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SOMMAIRE
Les conflits armés causent des dommages importants à l’environnement. Les offensives
américaines post-seconde guerre mondiale ont été l’élément déclencheur d’une prise de
conscience à l’échelle planétaire des dégâts des opérations militaires sur la nature. Ainsi,
plusieurs instruments juridiques internationaux tels que la Convention d’EDMOND (1976),
le Protocole I de Genève (1977) et les Directives de la Croix-Rouge sur la formation des
forces armées (1996) ont été adoptés afin d’interdire ou de limiter les actions portant
atteinte à la qualité de l’environnement en temps de guerre.
Débuté en septembre 2002, le conflit en Côte-d’Ivoire a été marqué par des affrontements à
l’arme lourde causant, en plus des dommages humanitaires, des blessures directes à
l’environnement avec des effets collatéraux. De même, la catastrophe du déversement de
déchets toxiques à Abidjan, capitale économique de ce pays, survenue en août 2006, a
contribué à la dégradation de la qualité de l’environnement. La problématique de ces
impacts met alors en exergue la relation entre l’environnement biophysique et
l’environnement socio-économique. En effet, la crise entraîne la dégradation de
l’environnement biophysique qui représente une source de vie et l’élément de base du
développement économique de la majeure partie de la population. Même si, jusqu’ici,
l’accent est mis sur l’urgence humanitaire, il importe d’accorder de l’importance aux
impacts environnementaux liés à ce conflit, car l’économie ivoirienne est fortement
tributaire des ressources agricoles et naturelles.
De ce fait, la prise en compte des préoccupations environnementales est prépondérante dans
un tel contexte pour rendre disponibles des données factuelles permettant d’élaborer des
plans d’action environnementaux adéquats. À cet effet, les évaluations environnementales,
pratiques reconnues, bien développées et éprouvées partout dans le monde, aident à la prise
de décision. Ainsi, l’évaluation environnementale stratégique (ÉES), en tant qu’approche
systémique, qui tente de concilier les actions humaines aux principes de développement
durable, préférentiellement utilisée pour évaluer les politiques, plans et programmes (PPP)
est la mieux indiquée en contexte de conflit armé.
Aussi, cet essai se propose-t-il d’adapter l’ÉES à la situation de conflit politico-militaire
que traverse la Côte-d’Ivoire depuis 2002. Pour ce faire, les impacts environnementaux de