Comment obtenir un réglage optimal d`un stimulateur cardiaque ?

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Revue
mt cardio 2008 ; 4 (2) : 163-75
Comment obtenir un réglage optimal
d’un stimulateur cardiaque ?
Gaël Jauvert, Christine Alonso, Arnaud Lazarus
Inparys, 12 rue Pasteur, 92210 Saint-Cloud
<[email protected]>
Résumé. La stimulation cardiaque ne se résume pas à la mise en place d’une prothèse et au simple suivi de l’état de la batterie. Les indications
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de stimulation cardiaque ont évolué avec une majorité d’implantations pour dysfonctions sinusales et un nombre croissant de stimulations
multisites à visée hémodynamique dans l’insuffisance cardiaque. Les prothèses doivent donc répondre de manière aussi physiologique que
possible pour ne pas générer de symptômes potentiellement plus inconfortables que ceux ayant conduit à l’indication d’implantation. Il existe
de nombreux paramètres programmables. Certains sont essentiels au bon fonctionnement du système de stimulation. Leur programmation
adéquate et leur optimisation souvent individuelle sont primordiales.
Mots clés : stimulation cardiaque, optimisation, échocardiographie
Abstract. How to achieve optimal pacemaker settings? Cardiac pacing can not be reduced any more to a device implantation and its
battery drain follow-up. Pacing indications have evolved and increased displaying a large part for sinus node dysfunction and a growing number
of multisite pacing for heart failure. As far as pacing may generate very uncomfortable detrimental effects, devices are expected to provide the
most physiological therapy. Programmable parameters are numerous. Some of them are essential to warrant an appropriate functioning. Their
adequate programming and their often individual optimisation is fundamental.
Key words: cardiac pacing, optimization, echocardiography
doi: 10.1684/mtc.2008.0138
haque année, environ 60 000 stimulateurs sont implantés en
France : des doubles chambres en
grande majorité avec une part croissante de stimulateurs triple chambre
de resynchronisation (environ 20 %).
Les indications de stimulation sont
majoritairement des dysfonctions sinusales associées ou non à des troubles du rythme supraventriculaire. Le
nombre de défibrillateurs implantables est croissant en rapport avec l’extension des indications de prévention
primaire. Deux tiers sont des appareils
double ou triple chambre. Par conséquent, la fonction stimulation est au
premier plan.
mtc
Tirés à part : G. Jauvert
Les appareils sont devenus de plus
en plus paramétrables dans le but de
rendre leur fonctionnement le plus
physiologique possible. Ils embarquent également diverses fonctions
diagnostiques de plus en plus performantes et complètes. Leur interprétation et leur utilisation permettent
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
d’améliorer la qualité du suivi et de la
programmation.
Le suivi périodique de ces appareils dans un centre de rythmologie est
primordial. Au cours de ce suivi, le
bon fonctionnement de la prothèse est
vérifié, les fonctions diagnostiques
sont interrogées et remises à zéro, le
réglage des paramètres est optimisé si
nécessaire. Les données recueillies
sont alors synthétisées et transmises au
cardiologue et/ou au médecin traitant.
Un réglage inadapté ou bien non
optimal peut avoir des conséquences
cliniques dont les symptômes peuvent
être plus inconfortables que ceux, différents, éventuellement présents au
moment de l’implantation. Il ne s’agit
plus seulement et depuis bien longtemps de palier une bradycardie extrême par une stimulation monochambre à fréquence fixe, mais de
répondre à des indications plus prophylactiques de façon physiologique.
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Revue
C
Comment obtenir un réglage optimal d’un stimulateur cardiaque ?
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Effets délétères de la stimulation
cardiaque
Le syndrome du pacemaker et la désynchronisation
ventriculaire représentent les meilleurs exemples des effets délétères de la stimulation cardiaque. Il en existe
d’autres.
Le syndrome du pacemaker a été initialement décrit
chez les patients porteurs de stimulateurs VVI pour bloc
auriculo-ventriculaire (BAV) complet alors que les oreillettes sont sinusales. Une dyspnée, voire une blockpnée
d’effort, peut être associée à une asthénie, des douleurs
thoraciques, des malaises lipothymiques, et des troubles
vasomoteurs désagréables. Bien entendu aujourd’hui en
France, la mise en place d’un stimulateur VVI pour BAV
complet avec ondes P sinusales est exceptionnelle ; cependant, l’indication d’une stimulation double chambre
pourrait être discutable et l’a été ou l’est encore dans
d’autres pays d’Europe, tant la preuve de la supériorité
d’une stimulation DDD versus VVI n’est pas évidente en
termes de morbi-mortalité et de survenue d’arythmies à
l’échelle d’une population. Le syndrome du pacemaker
n’a pas pour autant disparu avec la stimulation double
chambre. On peut définir le syndrome du pacemaker
comme la conséquence d’une « synchronisation auriculoventriculaire suboptimale » selon Ellenbogen, entraînant
la mise en jeu du système nerveux autonome pour s’adapter aux perturbations hémodynamiques induites [1, 2]. Les
symptômes sont liés à la perte de la systole atriale et à la
mise en jeu du système nerveux autonome. Leurs mécanismes physiopathologiques, en partie liés à une hypotension, restent mal connus. Cette hypotension peut être (au
moins partiellement) la conséquence d’une sécrétion
inappropriée de facteur natriurétique atrial.
La stimulation ventriculaire (apicale le plus souvent)
permanente a potentiellement des effets hémodynamiques délétères. Ils expliquent en partie pourquoi la stimulation double chambre, « a priori plus physiologique »,
n’a pas supplanté la stimulation monochambre de manière éclatante [3-6]. De nombreux travaux ont bien montré que la stimulation ventriculaire droite apicale pouvait
Liste des abréviations
Revue
AV : auriculo-ventriculaire
BAV : bloc auriculo-ventriculaire
DAV : délai atrio-ventriculaire
ECG : électrocardiogramme
PRAPV : période réfractaire atriale post ventriculaire
PRAT : période réfractaire atriale totale
TRE : tachycardie par réentrée électronique
VD : ventricule droit
VG : ventricule gauche
VTI : intégrale temps-vitesse
VV : délai ventriculo-ventriculaire
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être responsable à plus ou moins long terme d’insuffisance
cardiaque systolique, par altération de la fonction ventriculaire gauche et dilatation cavitaire [7-11]. La stimulation
ventriculaire apicale droite peut en effet induire un remodelage ventriculaire et modifier les propriétés électriques
du myocarde [12]. Des troubles conductifs distaux, intraventriculaires gauches accentués ou révélés par la stimulation monoventriculaire droite sont à l’origine d’une désynchronisation intraventriculaire gauche, elle-même
responsable de l’accentuation ou de l’apparition de signes
d’insuffisance cardiaque.
Ces effets hémodynamiques indésirables ont euxmêmes des conséquences électrophysiologiques potentielles. La survenue de troubles du rythme ventriculaire
graves peut compliquer l’évolution d’une insuffisance cardiaque systolique. Une désynchronisation auriculoventriculaire induite par la stimulation cardiaque entraîne
volontiers une dilatation atriale et la survenue d’arythmie
supraventriculaires [13-15].
Réglage des paramètres de base
Polarité de stimulation/détection
Les sondes de stimulateurs implantées aujourd’hui
sont en grande majorité bipolaires. En mode unipolaire, la
détection et la stimulation s’effectuent entre le boîtier et
l’électrode distale de la sonde. En mode bipolaire, elles
s’effectuent entre les électrodes proximale et distale de la
sonde séparée de 10 à 15 mm. Les stimulateurs sont livrés
en mode unipolaire.
La détection doit être reprogrammée en mode bipolaire car le champ étant restreint en intracardiaque, le
risque d’interférence extérieure ou de détection de myopotentiels est quasi nul. Le risque de détection d’onde T
par la sonde ventriculaire ou d’onde R par la sonde atriale
est également minimisé. Le niveau de détection peut donc
être reprogrammé plus bas pour une meilleure sensibilité
notamment dans l’oreillette. La qualité de la détection
atriale est déterminante pour le bon fonctionnement d’un
système double chambre.
La reprogrammation de la stimulation en mode bipolaire peut être très utile en cas de stimulation phrénique ou
pectorale.
En stimulation multisite, les appareils de première
génération avaient sur le connecteur deux « sorties » ventriculaires, qui n’étaient autres que la division d’un même
canal ventriculaire. Les canaux ventriculaires sont depuis
véritablement séparés. Il est donc possible de programmer
des énergies de stimulation différentes sur chaque sonde,
adaptées à leurs seuils respectifs de stimulation. Il est
également possible de programmer des configurations de
détection et de stimulation multiples. Les différentes
options possibles de stimulation, notamment de la sonde
ventriculaire gauche (VG) (monopolaire, bipolaire,
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
Seuil de stimulation, détection,
période réfractaire atriale
Ces trois paramètres ne sont bien entendu pas les seuls
qui méritent une programmation simple mais adaptée ; il
s’agit des principaux, des incontournables.
Après une période de cicatrisation de 3 à 6 mois
pendant laquelle les seuils de stimulation peuvent éventuellement s’élever, ces derniers atteignent généralement
un plateau, on parle de seuils chroniques. Les appareils
sont livrés avec une programmation de stimulation de
3,5 volts pour 0,4 ms de largeur d’impulsion en général.
Pour garantir une stimulation efficace, l’énergie de stimulation doit être égale à 2 fois le seuil de stimulation, c’est la
marge de sécurité. Pour garantir une longévité normale, il
est généralement possible et recommandé de réduire
l’énergie de stimulation à moins de 3 volts tout en gardant
la même marge de sécurité. La longévité d’un appareil est
la première préoccupation, sinon la principale, du patient
implanté ! Un système d’autocapture est présent sur certains modèles. Il permet de délivrer une énergie réduite
juste au-dessus du seuil, automatiquement mesuré par
l’appareil plusieurs fois par jour, tout en assurant la délivrance immédiate d’une énergie bien plus élevée en cas
de perte de capture automatiquement détectée par l’appareil (réponse évoquée...).
Une détection correcte garantit un fonctionnement
approprié de la stimulation. L’amplitude des signaux recueillis dans l’oreillette est plus faible que dans les ventricules, et davantage en cas d’arythmie supraventriculaire.
La sensibilité atriale programmée doit être suffisamment
élevée, inférieure à 1 mV, pour pouvoir détecter les ondes
P sinusales voire plus élevée, inférieure à 0,5 mV pour
détecter une activité atriale en arythmie mais pas trop
élevée pour éviter les surdétections de signaux extraatriaux. La détection des ondes P sinusales garantit la
synchronisation atrio-ventriculaire. La détection des seules arythmies supraventriculaires garantit un repli efficace
et approprié du stimulateur. En effet, afin d’éviter une
synchronisation AV prolongée (et donc un rythme ventriculaire stimulé rapide) en tachycardie supraventriculaire,
l’appareil interrompt automatiquement la séquence AV : il
commute de façon réversible de DDD en VVI pendant la
durée du trouble du rythme.
La période réfractaire atriale totale (PRAT) est la
somme du délai atrio-ventriculaire (DAV) et de période
réfractaire atriale post-ventriculaire (PRAPV) dont le but
est d’éviter la prise en compte d’une éventuelle onde P
rétrograde ou une télé onde R, qui induirait un nouveau
DAV et une possible tachycardie par réentrée électronique
(TRE). La PRAT définit donc l’intervalle minimum possible
entre deux stimulations atriales (fréquence max) et entre
une onde P spontanée et une stimulation ventriculaire
synchrone (fréquence max synchrone et point de 2/1).
La programmation de la période réfractaire atriale et de la
fréquence maximale synchrone doit donc être adaptée
aux capacités d’effort d’un patient. Une désynchronisation
AV « programmée » trop précoce peut être mal vécue
chez un patient stimulé pour BAV dont le rythme sinusal
peut encore physiologiquement s’accélérer au-delà de
140 bpm.
L’épreuve d’effort est un outil intéressant, parfois indispensable pour vérifier notamment la bonne détection
atriale à l’effort, le comportement approprié du délai atrioventriculaire ou l’absence de surdétection (myopotentiels)
(figure 1).
Réglage de l’asservissement de fréquence
La dysfonction sinusale et l’incompétence chronotrope, spontanées ou induites par des traitements que l’on
ne peut pas interrompre ou remplacer, sont très fréquentes. L’incompétence chronotrope peut apparaître d’emblée ou s’aggraver avec le temps. Elle est corrigée par la
mise en route de l’asservissement de fréquence. Les prothèses sont munies d’un capteur d’exercice. Il en existe
deux types principaux : accéléromètre et ventilationminute. Selon les fabricants, les stimulateurs possèdent
l’un ou l’autre type ou les deux, pouvant être activés
séparément ou simultanément. Sollicité, ce capteur déclenche une réponse se traduisant par une accélération de
la fréquence de base jusqu’à une fréquence max programmable selon une pente d’accélération également
programmable. A l’arrêt de l’effort, la fréquence décroît
progressivement selon une pente programmable.
L’incompétence chronotrope se manifeste généralement
par une dyspnée d’effort et/ou une fatigue musculaire
souvent durement et injustement ressenties. Chez les patients ayant une stimulation ventriculaire permanente, ce
symptôme peut bien entendu faire suspecter et rechercher
une désynchronisation ventriculaire qui peut n’être présente qu’à l’effort. La programmation de l’asservissement
de fréquence doit être adaptée au patient (âge, niveau
d’activité, sport) et à sa cardiopathie. Une cardiopathie
ischémique stable ne contre-indique pas la mise en route
d’un asservissement de fréquence adapté. Les stimulateurs
proposent en général la possibilité d’une gestion automatique de la pente. Cela peut suffire, mais il peut être
difficile d’obtenir d’emblée une réponse optimale, même
chez des patients a priori sédentaires. Un réglage manuel
est parfois nécessaire. Une épreuve d’effort peut s’avérer
indispensable pour affiner la programmation.
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bipolaire inversée, bipolaire étendue entre la sonde VD et
la sonde VG) permettent parfois de palier une stimulation
phrénique ou bien d’améliorer de façon très significative
le seuil de stimulation. Cette programmabilité permet dans
nombre de cas d’éviter de réintervenir pour repositionner
la sonde gauche et d’espérer une longévité accrue de la
prothèse.
Comment obtenir un réglage optimal d’un stimulateur cardiaque ?
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A
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D
Figure 1. Période réfractaire atriale totale trop longue. Comportement de la synchronisation AV chez un patient sportif en stimulé pour BAV
complet présentant une dyspnée d’effort. A) Synchronisation 1:1 au repos. B) Phénomène de Wenckebach électrique à l’effort : certaines ondes
P sinusales tombent en période réfractaire et ne sont pas conduites. C) Au maximum de l’effort : une onde P sur deux est en période réfractaire,
le rythme ventriculaire a brutalement chuté. D) Même patient après reprogrammation du DAV d’effort et de la PRAPV. L’association AV 1:1 est
respectée. L’épreuve d’effort a permis de le vérifier.
Optimisation du délai
atrio-ventriculaire
Revue
Le DAV est un paramètre fondamental des stimulateurs. Il détermine la synchronisation AV. Son réglage est
d’autant plus important qu’il existe une cardiopathie.
Le DAV optimal pourrait être défini de différentes
manières.
– Il peut s’agir du DAV programmé (sur une onde P
stimulée ou détectée) permettant d’obtenir le meilleur
remplissage cardiaque gauche grâce à la meilleure synchronisation auriculo-ventriculaire gauche ; autrement
dit, il s’agit d’obtenir le remplissage mitral le plus long
associé à une systole atriale complète la plus distincte
166
possible de l’onde E et non interrompue par la systole
ventriculaire pour une fréquence cardiaque donnée.
– Il peut s’agir au contraire d’un compromis entre 2 valeurs de DAV différentes : l’une optimale pour le remplissage cardiaque gauche, l’autre pour le remplissage ventriculaire droit.
– Il peut enfin s’agir d’un DAV ne visant pas forcément le
meilleur remplissage gauche mais permettant la systole
ventriculaire gauche la plus performante possible.
Il faut avoir à l’esprit que les oreillettes seront stimulées
ou détectées à partir d’une sonde se trouvant dans
l’oreillette droite...
A l’état basal, chez le sujet sain, la contribution de
l’oreillette gauche au remplissage ventriculaire (et au débit
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cardiaque) n’est que 20 % environ. Mais cette proportion
augmente en cas de dysfonction diastolique, en fonction
des pressions de remplissage du ventricule gauche. Elle est
d’autant plus grande que la fraction d’éjection est basse.
En revanche, en cas de pressions trop élevées, cette contribution s’effondre [16-19].
A
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Un retard d’activation et de contraction de l’oreillette
gauche secondaire à un trouble conductif inter- ou intraauriculaire peut avoir des conséquences hémodynamiques. Indépendamment de toute stimulation cardiaque,
Ramsaran et al. [20] ont montré, chez des patients ayant
des troubles conductifs interatriaux incomplets ou avan-
cés authentifiés à l’ECG, qu’il existe une corrélation étroite
entre le retard d’activation atriale gauche et le retard de la
systole atriale gauche par rapport à la systole atriale droite,
évalué par l’étude du flux mitral à l’échographie, affirmant
ainsi que le retard de contraction de l’oreillette gauche est
bien la conséquence directe d’un bloc intra- et/ou interatrial. De tels troubles conductifs peuvent être accentués
ou révélés par la stimulation atriale droite, de façon variable en fonction du site, de la fréquence et de l’énergie de
stimulation [21, 22]. Il en résulte que la programmation
d’un délai auriculo-ventriculaire « standard » compris
entre 150 et 200 ms a priori «physiologique» n’entraîne
C
Figure 2. Détermination du DAV optimal au repos sur onde P détectée par la formule de Ritter chez un patient stimulé pour BAV
complet. A) DAV court, B) DAV long, C) DAV optimal.
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
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Délai AV = 150 ms
Délai AV = 250 ms
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Fréquence de stimulation = 70 bpm
Stimulation double chambre
Flux transmitral
Figure 3. En cas de délai de conduction interatriale induit par la stimulation atriale, il est nécessaire d’allonger le DAV pour permettre la systole
atriale gauche (réglage DDD avec une seule sonde OD ; flux transmitral).
pas nécessairement une synchronisation atrioventriculaire « optimale » des cavités gauches [23]. En
effet, une telle programmation, du fait de l’activation
tardive de l’oreillette gauche expose à la survenue de la
systole atriale gauche après le début de la contraction
ventriculaire et la fermeture de la valve mitrale, situation
proche de celle observée en cas de conduction rétrograde
1:1 en stimulation VVI.
L’existence d’un trouble de conduction intraventriculaire gauche induit un retard d’activation ventriculaire
gauche pouvant contribuer à une désynchronisation AV
gauche. Il s’y ajoute fréquemment un BAV I souvent
présent dans les cardiomyopathies dilatées (la stimulation
apicale ventriculaire droite classique peut aggraver le
phénomène). Il en résulte une réduction importante du
temps de remplissage mitral. En effet, à cycle cardiaque
constant, la durée de la systole augmente par allongement
du délai pré-éjectionnel gauche [24]. Ceci entraîne une
réduction de la durée de la diastole. On observe une
fusion de l’onde A et de l’onde E, pouvant par elle-même
favoriser l’apparition d’une insuffisance mitrale présystolique.
Revue
Détermination du DAV optimal :
l’échocardiographie est la méthode
de choix
Compte tenu des variations interindividuelles importantes des délais de conduction intra-atriaux et/ou intraventriculaires chez des patients stimulés, l’optimisation du
DAV doit être individualisée. L’utilisation de l’échoDoppler cardiaque et en particulier l’analyse du flux mitral
permet de façon simple et reproductible de programmer
168
individuellement et de façon optimale le DAV sur onde P
stimulée puis sur onde P détectée (si possible), au moins
au repos. Ritter a proposé une méthode validée par Kinderman, pour régler le DAV à l’écho-Doppler cardiaque
par l’étude du remplissage ventriculaire [25]. Chez un
patient en BAV complet ou ayant une conduction AV
suffisamment longue pour permettre une capture ventriculaire complète, le DAV optimal peut être calculé selon la
formule suivante (figure 2) :
[DAV long – DAV court] – [(délai spike V-fin de A avec
DAV court – délai spike V-fin de A avec DAV long)] +
[DAV court] = DAV optimal
En cas de temps de conduction interatrial très long, il
faut favoriser un DAV long pour laisser le temps à la systole
atriale gauche de se produire avant la systole ventriculaire
gauche (figure 3). Malheureusement un long DAV augmente la période réfractaire auriculaire totale et diminue
la fréquence maximale d’association 1:1, risquant d’induire une désynchronisation auriculo-ventriculaire d’effort, limitant ainsi la capacité d’effort. La programmation
d’un DAV long peut permettre également de respecter la
conduction atrio-ventriculaire, plus physiologique.
Cependant, si la capture ventriculaire complète est
obligatoire en présence d’une cardiomyopathie hypertrophique obstructive, par exemple, il est parfois impossible
de parvenir à un remplissage optimal sans recourir à la
modulation/ablation du nœud atrio-ventriculaire par
ablation par radio-fréquence. Et l’on sait que la contribution atriale au remplissage est très importante et que ces
troubles conductifs interatriaux sont fréquents en présence
d’une cardiomyopathie hypertrophique.
En mode DDD conventionnel, il faut trouver un compromis entre le DAV qui optimise le remplissage des
cavités gauches sans altérer la systole VG par une stimu-
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
B
Figure 4. La resynchronisation ventriculaire permet de restaurer une séquence AV en raccourcissant le délai pré-éjectionnel gauche. A) Avant
stimulation. B) En stimulation multisite. La désynchronisation ventriculaire induit une désynchronisation AV par fusion de l’onde E et de
l’onde A.
lation ventriculaire « forcée ». Bien souvent il s’agit d’un
délai AV long, respectant la conduction AV spontanée. On
acceptera donc un certain degré de fusion de l’onde E et
de l’onde A comme on le voit en présence d’un PR long.
De nouvelles architectures de stimulation double
chambre ont ainsi vu le jour. Il s’agit des modes AAISafeR
(ELA medical-Sorin Group®) et MVP (Medtronic®). Chez
les patients appareillés pour dysfonction sinusale ou BAV
paroxystique, ces modes autorisent un fonctionnement en
AAI tout en assurant une commutation automatique et
réversible en mode DDD en cas de survenue de BAV 2 ou
3 ou en cas de PR trop long. Ces modes limitent considé-
rablement la stimulation ventriculaire inutile et réduisent
probablement la survenue d’arythmie atriale [26].
Si la capture ventriculaire est inéluctable (BAV de haut
degré, PR très long) chez des patients ayant une dysfonction VG sans insuffisance cardiaque sévère, la solution
idéale consisterait à implanter en plus une sonde VG de
manière à résoudre deux problèmes : garantir un DAV de
remplissage gauche optimal (figure 4) tout en réduisant le
retard d’activation VG secondaire aux conductifs intraventriculaires. Le réglage du DAV se ferait alors selon la
méthode de Ritter. Or, pour l’instant, l’indication de resynchronisation « prophylactique » chez des insuffisants car-
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A
Comment obtenir un réglage optimal d’un stimulateur cardiaque ?
Modification des intervalles AV et VV
optimaux au cours du temps sur l'ensemble des patients
Intervalle optimal AV (ms)
24 H
140
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15 j
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1,5 M
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3M
6M
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100
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3
4
5
6
7
Nombre de suivi post-implantation
15
9M
8
10
Intervalle optimal VV (ms)
150
Intervalle AV
optimal
Intervalle VV
optimal
Figure 5. Evolution des délais AV et VV optimaux avec le temps après resynchronisation (d’après O’Donnell, PACE 2005).
Revue
diaques désynchronisés peu ou pas symptomatiques
n’existe pas. Il existe pourtant des données en faveur de
cette option chez les patients ayant une indication
conventionnelle de stimulation cardiaque (BAV de haut
degré, dysfonction sinusale...) [27]. Nombre de patients
dans ce cas bénéficient secondairement de l’ajout d’une
sonde VG (la stimulation double chambre monoventriculaire ayant accentué la désynchronisation et les
symptômes d’insuffisance cardiaque). Des études contrôlées sont cependant en cours pour valider cette indication
[28].
En présence d’une conduction AV conservée, un délai
de conduction interatrial retarde la survenue de l’onde A
gauche alors qu’une désynchronisation ventriculaire induit une fusion de l’onde E et de l’onde A en retardant
l’onde E. Les effets d’un délai interauriculaire d’une désynchronisation ventriculaire se compensent au niveau du
remplissage gauche. Par conséquent :
– si la capture ventriculaire n’est pas inéluctable, on a tout
intérêt à privilégier le rythme ventriculaire spontané en
programmant un mode inhibé ou un DAV long ou bien un
mode de stimulation du type AAI SafeR ou MVP, plus
récemment disponible sur les dernières générations d’appareils ;
– si la capture ventriculaire à visée hémodynamique est
indispensable pour réaliser une stimulation multisite, la
correction du retard d’activation ventriculaire gauche révèle les effets électromécaniques d’un bloc interatrial décrit plus haut. Il faudra donc être attentif au délai AV pour
ne pas limiter l’amélioration hémodynamique permise par
la resynchronisation ventriculaire.
Dans la majorité des indications de stimulation multisite, une conduction AV spontanée est présente et il
n’existe d’ailleurs pas d’indication de stimulation conventionnelle associée. La formule de Ritter ne peut donc
s’appliquer sans risquer de favoriser une perte de capture
ventriculaire sur une des sondes ventriculaires (droite en
170
général). On peut donc proposer un scanning du délai AV.
En partant du DAV nominal ou d’un DAV court, on allonge
pas à pas ce dernier jusqu’à l’obtention du DAV permettant le meilleur remplissage, tout en assurant une capture
ventriculaire complète sur l’ECG. Il existe d’autres méthodes pour optimiser à l’échographie le délai AV, notamment
la recherche de la meilleure VTI aortique pour un DAV
donné.
La programmation d’un DAV optimal est une étape
essentielle en particulier chez les patients ayant une cardiopathie sous-jacente avec altération de la fonction diastolique et chez les patients bénéficiant d’une resynchronisation [29]. Ce délai est cependant calculé au repos.
Il faudrait pouvoir le calculer à l’effort pour mieux définir
la pente de raccourcissement automatique du DAV.
De nouvelles générations de prothèses intègrent des systèmes (capteurs PEA, ou système basé sur les électrogrammes endocavitaires) qui permettront dans le futur de calculer de façon automatisée le délai AV optimal de façon
fiable. Des études ont montré la bonne corrélation qui
existe entre le DAV proposé par l’appareil et les méthodes
de calcul échographiques (Ritter ou VTI aortique)
(figures 5 et 6).
Optimisation du délai ventriculoventriculaire (VV)
La séparation des canaux ventriculaires a ouvert la
possibilité de programmer un délai VV. La stimulation
multisite synchrone ne permet pas toujours d’obtenir une
resynchronisation et une réponse hémodynamique suffisante. L’état du myocarde sous-jacent (indépendamment
de la nature ischémique ou non ischémique de la cardiopathie) et sa capacité de remodelage inverse (grâce à la
stimulation multisite) est certainement déterminant dans
la qualité de la réponse hémodynamique et clinique à la
stimulation multisite pour un patient donné. De plus, le
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
50
40
30
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Délai VV IEGM AVTI
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Délai AV Max Echo AVTI
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Délai AV IEGM AVTI
Figure 6. Optimisation des délais AV et VV par le système QuickOpt® Saint Jude Medical® fondé sur les électrogrammes endocavitaires atriaux
et ventriculaires. Corrélation avec l’optimisation échographique fondée sur la VTI aortique (d’après Baker, J Cardiovasc Electrophysiol 2007 ;
18 : 185-91).
résultat mécanique issu de la resynchronisation myocardique à partir de deux sites de stimulation ventriculaires
distincts dépend des combinaisons possibles des sites de
stimulation droit et gauche : en effet, si la stimulation
droite apicale est a priori délétère et si le site de stimulation gauche le plus adéquat est a priori la région latérale
moyenne, il n’en demeure pas moins que le positionnement de la sonde gauche dépend de l’anatomie, de l’accessibilité des veines coronaires et des possibles contraintes électriques (seuil de simulation, stimulation phénique).
Le choix du positionnement droit se décline en 3 possibilités : apex, septum ou infundibulum. Or, à ce jour il
n’existe pas de méthode validée, utilisable en routine,
permettant de guider le positionnement peropératoire des
sondes ventriculaires.
La programmabilité d’un délai VV représente donc une
possibilité d’amélioration de la qualité de la resynchronisation et donc de la réponse à la stimulation multisite en
modifiant la séquence d’activation ventriculaire gauche à
partir de deux sites de stimulation. Il n’existe pas de réelles
données à long terme sur le bénéfice hémodynamique
obtenu par l’optimisation du délai VV. Elle semble bien
permettre un gain supplémentaire de quelques points sur
le pourcentage d’amélioration de la fonction VG et des
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
171
Revue
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Délai VV Max Echo AVTI
60
Comment obtenir un réglage optimal d’un stimulateur cardiaque ?
dimensions VG. Mais le bénéfice fonctionnel supplémentaire n’est pas évident et le taux de non-répondeurs à la
stimulation multisite n’est pas réduit [30-32].
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L’échographie est là aussi l’outil choisi pour optimiser
le réglage, mais les paramètres sur lesquels se fonder pour
optimiser ce délai sont très variables selon les auteurs et
aucun ne fait référence comme cela est le cas pour le
réglage du délai AV. Certains auteurs proposent de se
baser sur les variations de la VTI aortique. D’autres utilisent les courbes de Doppler tissulaire ou les courbes de
déplacement, des parois ventriculaires gauches latérale et
septale. Il semble également exister une importante variabilité intra-individuelle du délai VV optimal dans le temps
ce qui impliquerait sa vérification à chaque visite. Le
réglage échographique du délai VV est chronophage, se
rajoute au réglage échographique du délai AV et sa reproductibilité est plus discutable [33].
L’innovation des prothèses permettra très certainement
d’automatiser ce réglage. Comme pour la détermination
du délai AV, des systèmes de détermination du délai VV
A
Revue
B
Figure 7. Réglage de l’asservissement de fréquence. La distribution du pourcentage de battements en fonction de la fréquence montre une
incompétence chronotrope totale malgré la programmation de l’asservissement de fréquence (A). La reprogrammation de la pente d’accélération et du seuil de l’asservissement de fréquence permet de rétablir une meilleure réponse chronotrope (B).
172
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
optimal sont déjà disponibles sur certains appareils et font
l’objet d’études en cours. Ils sont fondés sur des capteurs
hémodynamiques (PEA) ou sur des algorithmes utilisant
les électrogrammes endocavitaires (figure 6).
Les fonctions diagnostiques embarquées sur les appareils, absentes des premières générations de boîtiers, ont
largement dépassé les simples compteurs d’événements.
Certaines ont pour but de surveiller le bon fonctionnement de l’appareil. Les moniteurs de seuil et d’impédance
de stimulation par exemple, vérifient périodiquement
seuil et impédance, établissant des courbes de surveillance qui donnent une idée de l’intégrité du conducteur et de l’isolant de la sonde et des fluctuations possibles
des seuils de stimulation. Cela permet notamment de
reprogrammer la stimulation en mode monopolaire en cas
de doute sur la totale intégrité du circuit de stimulation
bipolaire ou bien d’adapter l’énergie de stimulation de
L'index de fluide OptiVol est une accumulation de la différence d'impédance entre le jour et la période de référence.
P
P = Programmé
I = Interrogé
I
> 200
160
OptiVol
120
Fluid
Overload
80
40
Fluide
Impédance
thoracique
(ohms)
0
juin-2002
août-2002
oct-2002
déc-2002
févr-2003
avr-2003
juin-2003
août-2003
août-2002
oct-2002
déc-2002
févr-2003
avr-2003
juin-2003
août-2003
Fluide
9
8
7
Journalier
Référence
6
5
4
juin-2002
Figure 8. Moniteur des variations d’impédances thoraciques : système Optivol®, Medtronic®. L’impédance diminue en cas de surcharge
hydrique. Ce système permet d’établir en fonction des variations quotidiennes un index de charge hydrique. Ces variations précèdent les
décompensations cardiaques.
mt cardio, vol. 4, n° 2, mars-avril 2008
173
Revue
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Utilisation des fonctions
diagnostiques pour optimiser
la programmation (figures 7 et 8)
façon à conserver une marge de sécurité suffisante chez les
patients dépendants.
D’autres s’apparentent à des fonctions Holter permettant de surveiller la survenue d’arythmies ou l’état hémodynamique du patient stimulé.
Les prothèses disposent de moniteurs d’arythmies
atriales ou ventriculaires plus ou moins sophistiqués qui
permettent d’étudier le nombre d’épisodes, la fréquence,
la durée, la distribution nycthémérale, etc. Ces moniteurs
permettent de diagnostiquer des arythmies jusqu’alors
non documentées ou asymptomatiques, de surveiller leur
évolution, de guider leur traitement pharmacologique. Un
certain nombre de ces épisodes peuvent être enregistrés
sous la forme d’électrogrammes endocavitaires atriaux et
ventriculaires. Ils permettent de valider la véracité de ces
fonctions diagnostiques et le cas échéant de reprogrammer certains paramètres impliqués dans la détection. Par
exemple, la détection intermittente de myopotentiels ou
bien de télé ondes R par la sonde atriale (responsables du
comptage de fausses arythmies) incitera à la reprogrammation des niveaux de sensibilité ou des périodes réfractaires. La documentation d’arythmies atriales pourra également inciter la programmation d’algorithmes de
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Comment obtenir un réglage optimal d’un stimulateur cardiaque ?
« prévention » des arythmies tels que la suppression des
« pauses » post-extrasystoliques ou bien un overdrive permettant une capture permanente de l’oreillette. Ces fonctions, associées à un traitement antiarythmique, ont montré chez certains patients une efficacité synergique sur la
survenue d’arythmies.
La distribution des fréquences et les courbes de fréquence cardiaque sur 24 heures donnent une idée précise
de la fonction chronotrope. Ces fonctions vont guider la
programmation et l’ajustement de l’asservissement de fréquence.
Avec la stimulation multisite à visée hémodynamique,
les constructeurs ont développé des outils de surveillance
hémodynamique. Ils permettent de valider indirectement
la bonne réponse à la thérapie (stimulation) et d’anticiper
une possible dégradation clinique à venir. Il existe par
exemple des moniteurs simples d’activité quotidienne,
mais également des moniteurs de variabilité sinusale ou
d’impédance thoracique (moniteur de surcharge). On
imagine donc l’impact possible sur la thérapie pharmacologique voire sur la nécessité de vérifier à l’échographie la
qualité de la synchronisation.
Conclusion
La stimulation cardiaque est davantage une thérapie
« électrique » qu’une prothèse. L’électronique embarquée
permet une réponse de plus en plus physiologique et
contrôle cette réponse grâce aux fonctions diagnostiques
de plus en plus sophistiquées et fiables. La multiplication
des paramètres a logiquement conduit à une gestion automatisée et fiable d’un certain nombre d’entre eux. Cependant, pour tous les patients, quelques paramètres nominaux doivent être reprogrammés à l’implantation pour
s’adapter à chacun. Et pour un certain nombre de patients,
la programmation de la prothèse doit être optimisée de
façon individuelle avec l’aide de l’échocardiographie, de
l’épreuve d’effort ou des fonctions diagnostiques et ce
parfois à chaque visite.
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