bipolaire inversée, bipolaire étendue entre la sonde VD et
la sonde VG) permettent parfois de palier une stimulation
phrénique ou bien d’améliorer de façon très significative
le seuil de stimulation. Cette programmabilité permet dans
nombre de cas d’éviter de réintervenir pour repositionner
la sonde gauche et d’espérer une longévité accrue de la
prothèse.
Seuil de stimulation, détection,
période réfractaire atriale
Ces trois paramètres ne sont bien entendu pas les seuls
qui méritent une programmation simple mais adaptée ; il
s’agit des principaux, des incontournables.
Après une période de cicatrisation de 3 à 6 mois
pendant laquelle les seuils de stimulation peuvent éven-
tuellement s’élever, ces derniers atteignent généralement
un plateau, on parle de seuils chroniques. Les appareils
sont livrés avec une programmation de stimulation de
3,5 volts pour 0,4 ms de largeur d’impulsion en général.
Pour garantir une stimulation efficace, l’énergie de stimu-
lation doit être égale à 2 fois le seuil de stimulation, c’est la
marge de sécurité. Pour garantir une longévité normale, il
est généralement possible et recommandé de réduire
l’énergie de stimulation à moins de 3 volts tout en gardant
la même marge de sécurité. La longévité d’un appareil est
la première préoccupation, sinon la principale, du patient
implanté ! Un système d’autocapture est présent sur cer-
tains modèles. Il permet de délivrer une énergie réduite
juste au-dessus du seuil, automatiquement mesuré par
l’appareil plusieurs fois par jour, tout en assurant la déli-
vrance immédiate d’une énergie bien plus élevée en cas
de perte de capture automatiquement détectée par l’appa-
reil (réponse évoquée...).
Une détection correcte garantit un fonctionnement
approprié de la stimulation. L’amplitude des signaux re-
cueillis dans l’oreillette est plus faible que dans les ventri-
cules, et davantage en cas d’arythmie supraventriculaire.
La sensibilité atriale programmée doit être suffisamment
élevée, inférieureà1mV,pour pouvoir détecter les ondes
P sinusales voire plus élevée, inférieure à 0,5 mV pour
détecter une activité atriale en arythmie mais pas trop
élevée pour éviter les surdétections de signaux extra-
atriaux. La détection des ondes P sinusales garantit la
synchronisation atrio-ventriculaire. La détection des seu-
les arythmies supraventriculaires garantit un repli efficace
et approprié du stimulateur. En effet, afin d’éviter une
synchronisation AV prolongée (et donc un rythme ventri-
culaire stimulé rapide) en tachycardie supraventriculaire,
l’appareil interrompt automatiquement la séquence AV : il
commute de façon réversible de DDD en VVI pendant la
durée du trouble du rythme.
La période réfractaire atriale totale (PRAT) est la
somme du délai atrio-ventriculaire (DAV) et de période
réfractaire atriale post-ventriculaire (PRAPV) dont le but
est d’éviter la prise en compte d’une éventuelle onde P
rétrograde ou une télé onde R, qui induirait un nouveau
DAV et une possible tachycardie par réentrée électronique
(TRE). La PRAT définit donc l’intervalle minimum possible
entre deux stimulations atriales (fréquence max) et entre
une onde P spontanée et une stimulation ventriculaire
synchrone (fréquence max synchrone et point de 2/1).
La programmation de la période réfractaire atriale et de la
fréquence maximale synchrone doit donc être adaptée
aux capacités d’effort d’un patient. Une désynchronisation
AV « programmée » trop précoce peut être mal vécue
chez un patient stimulé pour BAV dont le rythme sinusal
peut encore physiologiquement s’accélérer au-delà de
140 bpm.
L’épreuve d’effort est un outil intéressant, parfois indis-
pensable pour vérifier notamment la bonne détection
atriale à l’effort, le comportement approprié du délai atrio-
ventriculaire ou l’absence de surdétection (myopotentiels)
(figure 1).
Réglage de l’asservissement de fréquence
La dysfonction sinusale et l’incompétence chrono-
trope, spontanées ou induites par des traitements que l’on
ne peut pas interrompre ou remplacer, sont très fréquen-
tes. L’incompétence chronotrope peut apparaître d’em-
blée ou s’aggraver avec le temps. Elle est corrigée par la
mise en route de l’asservissement de fréquence. Les pro-
thèses sont munies d’un capteur d’exercice. Il en existe
deux types principaux : accéléromètre et ventilation-
minute. Selon les fabricants, les stimulateurs possèdent
l’un ou l’autre type ou les deux, pouvant être activés
séparément ou simultanément. Sollicité, ce capteur dé-
clenche une réponse se traduisant par une accélération de
la fréquence de base jusqu’à une fréquence max pro-
grammable selon une pente d’accélération également
programmable. A l’arrêt de l’effort, la fréquence décroît
progressivement selon une pente programmable.
L’incompétence chronotrope se manifeste généralement
par une dyspnée d’effort et/ou une fatigue musculaire
souvent durement et injustement ressenties. Chez les pa-
tients ayant une stimulation ventriculaire permanente, ce
symptôme peut bien entendu faire suspecter et rechercher
une désynchronisation ventriculaire qui peut n’être pré-
sente qu’à l’effort. La programmation de l’asservissement
de fréquence doit être adaptée au patient (âge, niveau
d’activité, sport) et à sa cardiopathie. Une cardiopathie
ischémique stable ne contre-indique pas la mise en route
d’un asservissement de fréquence adapté. Les stimulateurs
proposent en général la possibilité d’une gestion automa-
tique de la pente. Cela peut suffire, mais il peut être
difficile d’obtenir d’emblée une réponse optimale, même
chez des patients a priori sédentaires. Un réglage manuel
est parfois nécessaire. Une épreuve d’effort peut s’avérer
indispensable pour affiner la programmation.
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008 165
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