assistance de Madame Ndiaye Marie Claire Dasylva qui, en plus de son assistance technique a suivi de près le traitement statistique des données. ~ ./ Ce travail n'aurait pu être mené à bien sans une prééieuse assistance technique. J'adresse tous mes remerciements à l'ensemble du personnel du laboràtoire de microbiologie mais aussi. à Madame Hélène Payré assistante de recherche au laboratoire des symbiotes racinaires de Montpellier. Un , ~ '. grand remerciement à Omar Touré qui m 'a initiée aux techniques de microbiologie. Je tiens à remercier tous les stagiaires du laboratoire de microbiologie. Enfin, j'exprime ma gratitude à toutes les agences qui ont jinancièrement contribué à la réalisation de mes travaux particulièrement: * l'Institut~Sénégalais de Recherche Agricole (fSRA) driffl j'ai été la première~à- bénéjicier d'une allocation de recherche, inaugurant ainsi une nouvelle approche dans la politique scientifique de l'fSRA. * l'agence internationale pour l'énérgie atomique (AlEA), pour le biais de son projet RAF-S-045 ajinancé mon séjour dans le laboratoire des symbiotes racinaires de Montpellier. *1 'institut du Sahel/CILSS, à travers son pôle « Gestion des Ressources Naturelles - Système de Production ».. ./ ./ \ \ Nom: DIAW ép:'~~NE . . Prénoms': Ndèye Fatou Titre: Utilis'ation des ino~ulums de rhizobium pour l'amélioration de la prodtÎ~tion du haricot (Phaseolus vulgaris) dans la zone des Niayes au Sénégal. ~ ~ ~ ~ Résumé: Le haricot est une légumineuse cultivée au Sénégal avec de l'engrais azoté apporté en très grande quantité (250 à 300 kg urée/ha). Ceci constitue une source de pollution en nitrate de la nappe phréatique, par suite du lessivage des sols sableux dans cette zone. Une des alternatives à l'utilisation de ces engrais azotés serait l'inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium. Dans le but de substituer les souches de rhizobiums aux engrais azotés, le besQi(l~u haricot à être inoculé a été confirmé dansune-eXperience conduite en station expérimentale. L'inoculation du haricot avec la souche de Rhizobium rSRA 353 a permis d'améliorer les rendements en gousses de 52% par rapport au témoin non inoculé. L'inhibition de la nodulation par le nitrate étudiée avec six souches de Rhizobium a montré que la souche rSRA 353, induisait mieux la nodulation du haricot en présence de 2,5 mM de nitrate. Toutefois, compte tenu de la pauvreté des sols des Niayes en phosphore, l'apport de différentes doses de phosphore a montré une stimulation de 17% de la nodulation pour les doses de 36 et 48 kg P20s/ha et une amélioration de la quantité d'azote fixé de 63% quelle que soit la dose de phosphore appliquée. Le dichlofenthion-thiram (OCT) est un fongicide généralement employé pour enrober les semences de haricot. Son effet sur l'infectivité des souches de Rhizobium rSRA 353 ou rSRA 554 a été étudié: rSRA 353 a été plus sensible au OCT que rSRA 554. Aucun nodule n'a été formé avec l'utilisation de rSRA 353 chez les plantes dont les semences ont été traitées avec le fongicide. Par contre avec la souche rSRA 554, la nodulation n'a pas été inhibée mais diminuée de 46% chez les plantes dont les semences ont été traitées au OCT avec cependant une fixation d'azote (%Ndfa et Ndfa) non affectée par le fongicide. L'action de la souche bactérienne productrice de facteurs de croissance pour les plantes (PGPR) Pseudomonas f1uorescens 6F16 n'a été positive ni sur l'infectivité des souches de Rhizobium rSRA 353 et rSRA 554 ni sur la croissance de la variété Nérina. Par contre la coinoculation avec le champignon mycorhizien Glomus aggregatum a amélioré la nodulation de 4 à 9 fois, la croissance (biomasse) d'environ 30%, la teneur et la quantité en phosphore dans les parties aériennes respectivement de 40% et 72%. Enfin la validation dans quatre localités de la zone Niayes des inoculums produits avec les souches de Rhizobium sélectionnées a confirmé la possibilité de remplacer les pratiques paysannes par les inoculums de Rhizobium dans certaines localités. En effet, avec l'utilisation des inoculums de Rhizobium rSRA 353 et rSRA 554 les rendements en gousses obtenus ont été équivalents à ceux des pratiques paysannes. Par rapport aux parcelles témoins ce rendement a été supérieurs de 64%. Cependant dans d'autres localités les souches indigènes ont été plus compétitives que les souches rSRA 353 et rSRA 554. Cela nécessite, pour chacune de ces localités, une sélection d'autres souches de Rhizobium. Mots-clés: fixation biologique de l'azote, fongicide, Glomus aggregatum, mycorhize à arbuscules, [SN, nitrate, Phaseolus vulgaris, phosphore, Pseudomonas f1uorescens, Rhizobium. IV SOMMAIRE , "'INTRODUCTION ""' 1 CHAPITRE 1: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 1. Le haricot. 1.1.Description morphologique et botanique du haricot. 1.2.0rigine et extension de la culture du haricot.. 1.3. Importance économique du haricot.. 1.4. Conditions de culture du haricot. -- 1.5. Nutrition azotée chez le haricot.. - _-- , - .. 3 3 5 7 7 8 2. Les rhizobiums associés au haricot 2.1. Historique 2.2. Classification actuelle 9 9 3. La symbiose fixatrice d'azote................................................................ 3.1. La nodulation.............................................................................. 3.2. Le métabolisme de la fixation d'azote 3.2.1. La nitrogénase 3.2.2. Importance du phosphore dans la fixation atmosphérique d'azote 3.3. Facteurs de l'environnement (cas du nitrate) 3.4. Potentiel fixateur d'azote du haricot. 10 10 12 12 14 14 16 4. Mesure de la fixation 4.1. Méthodes directes 4.2. Méthodes indirectes 4.2.1. Activité réductrice d'acéthylène (ARA) 4.2.2. Uréides 9 ; '" 5. Amélioration de la fixation d'azote: inoculation des plantes 17 17 , 18 18 18 19 6. AméHoration de la fixation d'azote: Inoculation avec des bactéries stimulatrices 20 de croissance: cas des Pseudomonas CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES 1. Les sols 22 2. Matériel végétal ; 2.1. Les variétés de haricot vert. " 2.2. Le soja 2.3. Germination des graines 2.4. Culture en tube Gibson.................................................................. 2.5. Culture en flacon sérum et en bac 2.6. Culture en jarre-Léonard... . .. . . . . . . . . .. . . . .. .. . . . . . . . .. . .. . 2.7. Culture en pots........................................................................... 2.8. Culture au champ 22 22 24 24 24 25 25 25 25 3. Les souches de microorganisme............................................................. 27 27 3.1. Les souches de Rhizobium 3.2. La souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum 3.3. Souche de Pseudomonasfluorescens 27 27 " 4. Production d'inoculum de Rhizobium.................................................... 4.1. Production d'inoculum de Rhizobium 4.1.1. Inoculum liquide.............................................................. 4.1.2. Inoculum solide 4.2. Contrôle de la qualité des inoculums de Rhizobium produits 4.2.1. Détermination du nombre de Rhizobium des inoculums 4.2.2. Détermination de la dose d'application des inoculums produits 5. Coloration des fragments de racines mycorhlzées 28 28 28 28 28 28 29 ~. 31 6. Estimation de l'azote fixé par la méthode de dilution isotopique Is N 6.1. Définition 6.2. Principe de la dilution.......................................................... 31 31 31 7. Inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium en station expérimentale. 33 8. Evaluation de la fixation d'azote chez le haricot vert.. 8.1. Potentiel fixateur d'azote du haricot 8.2. Azote réellement fixé 33 33 34 9. Influence du phosphore dans l'inoculation au champ 34 10. Effet du N03 - sur la nodulation du haricot vert........................................ 10.1. Expériences en jarres-Léonard 10.2. Expériences en condition d'hydroaéroponie......................................... 10.2.1. Variabilité liée à la souche de Rhizobium 10.2.2. Variabilité liée à la plante 10.2.3. Interaction phosphore et nitrate........... 35 35 35 35 36 36 Il. Effet des fongicides sur la nodulation 36 12. Effet de la co-inoculation Rhizobium, Mycorhize et Pseudomonas jluorescens ..... 37 13. Mise en évidence de la production de substance inhibitrice par la souche de Pseudomonasejluorescens 6FI6 38 14. Essais multilocaux d'inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium ...... 38 15. Etude de la compétitivité 14.1. Extraction et purification d'ADN nodulaire 14.2. Dosage de l'ADN extrait 14.3. Amplification enzymatique de l'IGS 16S/23S 14.4. RFLP sur les fragments amplifiés 39 39 40 40 41 CHAPITRE III: RESULTATS I. Réponse du haricot à l'inoculation avec des souches de Rhizobium.... . 1.1 1.2 Sélection des associations à fort potentiel fixateur d'azote Sélection des associations à fort capacité réelle de fixation d'azote 42 42 43 , 1.2.1. Variabilité génétique dans le rendement et la nodulation entre variétés.... 47 1.2.2. Variabilité génétique dans la fixation biologique d'azote entre variétés ... 47 , 2: Effet du phosphore sur la croissance, la nodulation et la fixation d'azote chez la variété Nérina associée à la souche de Rhizobium ISRA 353 50 50 2.1. Croissance, rendement en gousses et nodulation du haricot 2.2. Teneur en phosphore et excès isotopique en azote-15 50 3. Effet du nitrate sur la symbiose Rhizobium-haricot. 3.1. Sur la nodulation 3.2. Effet du macrosymbionte sur la nodulation sous nitrate - 3.3. Effet du macrosymbionte sur la croissance N 2-dépendante ;7 ~ 3.4. Interaction phosphore nitrate sur la nodulation et la croissance du haricot 4. Effet du traitement des graines avec un fongicide sur l'infectivité et l'effectivité des souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554 4.1. Infectivité et effectivité de la souche de Rhizobium ISRA 353 4.2. Infectivité et effectivité de la souche de Rhizobium ISRA 554 52 52 54 54 56 59 59 59 5. Co-inoculation du haricot avec les souches de Rhizobium ISRA 353, ISRA 554 associées aux souches de P. fluorescens 6F16 et de Glomus aggregatum " 5.1. Inoculation avec la souche de Rhizobium ISRA 353 5.1.1. Croissance et nodulation du haricot 5.1.2. Teneur en azote et en phosphore 5.1.3. Excès isotopique en azote-15, proportion et quantité d'azote fixé dans les parties aériennes 5.2. Inoculation avec la souche de Rhizobium ISRA 554 5.3. Production de substance par P.fluorescens 62 62 67 6. Essais multilocaux d'inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium 67 7. Compétitivité des souches de Rhizobium ISRA 554 et ISRA 353 71 IV : DISCUSSION 73 CONCLUSION ET PERSPECTIVES 83 REFERENCES BIBLIOGRAPIQUES 86 ANNEXES 96 61 61 61 61 INTRODUCTION Introductio/l L'azote est un constituant essentiel des acides aminés ct des protéines ct est par conséquent un élément minéral nécessaire pour tout organisme vivant. L'azote existe en très grande quantité dans l'atmosphère: l'air en renferme 78% (Tableau 1). Il constitue le principal facteur limitant la croissance de la plante qui ne peut l'utiliser que sous forme combinée (nitrate, ammoniaque ou urée) car ne pouvant pas convertir l'azote gazeux de l'atmosphère en forme ammoniacale. Cc processus est sous ]a dépendance de certains organismes procaryotes (bactéries ct cyanobactéries) capables de réduire l'azote (N 2) en ammoniac (NHJ) grâce au complexe enzymatique nitrogénasique qu'ils renferment. Ce processus est appelé Fixation Biologique de l'Azote (FBA). Tableau J : Les réserves d'azote dans la nature Siége Atmosphère Terre, mers, sédiments marins Roches sédimentaires et primaires Quantité (tonnes) 3,9 109 24,5 10 6 193,4 105 La FBA représente environ 10 8 t N par an dans le cycle biologique de l'azote, soit la moitié de la fixation totale de N2 sur terre (Kaminski, 1991). Différents micro-organismes en sont responsables. Ce sont : (i) les micro-organismes libres tels Azospiriffum, Azotobacter, K/ebsie/a, des endophytes fixateurs associés par exemple à la canne à sucre; (ii) les micro-organismes symbiotiques telles que les bactéries du genre Rhizobium, qui s'associent aux légumineuses, ou les actinomycètes du genre Frankia s'associant aux non légumineuses comme Casuarina, ou encore les cyanobactéries filamenteuses telles que Anabaena azoffae qui s'associe à la fougère aquatique Azoffa. Dans notre travail, nous avons étudié la F!3A dans le cas précis du haricot vert (Phaseo/us vu/garis), une légumineuse tropicale qui s'associe aux bactéries du genre Rhizobium. Le haricot constitue un aliment de base pour environ 500 millions de personnes, en Amérique du sud, en Afrique et en Chine. Sa consommation est liée à sa forte teneur en protéine (25%). Cependant, pour certains pays, le haricot est une culture de rente. Au Sénégal par exemple, 80% de la récolte est exporté vers les pays d'Europe du nord qui fournissent aux producteurs les intrants agricoles nécessaires: semences enrobées de fongicides, engrais, produits phytosanitaires. Le haricot est souvent cultivé dans des zones où plus de 50% des sols sont pauvres en azote et en phosphore, deux éléments majeurs dans la nutrition minérale d'une Introdûction plante. Dans la zone des Niayes (Tableau 6) qui est la principale zone de culture du haricot vert au Sénégal, le haricot est cultivé avec un très grand apport d'engrais azoté: 250 à 300 kg urée/ha (Diouf, 1997). Ceci est une des causes de la pollution en nitrate de la nappe phréatique. La FBA y revêt donc un intérêt particulier car elle offre une alternative à l'emploi des engrais azotés trop coûteux et très polluant pour les eaux souterraines. Ainsi l'objectif général de notre étude est d'améliorer les revenus et le statut nutritionnel des populations de la zone des Niayes en maximisant la FBA chez le haricot, une des principales sources de protéine dans cette zone. -NoS" objectifs spécifiques sont: ~ Sélectionner des souches de Rhizobium aptes à induire la nodulation du haricot en présence de nitrate, ~ Evaluer, dans les conditions de culture du haricot les performances symbiotiques des souches de Rhizobium sélectionnées. ~ Améliorer les performances symbiotiques du haricot associé à des souches de rhizobium par action des rhizobactéries productrices de facteurs de croissance pour la plante et des champignons mycorhiziens, ~ Valider les inoculums de rhizobuim pour la culture du haricot dans la zone des Niayes. 2 Il CHAPITRE l REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Revue bibliographique 1. Le haricot La famille des Leguminosae a une distribution mondiale et est estimée entre 16000 et 19000 espèces reparties dans environ 750 genres. Les taxonomistes, sur la base de différences florales, avaient divisé cette famille en trois sous familles distinctes, les Mimosacées, les Caesalpinacées et les Papilionacées. Le genre Phaseolus appartient à la sous tribu des Phaseolinae, elle-même incluse dans la tribu des Phaseoleae qui font partie de la sous-famille des Papilionacées. Ce genre Phaseolus renferme environ 55 espèces (Tableau 2). Les caractéristiques botaniques de cinq de ccs espèces ont été décrits: P. coccineus, P. acut!folius; P. lunatus, P. polyanthus et P. vulgaris. 1.1. Description morphologique et botanique du haricot Le haricot est une plante herbacée annuelle à croissance déterminée ou indéterminée. A la germination, la plante est généralement à racines pivotantes mais peu après des racines adventives longues de 10 à 15 cm se développent sur toute la racine principale. Al' issue de la germination, épigée, il y a f0n11ation de deux feuilles opposées simples puis des feuilles trifoliées à folioles cordifonnes. Les fleurs sont portées en grappes axillaires et terminales. Elles sont zygomorphes composées de deux pétales en carène, deux pétales latéraux ailés et un pétale standard disposé extérieurement. La couleur de la fleur est généralement indépendante de celle des graines, mais l'association entre fleurs particulières et couleur des graines est connue. Ces fleurs peuvent être blanches, roses ou violettes (souvent rouges chez P. Coccineus). La fleur contient dix étamines et un sac ovarien multiple. Dans la plupart des cas, la fleur réalise une autofécondation et développe un fruit ou gousse droit ou légèrement courbé. Les graines, sans albumen, sont riches en protéines et en glucides (Tableau 3). Elles sont rondes, ellipticales quelque peu aplaties ou arrondies. La période de remplissage des gousses peut s'étendre du 23" jour dans le cas des variétés déterminées à prés de 50 jours chez les variétés indéterminées et grimpantes 3 Il Revue bibliographique ~ Tableau 2 : Taxonomie des Phaseolae comestibles (1) et différentes espèces répertoriées à ce jour dans le genre Phaseolus (2), Debouck (1991). 1) Nom vernaculaire Nom Latin Sub tribu Càmmon bean Lima bean Scarlet runner bean Year-bean Tepary bean Cowpea Mung bean Urd Adzuki bean Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Jack bean Sword bean Yam bean Phaseolus vulgaris L. Phaseolus lunatus L. Phaseolus coccineus L. Phaseolus polyanthusGreenman Phaseolus acutifolius A. Gray Vigna unguiculata (L.) Wap. Vigna radiata (L.) Wilczek Vigna mungo (L.) Hepper Vigna angulaire (Willd.) Ohwi et Ohashi Vigna umbellata (Thunb.) Ohwi et Ohashi Vigna aconitifolia (Jacq.) Maréchal Voandzeia subterranea (L.) Thouars Psophocarpus tetragonolobus (L.) OC Lablab purpureus (L.) Sweet Macrotyloma geocarpum (Harms) Maréchal et Baudet Canavalia ensiformis (L.) OC Canavalia gladiata (Jacq.) OC Pachyrrhizus tuberosus (Lam.) A. Spreng Diocleinae Diocleinae Diocleinae Soybean Pigeonpea Glycine max (L.) Merrill Cajanus cajan (L.) Millsp. Glycininae Cajaninae " Rice bean Moth bean Bambara groundnut Winged bean Hyacinth bean Kersting' s groundnut Phasèdlinaé Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae Phaseolinae 2) P. acutifolius A.Gray P. amabilis Standley P. amblyosepalus (Piper) Morton P. angustissimus Asa Gray P. aug/lsti Harms P. brevicalyx Micheli P. chiapasanus Piper P. coccineus L. P. esperanzae Seaton P. filiformis Bentham P. floribundus Piper P.foliaceus Piper P. glabellus Piper P. glaucocarpus Norvell P. grayanus Woot. Et Stand!. P. griseus Piper P. hintonii Delgado P.jaliscanus Piper P. leptostachyus Bentham P. lunatus L. P. macrolepis Piper P. maculatus Scheele P. micranthus Hook. Et Am. P. minimiflorus Norvell P. neglectus Hermann P. nelsonii M.M.S. P. oaxacanus Rose P. oligospermus Piper P. ovatifolius Piper Ppachyrrhizoides Harms P. palmeri Piper Pparvulus Greene P. pauciflorus Sessé Mocino P. pedicellatus Bentham P. pluriflorus M.M.S P. polyanthus Greenman P. polystachys (L.) S.S.P. P. ritensis Jones P. salicifolius Piper P. scabrell/ls Bentham P. schajJneri Piper P. sempervirens Piper P. sinuatus Nutt P. smilacifolius Pollard P. sonorensis Standley P. P. striatus Brandegee P. tuberckheimii Donn. Smith P. venosus Piper P. vulgans L. P. xanthotrichus Piper 4 .-/"\ Revue bibliographique .~-' On classe les variétés du haricot en quatre groupes selon leur type de croissance, qui dépend n6tàmment de la caractéristique du bourgeon terminal. Le-type l, est déterminé, c'est à dire que la croissance du bourgeon terminal reproductif est déterminée. Même si au sens strict, on ni·,peut pas parler de croissance déterminée du bourgepn terminal chez le haricot, sa croissance est de type buissonnant avec une ramification importante. Les types II et III sont eux aussi à port buissonnant mais le bourgeon terminal est végétatif et sa croissance est indéterminée. Le type IV a également un bourgeon terminal végétatif à croissance indéterminée mais à port grimpant typique sans ramification. C'est la forme de croissance la pluu>roche du phénotype sauvage. Approximativement 500 variétés de haricot sont connues. Cette liste n'est pas exhaustive. Singh et al. (1991) ont regroupé sur la base des caractéristiques «allozymes» et de la teneur en protéine des graines 76 accessions de haricot de l'Amérique latine (Andes) et du Mésoamérique en neuf groupes. Plus récemment, Tohme et al. (1996) utilisant la technique de l'amplification aléatoire de fragments de restriction (AFLP), ont distingué 16 groupes dans les accessions sauvages du Mésoamérique, de la Colombie et de la région sud des Andes. Une collection mondiale comprenant plus de 40000 accessions existe au Centre International de l'Agriculture Tropical (ClAT) en Colombie. Tableau 3 : Composition nutritionnelle des graines sèches du haricot Composés Teneurs (%) -----------'------ Protéines 25-30 Glucides 58-63 Lipides 7-17 1.2. Origine et extension de la culture du haricot Le haricot est originaire d'Amérique latine et centrale où il a été domestiqué depuis plus de 8000 ans, (Gepts et Debouck, 1991). La distribution géographique du haricot dans des zones très diversifiées, tant du point de vu climatique que du point de vue pédoclimatique, en fait une culture adéquate pour des systèmes agro-culturaux très variés (Fig. 1). En effet, il peut être cultivé en grande culture, sans limitation en intrants dans les grandes plaines du Minnesota aux USA ou celles de l'Alberta au Canada, mais aussi dans la province du Goianîa au Brésil ou en Argentine. On le trouve aussi dans les assolements de systèmes vivriers, extensifs ou non, des zones d'agriculture marginales comme dans le cas du "frijol tapado" au Costa Rica (une culture sur jachère en zone très pointue), ou cultivé en association avec 5 Revue bibliographique '18" 1 o ... --1 5()() kRt ri /4{)" -;----1 i / 1 -l..- / ' '\L.·-1--,~t---I--~r~ 1 1 o 1 1000 km Figure l : Zones géographiques d'origine du haricot en Amérique Centrale (Gepts et Debouck, 1991) 6 .... Revue bibliographique d'autres cultures telle que le maïs comme au Rwanda ou dans certaines zones Andines (Woolley et Davis, 1991) ou encore en rotation avec d'autres cultures non légumineuses (maïs, patate douce) comme à Cuba. 1.3. Importance économique du haricot Le haricot est, en Amérique latine et dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie l'une des plus importantes cultures vivrières, et constitue une grande source de protéines végétales pour la consommation humaine et animale. Près de 500 mi llions de personnes consommenL le haricot comf!:l.e ~se dans leur ration quotidienne, essentiel pour sa forte teneur en protéine (25-30% de la graine sèche). Pour les populations consommant souvent le maïs, le haricot permet d'assurer la complémentation en fournissant les acides aminés essentiels. 11 est cultivé largement en Amérique Latine et Centrale où le Mexique et le Brésil en sont les principaux producteurs. La consommation moyenne par an et par habitant est de 13,3 kg et varie selon les pays et les régions. La production est moindre en Afrique. Le haricot y prend cependant une part importante dans la diète de pays de l'Afrique de l'Est et du centre comme, le Burundi, le Kenya, le Rwanda ou la Tanzanie, l'Ouganda où la consommation de 30 kg par habitant et par an est supérieure à celle moyenne d'Amérique du Sud. Au Sénégal, la culture du haricot revêt un caractère particulier dans l'agriculture car elle est une culture de rente pendant la période sèche de soudure d'Octobre à Avril. La production annuelle est de 5000 tonnes en moyenne dont 80% sont exportés vers les pays développés. 1.4. Conditions de culture du haricot Généralement le haricot se développe sur des substrats à pH neutre ou légèrement alcalin (Khachani, 1981). 11 préfère les sols sableux humiféres et silico-argileux et craint les terres battantes, sèches et pauvres. C'est une espèce très sensible au manque d'eau, ses besoins hydriques étant estimés à 250 mm de pluie pour un cycle végétatif. Une nutrition phosphatée adéquate est aussi essentielle pour une croissance vigoureuse du haricot et une bonne fixation d'azote (Graham et Rosas 1979). Un excès de sel lui est défavorable, la dose létale est de 2,35 g de NaCi/kg de sol (Khachani, 1981). C'est une espèce qui a son optimum de croissance à 10000 lux à une température comprise entre 20°C et 30°C (Khachani, 1981). Sa reproduction ainsi que son développement sont très sensibles à la température. En effet, l'interaction pollen-stigmate, la germination du grain de pollen, le développement du tube pollénique, la 7 ./ Revue bibliographique fécondation et la fonnation des gousses sont très affectés par les fortes températures (Gross and Kigel, 1994). ~n trouve fréquemment la culture du haricot dans ,des zones agricoles relativement défavorisées comme dans la région de région de Jalisco ou Puebla au mexique. C'est aussi le cas dans la vallée du Cauca en Colombie ou au Brésil où la culture du haricot, maintenant supplantée par celle du soja, est repoussée dans des zones moins fertiles. On estime d'ailleurs que 90% du haricot serait produit sous contrainte environnementale forte (Singh, 1991), notamment acidité, toxicité aluminique et manganésique ou déficit hydrique, ou encore la présence de pathogène~omme l'antracnose ou le virus de la mosaïque. Une étude menée par le CLAT a en plus montré que 60% des sols où est cultivé le haricot sont carencés en phosphore. Il a été aussi rapporté que le haricot est plus sensible aux conditions extrêmes d'environnement que les céréales telles que le blé ou le riz. Paradoxalement, la grande versatilité du haricot en fait la culture la plus adaptée à certains habitats. Le défi des améliorateurs du haricot est donc double : il faut améliorer son potentiel en conditions favorables afin de faire du haricot une culture compétitive (selon les critères actuels du marché) et augmenter son adaptation aux sols peu fertiles pour satisfaire la demande croissante dans ces zones. Les rendements moyens mondiaux atteignent à peine 10 quintaux/ha et sont très inférieurs à de nombreuses autres légumineuses. Pour son importance alimentaire et afin de satisfaire les populations qui en dépendent, il est donc important d'améliorer le rendement du haricot et notamment dans des conditions hostiles. 1.5. Nutrition azotée chez le haricot Comme pour la plupart des légumineuses la nutrition azotée du haricot se fait ainsi soit par assimilation des nitrates du sol (par la nitrate réductase de la plante) soit par fixation biologique d'azote atmosphérique (par la nitrogénase de la bactérie). Ces deux processus sont complémentaires au cours du cycle de croissance de la plante. La nitrate réductase intervient essentiellement avant la floraison et la nitrogénase prend la relève au début de la floraison soit 2 semaines après le semis chez le haricot (Franco et al., 1979) et se poursuit jusqu'au début de la formation des gousses. Une deuxième période d'activité maximale de la nitrate réductase peut apparaître après la fonnation des gousses et les deux processus peuvent être concurrents lors d'un apport d'azote nitrique, qui augmente l'activité de la nitrate réductase tout en diminuant l'activité de la nitrogénase (Félix et al., 1981). L'activité nitrogénasique suit une courbe de croissance exponentielle avec une activité maximale pendant la période de floraison et diminue pendant le remplissage des gousses. Thibodeau et Jaworski (1975), puis 8 Revue bibliographique Obaton et al. (1982) ont montré qu'au champ c'est essentiellement l'assimilation du nitrate qui prédomine au début du cycle, la fixation d'azote intervient au dernier stade. 2. Les rhizobiums associés au haricot 2.1. Historique Le terme Bacillus-phaseolus a été appliqué au Rhizobium du haricot par Beijerinck (1888) afin de le distinguer de toutes les autres souches de Rhizobium. Plus tard, Schneider (1892) proposa le nom de Rhizobium frankü var majus pour les Rhizobium symbiotiques en les distinguant de Rhizobium frankü var minus po!!!" P. vulgaris. Cependant les désignations de _. _ _0 - • _ _ Schneider n'étaient pas valables sur le plan taxonomique et Rhizobium Phaseolus devient la forme acceptée en 1926. C'était une des 10 genres de Rhizobium décrits par Dangar dans une nouvelle tribu des Hyphodea de la famille des Bacteriaceae. L'appellation R. phaseolus fut cependant surestimée. R. phaseolus est couramment utilisé pour l'identification des Rhizobium munis de flagelles, bien vacuolisé et est petit que le Rhizobium de l'haricot. Les bactéroïdes sont généralement rondes avec des formes branchées et leur culture au laboratoire est rapide. Les colonies sont à moitié translucides, glissantes et blanches. 2. 2. Classification actuelle Le haricot est une plante capable de former des nodules effectifs avec des groupes bactériens génétiquement hétérogènes d'origines différentes (Pifiero et al., 1988; Martinez et al., 1988; Laguerre et al., 1993 ; Eardly et al., 1995). En plus de R. leguminosarum bv. phaseoli (Jordan 1984), R. tropici (Martinez-Romero et al., 1991), R. etli (Segovia et al., 1993), S. meliloti et R. leguminosarum bv. trifolii (Michiels et al., 1998), deux nouveaux genres capables de former des nodules sur les racines du haricot ont été récemment décrits R. gallicum bv. phaseoli et R.giardinii bv. phaseoli (Amarger et al., 1997). D'autres espèces déjà caractérisées mais non classées génétiquement, Rhizobium sp. BR816 ( Hungria et al., 1993), Rhizobium sp. NGR234 (Van Rhijn et al., 1994a) et Rhizobium sp. GRH2 (Herrera et al., 1985) sont également capables d'induire la nodulation du haricot. Le tableau 4 donne la classification des Rhizobium nodulant le haricot. Selon la littérature, ces souches de Rhizobium nodulant le haricot peuvent être séparées en deux groupes. Le premier groupe contient les Rhizobium qui forment des nodules effectifs chez le haricot. Ces sont R. leguminosarum bv. phaseoli (Jordan 1984), R. leguminosarum bv. trifolii, R. etli, R. Tropici, Rhizobium sp. BR816, GRH2, et Rhizobium sp. NGR234. Le 9 Revue hihliographique ./\ second groupe contient les rhizobiums qui sont capables de former des nodules ineffectifs tels que B.japonicum, A. caulinodans, and R. leguminosarum bv. viciae (Sardowsky et a1., 1988; Waelkens et a1., 1995; Michiels et a1., 1998). , Tableau 4 : Classification des bactéries nodulant le haricot dans le genre Rhizobium. Extrait de la classification des bactéries symbiotiques fixatrices d'azote de la famille des Rhizobiaceae. Genres Rhizobium (croissance rapide) Espèces Plantes hôtes R. leguminosarum biovar viciae biovar trifolii biovar phaseoli R. galegae biovar orientalis biovar officinalis R. tropici type lIA R. tropici type IIB R. etli R. hainanensis R. gallicum biovar gallicum biovar phaseoli R. giardinii biovar giardinii biovar phaseoli R. mongolense R. huaullense Jordan, 1984 __Jmdan.. 1984 Jordan, 1984 Jordan, 1984 Lindstrom, 1989 Lindstrom el al., 1998 Galega orienlalis Lindstrom el al., 1998 Galega officinalis Martinez-Romero et al., 1991 Phaseolus vulgaris L., Leucaena Martinez-Romero el al., 1991 Phaseolus vulgaris L., Leucaena Phaseolus vulgaris L. Segovia el al., 1993 Desmodium sinualum Chen el al., 1994a ; Chen el al., 1997 Références Pisum. vicia, Lalhyrtls. Lens Trifolium Phaseolus vulgaris L. Phaseolus vulgaris L. Phaseolus vulgaris L. Amarger el al., 1997 Amarger el al., 1997 Phaseolus vulgaris L. Phaseolus vulgaris L. Medicago ruthenica L. Ledebour Sesbania herbacea Amarger el al., 1997 Amarger et al., 1997 van Berkum el al., 1998a Wang el al., 1998 3. La symbiose fixatrice d'azote 3.1. La nodulation Dans l'interaction entre la plante hôte et le Rhizobium, les composés phénoliques (tlavonoïdes, chémoattracteurs) exsudés par la plante hôte entraînent chez la bactérie la production de lipo-oligosaccharides spécifiques dénommés les facteurs nod. Ce sont des signaux moléculaires qui déclenchent la division des cellules corticales de la racine conduisant à la formation d'un nouveau organe différencié chez la plante, le nodule ou nodosité. Il existe deux types de nodules: des nodules déterminés et des nodules indéterminés. Les nodules déterminées sont issus de l'auxèse des cellules du méristème apical qui cesse son activité à maturation de la nodosité (Tableau 5). Les nodules indéterminés sont issues de mérèses du méristème apical persistant qui leur confère une croissance longitudinale. Le nodule du haricot est de type déterminé. Un coupe transversale (Fig. 2) montre un cortex qui 10 [1 Revue bibliographique -- entoure la zone infectée. Ce cortex nodulaire est divisé en cortex externe (CE), moyen (CM) et interne (CI), les traces vasculaires étant localisées entre le CI et le CM (Ianetta et al., 1993 ; Drevon et al., 1995a). Une assise, dite zone de distribution (ZD), séRarerait le CI de la ~ ~ infectée (ZI) centrafè, siége de la fixation de l'azote atmosphérique (Parsons'èt Day, 1990). • A .., '. . ("F. ---~"-"'?r-- CM ------;ia+-----:lIIII:-Cortex TV=~~ [ - z ("fN Zf [ -("Nf - - - - Figure 2 : Coupe transversale d'un nodule de haricot (A) montrant la zone infectée (ZI) entourée du cortex nodulaire. Agrandissement (8) d'une zone corticale proche d'une trace vasculaire (TV), on observe les subdivisions en cortex externe (CE), cortex moyen (CM), cortex interne (CI) et zone de distribution (ZO), on distingue des cellules infectées (C[N) et des cellules non infectées (CNI). (Orevon, (995) Il Revue bibliographique Tableau 5: Différences principales entre les nodules de type détenniné et indétenniné (Sutton, 1983 et Hirsch, 1992). "'. " Type de nodosité détenninée Exemples Glycine, Phaseolus, Vigna, Lotus Acacia, Medicago, Trifolium, Pisum Cordon d'infection étroit large Site d'initiation du primordium nodulaire cortex externe cortex interne Méristème nodulaire activité limitée apical et persistant Croissance nodulaire division cellulaire expansion cellulaire- Morphologie circulaire allongée, ramifiée petites vacuoles Cellules infectées matures non vacuolisées acides aminés Fonne d'exportation de l'azote fixé uréides (allantoïne ... ) (asparagine, glutamine) indétenninée 3.2. Le métabolisme de la fixation d'azote Dans la symbiose fixatrice d'azote chacun des deux symbiontes constitue pour l'autre une source d'un élément clef de leu: métabolisme: l'azote moléculaire réduit par les bactéroïdes est assimilé dans les cellules de la plante hôte et exporté aux autres organes de la plante par le flux xylémien en échange de photosynthétats acheminés sous forme essentiellement d'acide dicarboxylique (Fig. 3). La plante fournit en outre un micro environnement très particulier nécessaire à la fixation de l' aZüte et synthétise les enzymes permettant l'assimilation rapide de l'ammoniaque produit. 3.2.1. La nitrogénase La nitrogénase est un complexe enzymatique à deux composants: la dinitrogénase ,)u composant l, protéine tétraméJ'ique de 200 à 270 kd suivant les microorganismes et la dinitrogénase réductase ou composant II, ferroprotéine dimérique d'environ 65 kd. Celte dernière porte un cofacteur peptidométallique : le FeMoCo, qui est le site actif de la réduction de N 2 en NH). 12 /.' ".~-------~,-------------... Uréides Ac. Aminés FEUILLE NODOSITÉ glu ta mine ~---l GS-GOGAT Acides aminés Uréides 1NITROGÉNASE CQ)2 Figure 3:. Schéma illustrant le métabolisme général de la fixation symbiotique 13 . - /' Revue bibliographique 3.2.2. Importance du phosphore dans laflXation atmosphérique d'azote La carence phosphatée est très fréquente en zones tropicales et difficilement remédiable -" dans les pays dépourvus de gisement de,phosphate. La quantité d'azote fixé par le haricot est fortement limité par la carence des sols en phosphore (Graham et Rosas, 1979; Pereira et Bliss, 1987). Ssali et Keya (1983) ont démontré que l'application de 150 kg P 20/ha sur le haricot, dans un Nitosol du Kenya, permet de multiplier par trois le nombre des nodules et par dix la quantité d'azote atmosphérique fixée et le rendement en graines a augmenté de 29%, tandis que le prélèvement de N combiné du , " _0.- _ sol à diminué. En Tanzanie, Amijee et al. (1988) avaient obtenu une forte nodulation et des rendements très importants chez le haricot inoculé avec la souche de Rhizobium ClAT 899 et ayant reçu 180 kg P20/ha sous forme de triple superphosphate. Chez le haricot, la formation des nodules est très sensible à la concentration en P. La teneur en P des nodules est plus élevée que celle des racines. Le nodule est un puits très attractif: en milieu pauvre en phosphore. Graham et Rosas (1979), Pereira et Bliss (1987) ont montré que dans ces conditions, les nodules s'enrichissent plus rapidement en P que les autres parties végétales. C'est le poids total de nodules qui augmente, et non l'activité spécifique de l'organe. . Le phosphore joue donc un rôle particulier pour le nodule. Chez le haricot, Whiteaker et al. (1976), Gerloff (1977) et Pereira et Bliss (1987) ont montré qu'il existe des différences entre cultivars quant à leur tolérance à la carence phosphatée. Cependant, dans une étude réalisée en Colombie sur 30 variétés de Phaseolus, Graham et Rosas (1979) n'ont pu identi fier un matériel capable de fixer l'azote dans des sols pauvres en phosphore. Ils suggèrent l'épandage de faible quantité de phosphore dans la raie de semis. Pour pallier à la carence en phosphore des sols, l'inoculation des plantes avec les champignons mycorhiziens peut être envisagée. En effet, la symbiose mycorhizienne avec la formation du réseau de Hartig au niveau des racines augmente le volume de sol exploré, entraînant ainsi une meilleure utilisation du phosphore disponible. 3.3. Facteurs de l'environnement (cas du nitrate) Dans un sol riche en azote combiné, l'activité fixatrice des légumineuses est très réduite. Ce phénomène est généralement observé dans les sols tempérés souvent trop riches en nitrate. Cependant, l'excès temporaire de nitrate a été également observé dans les sols tropicaux. Selon Blondel (1971) et Ganry (1977), au Sénégal, après la saison sèche, les premières pluies 14 Revue bibliographique provoquent un 'flush' de nitrification susceptibfe d'inhiber la nodulation et de nuire au rendement. " Les effets négatifs provoqués par le nitrate sur"rétablissement de la symbiose et son fonctionnement ont été rapportés par beaucoup d'auteurs (Stephens et Neyra, 1983; Drevon et a1.l988; Streeter, 1988). Il y a plusieurs explications: l'ion nitrate peut perturber la pénétration du Rhizobium dans le poil absorbant; l'augmentation de la teneur en nitrate peut interrompre le développement des nodules; lorsque la nodosité est active, le nitrate peut entraver le mécanisme biochimique de fixation de l'azote à différents niveaux. Dans le troisième cas, plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer ces-erfets-:- Ou bien, il y a fermeture très rapide des barrières de diffusion de l'oxygène des nodules (Sheehy et al., 1983 ; Minchin et al., 1986), ce qui entraîne la réduction ou la suppression de l'apport de substrats énergétiques aux bactéroïdes. Ou bien, dans le nodule, les cellules possèdent une nitrate réductase active, qui peut accumuler le nitrite dépendant de la pression en oxygène (Hekmann et Drevon, 1987). Ce nitrite pourrait se combiner avec le transporteur d'oxygène de la nodosité, la leghémoglobine, pour former un composé inactif, d'où l'interruption de l'apport d'oxygène, donc de l'ATP nécessaire au fonctionnement de la nitrogénase (Rigaud et Puppo, 1977). Une autre hypothèse est que le nitrite inhiberait le composant 1 de la nitrogénase et, par conséquent, l'activité fixatrice (Trinchant et Rigaud, 1980). Bien que les mécanismes d'inhibition de la nodulation et de la fixation soient nombreux, il existe des possibilités pour minimiser l'effet du nitrate. Des études suggèrent la sélection d'associations rhizobiums/légumineuses peu sensibles à cette inhibition (nodules possédant des réserves importantes de substrat énergétique, une faible activité nitrate réductase ainsi qu'une teneur élevée en uréides). Le criblage des variétés pour leur capacité de nodulation et la fixation en présence de nitrate peut être réalisé simplement en observant la nodulation et la fixation d'azote des légumineuses cultivées sur des milieux riches en nitrate. Ainsi Imsande (1985) et Serraj (1990) ont pu sélectionner des variétés de soja hautement fixatrices d'azote dans un milieu renfermant 3 mM de nitrate, alors que cette concentration inhibe totalement la fixation dans la majorité des variétés de soja. De même, en mesurant la fixation par un indice de nodulation et la teneur de la sève en uréides, Betts et Herridge (1987) ont isolé, parmi 489 lignées de soja, des lignées capables de fixer en serre en présence de 2,5 mM de nitrate, puis au champ sur un sol riche en nitrate. En outre, des lignées super et hyper-nodulantes, ainsi que tolérantes au nitrate, ont été sélectionnées. Certaines d'entre elles présentent un grand intérêt agronomique (Carroll et al., 1988). 15 <./ \ -- Revue bibliographique 3.4. PoteritÎel fixateur d'azote du haricot Le haricot a été décrit par plusieurs auteurs comme étant une légumineuse à faible capacité de fixation d'azot,.e, comparée à d'autres espèces de légumineuses cOInfl:le le soja (Preira et ~, , Bliss, 1987; Isoi et Yoshida, 1991) (Fig. 4). Ce phénomène est dû en partie aux conditions des sols de la culture mais aussi, à la compétitivité des souches de Rhizobium indigènes ineffectifs. Le rendement et le développement du haricot sont très dépendants de la teneur en azote du sol. Or les sols tropicaux sont pour la plupart déficients en cet élément (Graham, 1981). De ce fait le haricot produit en système intensif est fertilisé en azote et la gestion des intrants azotés dans l'agricultufe--génereâ'importants reliquats azotés en debut de culture;-·cequi empêche le haricot d'exprimer au mieux son potentiel de fixation symbiotique. C'est le cas dans les exploitations maraîchères du haricot de la zone des Niayes où la nodulation est en partie limitée par les apports d'engrais azotés à des taux très élevés (250 à 300 kg urée/ha). Cependant, l'existence d'une grande variabilité génotypique pour le potentiel fixateur d'azote du haricot décrit par Bliss (1993) permet de sélectionner des variétés à très fort potentiel fixateur d'azote. Ainsi, des efforts ont été faits dans la sélection des variétés RHIZ à nodulation profuse (Kipe-Nolt et Giller, 1993), ou dans la sélection de variétés précoces (Chaverra et Graham, 1992) ou dans la sélection de variétés présentant une sénescence tardive des nodules (Vikman et Vessey, 1993,a,b,c). 16 ./ Revue bibliographique Figure 4: Quantité d'azote fixé par le haricot comparé à différentes espèces de légumineuses en conditions de champ 4. Mesure de la fixation 4.1. Méthodes directes Il existe deux méthodes directes de mesure de la quantité d'azote fixée par une plante: la méthode par différence et celle faisant appel à l'utilisation de l'azote-l5 ('sN). La première n'a été que très peu utilisée dans le cas du haricot. Par contre beaucoup de mesures ont été effectuées avec la seconde, compte tenu des nombreuses discussions (voir ci-dessous) sur la faible capacité du haricot à fixer l'azote et le besoin suscité pour la sélection d'une variété à haut potentiel fixateur. Dans la nature, l'azote existe sous forme de mélange de deux isotopes stables 14N et ISN. Delwiche et Steyn (L 970), observant des différences dans les abondances naturelles en 'SN entre plantes fixatrices et non fixatrices, d'azote suggèrent la possibilité d'utiliser ces différences pour la mesure de la fixation de l'azote. Ainsi, deux principales méthodes d'estimation de la fixation d'azote se sont développées en, utilisant l'isotope 'SN comme traceur: méthode de la valeur A et méthode de la dilution isotopique (Fried et Broeshart, 17 Revue bibliographique ./ 1975). En Amérique latine, l'utilisation des isotopes dans les études d'amélioration de rendement et de la fixation d'azote chez le haricot a commencé en 1986. En Chilie, L. Longeri en ~ utilisant sept cultivars des différents types de haricot, type 1, II et III a montré qu'il existait une légère différence entre les types en terme de %Ndfa. Hardarson et al. (1988), en comparant la fixation d'azote chez plusieurs espèces dans les conditions au champ ont indiqué que le haricot (Phaseolus vulgaris) a une fixation d'azote équivalente à celle du pin (Pisum sativum) (%Ndfa approximativement de 30%), et inférieure à celle de la fève (Vicia faba),_dulupin (Lupinus spp.), du pois d'angola (Cajanus cajan), _Qu soja (Glycine max), de l'arachide (Arachis hypogaea) et du niébé (Vigna unguiculata) comprise entre 40% et 70%. 4.2. Méthodes indirectes 4.2.1. Activité réductrice d'acéthylène (ARA) L'activité nitrogénasique est mesurée par la méthode indirecte de réduction de l'acétylène en éthylène (Hardy et al., 1973). Cette technique met à profit la faible spécificité de la nitrogénase pour son substrat; en effet, cette enzyme responsable de la réduction de l'azote atmosphérique en ammonium, peut également réduire d'autres substrats caractérisées par une double liaison tel que l'acétylène (C 2H 2) en éthylène (C 2H 4). Après la mesure effectuée au chromatographe en phase gazeuse à ionisation de flamme, l'activité réductrice est exprimée en nanomoles d'éthylène/h/plante. Selon le niveau de cette activité, les nodules sont répartis en quatre groupes éthylène/h/plante), d'efficience: nodules nodules très efficients (activité efficients (activité comprise entre 100 > 600 nmoles et 350 nmoles éthylène/h/plante) et nodules inefficients (activité < 100 nmoles éthylène/h/plante). 4.2.2. Uréides Quand l'association symbiotique est fonctionnelle, les bactéroïdes transforment l'azote gazeux N 2 en ammonium directement assimilable par la plante (Smith et Gallon, 1993). L'ammonium est alors incorporé dans les molécules organiques servant de transport de l'azote jusqu'aux parties aériennes. Ces molécules sont des amides ou des uréides. On distingue ainsi deux types de plantes : les plantes à amides groupant les légumineuses des régions tempérées, et les plantes à uréides, regroupant essentiellement les légumineuses des régions tropicales (Schubert et Boland, 1990). Ainsi chez le haricot 80% de la sève ascendante est composée d'uréides (Cookson et al., 1980). Diatloff et al., (1991) avaient rapporté avec 100 kg N/ha une inhibition de la nodulation corrélée à une baisse du taux 18 ~ Revue bibliographique/' d'uréides chez le haricot. 5. Amélioration de la fixation d'azote: inoculation des plantes. L'inoculation des légumineuses aveC'des souches de Rhizobium sélectionnées pour leur "'- grande effectivité est une des approches pour améliorer la fixation biologique d'azote. Cependant, le bénéfice de l'inoculation a été réellement précisé dans plusieurs situations. En France par exemple übaton (1987) a obtenu chez le soja une fixation jusqu'à 60% de l'azote total de la plante. En Australie Pannell et Fa1coner en 1988 ont montré de réelles économies d'engrais azotés. Au Sénégal, des essais d'inoculation ont été réalisés avec succès sur le soja -"--- de 1978 à 1983 avec une production moyenne en graines dëT570-l(g/ha soit une plus-value de 60% par rapport au témoin non inoculé (Ganry et al., 1984). L'inoculation des arbres a été expérimentée avec Casuarina. L'inoculation de l'arachide et du niébé a été un échec à cause de la richesse des sols en souches de Rhizobium indigènes très infectifs sur ces deux légumineuses. L'inoculation du haricot a été faite récemment avec les travaux de Diouf (1997). Chez le haricot, les résultats antérieurs obtenus sur sa réponse à l'inoculation était d'une grande variabilité, ne montrant parfois aucune réponse ou parfois des réponses positives. Bohlool, 1988 indique que généralement l'inoculation n'augmente pas le rendement du haricot. Au Nigeria, des observations faites par Masefield, 1952 ont montré une absence totale de nodule sur les racines du haricot ou une faible nodulation donnant des petits nodules blancs. En Jamaica, McLaughlin et Ahmed (1985) avaient reporté une pauvre nodulation du haricot au champ. Aux caraïbes où l'inoculation du haricot n'est pas fréquente, plusieurs essais d'inoculation ont été mis en place pour évaluer l'utilité de la pratique. Les rendements dans les traitements inoculés n'étaient pas statistiquement différents des témoins et étaient compris entre 30 et 80% des traitements avec fertilisation azoté (Huntington et al., 1986). Par contre en Porto Rico, le haricot inoculé a produit 112 Kg de matière sèche de plus que le témoin non inoculé (Mangual-Crespo et al., 1987). Au Brésil aussi, l'inoculation avec différentes souches de Rhizobium a augmenté le rendement en grains de façon non significative (Bliss, 1990). Duque et al. (1985) ont obtenu une réponse à l'inoculation seulement chez certaines variétés de haricot. Ces travaux, réalisés en Amérique latine, en plus de ceux de Weiser et al. (1985) et de Velàzquez et al. (1988) indiquent que l'inoculation du haricot peut améliorer sa nodulation mais cette réponse n'est pas toujours accompagnée d'une augmentation significative de rendement. 19 JI Revue bibliographique En Afrique, il y a les exemples de Madagascar, Rwanda, Burundi et ceux du Sénégal. A Madagascar, Samson et al. (1989) ont eu un effet de l'inoculation du haricot dans les champs de riz. L'expérience indique que l'inondation de rizière après une période sèche réduisait le'nombre de Rhizobium indigènes. Kucey (1989) dans uri- essai conduit en serre a montré que des réponses à l'inoculation pouvaient être obtenues dans des sols où la teneur en azote ainsi que la population de Rhizobium indigènes sont faibles. Inversement quand le sol contient des souches indigènes efficientes il n'y a pas de réponse à l'inoculation (Lalande et al., 1986). En Argentine, le haricot a une nodulation spontanée mais pauvre. 6. Amélioration de la fixati()!Ld'~ote : Inoculation avec des bactéries stimulatric~s <!~ croissance: cas des Pselldomo/las. Les bactéries stimulatrices de la croissance des plantes existent naturellement à l'état libre dans l'environnement racinaire. Les Pseudomonas fluorescents (P. jluorescens-putida) représentent l'un des groupes les plus étudiés. Certaines souches de ce groupe (5 à 10%) stimulent indirectement la croissance en déplaçant la microflore concurrente, délétère ou pathogène, présente dans la spermosphère et dans la rhizosphère, et parfois en coopérant avec certains micro-organismes bénéfiques. Elles agissent aussi directement en induisant une stimulation de la germination et de la croissance des systèmes racinaires, en produisant des effets semblables à ceux de certains hormones de croissance. Les anglo-saxons Kloepper et al. (1978) ont qualifié ces bactéries de stimulatrices de la croissance des plantes ou par l'abréviation PGPR pour plant growth-promoting-rhizobacteria. Outre la production de substance stimulatrice, certaines souches de Pseudomonas du groupe jluorescens-putida synthétisent diverses substances antibiotiques qui inhibent les bactéries et les champignons se trouvant dans leur environnement. Cependant, d'autres souches de ce groupe agissent au contraire en synergie et facilitent la croissance, l'installation et les effets de certaines micro-organismes bénéfiques. Certaines souches de P. jluorescens sont spécifiquement associées au champignon ectomycorhizien Laccaria laccata et facilitent l'établissement de la symbiose en agissant essentiellement sur la stimulation de la croissance du mycélium avant sa phase symbiotique (Ouponnois et al., 1991) et la coinoculation d'une souche de P. putida avec une endomycorrhize stimule davantage la croissance du trèfle que l'inoculation avec le seul champignon (Meyer et al., 1986). Il faut cependant se garder de généraliser, car d'autre souches de P. jluorescens-putida se montrent, au contraire, antagonistes de symbiotes tels que la truffe noire (Tuber melanosporum) causant l'arrêt de l'expansion mycorhizienne, voir la 20 •• Revue bibliographique régression de la symbiose (Mamoun et al., 1992). Une inoculation mixte de P. putida avec le Rhizobium phaseoli pour tenter de mieux contrôler les agents pathogènes du haricot (Phaseolus vulgaris) a permis de constater que le nombre de nodules était augmenté sous certaines conditions, mais que la croissance de la plante n'était pas améliorée par rapport au témoin inoculé avec le Rhizobium seul (Grimes et Mount, 1984). D'autres travaux ont démontré que la coinoculation de Rhizobium avec certaines souches de P. fluorescens-putida et d'autres bactéries (Bacillus, Serratia) peut améliorer nettement la nodulation chez le soja tant en nombre qu'en poids des nodules (Po[cYrlefïko etaI., 1987 ). 21 ./ CHAPITRE II MATERIEL & METHODES ., ./ 1. ./.\ Matériel et Méthodes Les:sols Les sols ont été prélevés dans 22 localités du Sénégal (Fig. 5) parmi lesquelles Bel Air, Keur Ndiaye Lô, Sangalkam et Sébikotane situés dans la zone des Niayes principale zone de ~ ~ culture du ha~icot. Le tableau 6 indique les caractéristiques physico-~himiques du sol de Bel Air, de Keur Ndiaye Lô, Sangalkam, Sébikotane et Dakar (Yoff). Les sols dunaires de Dakar (Yoff) dont la teneur en azote total est très faible 0.028% (Ndoye et Dreyfus, 1988; Sougoufara et al., 1990) ont été également prélevés pour les manipulations relatives à la détermination de la dose minimale de nitrate inhibitrice de la nodulation du haricot. Tableau 6: Caractéristiques physico-chimiques des sols de Bel Air, Keur Ndiaye Lô, Sangalkam, Sébikotane et Dakar (Yoff). Localités pH Hp Bel Air 7,23 Keur Ndiaye Lô 7,53 Sangalkam 6,74 Sébikotane 7,36 Yoff 7,70 nd : non détenniné pH KCI 6,02 6,93 5,81 6,70 6,75 Argile (%) 3,5 5,6 5,5 26,4 5 Limon Sable (%) (%) 2,9 94,7 3,8 92,2 7,5 87 16 56,3 5,5 89,5 Carbone total (%) 0,034 2,60 4,41 9,19 0,27 Azote total (%) 0,044 0,32 0,50 0,75 0,028 NO]" (mg/l) nd 55 42,5 75 nd P total (ppm) [31 nd nd nd nd P. assimilable (ppm) 30,7 nd nd nd nd 2. Matériel végétal 2.1. Les variétés de haricot vert Les variétés de haricot utilisées dans nos expériences sont mentionnées dans le tableau 7. Tableau 7 : Les différentes variétés de haricot utilisées dans nos expériences et leurs provenance. Variétés de haricot Bronco Nérina Rudy BAT 477 DOR367 Linex Coco DB 96 T 815 T260 DB 7080 DB 8054 DB 175 Antare Bonus Portugal Paulistra Fournisseurs Tropicasem (société privée de production et de commercialisation de semences horticoles) Fédération des Producteurs Maraîchers de la zone des Niayes (FPMZN) «Les Niayes» (société privée de commercialisation de semences et de petit matériel agricole) ClAT (Cali, colombie) ClAT (Cali, colombie) Vilmorin France Graphopast Tunisie Dominique Blotton France ClAT (Cali, colombie) ClAT (Cali, colombie) Dominique Blotton France Dominique Blotton France Dominique Blotton France Dominique Blotton France Dominique Blotton France Marché local au Portugal Royal Sluis : société hollandaise de commercialisation des semences * : Toutes ces variétés n'ont pas été disponibles en même temps dans notre collection. 22 li . . ./ Matériel et Méthodes f\[ MAURITANIE ,.-- 1 1 1 , t , 1 1 , 1 ~ MALI . __ ~r" - -- - -" ~ ~ ~---------------_I~ \ \ ~ GUINEE BISSAU GUI~;E-" .-.-- ...... '-- t ," Figure 5 : Zones de cu!ture(W) et de prélévement des sols (c:::::J) au Sénégal 23 Matériel et Méthodes 2.2. Le soja La vari'été de soja non nodulant m129 a été utilisée comme pla'rite de référence dans toutes les expériences d'estimation de la fixation d'azote utilisant l'isotope stable de l'azote-15 C5N). 2.3. Germination des graines Les --graines de haricot ont été stérilisées superficiellement avec de l'alcool éthylique 70° .-._--" . . . __. pendant 3 min. Après plusieurs rinçages successifs à l'eau distillée stérile, les graines ont été trempées dans du chlorure mercurique à 10/00 pendant 3 min et rinçées à nouveau à l'eau distillée stérile avant d'être mises à germer à l'obscurité pendant 48 h à 37°C dans des boîtes de Petri contenant de l'eau gélosée 8%0 stérile. En fonction du type d'expérience conduite en chambre de culture, les plantules obtenues après germination ont été repiquées dans des tubes Gibson, ou dans des jarres Léonard. Dans les expériences en hydroaéroponie les graines de haricot, ont été trempées dans l'hypochloride de calcium à 300/00 (Vincent, 1970) pendant 30 min puis rincées plusieurs fois à l'eau distillée stérile et mises à germer dans des bacs contenant de la perlite stérilisée à l'autoclave à 120°C pendant 20 min. Les bacs ont été préalablement stérilisés par trempage dans l'eau de Javel pendant 30 min. Les bacs ont été ensuite recouverts de papier kraft (permettant ainsi la germination des graines à l'obscurité) et disposés dans une serre vitrée dont la température est contrôlée et régulée à 28°C. Un système de drainage adéquat permet une bonne alimentation de la graine en eau et une bonne aération. 2.4. Culture en tube Gibson La culture des plantules de haricot dans les tubes Gibson (Gibson, 1963) a été effectuée à raison d'une plantule par tube. Un tube Gibson est un tube à essai contenant 30 ml de milieu nutritif de Jensen (Vincent, 1970) gélosé, stérile et incliné. Il est recouvert d'un papier aluminium pourvu de deux trous servant pour le repiquage, l'arrosage ou l'inoculation des plantules. Au moment du repiquage des plantules, le volume du tube laissé libre par le milieu de Jensen gélosé est rempli par de l'eau distillée stérile. Les tubes ont été ensuite placés sous une atmosphère confinée humide pendant 48 h afin d'éviter le dessèchement des cotylédons et pour leur permettre de se libérer facilement de l'enveloppe de la graine. Ensuite, tous les tubes Gibson ont été placés en culture dans une chambre thermostatée à 28°C, à éclairage continu, dont le rayonnement photosynthétique est de 120 Ilmole-2.S-'. 24 Matériel etMéthodes 2.5. Culture en flacon sérum et en bac , , Les plantules ont été mises à croître dans des flacons sérum de 1000 ml contenant une solution nutritive (Drevon et al., 1988) à raison d'une plantule par flacon. Dans les bacs, elles ont été~ disposées sur les plaques en polystyrène percées et servant en même temps de couvercle pour chaque bac. L'aération des solutions nutritives s'effectue à l'aide d'un système de tuyau reliant les flacons ou les bacs avec une arrivée par bullage d'air comprimé à un débit d'environ 400 ml min· 1 1- 1 solution. La consommation en solution nutritive des plantules a été ~rajustée en permanence par addition d'eau distillée.-e1 la solution nutritive renouvelée tous-tes 15 jours 2.6. Culture en jarre-Léonard La culture des plantules de haricot a été effectuée à raison d'une plantule par jarre. Une jarre Léonard (Vincent, 1970) est un système constitué de deux pots «magenta» emboîtés l'un sur l'autre (0 sup : 7,5 cm, 0 inf : 6,5 cm H : 9,5 cm). Le pot inférieur contenait de l'eau; le pot supérieur, 600 g de sable stérilisé à l'autoclave (l h, 120°C) et était recouvert d'un papier aluminium en double épaisseur maintenu par du scotch. Par un trou (0 : l cm) aménagé au milieu de la base du pot supérieur, une mèche relie les deux pots. La mèche permet l'arrosage par capillarité de la plante. Les jarres ainsi préparées ont été stérilisées à 120°C pendant 20 min avant le repiquage des plantules. 2.7. Culture en pots. Le sol a été stérilisé à l'autoclave à 120°C pendant l h et réparti dans des pots (0 sup : 25 cm, 0 inf : 20 cm H : 25 cm) à raison de 4 kg de sol par pot. Les graines de haricot ont été semées en raison de trois graines par pot. Les plantules ont été arrosées quotidiennement avec 100 ml d'eau distillée stérile. Après une bonne levée, les plantules ont été démariées à une plantule par pot. 2.8. Culture au champ Les essais ont été réalisés pendant la saison froide allant du mois de Novembre à Avril, période de culture du haricot au Sénégal. Dans tous les dispositifs expérimentaux, le même type de parcelle élémentaire (Fig. 6) a été adopté. Cette parcelle élémentaire mesure 2,25 m x 1,35 m. Les graines de haricot ont été semées à raison d'une graine par poquet avec des écartements de 0,15 m sur la ligne et 0,45 m entre les lignes. Les parcelles élémentaires sont séparées entre elles par des allées de 1 m de large. Al' intérieur de chaque parcelle, une microparcelle A de 0,45 m x 0,75 m a été délimitée pour l'application de l'engrais azoté 25 . ... 45 cm 225 cm o o o o o o o o o 0 0 0 0 0 o 0 0 o o 0 0 o o o o o o o o o 0 0 o o o o o o o o o o o A o o 0 0 0 0 0 B 0 0 0 0 o o o o o /\ Matériel et Méthodes 15 cm o o o o o 135 cm Figure 6 : Schéma d'une parcelle élémentaire utilisée dans les dispositifs expérimentaux des essais conduits au champ. A : microparcelle réservée aux mesures des paramétres de croissance et de Fixation Biologique d'Azote (FBA) à mi-floraison. Nota: Pour les mesures de FBA faisant appel à la méthode de dilution isotopique, toute la microparcelle est enrichie avec de l'engrais marqué 15N. B : microparcelle reservée aux mesures de rendement au stade de maturation des gousses. Dans l'ensemble des parcelles élémentaires de l'engrais de fond a été épandu: 120 kg KCllha et 60 kg kg P20Slha 26 /.\ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _--'- ----0.:===--==..:=-'-=== Matériel et Méthodes marqué 'SN dans le cas des expériences de mesure de fixation d'azote faisant appel à l'utilisation de l'azote ('sN) (cf. chapitre 6), une micro-parcelle B, de mêmes dimensions que A \"été délimitée pour les mesures de rendements. D'ans tous les essais au champ (à l'exception de celui portant sur l' (ipplication de différentes doses phosphore), de l'engrais de fond a été apporté à l'ensemble des parcelles à raison de 120 kg KCllha et 60 kg PzO/ha. 3. Les souches de microorganismes 3.1. Les souches de Rhizobium Sept souches de Rhizobium nodulant le haricot ont été utilisées. Six ont été sélectionnées dans la collection ISRA-MIRCEN et recommandées pour l'inoculation du haricot. Ce sont: ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554 (Diouf, 1997) et ISRA 699, ISRA 700 (cette étude) isolées des racines du haricot respectivement dans les localités de Thiawaré, BoulaI, Baba Garage, Darha, Sangalkam et Bel Air. La souche de Rhizobium tropici CLAT 899 provenant du Centre International pour l'Agriculture Tropicale (CLAT) constitue la septième souche de Rhizobium. C'est une souche de référence recommandée pour les études sur le haricot notamment à cause de sa grande effectivité sur le haricot. Le milieu Yeast Extract Mannitol (YEM) stérilisé à l'autoclave (l20°C, 20 min) a été utilisé pour la culture de ces souches (Annexe). 3.2. La souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum Le champignon mycorhizien à vésicules et à arbuscules servant à l'inoculation est Glomus aggregatum Schenck & Smith emend. Koske (DAüM 227 128). Cette souche appartient à la collection de souches de mycorhize du laboratoire de l'IRD-UCAD-ISRA. IL a été multiplié en serre sur une plante de maïs cultivée dans du sable de plage abondamment lavé puis autoclavé et servant de support d'inoculum. L'inoculum mère constituée d'un mélange de spores et de fragments de mycorhize de la souche a été déposée dans le sable à 3 cm de profondeur. Au bout de 3 mois, les plantes de maïs ont été récoltées, le sable séché et les racines soigneusement rincées et placées dans des tubes fennés. L'ensemble des tubes et des sachets récoltés ont été conservé au froid à 4°C jusqu'à leur utilisation. 3.3. Souche de Pseudomonas jluorescens La souche de Pseudomonas fluorescens 6F 16 a été isolée par Sarr et al. (2000) dans la mycorhizosphère d'un jujubier en plantation à Sokhone (région de Kaolack). L'inoculum a 27 Matériel et Méthodes J été préparé dans un milieu liquide Tryptone Soy Agar (TSA) en agitation pendant 48 h à 37°C. Elle croit aussi dans le milieu KingB où elle présente une fluorescence sous la lumière ultra violette (UV). ."" 4. Production d'inoculum de rhizobium De l'inoculum a été produit pour les souches de Rhizobium indiquées au § 3.1 4.1. Production d'inoculum de rhizobium Nous avons produit, au cours de nos expériences deux fonnes d'inoculum : 4.1.rlhoculum liquide. Cet inoculum a été utilisé pour les plantules de haricot repiquées dans les tubes Gibson, les jarres Léonard, les flacons sérum, les bacs et les graines semées directement dans les pots. Les inoculums de rhizobium qui renfennaient 10 8 à 10 9 cellules/ml ont été apportés à raison de 1 ml par plantule dans le cas des tubes Gibson et des jarres Léonard et de 5 ml par graine dans le cas des pots. 4.1.2 Inoculum solide. La tourbe prélevée à Touba Ndiaye, dans le département de Tivaouane a été utilisée comme support. Cette tourbe, non toxique aux rhizobiums et facilement stérilisable, a un pouvoir absorbant très élevé. Elle est disponible en grande quantité, peu coûteuse et adhère très facilement aux graines. Avant son utilisation, la tourbe a été séchée, finement broyée et son pH acide (pH 3) a été ajusté à 7 avec de la chaux vive. Ensuite, la tourbe a été stérilisée à l'autoclave (l20°C, 2 h) et répartie dans des sachets plastiques à raison de 100 g par sachet. Quarante millilitres d'une suspension (10 9 cellules/ml) d'une souche appropriée de rhizobium ont été injectés à l'aide d'une séringle stérile dans chaque sachet. L'inoculum de rhizobium, ainsi conditionné a été mis en incubation à la température ambiante pendant 7 jours, puis conservé à 4°C jusqu'à utilisation. 4.2. Contrôle de la qualité des inoculums de rhizobium produits (solide) 4.2.1. Détermination du nombre de rhizobium des inoculums Il s'agit, pour chaque inoculum produit d'estimer le nombre de rhizobiums viables et infectifs pour la légumineuse considérée en se fondant sur le principe d'extinction et en utilisant une table de «Most Probable number : nombre le plus probable» (MPN) (Vincent, 1970). Le· contrôle est effectué sur un échantillon représentatif (nombre de sachets significatifs) de l' inoculum produit en se fondant sur les postulats suivants: 28 Matériel et Méthodes. • dans un milieu stérile dépourvu d'azote, quand une légumineuse est inoculée avec un rhizobium spécifique, il ya formation d'un nodule sur le système racinaire. • ~ dans un milieu stérile dépourvu d'azote, la présence d'un nodule sur le système racinaire d'une légumineuse préalablement inoculée avec une bactérie est la preuve que la bactérie est un rhizobium viable et infectif sur cette légumineuse. dans un milieu dépourvu d'azote, l'absence de nodules sur le système racinaire d'une légumineuse est la preuve que le milieu ne renferme pas de rhizobiums infectifs sur cette .. -légumineuse. --- -- Le dénombrement des rhizobiums infectifs a été réalisé dans des unités de croissance dans lesquelles la légumineuse considérée a été cultivée aséptiquement (Fig. 7). Les unités de croissance sont constituées de tubes Gibson dans lesquels des plantules de haricot ont été repiquées. Dix grammes de chaque inoculum ont été mis en suspension dans 90 ml de solution tampon peptone maintenue à 4°C (annexe). A partir de cette suspension mère (dilution 10- 1), une première série de dilutions de 10 en 10 a été effectuée jusqu'à la dilution 10-4 à partir de laquelle une deuxième série de dilutions de 5 en 5 a été initiée jusqu'à 1 : 15625. Chacune des dilutions de cette seconde série a servi à inoculer quatre unités de croissance (l ml par unité de croissance) qui ont été ensuite placées en chambre de culture dans les mêmes conditions décrites au § 2.5. Au bout de 3 semaines, le nombre d'unités de croissance positives (unités dans lesquelles il y a présence d'au moins un nodule par plante) par dilution constitue un nombre caractéristique qui, rapporté à une table MPN basée sur des séries de dilution en 5, permet d'évaluer le nombre de rhizobiums contenus dans un inoculum. 4.2.2. Détermination de la dose d'application des inoculums produits La dose d'application d'un inoculum désigne généralement le poids d'inoculum (P) nécessaire par kilogramme de semence. Elle est déterminée par la formule suivante: P-N -xS - (1) R Dans cette formule, N représente le nombre de rhizobiums viables et infectifs requIs par graine pour une fixation d'azote efficiente, S désigne le nombre de graines par kilogramme de semence, R désigne le nombre de rhizobiums par gramme d'inoculum. En ce qui concerne le haricot, S = 30.000 graines/kg de semence, N par graine. Dans ces conditions, l'équation (1) devient: P = 3.109 R = 10 5 rhizobiums requis (2) 29 ~ Matériel et Méthodes 10- 1 10ml ~ 1O~ 90ml 10ml 10- 10-3 90ml 90ml 2 ~ (Tampon peptone pH = 7.0) 1 ml 1:5 1:25 1: 125 1:625 1:3125 1: 15625 Témoin 4 unités de croissance par dilution Figure 7 : Contrôle de la qualité d'un inoculum solide fondé sur le principe d'extinc%>n Matériel et Méthodes 5. Coloration des fragments de racines mycorhizées Pour évaluer le taux de"mycorhization, les fragments de racines ont été coloré~ selon la méthode de Philips et Hayman (1970). Les racines excisées ont été rinçées à l' èau afin d'éliminer les particules de sable, puis trempées dans l' alcool 70~ pendant 24 h. Elles ont été ensuite placées dans des tubes à essais contenant du KOH à 10%. Ce traitement permet de décolorer les racines et de vider le contenu du cytoplasme des cellules racinaires. Les tubes ont été placés au bain-marie à 100°C pendant 30 min. Les racines ont été par la suite rincées plusieurs fois à l'eau etcûlorées au bleu de-Trypan (0,05%) pendant 30 min. L'examen microscopique des racines a été effectué en déposant des fragments de racine (0,5 cm) sur des lames avec quelques gouttes de glycérol. 6. Estimation de l'azote fixé par la méthode de dilution isotopique 15N 6. 1. Définition La méthode de dilution isotopique (Fried et Broeshart, 1975), consiste à marquer le sol par ajout d'engrais marqué en '5N. On cultive simultanément dans des parcelles (ou dans des pots) distinctes, des plantes fixatrices (haricot) et des plantes témoins non fixatrices (soja), le sol ayant reçu dans les deux cas, la même quantité d'engrais azoté marqué en '5N. L'engrais marqué avec l'azote-15 est ajouté au sol en petites quantités sous forme d'azote organique ou inorganique. Les excès isotopiques en azote-15 dans la plante fixatrice et dans la plante de référence sont utilisés pour calculer la proportion d'azote dérivé de l'atmosphère (%Ndfa) dans la plante fixatrice. L'hypothèse est que les racines de la plante fixatrice et celles de la plante de référence explorent le même volume de sol en ce qui concerne l'absorption de l'azote, même si les quantités d'azote sont différentes. La formule de Fried et Middelboe 1977 donne le pourcentage d'azote dérivant de la fixation dans la plante fixatrice d'azote (%Ndfa) en considérant l'excès isotopique (% '5Nei ) dans les plantes fixatrices et non fixatrices d'azote. %Ndfa _ (L % 15Nei de la plante fixatrice _ ) x 100 % 15Nei de la plante non fixatrice 6.2. Principe de la dilution isotopique Dans toutes nos expériences en serre ou au champ, l' azote-15 a été apporté aux plantes sous forme de sulfate d'ammonium marqué à 5%. La quantité d'engrais marqué apporté au 31 ./ Matériel et Méthodes champ ·ou dans les pots a été calculée en se basant sur l'excès isotopique de l'azote-15 contenudarKle sulfate d'ammonium et sur le nombre de plante à traiter. Au champ, l'azote est appliqué au haricot à raison de 20 kg N/ha. La densité de semis des ~ ~ plantes étanf',de 375.000 plantes à l'hectare pour des écartements de 15 cm sur 40 cm, l'application de 20 kg N/ha correspondrait à 53 mg N/plante. Dans ces conditions, si X est le nombre de plantes à traiter dans une expérience et sachant que le sulfate d'ammonium contient 21,2% d'azote, la quantité Q de sulfate d'ammonium (SA) requise par expérience est de: 1Of) ._ Q= =- 5CX 235,85 mg S A x X (1) ?I? Cette quantité Q correspond aux masses ml + m 2 respectives de sulfate d'ammonium marqué AS· et de sulfate d'ammonium non marqué AS. La dilution isotopique a été faite à partir de ces masses ml et m 2. Les dilutions isotopiques sont effectuées en se fondant sur la formule suivante (AIEA, 1983) m, = ---lm,+m 2) M&~.~ (2) M2a' ,+(M ,-M2) a-' Dans cette formule, on désigne par: a' ,: l'excès isotopique de SA marqué a'2: l'excès isotopique de SA ordinaire MI: la masse moléculaire de SA marqué M 2: la masse moléculaire de SA ordinaire ml: masse (quantité) de SA marqué m2: masse (quantité) de SA ordinaire ml + m 2 = masse (quantité) de SA final dilué qUI correspond à la quantité de sulfate d'ammonium requis pour chaque expérience. a-': excès isotopique de SA dilué final. Le sulfate d'ammonium marqué utilisé dans nos expériences a un excès isotopique (a' ,) égal à 10,32% avec une masse molaire (M,) de 132,2 g mol- I • Le sulfate d'ammonium ordinaire a une masse molaire M 2 égale à 132 g mol-Jo Le volume (V) d'eau distillée nécessaire pour diluer le sulfate d'ammonium marqué, doit être ajouté à V+200 ml pour avoir, après épandage de l'engrais marqué, un reliquat suffisant pour la détermination au spectromètre de l'excès isotopique (a-') exact de la solution finale épandue, qUi théoriquement est égal à 5% dans toutes nos expériences. Ainsi la formule (2) devient: 32 /' Matériel et Méthodes / V+200 Q x 132,2 x 5 . ml = ------------x 132 x 10.32 + (132.2 - 132) x 5 V "-. V+200 ou encore ml = Q x 0,485 x - - V 7. Inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium en station expérimentale Une expérience a été mise en place à la station de Bel Air. Dans cette expérience, la variété Bronco a été associée à@ souche de Rhizobium ISRA 353. L'expérience coITlPortait trois ~-- --- traitements répétés cinq fois : le haricot inoculé avec la souche ISRA 353 ( traitement inoculation, 1); le haricot non inoculé et n'ayant pas reçu d'azote ( traitement témoin, T); le haricot non inoculé et ayant reçu de l'azote sous forme d'urée apportée à la dose de 100 kg urée/ha (traitement azote, N). Un dispositif totalement aléatoire a été adopté. Dans le traitement l, les graines ont été inoculées au moment du semis en les enrobant avec un inoculum-tourbe contenant 10 7 cellules (ISRA 353)/g à la dose de 300 g d'inoculum par kilogramme de semence. Deux mois après le semis, les 10 plantes de la zone de prélèvement (zone A, Fig. 6) de chaque parcelle élémentaire ont été récoltées pour mesurer la fixation de l'azote exprimée par l'activité réductrice d'acétylène (ARA) des plantes, le poids sec des parties aériennes, l'azote total des parties aériennes et des gousses. Au stade de maturi té des gousses, les 10 plantes de la zone B des mêmes parcelles ont été récoltées pour déterminer les rendements en gousses. 8. Évaluation de la fixation d'azote chez le haricot vert La fixation biologique de l'azote chez le haricot a été mesurée sur les variétés Nérina, Bronco et Rudy associées aux souches de Rhizobium ISRA 350, ISRA 353, [SRA 355, ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700. Elle a été mesurée au cours de deux expériences: la première; mise en place dans une chambre de culture, en contrôlant les facteurs limitant la fixation de l'azote (fixation potentielle) ; la seconde, conduite au champ où aucun facteur limitant la fixation d'azote n'est contrôlée (fixation réelle). 8.1. Potentiel fixateur d'azote du haricot Les trois variétés ont été cultivées en jarre Léonard et inoculées avec les six souches de Rhizobium. Chaque traitement (variété de haricot x souche de Rhizobium) a été répété quatre fois. L'inoculation a été réalisée une semaine après repiquage en apportant à chaque plantule 1 ml d'une suspension de Rhizobium contenant 109 cellules. Au bout de 40 jours de culture, les 33 /' Matériel et Méthodes plantules ont été~récoltées. La fixation biologique a été mesurée par l'activité réductrice d'acétylène (ARA). 8.2. Azote réeIIem~nt fixé Au champ, la quantité d'azote réellement fixé par les trois variétés inoculées avec les six souches de Rhizobium a été mesurée à la station de Bel Air. L'expérience comprenait 18 traitements répétés quatre fois. L'inoculum à base de tourbe que nous avons produit contenait pour chacune des six souches 10 7 cellules/g en moyenne. En se fondant sur l'équation (2) du chapitre 4.2.2 le poids d'inoculum tourbe (P) nécessaire pour chaque traitemel!_!_a été de P = "- " 3. 109 .10- 7 = 300 g tourbe par kilogramme de semences. Une solution adhésive de gomme arabique à 10% a permis l'enrobage des graines avec l'inoculum. La fixation réelle au champ a été évaluée par la méthode de dilution isotopique. Du sulfate d'ammonium marqué C5NH4)2S04 à 5% d'excès isotopique en 15N a été épandu à la dose de 20 kg N/ha dans la zone A de chaque parcelle. Dans le reste de la parcelle, la même dose de sulfate d'ammonium non marquée a été appliquée. Au stade de remplissage des gousses (8 semaines après semis) les 10 plantes de la micro parcelle A ont été récoltées pour déterminer l'activité réductrice d'acétylène, le poids sec des parties aériennes, la teneur en azote (%N) et l'excès isotopique (%15Nei) des parties aériennes et des gousses ont été déterminés au laboratoire de l'AlEA à Seibersdorf, Autriche et le pourcentage d'azote provenant de l'atmosphère (%Ndfa), de l'engrais (%Ndff) et du sol (%Ndfs). A la fin de la douzième semaine, 10 autres plantes ont été récoltées dans la micro parcelle B afin d'évaluer le rendement en gousses. 9. Influence du phosphore dans l'inoculation au champ Des graines de la variété Nérina ont inoculées avec la souche de Rhizobium ISRA 353. L"inoculum a été apporté sous forme de tourbe contenant 107 cellules/g à la dose de 300 g d'inoculum par kilogramme de semences. Elles ont été semées immédiatement après enrobage avec la tourbe dans les parcelles élémentaires, comme décrit au chapitre 2.8. Il y avait cinq traitements répétés quatre fois : (i) un traitement témoin sans application de phosphore; (ii) quatre traitements correspondant à quatre doses d'application de phosphore apporté sous forme de phosphate supertriple : 12,24,36 et 48 kg P 20s/ha. La fixation d'azote a été évaluée par la méthode de dilution isotopique. Du sulfate d'ammonium marqué C5NH4)2S04 à 5% d'excès isotopique en 15N a été épandu à la dose de 20 kg N/ha dans la zone A de chaque parcelle. Dans le reste de la parcelle, la même dose de sulfate d'ammonium non marquée a été appliquée. Huit semaines après semis les 10 plantes 34 Matériel et Méthodes de la microparcelle A ont été récoltées. Les parties aériennes, les gousses et les nodules ont été séchés et pesés. Les teneur en azote (%N) et en phosphore des parties aériennes ont été déterminées au laboratoire d'analyse sols~plantes-eaux de l'ISRA/Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) de Bambey. Les excès isotopiques en azote-15 (% 15Nei) des parties aériennes et des gousses ont été déterminés au laboratoire de biochimie des sols du centre ISRA-IRD de Dakar, Bel Air. Le pourcentage d'azote, dans les parties aériennes, provenant de l'atmosphère (%Ndfa) a été calculé selon l'équation de Fried et Middelboe ( 1977). 10. Effet du N03- sur la nodulation du haricot vert L'effet du nitrate sur la nodulation du haricot a été d'abord étudié sur la variété Bronco associée à la souche de Rhizobium lSRA 353 en serre sur du sol dunaire. Puis en culture hydroaéroponique, diverses souches de Rhizobium, dont la souche lSRA 353 ont été comparées avec la souche de référence Rhizobium tropici CIAT899 associées à la variété Nérina, ou diverses variétés de haricot inoculées avec la souche ISRA 353. Enfin une troisième expérience consistait à observer l'interaction de la nutrition phosphatée avec l'inhibition de la nodulation par N0 3-. Ces dernières expériences ont été réalisées au laboratoire des symbioses racinaires de l'INRA à Montpellier, en France. 10.1. Expériences en jarres Léonard La variété Bronco a été cultivée en serre dans des jarres Léonard (l graine/jarre) et inoculée avec la souche de Rhizobium lSRA 353. L'inoculum a été apporté sous forme liquide (109 cellules/ml) à raison de 5 ml/jarre. Il y avait quatre traitements répétés quatre fois: 0 ; 2,5 ; 5 et 10 mM KN0 3 . Après 30 jours de culture, les plantes ont été récoltées et les nodules ont été dénombrés sur chaque système racinaire. 10.2. Expériences en condition d'hydroaéroponie 10.2.1 Variabilité liée à la souche de Rhizobium Des plantules de la variété Nérina prégermées en perlite ( cf. chapitre 2.3) ont été inoculées avec chacune des six souches de Rhizobium, lSRA 355, ISRA 353, ISRA 554, ISRA 699, lSRA 700 et ClAT 899 en trempant les racines préalablement lavées à l'eau distillée dans les inoculums liquides respectifs contenant 109 cellules/ml pendant 20 min. Les plantules ont été ensuite transférées dans des flacons sérum de 1 l contenant la solution nutritive de Drevon et 35 ./ Matériel et Méthodes al. (1988) comprenant des doses différentes de nitrate. Au moment du transfert des plantules dans les flacons de sérum, une· deuxième inoculation avec les souches de Rhizobium a été effectuée à raison de 1 ml par plantule avec quatre traitements correspondant à quatre"doses " . de nitrate apporté sous fonne d~ Ca(NO})2: 0; 1 ; 2,5 et 10 mM NO}-. La solution a été renouvelée chaque 2 semaines. Le pH a été maintenu 7,2 par ajout de 30 g de CaCa}. Pendant les 15 premiers jours de croissance, les plantules ont reçu 2 mM d'urée leur pennettant ainsi de subvenir à leurs besoins azotés entre l'épuisement des réserves cotylédonaires et le démarrage du processus de la fixation d'azote. Le nitrate a été apporté dès l'apparition des _R.remiers nodules fonctionnels, soit au premier changement de la solution, 15 jours après repiquage. Les traitements sans nitrate ayant uniquement au premier changement 1 mM d'urée. Le dispositif expérimental était en blocs avec trois répétitions p~r traitement. . 10.2.2. Variabilité liée à la plante Dans une deuxième expérience, 14 variétés (Antaré, BAT 477, Bonus, Coco, DB 96, DB 175, DB 7080, DB 8054, DaR 364, Linex, Nérina, Portugal, T 260 et T 813) ont été inoculées avec la souche de Rhizobium rSRA 353 comme décrit précédemment. Les plantules ont été ensuite cultivées dans des bacs en PVC contenant la solution nutritive sans nitrate ou avec 2,5 mM NO}", Le dispositif expérimental était en blocs de 2 bacs correspondant aux deux traitements répétés cinq fois. 10.2.3. Interaction phosphore et nitrate Les variétés BAT 477 et Nérina ont été inoculées comme précédemment avec les souches de Rhizobium rSRA 353 et CrAT 899 et cultivées dans des flacons sérum en solution nutritive sans nitrate et avec 2,5 mM de NO}". Les quatre traitements phosphore de 50, 75, 250 et 400 ~mol de phosphore par semaine ont été comparés en ajoutant dans les flacons chaque semaine le volume correspondant en microlitre d'une solution molaire de KH 2P0 4 • Le dispositif expérimental était en bloc de 16 traitements répétés quatre fois. 11. Effet des fongicides sur la nodulation Les graines de la variété Paulista enrobées d'un fongicide: le Dichlofenthion-thiram (DCT), ont été utilisées dans une expérience mise en place à la station de Bel Air. L'expérience comprenait quatre traitements répétés cinq fois et disposés en blocs aléatoires: semences sans DCT et inoculées avec la souche de Rhizobium rSRA 353 ; semences enrobées avec DCT et inoculées avec la souche de Rhizobium rSRA 353 ; semences sans DCT et 36 ./ Matériel et Méthodes inoculées avec lasouche de Rhizobium ISRA 554 ; semences enrobées avec DCT et inoculées avec la souche de Rhizobium ISRA 554. L"inoculum de rl1izobium a été apporté sous forme de tourbe contenant )-0 7 cellules/g à la dose de 300 g d'inoculum par kilogramme de semence. La fixation d'azote a été évaluée comme précédemment par la méthode de dilution isotopique. Du sulfate d'ammonium marqué ('5NH4)2S04 à 5% d'excès isotopique en 15N a été épandu à la dose de 20 kg Nlha dans la zone A de chaque parcelle. Dans le reste de la parcelle, la même dose--<ie sulfate d'ammonium non marqué a été appliquée.-l:Iuit semaines après semis, les 10 plantes de la microparcelle A ont été récoltées. Les parties aériennes et les nodules ont été séchés et pesés. La teneur en azote (%N) des parties aériennes a été déterminée au laboratoire d'analyse sols-plantes-eaux de l'ISRA/Centre National de Recherches Agronomiques (CNRA) de Bambey. L'excès isotopique en azote-15 (% 15 Nei) des parties aériennes et des gousses a été déterminé au laboratoire de biochimie des sols du centre ISRA-IRD de Dakar, Bel Air. Le pourcentage d'azote, dans les parties aériennes, provenant de l'atmosphère (%Ndfa) a été calculé selon l'équation de Fried et Middelboe (1977). 12. Effet de la co-inoculation Rhizobium, Mycorhize et Pseudomonas fluorescens Dans cette expérience réalisée en serre, du sol prélevé à la station de Bel Air a été réparti dans des pots à raison de 5 kg par pot. La variété Nérina a été cultivée et arrosée quotidiennement avec 100 ml d'eau distillée stérile. Les souches de Rhizobium rSRA 353 et ISRA 554, la souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum et la souche de Pseudomonas fluorescens 6F 16 ont été utilisées. Elles ont été cultivées dans leur milieu de culture respectif (cf. chapitre 3). L'expérience comportait huit traitements répétés quatre fois: (i) haricot inoculé avec la souche de Rhizobium ISRA 353 (plantes témoins) ; (ii) : haricot inoculé avec la souche de Rhizobium rSRA 554 (plantes témoins); (iii) : haricot inoculé avec la souche de Rhizobium rSRA 353 et la souche de Pseudomonas fluorescens 6F16 ; (iv) : haricot inoculé avec la souche de Rhizobium rSRA 554 et la souche de Pseudomonas fluorescens 6F 16 ; (v) : haricot inoculé avec la souche de Rhizobium ISRA 353 et la souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum ; (vi) : haricot inoculé avec la souche de Rhizobium ISRA 554 et la souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum ; (vii) : haricot inoculé avec la souche de Rhizobium rSRA 353, la souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum et la souche de Pseudomonas fluorescens 6F16 ; (viii) : haricot inoculé avec la souche de Rhizobium rSRA 554, la souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum et la souche de Pseudomonas fluorescens 6F16. Un 37 Matériel et Méthodes dispositif en blocs aléatoires a été adopté. L'inoculation avec la souche de champignon mycorhizien G. aggregatum a été effectuée au moment du semis en déposant dans le trou d'inoculation 20 g de sable de plage contenant 261 spores de G. aggregatum. Les graines de ""'-,haricot ont été ensuite déposées sur ce sable. Les inoclIlums de chaque souche de Rhizobium contenant 109 cellules/ml ont été apportés au même moment sur la graine à raison de 10 ml par graine. Une semaine après le semis, l'inoculation avec la souche de P.jluorescens 6F16 a été faite en déposant directement au niveau du système racinaire 5 ml de la culture bactérienne contenant 109 bactéries/ml. Une solution de sulfate d'ammonium marqué _CNH4)2S04 à 5°~~'excès isotopique en 15N a été apportée, 15 jours après_~e"!is à l'ensemble des pots au taux de 50 mg N/plante. Trente cinq jours après le semis, les plantes ont été récoltées. Le nombre de nodules, le poids sec des parties aériennes, les teneur en azote et en phosphore, le taux de mycorhization et l'excès isotopique, le pourcentage d'azote provenant de la fixation (%Ndfa), de l'engrais (%Ndff) et du sol (%Ndfs) ont été déterminés. 13. Mise en évidence de la production de substance inhibitrice par la souche de Pseudomonas fluorescens 6F16 L'inhibition de la croissance des souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554 par des substances toxiques produites par la souche de P. jluorescens 6F 16 a été testée conformément à la méthode décrite par Gross et al. (1978). Dix microlitres de la culture de P. jluorescens 6F 16 contenant 108 unités formant colonie/ml ont été déposés à la surface du milieu TSA gélosé contenu dans des boîtes de Petri en verre de façon à avoir trois dépôts sur la boîte. Les boîtes de Petri ont été ensuite incubées dans l'étuve à 30 0 e pendant 24 h jusqu'à apparition de colonies. Les colonies obtenues ont été exposées pendant 5 min aux vapeurs de chloroforme (2 ml) létale pour les Pseudomonas. Les boîtes ont été par la suite ensemencées en inondant le milieu gélosé avec 4 ml de la culture liquide de chaque souche de Rhizobium (ISRA 353 ou ISRA 554). Après avoir éliminé l'excédant d'inoculum de rhizobium, les boîtes ont été laissées ouvertes pendant 10 min sous la hôte afin de les sécher. Elles ont été de nouveau incubées à l'étuve à 30 0 e pendant 24 h. Après cette période d'incubation, la présence ou l'absence d'auréole d'inhibition autour de la souche de P. jluorescens a été notée. 14. Essais multilocaux d'inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium Des essais multilocaux d'inoculation de la variété Nérina avec des souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554 ont été réalisés en 1999 et 2000 dans quatre localités de la zone des 38 Matériel et Méthodes ~ Niayes: Bambilor, Gorom 1, Km50 et Sangalcam. Lé dispositif expérimental, identique dans ces quatre localités, était totalement aléatoire. Les différents traitements ont été : (i) haricot non inoculé et n'ayant pas reçu d'azote, témoin; (ii) haricot non inoculé mais ayant reçu de ~ ~ l'àzote sous forme d'amendement organique apportée selon la pratique paysanne locale (PP) ; (iii) haricot inoculé avec la souche de Rhizobium ISRA 353 ; (iv) haricot inoculé avec la souche de Rhizobium ISRA 554. L'inoculum de rhizobium a été apporté aux graines au moment du semis sous forme de tourbe: les graines ont été enrobées avec l' inoculum tourbe . contenant 10 7 cellules/g à la dose de 300 g d'inoculum par kilogramme de semences. Une solution de sulfate.__d.:.ammonium marqué C5NH4)2S04 à 5o/o-d'excès isotopique.en 15N a été apportée, à la dose de 20 kg N/ha dans la zone A de toutes les parcelles 15 jours après semis. Deux mois après le semis, les plantes de la zone A de chaque parcelle élémentaire ont été récoltées. Les parties aériennes et les gousses ont été séchées et pesées, et leur excès isotopique (% '5 Nei) déterminé au laboratoire de biochimie des sols du centre ISRA-IRD de Dakar, Bel Air. Au stade de maturité, le rendement en gousses a été déterminé sur les plantes de la zone B où deux récoltes ont été effectuées en 1999 et une seule en 2000. 15. Étude de la compétitivité La compétitivité des souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554 a été étudiée sur trois sols de la zone des Niayes : station expérimentale de ENDA SYSPRO, à Yenne et Keur Daouda Ndiaye. Les pH eau respectifs ont été de : 8,18 ; 7,65 et 7,75. Les graines de la variété Nérina enrobées avec de l'inoculum tourbe pour chaque souche ont été semées dans des pots contenant 2 Kg de sol. Pour chaque traitement, quatre répétitions ont été effectuées et dans chaque sol quatre plantes non inoculées ont servi de témoins. Au bout de 30 jours de croissance, les plantes ont été récoltées, les nodules récupérés pour l'extraction de l'ADN nodulaire (bactérien). 15.1. Extraction et purification d'ADN nodulaire Avant l'extraction, les nodules ont été d'abord stérilisés superficiellement à l'hypochlorite de calcium saturé pendant 5 min et lavés plusieurs fois à l'eau distillée stérile puis trempés dans l'alcool 96° pendant 5 min avant d'être lavés à nouveau à l'eau distillée. Les nodules ont été conservés à - 20 0 e dans du glycérol 60%. L'extraction de l'ADN a été effectuée dans un tube Eppendorf stérile contenant le nodule dans lequel 150 ,.ll d'eau ultra pure ont été rajoutés. Le nodule a été ensuite broyé à l'aide d'un poter en plastique stérilisé à l'alcool 96° et passé à la flamme. 150 III du tampon d'extraction 39 ,/\ Matériel et Méthodes 2X ont été rajoutés au broyat. Pour la lyse des celluies les tubes ont été trempés pendant 1 h au bain-marie à 65°C. Après une centrifugation pendant 15 min à 13000 rpm le surnageant a été recueilli (débris cellulaire éliminés). Au surnageant, 300 j..tl de phénol chloroforme ont été '.:::: ajoutés et le mélange des deux phases s'effectue pâr retournement jusqu'à ce qu'il se forme une émulsion. Une deuxième centrifugation à 13000 rpm pendant 15 min permet de récupérer la phase aqueuse dans laquelle du chloroforme-alcool iso amylique a été ajouté. Après cette extraction au chloroforme-alcool iso amylique, la phase supérieure est récupérée tout en notant le volume exact. On ajoute 11 10 volumes d'acétate de sodium 3 M pour un volume de surnageant-et-2-,S-volumes d'éthanol absolu froid:---èes tubes ont été..placés à -20°C pendant une nuit, ensuite centrifugés pendant 30 min à 13000 rpm, le surnageant a été éliminé et un volume d'éthanol à 70 % ajouté pour laver le culot d'ADN. Après une centrifugation pendant 15 min à 13000 rpm, le surnageant a été soigneusement éliminé puis les culots sont séchés 30 min au Speed Vac. Ces culots ont été par la suite dissous dans 20 ~I d'eau ultra pure stérile et l'ADN conservé à -20°e. 15.2. Dosage de l'ADN extrait Un volume de 50 III de l'ADN extrait a été dosé au spectrophotomètre pour faire une analyse quantitative et qualitative de l'ADN. Un balayage des longueurs d'ondes comprises entre 200 et 360 nm a été effectué pour l'ensemble des échantillons analysés. La densité optique à 260 nm a été corrélée à la concentration d'ADN en solution, il a été montré qu'une solution d'ADN à 50 ~glml à une densité optique de 1. La quantité d'ADN a été déterminée de la manière suivante: QADN (Ilg/ml) = 50 x D0260 x facteur de dilution Pour contrôler la pureté de l'ADN en suspension, il faut vérifier que: a = 00260/00280 est compris entre 1,8 et 2. 15.3. Amplification enzymatique de l'ICS 16S/23S L'ADN extrait des nodules constitue l'ADN matrice employé pour l'amplification de l'IGS. La réaction d'amplification s'effectue sur un volume total de 25 ~I contenant pour chaque réaction une bille lyophilisée renfermant 1,5 U de taq polymérase, 10 mM Tris-HCl, (pH 9 à la température ambiante), 50 ng d'ADN génomique (un témoin négatif sans ADN est inclus dans l'expérience). La PCR est une succession d'étapes de dénaturation, hybridation et d'élongation. Les échantillons ont été ensuite laissés 3 min à noc afin de terminer 40 ... / \ Matériel et Méth6dès l'élongation des brinscompléme!l~ires. Afin de_visualiser les produits de l'amplification, 3 JlI du mélange réactionnel ont été déposés sur un gel d'agarose 1%. Après 1 h de migration à 80 V dans une cuve horizontale ~ ~ contenant un tampon TBE (Tris Borate EDTA), le gel a été coloré pendant 30 min dans une solution de BET (Bromure d'Ethidium) et photographié sous UV avec le Gel Doc. 15.4. RFLP sur les fragments amplifiés La RFLP (Restriction Fragment Length Polymorphism) consiste à couper par différentes endonucléases de restriction, un fragment d'ADN donnant, pour chaque endonucléase, un .. - profilde restriction type. Suivant l'intensité de la bande d'amplification 5 à 10 Jll sont digérés par lOU d'enzymes dans un volume réactionnel de 20 Jll à 37°C pendant 2 h. Les fragments digérés ont été déposés sur gel d'agarose Métaphor horizontal à 2,5%. Ils ont été ensuite soumis à une électrophorèse. Après 3 h de migration à 80 V dans une cuve horizontale contenant du tampon TBE, le gel a été coloré pendant 30 min dans une solution de BET et photographié sous UV avec le Gel Doc. Traitements et analyse des données Pour toutes les expériences les données ont été statistiquement traitées avec une analyse de variance (ANDVA P = 0,05) en utilisant les logiciels informatique Microsoft Excel et Staticf. 41 t CHAPITRE III RESULTATS t. /\ ·/ Résultats I. Réponse du haricot à l'inoculation avec des souches de Rhizobium _ Lors de l'inoculation de la variété Bronco'avec la souche de Rhizobium ISRA 353, aucun~ "'" différence significative n'a été observée sur le poids sec des parties aériennes entre les plantes témoins, les plantes ayant reçu 100 kg d'uréelha et les plantes inoculées avec la souche de Rhizobium ISRA 353 (Tableau 8). Par contre, le poids de nodules secs, très négligeable chez les plantes témoins, a été quatre fois supérieur chez les plantes inoculées avec la souche de Rhizobium ISRA 353 (poids sec moyen de 257 mg/pl) que chez les plantes ayant reçu 100 kg d'urée (poicfssec moyen de 60 mg/pl). Le rendement en gousses,- identique chez les plantes inoculées et celles ayant reçu 100 'kg d'urée (rendement moyen de 3200 kglha) a été plus élevé (+52%) que chez les plantes témoins alors qu'il n'y a-pas eu de différence significative entre les trois traitements en ce qui concerne l'azote total accumulé dans les parties aériennes ou dans les gousses (Tableau 8). Tableau 8 : Poids sec des parties aériennes (PA) et des nodules, rendement (Rdt) en gousses et azote total des parties aériennes et des gousses de la variété Bronco cultivée à la station expérimentale de Bel Air inoculée avec la souche de Rhizobium ISRA 353, ou ayant reçu de l'urée apportée à la dose de 100 kglha. Poids sec Nodules (mg/pl) Poids sec PA· (kglha) , 2142,0 a Rdt gousses (kglha) Azote total PA (kg/ha) Azote total Gousses (kglha) 2100 b 36,5 a 23,5 a 1,2 c Azote (urée: 1OOkg /ha) 2490,5 a 2900 a 44,5 a 29,5 a 60,0 b ISRA 353 2268,5 a 3500 a 46,0 a 35,0 a 256,6 a 17,6 20,2 18,6 26,9 129,6 Traitements Témoin CV (%) • : parties aériennes comprend les feuilles et les tiges Dans chaque colonne, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et keuls. Il ya eu donc à la station de Bel Air un effet significatif de l'inoculation avec la souche de Rhizobium rSRA 353 sur le rendement en gousses de la variété Bronco. Il devenait alors nécessaire de sélectionner dans nos collections de variétés et de souches de Rhizobium disponibles à ce stade de notre étude, l'association «variété x souche de Rhizobium» la plus effective en estimant la quantité d'azote fixé en conditions contrqlées (fixation potentielle) et en conditions non contrôlées (fixation réelle). 1.1. Sélection des associations à fort potentiel fixateur d'azote L'ANOVA effectuée sur les différents paramètres mesurés (Tableau 9) a montre que quelle 42 · Résultats que soit la souche de Rhizobium utilisée pour itlOculer les plantes, les variétés Rudy et Nérina ont eu un poids sec des parties aériènnes identique, et significativement supérieur (+ 45,7%) à celui de la variété Bronco (Fig. 8). Les variétés Nérina et Rudy pourraient être sélectionnées pour l'inoculation du haricot. "- L' ANOVA a également montré un effet significatif des souches de Rhizobium sur le poids sec des parties aériennes et sur l'activité réductrice d'acétylène (Tableau 9). Quelle que soit la variété de haricot, on a distingué trois groupes de souches de Rhizobium classées en fonction de leur effectivité exprimée par le poids des parties aériennes sèches des plantes (Tableau 10) : un premier-groupe représenté par la souche de Rhizobium ISRA 70ü significativement plus effective (+67%) que la souche ISRA 350 représentant le second groupe; il Y a un troisième groupe représenté par les souches ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554 et ISRA 699 qui, avec une effectivité équivalente, peut être considéré comme intermédiaire entre les deux groupes décrits précédemment. En exprimant l'effectivité des souches de Rhizobium par l'ARA par plante ou par l'ARA spécifique, la souche ISRA 554 a eu en moyenne une activité deux fois supérieure à la moyenne des activités de toutes les autres souches. La souche ISRA 554 pourrait donc être sélectionnée pour l'inoculation du haricot. Par contre, l'ANOVA (Tableau 9) n'a montré aucun effet significatif des souches de Rhizobium ou des variétés de haricot sur le poids sec des nodules. Il n'y a pas eu non plus d'interaction entre les deux facteurs, quelque soit le paramètre observé. 1.2. Sélection de associations à fort capacité réelle de fixation d'azote Le choix des variétés Nérina et Rudy et de la souche ISRA 554 pour l'inoculation du haricot devrait être confimlé en reconduisant la même expérience en station expérimentale. A la station de Bel Air, un effet principal significatif des variétés a été observé sur tous les paramètres de croissance, de rendement et de fixation d'azote mesurés chez les trois variétés de haricot Bronco, Nérina et Rudy (Tableau Il) à l'exception de l'excès isotopique en azote15 (% '5Nei) et de la teneur en azote (%N). La variabilité génétique ainsi observée est décrite en détail dans les paragraphes 1.2.1. et 1.2.2. Par contre, aucun effet principal significatif des souches de Rhizobium n'a été mis en évidence par l'ANOVA des mêmes paramètres: il n'y a donc pas eu de différence significative entre les six souches de Rhizobium testées sur le poids sec des parties aériennes, l'excès isotopique en azote-15, le pourcentage et la quantité d'azote, dans ces parties aériennes, dérivé de l'atmosphère (Tableau 12). Il n'y a pas eu non plus d'interaction significative entre les deux facteurs sur les paramètres mesurés (Tableau Il). 43 ./ \ Résultats ~ ~ 600 5, 500 Il) 2 Il) ï::: .~ 400 300 '" 200 . O€.__ '~" . .... - 0. '" '" ·ô -0 100 0 +-_-----.J'-_ _-'-L_ _..---_ _ J'-_ _-'- c.. ..---_ _J'-_ _-'-_----, Rudy Bronco Nérina Variétés de haricot Figure 8 : Poids sec des parties aériennes de trois variétés de haricot (Bronco, Nérina et Rudy) cultivées en jarre Léonard pendant 40 jours et inoculées avec les souches de Rhzobium ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700. Tableau 9 : Valeurs de F obtenues dans l'analyse de variance (ANOVA) du poids des parties aériennes et des nodules secs et de l'activité réductrice d'acétylène (ARA) de trois variétés de haricot (Phaseolus vulgaris), Nérina, Bronco et Rudy, cultivées pendant 40 jours en jarre Léonard contenant du sol stérile et inoculées avec les souches de Rhizobium ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700. Poids sec Sources de variation ddl P. aériennes Nodules ARA Par Plante Spécifique Variétés de haricot (A) 2 11,86* 0,75 0,28 1,40 Souches de Rhizobium (8) 5 3,95* 3,00· 3,76· 3,27* 10 1,35 1,65 1,17 1,09 28,80 45,20 78,50 74,50 AxB CV (%) •• • : significatif à p=0,05 d'après le test de Newman et Keuls. •• les coefficients de variation (C.V.) élevés au niveau de l'ARA et ARAS sont dus aux nuctuations intervenant lors de la mesure. 44 "\ . . Résultats Tableau 10: Poids sec des parties aériennes (PSPA) et activité réductrice d'acétylène (ARA, ARAS) de trois variétés de haricot, Nérina, Bronco et Rudy, cultivées pendant 40 jours en jarre Léonard contenant du sol stérile et inoculées avec les souches de Rhizobium ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700. PSPA (g/plante) Poids sec nodules ARA (mg/plante) (mmole C 2H/plante/h) ISRA 350 0,40 b 31,29 b 2,5 b 64,9 ab ISRA 353 0,50 ab 46,00 a 1,6 b 36,1 b ISRA 355 0,51 ab 45,69 a 2,9 b 65,1 ab ISRA 554 0,46 ab ~7,36 a 4,3 a 104,6 a ISRA 699 0,47 ab 59,80 a 1,8 b 48,6 b ISRA 700 0,61 a 52,93 a 2,1 b 48,7 b Souche de Rhizobium ---- - - ARAS (nmole C 2H/plantelh/mg) Dans chaque colonne, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls. 45 R'ésultats ., Tableau II : Le test F de l'analyse de variance du poids sec des parties aériennes, des gousses et des nodules, l'activité réductrice d'acétylène (ARA) et la fixation d'aZote de trois variétés de haricot cultivées à la station expérimentale de Bel Air pendant 2 mois et inoculées avec les souches ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700. Poids sec Sources de variation Souches de Rhizobium (A) Variétés de haricot (B) AxB CV (%) ddl 5 2 10 P. aériennes 0,16 4,35* 1,51 34,6 Gousses Nodules 0,55 0,36 4,56* 0,93 52,7 N%df ARA 5,93* 1,21 126,6 Par plante Spécifique 0,79 1,90 8,43* 4,81* 1,42 0,82 127,60 64,30 %N 1,61 %lsNei 0,78 NTotal 0,28 1,07 2,48 5,12 1,07 0,81 1,67 18,5 12,9 Atm. 38,4 i Nd f Engrais Sol Atm. (Engrai~ Sol 0,78 0,94 0,78 1 0,6~ 0,06 2,48 2,69 2,48 4,57* 4,83* 3,8( 0,81 0,77 0,81 0,92 1,32 1,0: 62,0 13,2 78,3 13,2 \ ·36,9 40,4 * : sÎgnificatif à p=O,OS d'après le test de Newman et Keuls. \ / 46 O,il /' Résultats Tableau 12: Poids sec des parties aériennes (PSPA) et des nodules (PSNod), activité réductrice d'acétylène (ARA et ARAS), excès isotopique en azote-15 (%,sNei) et pourcentage (%Ndfa) et quantité (Ndfa) d'azote dérivé de l'atmosphère de trois variétés de haricot (Phaseolus vulgaris), cultivées à la station expérimentale de Bel Air pendant 2 mois et inoculées avec les souches de Rhizobium ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700. Souches de Rhizobium PSPA (kg/ha) ARNplante (mmole C 2H/h) PSNod ARA spécifique (mg/plante) (nmole C 2H/hlg) %,sNei %Ndfa Ndfa (kg N:ha) ISRA 350 168 c 4,06 a 358,08 a 76,63 a 0,37 a 18,01 a 4,85 a ISRA 353 429 a 2,88 a 403,92 a 67,48 a 0,38 a 15,08 a 4,00 ab ISRA 355 231 b 1,95 a 283,05 a 79,78 a 0,39 a 13,15 a 3,00 b ISItA: 55'r 193 c 3,37 a 354,J7a 79~r-2 0,37 a 17,46 a 4,00 ab ISRA 699 205 b 2,04 a 455,42 a 34,34 a 0,36 a 19,50 a 4,60 ab ISRA 700 225 b 1,94 a 245,88 a 64,14 a 0,36 a 20,42 a 5,10 a a- Dans chaque colonne, les valeurs suivies d'une même lellre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls. 1.2.1. Variabilité génétique dans le rendement et la nodulation entre les variétés Quel que soit la souche de Rhizobium utilisée pour inoculer les trois variétés de haricot, le poids sec des parties aériennes de la variété Nérina, identique à celui de la variété Bronco, a été significativement plus élevé (+ 350%) que celui de la variété Rudy (Tableau 13) qui, par contre, avec la variété Nérina a eu le meilleur rendement en gousses. La variété Nérina a eu également un poids sec des nodules respectivement deux et trois fois plus élevé que ceux des variétés Bronco et Rudy : 98 mg/pl contre une moyenne de 38, 5 mg/pl (Tableau 13). Ainsi la variété Nérina a été plus perfonnante que les deux autres variétés Bronco et Rudy, confinnant la sélection faite quand les variétés étaient cultivées dans les jarres Léonard. 1.2.2. Variabilité génétique dans laflXation biologique d'azote entre les variétés Bien que la teneur en azote des parties aériennes des plantes ait été la même chez toutes les variétés, l'azote total, similaire chez les variétés Nérina et Bronco a été plus élevé (+36,8%) que chez la variété Rudy (Tableau 14) mesuré par l'ARA, la capacité fixatrice d'azote des variétés a été significativement différente (Tableau 14). En effet, l'ARA par plante de la variété Nérina a été respectivement deux et quatre fois plus élevée que celle de la variété Bronco et de celle de la variété Rudy. Cependant les activités spécifiques (ARAS) des variétés Nérina et Bronco ont été similaires et supérieures à celle de la variété Rudy (+ 55%). Avec la méthode de dilution isotopique de l'azote-15, le pourcentage (%Ndfa) et la quantité (Ndfa) d'azote fixé estimés dans les parties aériennes chez les variétés Nérina et Bronco (respectivement + 42% et + 95% en moyenne) ont été plus élevés que chez la variété Rudy 47 Résultats (Tableau 14). La technique de dilution isotopique de l'azote-15 nous a permis également de monter que bien qu'aucune différence statistique n'ait été observée sur le pourcentage d'azote dans les parties aériennes provenlltlt du sol (%Ndfs) entre les trois variétés, la valeur qu %Ndfs estimée chez la variété Nérina a été moins élevée que celle estimée chez les deux autres variétés (Tableau 14). Ceci confirme encore la sélection de la variété Nérina en mettant en valeur la variété Bronco. La variété Nérina, présentant un meilleur rendement, une meilleure capacité fixatrice d'azote et une meilleure aptitude à économiser l'azote du sol, a donc été retenue pour la suite des expérimentations visant en particulier à proposer le.s souches de Rhizobium comme une alternative à l'emploi des engrais azotés minéraux pour améliorer la production du haricot dans la zone des Niayes où les principaux facteurs limitant la FBA sont les fortes teneurs des sols en nitrate et leur pauvreté en phosphore. Dans ces expérimentations, la variété Nérina sera associée avec une des souches de Rhizobium rSRA 353 ou ISRA 554. Tableau 13 : Poids sec des parties aériennes, des gousses et des nodules des trois variétés de haricot: Bronco, Nérina et Rudy, inoculées avec les souches de Rhizobium ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355, ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700 et cultivées à la station expérimentale de Bel Air pendant 2 mois. Poids sec Variété de haricot Partie aérienne Gousse (kglha) (kglha) Nodule Bronco 845 ab 175 b 49,73 b Rudy 685 b 280 a 27,40 b Nérina 925 a 225 ab 98,91 a (mg/pl) Pour chaque colonne, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls 48 Résultats Tableau 14: Teneur et quantité d'azote (%Net Ntotal), excès isotopique (% '5 Nei), pourcentage et quantité d'azote dérivant de la fixation (Ndfa), de l'engrais (Ndfl) et.du sol (Ndfs) et activité réductrice d'acétylène des trois variétés de haricot: Bronco, Nérina et Rudy, inoculées avec les souches de Rhizobium ISRA 350, ISRA 353, ISRA 355~ ISRA 554, ISRA 699 et ISRA 700 et cultivées à la station expérimentale de Bel Air pendant 2 mois. ARAJplante Variété de ARA Spécifique Ntotal Ndfa Ndff Ndfs haricot %N %15Nei (mmoleC 2HiPl/h) (nrnole C 2Hipl/h/mg) (kgNlha) %Ndfa %Ndff %Ndfs (kgNlha) (kgNlha) (kgNlha) Bronco 2,72 a 0,37 b 3,9 b 79,08 a 22,93 a 18,59 a 7,38 a 74,04 4,80 a 1,68 ab 15,83 ab Rudy 2,58 a 0,39 a 1,4 c 52,04 b 17,52 b 13,36 b 7,88 a 78,79 2,59 b 1,35 b Nérina 2,79 a 0,36 b 8,1 a 82,60 a 25,03 a 19,86 a 7,26 a 72,88 5,30 a 1,88 a \ / i 13,69 b 18,89 a Pour chaque colonne, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls. \ / ./ Résultats 2. Effet du phosphore sur la croissance, la nodulation et la fixation d'azote chez la variété Nérina associée à la souche de Rhizobium ISRA 353 L'association «variété Nérina x souche 'oe Rhizobium ISRA 353» a été utilisée pour détenniner la dose minimale de phosphore applicable au champ à Bel Air (30 ppm P) pour une fixation d'azote efficiente. Suite à une très mauvaise croissance des plantes (nécrose des racines d'origine inconnue) au niveau de deux répétitions du traitement avec 24 kg P20/ha, les valeurs observées sur les plantes de ce traitement n'ont pas été tenues en considération dans l'interprétation de nos résultats. 2.1. Croissance, rendement en gousses et nodulation du haricot Aucune différence significative n'a été observée entre les doses d'application de phosphore sur le poids sec des parties aériennes (Tableau 15). Il Y a eu cependant une augmentation par rapport au traitement témoin n'ayant pas reçu de phosphore: + 41 % en moyenne. Par contre, l'apport de phosphore à des doses croissantes a significativement diminué les rendements en gousses: - 14%, - 22% et - 20% respectivement pour les doses de 12,36 et 48 kg P20/ha, bien qu'aucune différence n'ait été observée entre les deux dernières doses. En ce qui concerne les nodules, l'apport de 12 kg P20/ha n'a pas augmenté significativement le poids sec, mais une augmentation significative a été observée pour les doses de 36 et 48 kg P20/ha : + 17% en moyenne. 2.2. Teneur en phosphore et excès isotopique en azote-15 Le phosphore, apporté à 12 kg P20/ha, n'a pas eu d'effet sur la teneur en phosphore (%P) et l'excès isotopique (%,sNei) des parties aériennes qui ont été significativement diminués avec un apport de 36 kg P20/ha : - 20% (Tableau 15) et - 15% (Tableau 16) respectivement. Cette diminution a été corrigée par l'apport de 48 kg Pp/ha: augmentation de 15% par rapport à l'apport de 36 kg Pp/ha dans les deux cas. Sur les gousses, il n' y a pas eu de différence significative entre les doses de phosphore sur la teneur en phosphore (Tableau 15). Par contre, l'excès isotopique a significativement été diminué avec l'apport de 36 kg P20/ha (- 28%) par rapport à la moyenne obtenue sur les plantes n'ayant pas ou ayant reçu 12 kg P 20/ha qui n'ont pas présenté de différence significative entre elles (Tableau 16). L'apport de 48 kg P20/ha a eu également un effet similaire à celui de 12 kg P 20/ha sur l'excès isotopique en azote-IS. Au niveau des parties aériennes, il n'y a pas eu de différence significative sur le 50 ./ Résultats pourcentage d'azote dérivé de l'atmosphère (%Ndfa) entre d'une part, les plantes n'ayant pas reçu du phosphore et les plantes ayant reçu 12 kg P20/ha, et d'autre part, les plantes ayant reçu 36 et 48 kg P20/ha (Tableau 16). Cependant, le %Ndfa a été significativement plus ~ ~ . élevé dans le second groupe de plantes (+ 15%) que dans le premier groupe. Néanmoins, il n'y a pas eu de différence significative entre les doses d'application de phosphore sur la quantité d'azote fixé (Ndfa) dans les parties aériennes, qui, avec une moyenne de 9,86 kg N/ha a été significativement plus élevée (+ 63%) que celle des plantes n'ayant pas reçu de phosphore. -- Au niveau des gousses des différences significatives n'ont pas été obtenues avec l'application de différentes doses de P, aussi bien pour le pourcentage d'azote que pour la quantité d'azote fixé. Tableau 15 : Poids sec des parties aériennes, rendement en gousses, pourcentage en phosphore (%P) et quantité de phosphore de la variété Nérina cultivée à la station de Bel Air à différentes doses de phosphore et inoculée avec la souche de Rhizobium rSRA 353. Organes de la plante Partie aérienne Pp~ Poids sec (kg!ha) (kg!ha) * %P Ptotal (kglha) 0 875 b 0,349 a 3,05 a 12 1265 a 0,308 a 4,15 a 36 1085 a 0,276 b 2,95 b 48 1340 a 0,317 a 4,20 a 20,9 C.V. (%) Gousse C.V. (%) 26,5 0 1040 a 0,420 a 3,20 a 12 915 b 0,399 a 3,65 a 36 850 c 0,385 a 3,20 a 48 865 c 0,398 a 3,35 a C.V. (%) Nodules 8,4 28,9 0 264 b 12 267 b 36 311 a 48 307 a 7,5 26,3 31,5 Pour chaque colonne, et pour chaque organe de la planle, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls. * : le poids sec des nodules est exprimé en mgll 0 plantes 51 Résultats Tableau 16 : Excès isotopique (%lsNei), pourcentage et quantité d'azote dérivant de la fixation (Ndfa), de l'engrais (Ndfl) et du sol (Ndfs) des parties aériennes et gousses de la variété Nérina cultivée à la station de Bel Air à différentes doses de phosphQre et inoculée avec la souche de Rhizobium rSRA 353. " Organes de la plante Partie aérienne %lsNei %Ndfa %Ndff %Ndfs ° 0,429 a 46,78 b 8,58 a 12 0,458 a 43,21 b 36 0,364 b 0,419 a P20S (kglha) 48 ---10,4 C.V. (%) Gousse Ndfa (kg/ha) Ndff (kg/ha) Ndfs (kg/ha) 44,64 a 6,05 b 1,2 b 5,95 b 9,16 a 47,64 a 8,65 a 1,8 a 9,35 a 54,90 a 7,27 b 37,83 b 10,80 a 1,5 a 7,65 a 48,74 a 8,39 a 43,63 a 10,15 a 1,6 a 9,15 a 10,4 21,2 21,2 L1,2 10,7 --10,4- ° 0,360 a 55,40 a 7,19 a 37,42 a 22,15 a 2,60 a 13,35 a 12 0,311 a 61,35 a 6,23 b 32,42 b 15,00 a 1,55 a 8,00 b 36 0,262 b 67,49 a 5,24 b 27,27 b 22,30 a 1,85 a 9,70 a 0,356 a 55,86 a 7, Il a 37,02 a 12,50 a 1,45 b 7,60 b 20,7 15,9 20,7 20,7 51,4 44,6 44,9 48 C.V. (%) Pour chaque colonne, et pour chaque organe de la plante, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls_ 3. Effet du nitrate sur la symbiose Rhizobium- haricot 3.1. Sur la nodulation En jarre Léonard, un accroissement significative de + 146% de la nodulation a été noté après 30 jours de culture avec 2,5 mM de KNO J comparé au témoin sans nitrate (Fig. 9). Pour des concentrations supérieures de nitrate, la nodulation diminue considérablement de 172 à 5 puis 0 nodules par plante à 2,5 ; 5 et 10 mM KNO] respectivement. La dose de 2,5 mM NO]' était donc la dose seuil de nitrate au delà de laquelle, il y a une inhibition de la nodulation de la variété Bronco inoculée avec la souche lSRA 353. En culture hydroaéroponie, les résultats ont montré une variabilité dans la réponse du haricot à l'inoculation selon la souche de Rhizobium (Fig. 10). En effet la concentration de 2,5 mM stimule différemment la nodulation par rapport au témoin 0 mM NO] -. Les nodules sont généralement plus nombreux dans le groupe de souches formé par les Rhizobium lSRA 353, lSRA 699, lSRA 700 et lSRA 554 avec une augmentation respective en nombre de 340%, > 93%, 37% et 246%. Dans ce groupe le poids de nodules formés a été 13 fois plus chez lSRA 353, 3 fois plus chez lSRA 699 et 2 fois plus chez les deux autres. Avec lSRA 355 le nombre de nodule a été augmenté de 84% avec par contre une baisse de -20% de poids des nodules. Avec la souche ClAT 899 on observe une baisse en nombre (-34%) et en poids des nodules (- 52 Résultats 35%). A la concentration de 10 mM N0 3-, seule les nodules fonnésJpar la souche lSRA 353 ont été augmentés en nombre (+62%) et en poids (+24%), chez les autres souches, la nodulation a diminué de -72%, -36%, -93%, -31 % et -92%, respectivement pour lSRA 699, ". " ISRA 700, lSRA 554, lSRA 355 et ClAT 899 ainsi que le poids des nodulès : -85%, 80%, 98%, -83% et -98%. 200 150 • <> ëos ë.. "VI <> :; "0c: <> "~ 100 50 .D E 0 Z 0 12 -50 nitrate (KND3 mMlI) Figure 9: Nombre de nodules de la variété Bronco inoculée avec la souche de Rhizobium ISRA 353 et cultivée en jarreLéonard à différentes concentration en nitrate .450 400 <> 350 ëos 300 ë.. "VI ~ ::1 "0c: <> "<> 250 -Polynomial (699) 150 - Polynomial (355) ............. Polynomial (700) - Polynomial (899) 1; E 100 0 z 50 r;'~~éi======~~~~::~~'"'''''''''''''''''''''''''''' Polynomial (554) (353) ---Polynomial 0 -50 2 4 6 8 10 12 Nitrate mM N03-/semaine Figure 10 : Nombre de nodules de la variété Nérina inoculée avec les souches de Rhizobium ISRA 700, ISRA 353, ISRA 699, ISRA 554; ISRA 355 et ClAT 899 cultivée en hydroaéroponie à différentes concentration en nitrate. 53 Résultats J.2. Effet du macrosymbionte sur la nodulation sous nitrate Les données du tableau 17 montrent une variabilité génétique de la nodulation du haricot en condition d'hydroaéroponie. Ces données permettent de distinguer pour la concentration de 2,5 mM NO)-, 4 groupes de sensibilité avec des différences sign'incatives de nombre et/ou de poids sec des nodules. - DB 7080 a une moyenne de 61 nodules par plante, correspondant à un poids de· matière sèche nodulaire de 71,94 mg. - les variétés BAT 477, DOR 364 et Coco constituent un autre groupe de sensibilité à l'effet du nitrate avec un nombre denoëlUlecompris entre 21 et 41 nodule"s par plante et un p-oitlçde matière sèche nodulaire moyen de 21 mg. - ce troisième groupe est formé par les variétés DB 96, Linex, et DB 8054 significativement plus sensibles, avec un nombre de nodule respectif de 20, 8 et 2, avec 1 à 6 mg de poids sec des nodules. - le quatrième groupe est constitué des variétés présentant une nodulation très faible avec un nombre de nodule inférieur ou égale à 1 et un poids de nodule inférieure à 1 mg, ce sont: T 815, T 260, DB 175, Antaré, Bonus, Nérina et Portugal. 3.3. Effet du macrosymbionte sur la croissance Nz-dépendante En milieu de culture sans nitrate, la croissance des variétés est déterminée par la quantité d'azote fixée et l'efficacité d'utilisation de cet azote. L'analyse de variance des données de poids sec des parties aériennes présentée dans le tableau 16 permet de distinguer deux groupes: - DB 175, Antaré, Bonus, Nérina et Portugal ont une croissance aérienne moyenne variant entre 2 et 3,6 g de poids sec des parties aériennes par plante. - Les autres ont une masse sèche aérienne comprise entre 4,5 et 9,8 g par plante avec cependant une croissance relativement meilleure chez les variétés T 815 et Linex. - Cependant, pour l'ensemble des variétés, la croissance du haricot n'est pas significativement supérieure quand la plante reçoit un apport de 2,5 mM NO-) par semaine, avec une moyenne de 5,6 g de poids sec des parties aériennes que lorsqu'elle dépend de la symbiose pour sa nutrition azotée dont la moyenne générale est de 5,34 g. La fixation d'azote chez le haricot aurait donc le même effet sur la croissance que la nutrition minérale azotée. Il y a toutefois 54 Résultats trois variétés pour lesquelles la croissance a été significativement supérieure avec 2,5 mM N0 3-: DB 8054, DB 175 et Portugal. ~ ~ - Dans cette"'expérience, l'efficacité des nodules à soutenir la crôissance aérienne appelé Efficacité d'Utilisation de la Symbiose Rhizobienne (EUSR ) a été calculée individuellement pour chaque variété de haricot en retranchant à la croissance aérienne total, 2 g qui correspondent à la croissance non dépendante de la fixation d'azote. L'analyse statistique des résultats permet de distinguer quatre groupes (Tableau 16): - T 815, Coco;-Linex, T 260 et-Portugal ont l'EUSR les plus élevéesavec une moyenne-de 553 mg de poids sec des parties aériennes par mg de nodule sec. - Bonus, DB 8054, Bat 477, DB 96 et DB 7080 avec une EUSR plus faible, ont une moyenne de 128 mg de poids sec des parties aériennes par mg de nodule sec. - Nérina et DüR 364 ont une EUSR très faible de l'ordre de 34 mg de poids sec des parties aériennes par mg de nodule sec. - DB 175 et Antaré ont une EUSR égale à zéro Tableau 17: Poids sec des parties aérienne (PA), nodulation (poids sec et nombre de nodules) et Efficacité d'Utilisation de la Symbiose Rhizobienne (EUSR) chez quatorze variétés de haricot inoculées avec la souche ISRA 353 et cultivée en solution hydroaéroponique sans nitrate ou à 2,5 mM de N0 3-. Poids sec PA Nombre de nodule Variétés OmM 2,5 mM OmM T815 9,8 a 8,4 a 19 b 1c Nérina 1,8 b 1,5 b 2c Bonus 2,8 b 2,3 b DB 8054 5,6 a Coco 2,5 mM Poids sec nodule OmM 2,5 mM EUSR 26 b 0,1 c 741 a 1c 2c 0,1 c 26 c 2c Oc 2c 0,0 c 82 b 7,8 a 3c 2c 1c 1,0 c 231 b 6,6 a 7,3 a 29 b 41 a 38 b 18,0 b 411 a Linex 8,8 a 9,3 a 14 b 8a 32 b 5,0 c 505 a DüR 364 4,5 a 5,1 a 43 b 28 b 76 a 28,0 b 42 c T260 5,9 a 6,4 a lib Oc 10 b 0,0 c 695 a Portugal 2,2 b 3,8 b 2c 2c 1c 0,1 c 414 a Bat 477 7,3 a 7,3 a 21 b 21 b 77a 19,0 b 134 b DB 96 6,9 a 6,7 a 94 a 21 b 68 a 6,0 c 98 b DB 7080 5,4 a 6,2 a 78 a 61 a 79 a 72,0 a 93 b DB 175 3,2 b 4,7 b Oc Oc Oc 0,0 c Od Antaré 2b 1,5 b Oc Oc Oc 0,0 c Od Dans chaque colonne, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls. 55 Résultats 3.4. Interaction phosphore nitrate sur Îa nodulation et la croissance du haricot Dans cette expérience la nodulation de la variété Nérina a été inhibée par les bases températures qui ont existé dans la serre. Les 'interprétations seront faites sur la variété BAT 477. Les courbes de tendance de la figure Il A montrent qu'avec BAT 477 en solution nutritive sans nitrate, les doses de phosphore appliquées stimulent la nodulation des souches lSRA 353 et CLAT 899 avec des optimums de croissance se situant à 250 flM (ISRA 353) et 300 flM (CLAT 899). Pour ces concentrations en phospho~, la meilleure nodulation a été obtenue avec lSRA 353 comparée à la souche ClAT 899. En solution nutritive contenant 2,5 mM nitrate, la production de nodules n'a pas été stimulée par les apports de phosphore. Cependant la souche lSRA 353 produit plus de nodules que ClAT 899 pour les concentrations en phosphore inférieures ou égales à 300 flM, (donc 2,5 mM NO)' est moins inhibiteur avec lSRA 353 qu'avec CLAT 899, Fig. Il B). Mais on observe une relation inverse aux forts apports de P : le phosphore diminue l'inhibition par 2,5 mM nitrate de la nodulation de ClAT 899, tandis qu'elle augmente celle avec ISRA 353. La figure 12 illustre bien l'inhibition de la nodulation des souches par le nitrate. La nodulation à 2,5 mM de nitrate est plus exigeante en P que la nodulation en milieu de culture sans nitrate chez la souche ClAT 899 et que la dose optimale pour sa nodulation en milieu de culture sans nitrate se situe à 300 flM de P par semaine (Fig. 12 A). Par contre la souche lSRA 353 ne semble pas très exigeante en P pour sa nodulation que se soit en milieu de culture sans ou avec nitrate, la dose optimale en P pour sa nodulation en absence de nitrate se situe à 250 flM de P par semaine (Fig. 12 B). Chez les plantes inoculées avec la CLAT 899, aux apports croissants de P, les biomasses aériennes sont plus faibles quand elles ne dépendent que de la fixation contrairement aux plantes cultivées en présence de 2,5 mM de nitrate (Fig. 13 A). Chez les plantes inoculées avec lSRA 353, la croissance des plantes évaluée par la biomasse aérienne a la même dépendance en P à 0 mM qu'en présence de 2,5 mM de nitrate (Fig. 13 B). 56 -/ \ Résultats 30 35 A 30 fa ~ :g'" E c 25 :g.'" ::; g 20 o c ~ 15 20 ~ 15 1 ,' ..' ,,' ~ r .... ----'V- ~- 10 15 JO E Z A 25 B E o o 5 -, 899 OmM N03- /il o +---~ 100 o ~_ _~_ _~ El 200 300 P (~ 400 z ....... ... ,.,.. o +-_ _~_---:..:;-:..:---=---, "" 353 0 mM N03- 500 o 200 100 .,. ,. .J'J ". ~_ 300 P/plante/semaine) 400 Il> 899 OmM N03- • 899 2,5 mM N03- 500 P (~ P/plante/semaine) 8 35 E c '" ~ ::; '" '0 0 B 30 \ 25 • !:! E 0 ..0 .8992,5 mM NOJ• 3532,5 mM N03- 0+--- o 100 200 300 400 500 P (~M Plplanle/semaine) Figure Il : Influence des apports de phosphore sur la nodulation de BAT 477 inoculée avec les souches de Rhizobium ClAT 899 (A) ou ISRA 353 (B) et cultivée en présence ou en absence de 2,5 mM de nitrate en hydroaéroponie. "'---', , ~-, 1 !/ 20 c " '0 .. " ' ,, 15 .... - -- -- ....... - . -- .. 10 • z 5 ' 0 0 100 200 300 P (~ 400 .3530 mM N03.3532,5 mM N03· 500 P/plante/semaine) Figure 12 : Influence des apports de phos phore s ur la nodulation de la variété BAT 477 inoculée avec les souches de Rhizobium ClAT 899 (A) ou lSRA 353 (B) et cultivée en absence ou en présence de 2,5 mM de nitrate en hydroaéroponie. 57 Résultats .. f l ,6 '" A ~1,4 ~ c c .~ ." 1,2 • a 1 ~0,8 'e"~0,6 '" ~0,4 u .·8990 mM NO).8992,5 mM NO)- ~0,2 . ~ 0 +-__ ~ o 100 r -_ _~_ _~_ _----' 200 400 300 500 P (fiM P/plante/semaine) 1,6 v ë '" Ci. B 1,4 ~ \,2 "'"cc " '1: ."'" '" 'e" 0,8 ~ 0,6 ...'" ." u "'" 0,4 .353 0 mM NO)- a 3532,5 mM N03- ,:;'" 0,2 ." 0.. 0 0 100 200 )00 400 500 P (fiM P/planle/semaine) Figure 13 : Influence des apports de phosphore sur la croissance de la variété BAT 477 inoculée avec la souche de Rhizobium C\AT 899 (A) ou \SRA 353 (B) cultivée en hydroaéroponie en absence ou en présence de 2,5 mM de nitrate. 58 .. / Résultats 4. Effet du traitement des graines avec un fongicide sur l'infectivité et l'effectivité des souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554 "4.1. Infectivité et effectivité de la souche de Rhizôbium ISRA 353 Que les semences aient été traitées ou non avec le OCT, il Y a eu un bon développement végétatif des plantes et une bonne production de gousses. Il n'y a pas eu de différence significative sur le poids sec des parties aériennes et des gousses entre les plantes pour lesquelles les semences ont été traitées avec le OCT et celles pour lesquelles les semences ne l'ont pas étê~-tes rendements moyens ont été de 1232~ kg/ha et 1190-kglha respectivement pour les parties aériennes et les gousses (Tableau 18). Par contre, la nodulation des plantes a été inhibée par action du OCT. En effet, chez les plantes pour lesquelles les graines ont été enrobées avec le OCT, aucun nodule n'a été induit avec la souche de Rhizobium ISRA 353 et il n'y a pas eu de fixation d'azote, alors que chez les plantes pour lesquelles les graines n'ont pas été enrobées avec le OCT, il y a eu induction de la nodulation (production moyenne de 31,5 mg de nodules secs par plante). En ce référant aux excès isotopique (0,532 pour la partie aérienne et 0,598 pour les gousses) du soja non nodulant pris comme plante de référence et cultivé dan les mêmes conditions, le pourcentage d'azote (%Ndfa) dans les parties aériennes et les gousses de ces dernières plantes dérivé de l'atmosphère ont été respectivement de 18,4% et 35% correspondant à 6 kg et 15,4 kg N fixé par hectare (Tableau 19). 4.2. Infectivité et effectivité de la souche de Rhizobium ISRA 554 Les plantes se sont également bien développées. Il n'y a pas eu de différence sur le poids sec des parties aériennes entre les plantes pour lesquelles les semences ont été traitées avec le OCT et celles pour lesquelles les semences ne l'ont pas été: la production moyenne de matière sèche a été de 2472,5 kg/ha. Par contre, le rendement en gousses a été diminué de 19,7% par le traitement des semences avec le OCT (Tableau 18). La nodulation du haricot induite par la souche ISRA 554 n'a pas été inhibée par le OCT contrairement à la nodulation induite par la souche rSRA 353. Il Y a eu néanmoins une diminution de 45,6% du poids sec des nodules chez les plantes pour lesquelles les semences ont été traitées avec le OCT, par rapport à celui des plantes pour lesquelles les semences n'ont pas été traitées. Toutefois, cette différence observée dans la nodulation des plantes n'a pas été suivie d'une différence sur la proportion et la quantité d'azote fixé qui, en moyenne, ont 59 Résultats respectivement été de 38,2% et 18,5 kg Nlha dans les parties aériennes; 54% et 48,9 kg Nlha dans les gousses (Tableau 19). Tableau 18 : Poids sec des parties aériennes et des nodules, rendement en gousses, pourcentage d'azote (%N), azote total (N total) et excès isotopique (% 15Nei) de la variété Paulista inoculée avec les souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554 avec ou sans le fongicide DCT et cultivée à la station de Bel Air. Souches de Rhizobium Organes de la plante Fongicide Poids sec (kglha)* %N N Total (kglha) %'5Nei ISRA 353 Parties aériennes Sans OCT Avec OCT 1400 a 1065 a 2,0 a 2,3 a 27,2 a 24,3 a 0,439 b 0,64La Gousses Sans OCT Avec OCT 1390 a 990 a 3,4 a 3,4 a 46,1 a 34,0 b 0,389 b 0,689 a Nodules Sans OCT Avec OCT 31,5 0,0 Parties aériennes Sans OCT Avec OCT 2330 a 2615 a 1,8 a 2,2 a 43,3 a 54,5 a 0,334 a 0,331 a Gousses Sans OCT Avec OCT 2640 a 2205 b 3,6 a 4,0 a 95,1 a 81,6 a 0,250 b 0,301 a Nodules Sans OCT Avec OCT 86,2 a 59,2 b ISRA 554 Dans chaque colonne pour chaque souche de Rhizobium et pour chaque organe de plante, les valeurs suivies d'une même lellre ne sont pas significativement différentes à p=O,OS d'après le test de Newman et Keuls. • : le poids sec des nodules est exprimé en mg/plante Tableau 19 : Pourcentage (%Ndfa) et quantité d'azote dérivant de la fixation atmosphérique d'azote (Nd fa) de la variété Paulista inoculée avec les souches de Rhizobium rSRA 353 et rSRA 554 avec ou sans le fongicide DCT et cultivée à la station de Bel Air. Souches de Rhizobium Organes de la plante Fongicide %Ndfa Ndfa (kglha) ISRA 353 Parties aériennes Sans OCT Avec OCT 18,4 nd 6,0 nd Gousses Sans OCT Avec OCT 35,0 nd 15,4 nd Parties aériennes Sans OCT Avec OCT 37,9 il 38,5 a 16,2 a 20,7 a Gousses Sans OCT Avec OCT 58,3 a 49,7 a 56,4 a 41,1 a ISRA 554 Dans chaque colonne pour chaque souche de Rhizobium et pour chaque organe de plante, les valeurs suivies d'une même lellre ne sont pas significativement différentes à p=O,OS d'après le test de Newman et Keuls. ND: Non détenniné 60 Résultats 5. Co-inoculation du haricot avec les souches de Rhizohium I8RA 353, I8RA 554 associées aux souches de P.fluorescens 6F16 et de Glomus aggregatum . En serre, la variété Nérina a été inoculée avec la souche de Rhizobium ISRA353 et avec la souche de Rhizobium ISRA 554. Dans les deux cas chaque souche de Rhizobium a été utilisée seule ou en association avec la souche de Pseudomonas fluorescens 6F 16, ou avec la souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum, ou cumulativement avec ces deux . . mIcroorgamsmes. 5.1. Inoculation avec-la souche de RJziz.obiym ISRA 353 5.1.1. Croissance et nodulation du haricot La croissance (exprimée par le poids sec des parties aériennes) et la nodulation (exprimée par le nombre de nodules formés) des plantes inoculées avec la souche de Rhizobium rSRA 353 utilisée seule (plantes témoins non mycorhizées) et celles des plantes inoculées avec la souche de P. fluorescens 6F 16 ont été statistiquement identiques (Tableau 20). Cependant, la croissance et la nodulation des plantes mycorhizées, inoculées avec la souche de G. aggregatum ont été significativement améliorées par rapport à celles des plantes témoins: + 22% pour la croissance et production de quatre fois plus de nodules. L'action de la souche de p. fluorescens 6F 16 a donc été sans effet sur la croissance et la nodulation de la variété Nérina inoculée avec la souche de Rhizobium ISRA 353 alors que l'action de G. aggregatum a été positive sur ces paramètres. La croissance des plantes inoculées avec la souche de G. aggregatum a été également identique à celle des plantes inoculées avec la souche de G. aggregatum associée à la souche de P. fluorescens 6F 16 alors que le nombre des nodules observé sur les dernières a été deux fois supérieur à celui des premières bien que le taux de mycorhization ait été significativement réduit (-35%) (Tableau 20). Comparativement aux plantes témoins, il y a eu une amélioration similaire de la croissance (+24% en moyenne) et de la nodu1ation avec en moyenne Il fois plus de nodules induits. 5.1.2. Teneur en azote et en phosphore Les souches P. fluorescences 6F 16 et G. aggregatum, utilisées individuellement ou en association n'ont pas significativement amélioré la teneur (%N) et la quantité d'azote (N total) des parties aériennes des plantes témoins: aucune différence significative n'a été observée entre les quatre traitements (Tableau 20). A l'inverse, la teneur (%P) et la quantité (P total) de phosphore des parties aériennes ont été significativement augmentées dans les 61 Résultats plantes mycorhizées (inoculées avec G. aggregatum seul ou associée à P. jluorescens 6F16) par rapport à celles non mycorhizées (plantes témoins ou plantes inoculées avec P. jluorèsc,ens) 6F 16 : + 40% dans le premier cas et + 81 % dans le deuxième cas. 5.1.3. Excès isotopique en azote-15, proportion et quantité d'azote fIXé dans les parties aériennes Les plantes inoculées avec P. jluorescens 6F16, ou avec G. aggregatum ou avec les deux souches à la fois Qn.1 ~l!,_dans leurs parties aériennes, un excès isotopique.igel1tique et significativement plus élevé que celui des plantes témoins (Tableau 21). Cela s'est traduit par une diminution du pourcentage d'azote fixé (%Ndfa), certes, non significative dans les deux premiers cas, mais très significative (-77%) dans le dernier cas. Cependant, la quantité d'azote fixé (Ndfa) dans les parties aériennes des plantes témoins a été la même que celle estimée chez les plantes inoculées avec G. aggregatum avec une valeur moyenne: 40,75 g N/plante. Par contre, identique chez les plantes inoculées avec P. jluorescens 6F 16, mycorhizées ou pas (valeur moyenne estimée à 31,12 g N/plante), la quantité d'azote fixé (Ndfa) a été significativement inférieure (-31%) à celle des plantes témoins ou inoculées avec G. aggregatum. 5.2. Inoculation avec la souche de Rhizobium ISRA 554 Contrairement à l'utilisation de la souche de Rhizobium rSRA 353, le poids sec des parties aériennes de la variété Nérina n'a pas été significativement différent entre les plantes témoins et celles inoculées avec P. jluorescens ou avec G. aggregatum ou avec les deux à la fois (Tableau 20). De même, le nombre de nodules formés sur les plantes témoins a été similaire à celui des plantes inoculées avec P. jluorescens : en moyenne 22 nodules par plante. Par contre, le nombre de nodules a été augmenté de cinq fois sur les plantes inoculées avec G. aggregatum et de quatre fois sur celles inoculées avec P. jluorescens et G. aggregatum. Cependant, les teneurs en azote (%N) mesurées dans les parties aériennes des plantes inoculées avec P. jluorescens, ou avec G. aggregatum, ou avec les deux à la fois, identiques entre elles (valeur moyenne égale à 3,72%), ont été significativement supérieures à celles mesurées chez les plantes témoins: + 13,6%. Il en a été de même pour l'azote total accumulé dans les parties aériennes: l'augmentation a été de 10,4%. En ce qui concerne la teneur (%P) 62 · ./ Résultats et la quantité (P total) de phosphore, les mêmes variations obtenues avec la souche ISRA 353 ont été également observées: + 44% et + 6~,4% respectivement pour %P et P total. Comme dans le cas de la souche ISRA 353, l'excès isotopique des parties aériennes des ~ ~ plantes inoculées avec la souche de P.fluorescens 6F16 et/ou G. aggregatum a été supérieur à celui des plantes témoins (Tableau 21). Toutefois, deux groupes de valeurs, significativement différentes, ont été observées sur la proportion (%Ndfa) et la quantité (Ndfa) d'azote fixé. Le premier groupe constitué par les valeurs mesurées chez les plantes témoins et celles inoculées avec P. fluorescens ; le deuxième groupe constitué par les plantes inoculées avec G. aggregatum eLcelles inoculées.avef._Q. aggregatum et P. fluorescensJJFl6. Les valellrs ~~_ premier groupe ont été supérieures à celles du second groupe : +62,8% et +57,8% pour respectivement %Ndfa et Ndfa. 63 Résultats Tableau 20 : Croissance (poids sec des parties aérienne: PSP A.), teneur en azote (%N) et en phosphore (%P), azote (N total) et phosphore total (P total) ainsi que le nombre de nodule (Nbre nod) et le taux de mycorhization (% Myc) des plantes de la variété Nérina inoculées avec les souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554, la souche de Pseudomonas fluorescens 6F 16 et la souche de mycorhize G/omus aggregatum et cultivées en serre dans des pots pendant 40 jours. Traitements PSPA (g/pl) Nbre nod %N %P N total (mg/pl) P total (mg/pl) % Mycorhization ISRA 353 5,12 b 9c 3,81 b 0,26 b 196,00 b 13,50 b 0,00 ISRA 353+ P. fluorescens 6F 16 4,25 b 8c 4,14 a 0,27 b 174,00 b 11,75 b 0,00 ISRA 353 + G.aggregatum. 6,25 a 42 b 3,82 b 0,35 a 226,25 a 21,50 a 92,25 a ISRA 353+ G. aggregatum + P. fluorescenss 6F 16 6,50 a 106 a 3,76 b 0,38 a 242,25 a 24,25 a 68,50 b C.V. (%) 25,1 74,1 9,1 7,7 21,3 26,8 17,2 ISRA 554 6,55 a 26 b 3,27 b 0,26 b 215,00 b 17,25 b ISRA 554+ P.fluorescens 6F16 5,33 b 19 b 3,89 a 0,27 b 232,25 ab 14,00 b 0,00 ISRA 554 + G.aggregatum 6,73 a 113 a 3,59 a 0,37 a 246,50 a 26,00 a 86,00 a ISRA 554+ G. aggregatum + P. fluorescens 6F 16 6,25 a 81 a 3,67a 0,39a 233,50 ab 24,75 a 60,25 b C.V. (%) 15,1 7,5 7,3 7,2 15,0 29,7 / 87,1 1 0,00 Pour chaque colonne et pour chaque souche de Rhizobium, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls. / t::A Résultats (' \ / Tableau 21: Excès isotopique (% lS Nei) et pourcentage et quantité d'azote dérivant de la fixation (%Ndfa), de l'engrais (%Ndff) et du sol (%Ndfs) des plantes de la variété Nérina inoculées avec les souches de Rhizobium rSRA 353 et ISRA 554, la souche de Pseudomonas fluorescens 6F 16 et la souche de mycorhize Glomus aggregatum , cultivées en serre dans des pots pendant 40 jours et ayant reçu de l'azote marqué en 'SN. Traitements %JSNei* %Ndfa %Ndff %Ndfs Ndfa (mg/pl) Ndff (mg/pl) Ndfs (mg/pl) 1 rSRA 353 0,29 b 23 a 9,91 b 68 b 43,25 a 19,75 b 133,25 b rSRA 353+ P. fluorescens 6F 16 0,32 a 18 ab ·IO,54ab 72 ab 31,50 b 18,25 b 124,00 b rSRA 353 + G.aggregatum. 0,32 a 17 ab 10,71 ab 73 ab 38,25 a 24,00 a 163,75 a rSRA 353+ G. aggregatum + P. fluorescens 6F 16 0,34 a 13 b 11,25 a na 30,75 b 27,00 a 184,50 a C.V. (%) 6,3 30,7 6,6 6,2 35,7 21,2 21,5 rSRA 554 0,27 b 31 a 8,98 a 60 b 66,75 a 19,00 b 129,75 b rSRA 554+ P. fluorescens 6F 16 0,29 a 26 a 9,75 a 65 b 66,25 a 21,00 b 144,25 b rSRA 554 + G.aggregatum 0,33 a 15 b 10,83 a 74 a 38,00 b 26,75 a 182,00 a rSRA 554+ G. aggregatum + P. fluorescens 6F 16 0,31 a 20 b 10,50 a 70 a 46,25 b 24,00 a Hb,25 b C.V. (%) 12,4 41,7 12,3 12,3 40,0 11,3 11,9 \ / • Le %llNei du soja a été de 0,385 Pour chaque colonne, et pour chaque souche de Rhizobium. les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes au seuil de 5% d'après le test de Newman et Keuls. 65 Résultats 5.3. Production de substance inhibitric~ de la croissance des souches par P. fluorescens La production de substance inhibitrice du développement des souches de Rhizobium ISRA 353 et ISRA 554 par la souche de P. fluorescens 6F 16 a été testée sur des boîtes de Petri contenant un milieu gélosé. Après 24 h d'incubation, dans les boîtes de Petri ensemencées avec la souche de Rhizobium -ISRk 55-4 une auréole d'inhibition de 3mm de largueur -a- été notée autour de la colonie développée par la souche de P. fluorescens 6F 16. Par contre dans les boîtes où la souche de Rhizobium ISRA 353 a été ensemencée l'auréole d'inhibition n'a pas été obtenue (Fig. 14). 6. Essais multilocaux d'inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium Les essais multilocaux ont été réalisés en 1999 et en 2000 à Bambilor, à Gorom l, au km 50 et à Sangalcam pour valider l'utilisation des inoculums de rhizobium en vue d'améliorer la production du haricot dans les petites exploitations des producteurs maraîchers en utilisant la variété Nérina. En 1999, pour des raisons techniques, nous n'avons pas pu obtenir les résultats d'analyse 15N envoyés au laboratoire. Au stade de maturation des gousses, deux récoltes ont été effectuées. Aux deux récoltes effectuées à Bambilor et à Gorom l, les rendements en gousses obtenus avec la pratique paysanne et avec l'utilisation des inoculums de rhizobium ISRA 353 et ISRA 554, ont été significativement identiques (rendement moyen de lt/ha) et supérieurs (+ 64%) à ceux observés dans les parcelles témoins (Tableau 22). La même observation a été faite à la deuxième et à la première récoltes effectuées respectivement au km 50 et à Sangalcam. Par contre, au km 50, le rendement obtenu à la première récolte avec la pratique paysanne a été significativement supérieur (+ 29%) à celui obtenu en utilisant les inoculums de rhizobium qui a été identique au témoin. A la deuxième récolte effectuée à Sangalcam, les rendements obtenus en utilisant les inoculums de rhizobium ont été supérieurs (+ 33%) à ceux obtenus par la pratique paysanne qui a été identique au témoin. En 2000, le haricot a été récolté une seule fois avec un rendement moyen en gousses de 4,2 t/ha. A Bambilor et à Sangalcam les rendements obtenus avec la pratique paysanne et l'utilisation des inoculums de rhizobium ont été identiques et supérieurs à ceux des témoins : +59% à Bambilor, 51 % à Sangalcam. En plus, à Gorom l, en utilisant ces inoculums, les rendements ont été supérieurs à ceux obtenus avec la pratique paysanne: +35% avec l'inoculum ISRA 353 et 67 '" Résultats Nappe fonnée par ISRA 554 Auréole d'inhibition P. fluorescens 6F 16 Figure 14: Croissance de la souche de Rhizobium ISRA 554 sur milieu TSA préalablement encemencé avec la souche de P.jluorescens 6F 16. 68 /' ./ Résultats +62% avec l'inoculum rSRA 554. Au km 50, la même observation a été fait avec l'inoculum " rSRA 554: +50% (Tableau 23). Le pourcentage et la quantité d'azote contenu dans les parties aériennes et provenant de l'atmosphère, de l'engrais ou du sol ont été déterminés. Dans toutes les localités, le pourcentage d'azote provenant de l'atmosphère (%Ndfa) dans les plantes témoins a été extrêmement faible et n'a pas été tenu dans le traitement statistique des donnés. Celui des plantes pour lesquelles les inoculums de rhizobium ont été utilisés (70% en moyenne) a été trois supérieur à celui des plantes pour lesquelles la pratique paysanne a été effectuée (Tableau 23). Il en a été de même en ce qui concerne la quantité (Ndfa = 3,3 t Nlha en moyenne (Tableau 24). Tableau 22. Rendement en gousses du haricot (Phaseolus vulgaris), variété Nérina cultivé au champ en 1999 dans différentes localités au Sénégal et inoculé avec des souches de Rhizobium (ISRA 353 et ISRA 554) ou ayant reçu un amendement azoté selon la pratique paysanne locale. Localités Traitements Rendement en gousses (t/ha) 1cr récolte 2e récolte Bambilor Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 0,7 b 1,0 a 1,2 a 1,1 a 0,8 b 1,2 a 1,3 a 1,2 a Gorom 1 Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 0,4 b 0,8 a 0,9 a 0,9 a 0,5 0,8 0,8 0,9 b a a a Km 50 Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 0,8 b 1,0 a 0,8 b 0,7 b 0,3 0,5 0,5 0,5 b a a a Sangalcam Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 0,6 b 1,0 a 0,9 a 1,0 a 0,7 b 0,7 b 0,9 a 1,0 a Dans chaque colonne et pour chaque localité, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes à p=O,OS d'après le lest de Newman et Keuls. 69 /\ .. / Résultats Tableau 23. Rendement en gousses, pourcentage d'azote dans les parties aériennes dérivé de l'atmosphère (%Ndfa), de la fertilisation (%Ndff) et du sol (%Ndfs), du haricot (Phaseolus vulgaris) variété Nérina cultivé au champ en 2000 dans différentes localités au Sénégal et inoculé avec des souches de Rhizobium (ISRA 353 et ISRA 554) ou ayant reçu un amendement azoté selon la pratique paysanne locale. Localités Traitements Rdt en gousses %Ndfa %Ndff %Ndfs (t ha")) Bambilor Gorom 1 Km 50 Sangalcam Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 3,1 4,5 4,8 5,5 b a a a 22,3 b 67,5 a 70,3 a 25,6 a 9,8 b 9,0 b 52,1 a 22,7 b 20,7 b Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 2,2 c 3,4 b 4,6 a 5,5 a 21,6 b 76,5 a 69,8 a 16,2 a 11,3 b 10,5 b 62,2 a 12,2 b 19,7 b Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 3,4 c 4,3 b 4,5 b 5,1 a 19,7 b 72,8 a 73,7 a 26,9 a 10,8 b 10,8 b 53,4 a 16,4 b 15,5 b Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 3,0 b 4,2 a 4,5 a 4,9 a 21,4 b 71,7 a 65,0 a 10,3 a 10,5 a 9,8 a 68,3 a 17,8 b 25,2 b Dans chaque colonne et pour chaque localité, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes à p ; 0,05 d'après le test de Newman et Keuls. 70 Résultats Tableau 24. Quantité d'azote dans les parties aériennes dérivé de l'atmosphère (%Ndfa), de la fertilisation (%Ndff) et du sol (%Ndfs), du haricot (Phaseolus vulgaris) variété Nérina cultivé au champ en 2000 dans différentes localités au Sénégal et inoculé avec des souches de Rhizobium (ISRA 353 et ISRA 554) ou ayant reçu un amendement azoté selon la pratique paysanne locale. ~ocaIilés Traitements Ndfa (t ha'l) Bambilor Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 1,0 b 3,2 a 3,9 a 1,2 a 0,5 b 0,5 b 2,3 a 1,1 b 1,1 b Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 l,lb 3,7 a 3,0 a 0,8 a 0,5 a 0,5 a 3,2 a 0,6 b 0,8 b Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 0,8 b 3,3 a 3,3 a 1,2 a 0,5 b 0,5 b 2,3 a 0,8 b 0,7 b Témoin Pratique paysanne ISRA 353 ISRA 554 0,9 b 3,2 a 3,2 a 0,4 a 0,5 a 0,5 a 2,9 a 0,8 b 1,2 b Gorom I Km 50 Sangalcam Ndff _(tha") Ndfs (t ha'l) Dans chaque colonne et pour chaque localité, les valeurs suivies d'une même lettre ne sont pas significativement différentes à p = 0,05 d'après le test de Newman et Keuls. 7. Compétitivité des souches de Rhizobium ISRA 554 et ISRA 353 L'application de la technique de PCRlRFLP sur les extraits d'ADN de nodules récoltés sur les racines des plantes de haricot cultivées en serre dans les sols de station expérimentale de ENDA SYSPRO, à Yenne et Keur Daouda Ndiaye et inoculées avec les souches ISRA 353 ou ISRA 554 montre dans la plupart des extraits d'ADN nodulaire la présence d'un profil autre que celui des deux souches de Rhizobium avec lesquelles l'inoculation avait été faite. Ce profil est le même que celui obtenu dans les nodules fom1és chez les plantes témoins (Fig. 15). 71 ... / \ Figure 15 : Electrophorèse sur gel de Metaphore (2,5% w/v) des produits de restriction obtenus avec l'endonucléase HaeIII aprés digestion de l'lOS (l6S/23S) amplié. NT : profils des nodules issus des plantes témoins, NSl, NS2, NS3 : profils des nodules issus des plantes inoculées dans les solI, 2 et 3; profils des souches de Rhizobium lSRA 353 et lSRA 554 72 ./ . CHAPITRE IV DISCUSSIONS _./ Discussion. l.Variabilité dans la réponse du haricot à l'inoculation L'ino«ulation du haricot a débuté en Amérique Latine et aUX--Etats Unies (Brésil, Colombie, République Dominicaine, Equateur, en Salvador, Méxique, Péru et USA). Dans des expériences réalisées en 1979 par le Centre International sur l'Agronomie Tropical (ClAT) dans les localités de CIAT-Quilichao et à la Selva, l'inoculation de deux variétés de haricot: P566 et P590 avec neufs souches de Rhizobium a été comparée à la fertilisation azotée par apport de 100 kg urée/ha. Dans la localité de ClAT-Quilichao, des rendements identiques à ceux obtenus avec la fertilisation azoté n'ont éŒübservés qu'avec quatre souches (ClAT 147, ClAT 25S;-CIÀT625 et ClAT 676). Par contre à La Selva des effets de l'inoculation ont été obtenus dans plusieurs traitements et les rendements ont été significativement les mêmes que ceux obtenus avec la fertilisation azoté. Ces résultats ont été similaires à ceux obtenus dans notre étude où l'inoculation de la variété Bronco avec la souche de Rhizobium ISRA 353 en station a donné des rendements en gousses équivalents à ceux obtenus avec un apport de 100 kg urée/ha. Au Sénégal, les premiers essais d'inoculation du haricot ont été faits en station expérimentale par Diouf et al., 1997. Des résultats encourageants ont été obtenus avec une amélioration de 24% du rendement en gousses chez les plantes inoculées avec la souche de Rhizobuim ISRA 355 comparées aux plantes non inoculées. Cependant, la nodulation naturelle des plantes dans la zone des Niayes est très variable. Bien que (Diouf et al., 1997) y ont observé une faible nodulation du haricot, il est nécessaire de faire des observations plus complètes et plus précises sur le besoin du haricot à être inoculé avec des souches de Rhizobium dans la zone des Niayes. Cette faible nodulation du haricot au champ, observée dans d'autres zones géographiques, particulièrement en Amérique latine, a toujours été une des plus grandes difficultés rencontrées dans l'utilisation des inoculums de rhizobium pour l'amélioration de la productivité des légumineuses (Graham, 1981). Cela pourrait être certainement dû au faible nombre de rhizobiums (10 2 par gramme) présents dans les sols, comme dans le cas de la zone des Niayes (Diouf et al., 1999), ce qui n'est pas le cas en Amérique latine ou en Afrique de l'Est où il ya plus de 10 3 rhizobiums par gramme de sol (Giller, 1981). Dans ces zones d'Amérique Latine, une forte nodulation du haricot non inoculé observée dans plusieurs sites où les inoculums de rhizobium ont été utilisés met en évidence le problème de la compétition avec les rhizobiums indigènes du sol dans des régions où le haricot a été cultivé traditionnellement. Ainsi, dans un site à Piracicaba, au Brésil, seulement 35% des nodules ont été induits par une souche de Rhizobium efficiente utilisée dans 73 Discussion l'inoculation (Graham et al., 1981). Récemment des observations de la nodulation natùrelle faite ~ ~ au champ à Sàngalcam dans la zone des Niayes a montré une nodulatidh profuse des plantes non inoculées. A cause de ces problèmes de compétitivité des souches, le transfert des résultats obtenus avec la souche rSRA 353 en milieu réel doit être envisagé avec précaution. Ce qui motive les essais multilocaux réalisés à Bambilor, à Gorom r, au km 50 et à Sangalcam. 2. Quantification de l'azote fixé chez le haricot L'azote fixé par le haricot a été estimé afin d'évaluer le bénéfice de l'inoculation du haricot avec des souches de Rhizobium .La quantité d'azote fixé a été estimée en faisant appel à deux méthodes : l'activité réductrice d'acétylène et la dilution isotopique de l'azote-15. Il a été démontré que la dernière méthode, malgré son coût relativement élevé (Hudd et al., 1980), est plus directe et plus précise que la première (Fried et al., 1983). En effet l'utilisation de l'isotope 1sN a l'avantage de fournir dans le temps la proportion de l'azote, dans la légumineuse, dérivé de l'atmosphérique. La méthode intègre tous les changements de l'activité fixatrice d'azote qui peuvent se produire pendant la période de mesure. C'est pourquoi nous avons préféré l'utiliser dans l'estimation de l'azote réellement fixé au champ, après avoir bénéficié, au préalable, des avantages de la méthode de réduction de l'acétylène, plus simple, plus rapide et plus sensible (Beck et al., 1993), pour estimer le potentiel fixateur des variétés de haricot en un instant donné et dans des conditions également détenninées. Avec les deux méthodes nous avons abouti au même résultat: la sélection de l'association «variété Nérina x souche de Rhizobium rSRA 554 ou rSRA 353». Il est important de prendre en compte que le haricot est une légumineuse qui n'est pas originaire d'Afrique. Comme la plupart des légumineuses introduites dans une zone écologique donnée, il y a souvent une diversité dans la compatibilité avec les rhizobiums indigènes. C'est le cas des trèfles (Trifolium sp.) originaires d'Afrique Centrale et introduites en Europe où la symbiose avec les rhizobiums indigènes a été extrêmement hétérogène (Vincent, 1974). C'est le cas aussi des alfalfa (Medicago sp.) ou des lupins (Lupinus sp) pour lesquels des rhizobiums à croissante lente et à croissance rapide avec des pouvoirs effectifs différents ont été décrits par Vincent (1974). Une situation similaire avait déjà été rapportée pour le haricot dont la nodulation effective induite par des souches de Rhizobium à croissance rapide pouvait également l'être avec des souches à croissance lente des sols tropicaux (Gregory et Allen, 1953 ; Rangaswami et Oblisami, 1962). 74 Discussion La sélection des associations «variété Nérina x souche de Rhizobium ISRA 353» ou «variété Nérina x souche de RhizobIum ISRA 554» panni d'autres associations confinne 'a,insi cette diversité des associations symbiotiques chez les légumineuses fixatrices d'azote. Cette diversité est accentuée par le fait que la souche ISRA 554 peut induire une nodulation des légumineuses de type cowpea tel que le niébé (Vigna unguicufata) alors que la souche ISRA 353 en est incapable (Diouf, 1997). La capacité fixatrice d'azote du haricot, potentielle ou réelle, a été un des critères de sélection du modèle expérimental pour la validation dé -rutiltsation des inoculums de rhizobium pour augmenter la productivité du haricot. L'estimation de la fixation de l'azote doit en effet être comprise comme l'étape ultime pour évaluer les effets des interactions entre la légumineuse hôte, la souche de Rhizobium et l'environnement. A la station de Bel Air, la quantité d'azote fixé par la variété Nérina pendant 2 mois a été de 5,30 kg N/ha (Tableau 14) en utilisant la variété de soja non nodulant m129, qui dans nos conditions expérimentales, présentait le même enracinement que le haricot. Il s'agit là d'une quantité très faible même si le haricot est certes, connu comme une légumineuse à faible capacité fixatrice d'azote (Graham, 1981; Hardarson, 1988). Ruschel et al. (1982), avaient estimé une quantité d'azote fixé par le haricot entre 24,59 et 64,91 kg N/ha ; Duque et al. (1985) avaient obtenu des valeurs variant entre 18,4 et 31,7 kg N/ha. Dans des expériences conduites au champ en Amérique latine (Brésil, Chili, Colombie, Guatemala, Mexique et Pérou) de 1986 à 1988, avec la méthode de dilution isotopique utilisant des céréales comme plantes de référence (avoine, blé ou sorgho), les variétés de haricot testées ont fixé entre 7 et 108 kg N/ha (Hardarson et al., 1991). Ces différences dans la valeur estimée de la quantité d'azote fixé par le haricot sont certainement dues à la principale contrainte de la méthode de dilution isotopique de l'azote-15 qui réside dans le choix de la plante de référence. La faible quantité d'azote fixé par le haricot au Sénégal (station de Bel Air) pourrait être expliquée par ce choix de la plante de référence. Elle pourrait être aussi expliquée par le fait que le sol, à l'endroit où l'estimation a été effectuée a une teneur en azote non négligeable (0,044%, Tableau 6) pour influencer le taux de fixation. En effet, à un autre endroit de la station de Bel Air, où la teneur du sol est plus faible (0,025%), Diouf et al. (1999) avaient mesuré une fixation d'azote équivalente à 0,19 g N/plante, soit 57 kg N/ha avec la variété Bronco inoculée avec la souche de Rhizobium ISRA 355. Il faut néanmoins garder en mémoire l'influence du génotype de la plante hôte, donc celui de la variété, sur la capacité de 75 Discussion l'espèce à fixer l'azote. Cependant, des critères agronomIques non performants (rendèment inférielir,~ celui de la variété Nérina, sensibilité à la rouille) ne no~s ont pas permis de choisir cette variété dans notre perspective d'utilisation des inoculums de rhizobium pour augmenter la productivité du haricot au Sénégal. 3. Le phosphore et le nitrate dans la symbiose fixatrice d'azote chez le haricot Des facteurs pédologiques tels que le phosphore et le nitrate ont été également pris en compte dans notre étude. En Afrique de l'Est, Ssali (1988), puis Giller et Wilson (1991) avaient montré que maIgre une augmentation de la nodulation du haricot par suite- d'une inoculation ay'-ec des souches de Rhizobium efficaces et compatibles, seule une application de phosphore a induit une amélioration de la croissance et du rendement en grains. Récemment, sur les hauts plateaux où les sols renferment entre 15 et 25 ppm Plkg, Amanuel et al. (2000) démontraient l'influence du phosphore apporté à 20 kg Plha sur la nodulation de la fève (Vicia faba L), ce qui a été déjà observé au Panama, dans le cas du pois d'angole (Cajanus cajan) cultivé en pots contenant du sol renfermant des traces de phosphore. La similarité de ces études avec la nôtre est la pauvreté des sols en phosphore : dans notre expérience, le sol contenait 30 mg Plkg, ce qui pourrait être le principal facteur limitant la nodulation du haricot dans la zone des Niayes. C'est le cas dans la majeure partie des sols tropicaux où le déficit en phosphore compromet la durabilité de l'agriculture. L'effet du phosphore sur la nodulation du haricot n'a été suivi d'un effet similaire sur le pourcentage et sur la quantité d'azote fixé qu'à partir d'un apport de 36 kg P/ha. Chez la plupart des légumineuses dans des sols pauvres en phosphore, ['effet du phosphore sur l'azote fixé est observé à 20 kg P/ha : le soja, le niébé. En ce qui concerne le nitrate, ses effets sur la nodulation ont été rapportés par plusieurs auteurs. Thibodeau and Jaworski, 1975; Bhangoo et al. 1976 et Tanner et aL, 1978) avaient montré l'action positive du nitrate apporté à faible dose sur la nodulation. Ses effets négatifs ont été décrits sur l'établissement et le fonctionnement de la symbiose; par ['inhibition de la nodulation (Harper et Gibson, 1984) ou l'accélération de la sénescence (Chen et Phillips, 1977) des nodules. Les résultats de notre étude ont montré une variabilité de la nodulation en fonction de la souche de Rhizobium utilisée mettant ainsi en évidence l'efficacité d'une souche par rapport à l'autre dans des conditions excessives de nutrition nitrique. Les différences génotypes pour la nodulation observées sous nitrate entre les quatorze variétés de haricot testées confirme les 76 ri Discussion résultats déjà obtenus sur d'autre légumineuses. Betts et Herrigge (1987) avaient isolé, parmi 489 lignées de soja, des lignées capaBle,s de nodu1er et de fixer en serre en présence de 2,5 rÙM de nitrate, puis au champ sur un sol riche en nitrate. En outre des lignées super- et hyper-nodulantes, ainsi que tolérantes au nitrate, ont été sélectionnées, certaines d'entre elles présentent un intérêt agronomique potentiel (CaroIl et aL, 1988) La comparaison des besoins en P de la lignée BAT 477 sous fixation et sous nitrate suggère qu'avec la ClAT 899 les besoins en P pour la croissance aérienne des plantes ne dépendant que ------" - de la fixation est inférieur à ceux des plantes dépenël-ant de-la fixation et de la nutrition nitrique. Ces résultats contrastent avec ceux du soja qui a des besoins en P supérieurs quand il dépend de la fixation (Israel, 1987; Pereira et Bliss, 1987; Isoi et Yoshida, 1991) quand l'inoculation de BAT 477 a été faite avec ClAT 899. Par contre les résultats de ces auteurs sont en accord avec ceux obtenus quand l'inoculation a été faite avec ISRA 353. D'autre part l'apport optimum en P pour la nodulation supérieur à celui pour la croissance aérienne chez les plantes inoculées avec ClAT 899 et ne dépendant que de la fixation, suggère que le besoin en P pour le métabolisme symbiotique est supérieur à celui pour la croissance, en accord avec les conclusions antérieurs de Cassman et al. (1981), Israel (1987), Sa et Israel (1991), Gunawardena et al. (1992). 4. Semences enrobées de fongicide: quel impact sur la symbiose fixatrice d'azote chez le haricot? L'effet des fongicides organiques le plus souvent toxiques aux rhizobiums (Diatloff, 1970; Hofer, 1958), utilisés afin de protéger les graines d'éventuelles maladies causées par des champignons a été étudié. Dans beaucoup de cas, les rhizobiums restent viables, mais perdent leur habilité à induire une nodulation de la plante hôte ou ont une diminution de leur capacité à fixer l'azote atmosphérique (Fisher 1976; Staphorst et aL, 1976). Nous avons testé la compatibilité du OCT qui est dérivé du thiram (tetramthyl-thiuram-disulphide), un des fongiques les moins toxiques aux rhizobiums, à l'inoculation de la variété Paulista avec les souches de Rhizobium ISRA 353 et rSRA 554. Dans le premier cas il y a incompatibilité: aucune nodulation n'a été induite et par conséquent, il n'y a pas eu de fixation d'azote. Dans le second cas, il y a compatibilité avec une nodulation moins profuse, mais avec une fixation d'azote équivalente à celle mesurée sur les plantes pour lesquelles les semences n'ont pas été enrobées avec le OCT. Ces deux cas de figure reflètent et réactualisent la discussion sur l'inoculation des semences 77 Discussion traitées avec des fongicides pour prévenir d'éventuelles maladies des plantes causées généralemèn,t,par des microorganismes pathogènes (Schroth et al., 196~). L'effet du DCT sur la nodulation de la variété Paulista induite par la souche de Rhizobium ISRA 353 est identique à celui observé chez Geer arietinum (Thomas et Vyas, 1984; Welty et al., 1988), Glycine max (Tesfai et Malik, 1986) et Pigeon pea (Rennie et al., 1985). La différence de l'action du DCT sur l'infectivité ou l'effectivité des deux souches de Rhizobium (ISRA 353 et ISRA 554), pourrait justifier la nécessité d'une étude sur la variabilité de l'action des fongicides - . _.- - - ---- ---- sur les performances symbiotiques. Toutefois, le traitement des semences par des fongicides commerciaux sur la viabilité des souches de Rhizobium a été décrit par plusieurs auteurs. Revellin et al. 1993 ont reporté que le fongicide Apron réduisait de 61 % la viabilité de Bradyrhizobium japonicum sur les semences de soja après 1 h d'incubation. De même, les fongicides Captan et Pentachloronitrobenzene avaient réduit les bactéries viables de B. japonicum respectivement de 18% et 78% après 1 h d'exposition (Curley et Burton, 1975). Graham et al. (1980), en travaillant avec Rhizobium phaseoli avaient observé sur des semences traitées au Captan que seulement 10% de rhizobiums survivaient après 24 h de contact avec le fongicide comparé au 90% de survie des rhizobiums sur les semences non traitées. 5. Utilisation de rhizobactéries et champignons mycorhiziens L'association des souches de Rhizobium avec d'autres microorganismes à effet bénéfique sur la croissance des plantes tels que les Pseudomonas fluoreseens et les champignons mycorhiziens a été étudiée. Les souches de Pseudomonas fluoreseens ont été décrites depuis plus de 15 ans comme étant des producteurs de facteurs de croissance pour la plante. Parmi les PGPR, les Pseudomonas, et particulièrement le groupe P. fluorescent sont parmi les germes les plus abondants dans la rhizosphère et les plus étudiés durant ces dernières années. Leur action synergique avec des microorganismes bénéfiques est un des mécanismes facilitant la croissance des plantes (Digat, 1994). L'activation de la fixation biologique de l'azote par les PGPR a été beaucoup plus observée chez les céréales: l'avoine, A vena sativa L. (Shabaev et al., 1991), la canne à sucre, Saccharum officinarum (Sprent et al., 19.. ), le riz, Oryza saliva, (Malik et al., 1993). Cette augmentation de la fixation biologique de l'azote avait été antérieurement observée dans des cultures mixtes de Azotobacter et de Bradyrhizobium japonicum (Mil 'to et al., 1973) ou de bactéries phototrophes du genre Rhodopseudomonas capsulata associées à Bradyrhizobium 78 .. Discussion trifoUi (Kaboyashi et al., 1981). Cela a été récemment observée chez le soja (Glycine max), une " légumineuse tropicale qui a fait l'objet de plusieurs travaux (Shabaev et al., 1992; Dashti et al., " 1998). Nos résultats ont montré qu'il n'y a pas eu d'action synergique entre la souche de Pseudomonas jluorescens 6Fl6 et les souches de Rhizobium que nous avons utilisées pour inoculer la variété Nérina, mais plutôt, une tendance à diminuer la croissance des plantes et le nombre de nodules induits comparativement aux témoins inoculés avec les souches de Rhizobium utilisées seules. Nos résultats sont en accord avec ceux de Gupta et al. (1998) qui avaient obtenu après 80 jours de-culture du mung bean (Vigna) dàhs des pots contenant-du sol non stérile, une diminution du poids sec des parties aériennes et du nombre des nodules en utilisant une souche de Bradyrhizobium sp. Cog associée à chacun des trois isolats de PGPR qu'ils avaient sélectionnés, alors qu'avec une autre souche de Bradyrhizobium sp. S 24, ils obtenaient, dans les mêmes conditions, une augmentation de la biomasse (parties aériennes et graines) des plantes. A la même époque, chez du soja âgé de 1 mois, Dashti et al. (1998) n'avaient pas observé cette augmentation du nombre de nodules par action des PGPR, contrairement à la stimulation de la nodulation antérieurement décrite par Polonenko et al. (1987) chez le soja. Nos résultats sont également contraires à ceux de Grimes et Mount (1984) qui avaient constaté chez le haricot, sous certaines conditions, une augmentation du nombre de nodules sans amélioration de la croissance. D'autres études montrant la diminution de la croissance et de la nodulation des légumineuses ont été également rapportées dans le cas du lotier (Lotus corniculatus) inoculé avec Pseudomonas spp. (Bagnasco et al., 1998), du pois (Pisum sativa) inoculé avec P. putida (Berggren et al., 2001) et de Acacia holosericea inoculé avec P. jluorescens (Duponnois, comm. Pers.). Il est donc nécessaire d'approfondir ces études pour expliquer ces observations, particulièrement chez le haricot cultivé dans la zone des Niayes avec une perspective de l'utilisation, dans un futur peu lointain des biofertilisants mixtes. Cependant, contrairement au soja (Shabaev et al., 1998), la capacité fixatrice d'azote de la variété Nérina a été diminuée par l'action de la souche de P.jluorescens 6F16. L'association des souches de Rhizobium avec P. jluorescens 6F16, non seulement n'a pas amélioré la fixation d'azote, mais a accentué l'absorption par la plante de l'azote du sol. P. jluorescens 6Fl6 ne contribue donc pas dans l'économie d'azote ou la conservation de la fertilité des sols. Cela démontre encore la faible aptitude du haricot dans le cas de la variété Nérina, à fixer l'azote et sa tendance à plus utiliser l'azote du sol. P. jluorescens agirait donc plus comme un inhibiteur des 79 ,. Discussion souches de Rhizobium. En effet in vitro, nous avons montré que P. jluorescens 6Fl6 produisait une substance inhibitrice de la croissance d~ Rhizobium. Contrairement à l'inoculation avec P. jluorescens, l'inoculation avec G. aggregatum augmente la croissance et la nodulation du haricot. Cet effet stimulateur est la conséquence d'une amélioration de la nutrition phosphatée par G. aggregatum. En mobilisant plus de phosphore au niveau des racines, les mycorhizes stimulent la formation des nodules. Plusieurs auteurs ont montrés l'effet d'une carence en P sur la nodulation se traduisant par une diminution du nombre et du-poids-sec des nodules (Singleton et al;,---l985; Mullenet-al.,-1-988; Gates, 1974; Jacoben, 1985; Israël, 1987; Gunawardena et al., 1992). Sa et Israël (1991) ont suggéré qu'une forte exigence en P des bactéroïdes était nécessaire pour la synthèse de l'ATP pour accroître l'activité nitrogénasique. Une augmentation de l'azote total des parties aériennes avec une forte utilisation de l'azote provenant de l'engrais et du sol a été notée avec l'inoculation avec G. aggregatum. Ames et al. (1983) et Johansen et al. (1993) avaient montré que les champignons mycorhiziens pouvaient souvent absorber l'azote provenant des fertilisants minéraux sous forme de NH/-N et le transporter dans la plante hôte. En effet, les mycorhizes en induisant un meilleur développement du système racinaire exploitent des horizons du sol plus profonds et exportent plus d'azote à partir de la réserve du sol. La colonisation des racines chez le haricot par le champignon mycorhizien G. aggregatum a aussi été réduite par la présence de P. jluorescens au niveau de la rhizosphère des plantes. Cet effet de P. jluorescens 6F 16 sur la mycorhization du haricot par G. aggregatum est contraire à ceux obtenus d'une part Burla et al. (1996) qui avaient trouvé que deux souches de P. jluorescens n'affectaient pas la colonisation des racines du coton (Gossypuim barbadense) par G/omus mosseae et par Ravnskov et al. (1999) qui eux ont montré que P. jluorescens DF57 n'avait pas d'effet sur la mycorhization de Cucumis sativus L. par G/omus intraradices et G/omus ca/edonium. Meyer et Linderman (1986), Gryndler et Vosatka (1996) avaient déjà montré que la souche de P. putida qui est taxonomiquement proche des P. jluorescens (Palleroni, 1984) augmentait la colonisation des racines par le champignon mycorhizien. L'inhibition de la mycorhization devrait s'accompagner d'une diminution de la teneur en phosphore des plantes. Or des augmentations de teneur en phosphore ont été obtenues chez les plantes inoculées simultanément avec les rhizobiums, P. jluorescens et G. aggregatum. Cette stimulation de la teneur en phosphore des plantes mycorhizées en présence de P. jluorescens a 80 li Discussion été aussi décrit par Ravnskov et al. (1999) chez Cucumis sativus L. colonisé par Glomus intraradices et Glomus caJedonium. Ceci peut être dû au fait que P. fluorescens stimule l'activité ~ ", phosphatasique au niveau de la rhizosphére des plantes colonisées par le champignon mycorhizien entraînant ainsi une meilleure solubilisation du phosphore qui sera par la suite assimilé par la plante. Vazquez et al. (2000) ont décrit chez le maïs (Zea mays L. var. Potro) coinoculé avec Pfluorescens WCS 365 et G. deserticola une augmentation d'activité phosphatique de 142%. Ces mêmes auteurs ont obtenus une baisse de 87% d'activité phosphatique chez le maïs inoculé avec P fluorescens seul. Ce qui pourrait expliquer les baisses de teneur en phosphore obtenues, dans notre étude, chez les plantes coinoculées avec le Rhizobium et P. fluorescens. 6. Essai multilocaux d'inoculation du haricot L'inoculation du haricot a été pratiquée dans beaucoup de régions tropicales: Amérique latine (Graham et al., 1982), Afrique de l'Est et du Centre (Berti, 1985; Martis, 1989). Dans la majeure partie de ces régions, le haricot est une culture vivrière contrairement au Sénégal où il est considéré comme culture de rente, nécessitant des intrants agricoles peu onéreux pour une bonne rentabilité économique. L'utilisation de biofertilisants tels que les inoculums de rhizobium obéit à cette démarche car ils constituent une alternative à l'emploi des engrais azotés connus pour leur coût trop élevé. L'adoption des inoculums de rhizobium par les producteurs maraîchers pour la culture du haricot dans la zone des Niayes implique une procédure de validation dont les essais multilocaux tels que nous l'avons expérimentés. Malgré le faible nombre de sites d'expérimentation, les inoculums de rhizobium que nous avons utilisés dans les essais multilocaux ont, en 1999 et en 2000, amélioré (de 51 % à 64%) le rendement en gousses du haricot comparativement à du haricot témoin non inoculé avec des souches de Rhizobium et auquel les paysans n'ont apporté aucun amendement azoté. La réponse du haricot à l'inoculation avec des souches de Rhizobium est variable. En Amérique latine, l'amélioration des rendements a été de 39 à 61% de 1978 à 1979 (Graham et al., 1982) alors qu'en Afrique de l'Est, malgré la présence dans les sols de souches de Rhizobium indigènes, elle a été de 7 à 47% de 1979 à 1980 (Keya et al., 1982). Dans ces régions, les inoculums produits depuis ces dates et ceux qui ont été produits ultérieurement ont été validés, manufacturés et actuellement commercialisés à l'exemple de celui du Kenya avec l'inoculum BIOFIX (Karanja et al., 2000). Ce n'est pas encore le cas au Sénégal où aucune différence n'ait été constatée sur le rendement du haricot entre les inoculums de rhizobium et la pratique paysanne. Or, avec les inoculums de rhizobium, le pourcentage 81 Discussion (%Ndfs) et la quantité (Ndfs) d'azote dans les parties aériennes du haricot provenant du sol ont été, trois fois inférieurs à ceux observés avec la pratique pàysanne (Tableaux 23 et 24). Dans les expériences de démonstration, cette contribution des inoculums de rhizobium au maintien de fertilité des sols est difficile à mettre en évidence immédiatement après les récoltes. Le processus de la validation de l'utilisation des inoculums de rhizobium sur la culture du haricot doit par conséquent être étendu à leurs effets sur les cultures, généralement manioc (Mannihot cassava) ou maïs (Zea mays) en association ou en rotation avec le haricot dans la zone des Niayes. Pour ._--_. ~-' cela, des expériencëSëom-plémentaires incluant des études d'impact en coIlaooration avec des économistes sont donc nécessaires. 7. Compétitivité des souches de Rhizobium sélectionnées L'inoculation des légumineuses a toujours été un espoir pour améliorer leur croissance tout en maintenant la fertilité des sols. Il est toutefois difficile de prévoir la réussite de l'inoculation surtout si la légumineuse a été introduite comme c'est le cas pour le haricot. Plusieurs méthodes ont été utilisées pour identifier la souche de Rhizobium ayant servi d'inoculum pour une légumineuse donnée. En général, ces méthodes font appel soit au marquage préalable de la souche par introduction de gène (exemple le gène GUS) ou la sélection de mutants résistants à un ou plusieurs antibiotiques. Récemment la technique de PCRlRFLP appliquée aux nodules pennet de détecter rapidement et spécifiquement des micro-organismes (Bej et al., 1990; Josephson et al., 1991). L'habilité des souches de Rhizobium sélectionnées à compétir avec les souches indigènes des sols a été testée par cette technique de PCRlRFLP dans certaines localités de la zone des Niayes où l'inoculation du haricot nous a été proposée. La présence d'un profil identique dans les nodules des plantes témoins dans les trois sols étudiés soulignant ainsi que dans ces sols la quasi totalité des nodules est occupée par une «seule souche». Ce profil a été aussi dominant dans les nodules issus des plantes inoculées avec ISRA 353 ou ISRA 554 pennettant ainsi de dire que la ou les souche (s) présentant ce profil ont été plus compétitives que nos souches sélectionnées dans ces localités. 82 •• /. CONCLUSION & PERSPECTIVES ra Conclusion Notre travail a consisté dans un premier temps à confinner les résultats obtenus par Diouf et al. sur l'inoculation du haricot avec uni souche de Rhizobium effective. L'inoculation de la '-variété Bronco avec la souche de Rhizobium rSRA 353 en station expérimentale a permis de montrer que le haricot répondait positivement à l'inoculation en offrant des rendements en gousses de 3200 kg/ha équivalents à ceux obtenus avec un apport de 100 kg uréelha. Cette souche pourrait donc être substituer à un apport d'urée à 100 kglha. Ensuite au cours de la sélection d'association « variété de haricot souche de rhizobium » dans des deux expériences conduites au laboratoire et au champ sur les trois variétés de haricot (Bronco, Rudy et Nérina) associées à la souche de Rhizobium rSRA 353 et à cinq autres souches de Rhizobium de la collection ISRA-MIRCEN, nous avons montré qu'en conditions contrôlées, les variétés Rudy et Nérina avaient les meilleurs poids secs des parties aériennes et que la souche de Rhizobium ISRA 554 avait la meilleure fixation d'azote (avec une ARAS de 104,6 nmole C 2Hiplante/h/mg). Au champ, les meilleurs rendements en gousses ont été obtenus avec ces deux variétés. Cependant la variété Nérina avait la meilleure capacité fixatrice d'azote (deux fois plus d'azote fixé par hectare par rapport à Rudy). Cette variété peut être recommandée en association avec les souches de Rhizobium ISRA 554 et rSRA 353 pour l'inoculation du haricot. Dans l'optique d'un transfert des résultats d'inoculation en milieu paysan dans la zone des Niayes il était indispensable d'étudier l'effet de certains facteurs liés au sol et aux semences employés par les paysans. La quantité de phosphore minimale nécessaire pour une bonne nodulation et fixation d'azote étudié chez la variété Nérina. Dans cette étude nous avons montré que le phosphore apporté à 36 ou 48 kg de P20/ha chez la variété Nérina inoculée avec la souche de Rhizobium ISRA 353 augmentait le poids sec des nodules de 17% ainsi que le pourcentage d'azote provenant de la fixation (15%) dans les parties aériennes. Les apports de phosphore à 12,36 et 48 kg de P20/ha ont aussi amélioré les quantités d'azote fixé de 63% par rapport au témoin sans phosphore. Donc pour une bonne nodulation et une fixation d'azote efficiente dans un sol pauvre en phosphore un amendement en phosphore est nécessaire. Ensuite, la diversité génotypique des souches de Rhizobium à induire la nodulation du haricot en présence de nitrate étudiée chez six souches de Rhizobium (ISRA 355, rSRA 350, rSRA 554, ISRA 699, ISRA 700 et CrAT 899) a montré que la souche de Rhizobium rSRA 353 nodulait mieux que les autres souches en présence de 2,5 mM de nitrate que rSRA 554. Donc ISRA 353 83 Conclusion est plus recommandée pour l'inoculation du haricot dans la zone des Niayes où les sols sont riches en nitrate. " " Par ailleurs, pour éviter ou limiter l'incidence des fongicides appliqués aux semences sur la nodulation et la fixation d'azote chez le haricot, les résultats obtenus sur la sensibilité des souches ISRA 353 et ISRA 554 testées sur des semences enrobées de Oichlofenthion-Thiram (OCT) ont montré que la souche de Rhizobium ISRA 353 est sensible au OCT mais que la souche ISRA 554 est résistante au OCT. Ainsi, la souche de Rhizobium ISRA 554 a été plus infective que ISRA 353 avec une bi-omasse nodulaire trois fois plus importante et une production de biomasse des parties aériennes et des gousses deux fois plus importante. L'inoculation des semences de haricot enrobée de OCT avec ces souche n'est pas recommandée surtout dans le cas de ISRA 353. L'association des souches ISRA 353 et ISRA 554 avec la souche de Pseudomonas fluorescens 6F 16 et/ou la souche de champignon mycorhizien Glomus aggregatum a montré, qu'avec ISRA 353 Pseudomonas fluorescens 6F 16 n'avait d'effet ni sur la croissance ni sur la nodulation de la variété Nérina et que la quantité d'azote fixé avait significativement baissée de -31 %. Par contre avec G. aggregatum la variété Nérina inoculée avec ISRA 353 produisait plus de biomasse (24%), Il fois plus de nodules ont été formés par rapport au Rhizobium seul. Les teneur et quantité de phosphore ont été plus élevées respectivement de 40% et 81 %. Aussi, l'association de la souche ISRA 554 avec P. fluorescens 6F 16 et/ou G. aggregatum n'avait pas d'effet sur la biomasse de cette variété. Et comme avec ISRA 353, G. aggregatum a amélioré la production de nodules de 4 fois et 5 fois, les teneur et quantité de phosphore de +44% et +62%. L'association des souches de rhizobium avec P. fluorescens 6F16 n'a pas d'effet bénéfique chez la variété Nérina contrairement à celle de Glollms aggregatum. Ces deux souches avec des sensibilités différentes au nitrate (ISRA 554 plus sensible que ISRA 353) et au fongicide (ISRA 353 plus sensible au OCT que ISRA 554) ont été utilisées pour inoculer la variété Nérina dans les essais multilocaux mis en place dans la zone des Niayes. Au cours des essais, nous avons montré que l'inoculation de la variété Nérina améliore le rendement en gousses quelle que soit la localité. Mais, par rapport à l'amendement azoté des paysans dans chaque localité, les résultats obtenus ont été divergents. Toutefois, dans les localités de Gorom 1 et Sangalcam où une évolution des rendements entre 1999 (rendements identiques) et 84 Il ./ Conclusion 2000 (rendements supérieurs avec l'inoculation) a été observée, l'utilisation de ces inoculums "- offre des perspectives de substitution à la pratique paysanne. Ces résultats divergents sur la réponse du haricot en fonction des sols nous avaient amenés à étudier la compétitivité de ces souches dans certaines localités de la zones de Niayes où l'inoculation nous a été proposée par les groupements de paysans. Les résultats obtenus après l'étude réalisée avec la technique de la PCRlRFLP appliquée aux rOdUle~\montrent que ces souches n'ont pas été très com~étitives dans ces_~oca~tés. ' 1 l __ ' i 85 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Références bibliographiques AlEA 1983 A guide to use of nitroge-15 and radioisotopiques in studies of plant nutrition: calculatlôqs and interpretation of data. In Tedoc n° 288 pp 65 '" Amarger N, Macheret V amd Laguerre G 1997 Rhizobium gallicum sp. nov. and Rhizobium giardinii sp. nov., from Phaseolus vulgaris nodules. Int. 1. of Syst. Bact. 47, 996-1006. 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Stériliser à 120° C durant 20 mn. 2) Milieu Jensen (Vincent, 1970) KH 2P0 4 MgS0 4 ,7H20 NaCI CaHP0 4 FeCI),6Hp Agar Solution d'oligoéléments de Jensen* Eau distillée qsp 0,20 g/I 0,20 g/I 0,20 g/I 0,25 g/I 0,04 g/I 20,00 g/I 1,00 mlll 1000 ml *Solution d'oligoéléments de Jensen: MnS0 4,4H 20 CuS04 ,5H 20 ZnS04,7H20 Na 2M0 4,H20 Eau distillée qsp 2,03 g/I 0,08 g/I 0,22 g/I 0,09 g/I 1000 ml Ajuster le pH à 6,8; l'addition de l'agar se fait après ajustement du pH. Stériliser à 120° C durant 20 mn. 3) Milieu pour Pseudomotlas fluorescents (King et al, 1954) Protéose peptone n03 Glycérol K 1HP04 MgS0 4 ,7H10 Agar Eau distillée qsp 20,0 g 10,0 ml 1,5 g 1,5 g 20,0 g 1000 ml 96 ... Annexes 4) Solution nutritive utilisée en hydroponie (Drevon et al., 1988). Macro éléments (mM) " 0,25'KH 2P04 3,30 CaCl 2 1,25 K 2S04 2,05 MgS0 4 ,7H 20 Oligo-éléments (J.lM) H]BO] MnS0 4 ,H 20 ZnS0 4 ,7H 20 CuS0 4,5H 20 NaMo0 4,2H20 FeEDHA (mg 1-') (Sequestrène CIBA-GEIGY Solurapide Fe 100 SG, à 50% de Fe EDHA dont 3% de Fe) 4,00 6,60 l,55 l,55 0,10 16,00 5) Milieu Trypsic Soy Broth à 0,3% (Meyer & Linderman, 1986) Trypsie soy broth Agar Eau distillée qsp Ajuster le pH à 7; l'addition de 1'agar se fait après ajustement du pH. Stériliser à 120° C durant 20 mn 3g 20 g 1000 ml 6) Milieux pour extraction et amplification d'ADN Tampon Tris-Borate (TBE) Tris-Base Na2EDTA Acide Borique 89,0 mM 2,5 mM 89,0 mM Tampon Tris Tris-Hel EDTA Ajuster le pH à 9 10,0 mM l,OmM Acétate de sodium 3M NaAc Hpqsp Bromure d'éthidium (BET) BET Hp A conserver à 4oC 408,1 g 1000 ml 10 mg 1 ml 97 li