Près de la moitié (46,7 %) des personnes vivant avec le VIH étaient
des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hom-
mes (HRSH). Ceux qui avaient contracté l'infection par contact
hétérosexuel et qui ne provenaient pas d'une région où le VIH
est endémique composaient le plus important groupe suivant
(17,6 %), qui était suivi des personnes qui ont contracté l’infection
par l’utilisation de drogues par injection (UDI) (16,9 %) et des per-
sonnes exposées par contact hétérosexuel et provenant d'une
région où le VIH est endémique (14,9 %).
Un nombre estimé à 6 380 (de 5 160 à 7 600) autochtones vivaient
avec le VIH (y compris le sida) au Canada à la n de 2011 (8,9 % de
toutes les infections prévalentes au VIH), ce qui représente une
hausse de 17,3 % par rapport au nombre estimé en 2008 de 5 440
(de 4 380 à 6 500 ; 8,5 % de toutes les infections prévalentes en
2008). Le taux de prévalence estimé chez les peuples autochtones
au Canada en 2011 était de 544,0 pour 100 000 habitants (varia-
tion: de 440,0 à 648,0 pour 100 000 habitants).
À la n de 2011, on estimait à 16 600 (de 13 200 à 20 000) le nombre
de femmes vivant avec le VIH (y compris le sida) au Canada, ce
qui représente 23,3 % du total national. Ces résultats représentent
une hausse de 12,6 % en comparaison du nombre estimé de
14 740 (de 11 980 à 17 500) pour 2008, ce qui représentait 23,0 % du
total national cette année-là. 4
Au Québec
Selon les statistiques de l’INSPQ5 (Institut national de santé
publique du Québec) de l’année 2013, le taux est de 4,4
nouveaux diagnostics pour 100 000 habitants du Québec.
Montréal se démarque avec un taux nettement supérieur
à la moyenne provinciale, soit 11,3 nouveaux diagnostics
pour 100 000 Montréalais versus 2,3 pour 100 000 résidants à
l'extérieur de Montréal.
Chez les hommes, le taux est de 7,4 pour 100 000 résidants; il est
le plus élevé dans le groupe de 30-34ans. Chez les femmes, le
taux est de 1,5 pour 100 000 résidantes; le taux le plus élevé est
rapporté parmi celles de 25-29ans.
Plus de quarante pour cent (45,0 %) des cas nouvellement
diagnostiqués en 2013 et plus de 60 % chez les femmes et dans
le groupe de 55ans ou plus n'avaient jamais eu de dépistage du
VIH auparavant.
Le diagnostic a été souvent tardif. Soixante pour cent (60,9 %)
des personnes nouvellement diagnostiquées avaient des taux de
CD4 < 500, dont 15,5 % avec un état immunitaire très affaibli (taux
de CD4 < 200) qui étaient déjà rendues au stade des infections
chroniques ou du sida.
Le CDC des États-Unis (Centers for Disease Control and
Prevention) estime à 1,2 millions le nombre d’individus qui vivent
avec le VIH.
Les individus à risque
Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
(HARSAH) continuent de porter le plus lourd fardeau de l'infection.
Parmi les races ou ethnies, les Afro-Américains et les Hispaniques
- Latinos sont touchés de manière disproportionnée, comme
le sont les usagers des drogues par injection.
6,7 Les personnes
atteintes de maladies sexuellement transmissibles (MTS) ont sou-
vent aussi, ou sont plus susceptibles de souffrir du VIH. 7,8
Transmission et transcription
Le VIH se transmet généralement par l'intermédiaire des rapports
sexuels, par le partage des injections de drogues par voie intra-
veineuse et par la transmission mère-enfant, qui peut se produire
lors de l'accouchement ou de l'allaitement. La maladie du VIH est
causée par une infection par le VIH-1 ou par la VIH-2, qui sont des
rétrovirus de la famille des Retroviridae, du genre Lentivirus.
Cette micrographie à balayage électronique montre un VIH-1 émergeant d’un lym-
phocyte en milieu de culture. Les multiples bosses rondes sur la surface des cellu-
les représentent des sites d'assemblage et le bourgeonnement des virions. Image:
CDC/C. Goldsmith
Le rétrovirus utilise l'ARN comme matériel génétique, mais la cel-
lule hôte doit synthétiser une « copie de l'ADN » de l'ARN avant
qu'il puisse être transcrit ou traduit. Cette tâche est facilitée par
l'action d'une enzyme connue sous le nom transcriptase inverse. 9
Comme d'autres virus du genre
lentiviral, le VIH crée un long
intervalle entre l'infection initiale et
les symptômes graves. Il cible le
système immunitaire en affectant
principalement une facette de
l'immunité adaptative appelée
« immunité à médiation cellulaire ».
La molécule du groupe de différenciation 4 (CD4), retrouvée
sur les lymphocytes T auxiliaires (Th) et d’autres cellules du sys-
tème immunitaire, est un récepteur de haute afnité pour le VIH.
La liaison à une molécule de CD4 ne suft pas pour l'infection, de
sorte que le VIH doit également se lier à d'autres molécules de
surface pour faire son entrée.
12 OPTOMÉTRISTE | NOVEMBRE | DÉCEMBRE 2015