Université de BORDEAUX Géométrie Différentielle L3/2016 Liste d’exercices n◦ 5 Géodésiques Exercice 1 1. Soit S une surface contenant une droite D. Montrer que la droite D parcourue à vitesse constante est une géodésique. 2. Montrer qu’un grand cercle de S2 de parcouru à vitesse constante est une géodésique. Exercice 2 Soit c un arc birégulier tracé sur une surface S. Montrer que c est porté par une géodésique de S si et seulement si son plan osculateur est en tout point normal à S. Exercice 3 p On considère le tore d’équation ( x2 + y 2 − R)2 = z 2 = r2 . Montrer que les méridiens (parcourus à vitesse constante) sont des géodésiques. Parmi les quatre parallèles passant par les points (R + r, 0, 0), (R − r, 0, 0), (R, 0, r) et (R, 0, −r) (parcourus à vitesse constante), lesquels sont des géodésiques ? Algèbre tensorielle et extérieure Exercice 4 Soit V un espace vectoriel réel de dimension finie et soient f ∈ Lk (V ), g ∈ L` (V ) deux tenseurs. Montrer que f ⊗ g = 0 ∈ Lk+` (V ) si et seulement si f = 0 ou g = 0. Exercice 5 Soit V un espace vectoriel et soit (l1 , . . . , lk ) une famille de formes linéaires sur V (k ≥ 1). 1. Montrer (l1 , l2 ) est liée si et seulement si l1 ∧ l2 = 0. 2. Établir plus généralement que (l1 , . . . , lk ) est liée si et seulement si l1 ∧ . . . ∧ lk = 0. Exercice 6 (formes alternées décomposables) Soit V un espace vectoriel de dimension finie n. Une k-forme linéaire alternée α ∈ ∧k V ∗ est dite décomposable s’il existe des formes linéaires l1 , . . . , lk ∈ V ∗ telles que α = l1 ∧ . . . ∧ lk . 1. Dans cette question on prend n = 4. Soit (li )i=1,...,4 une base de V ∗ et soit ω = l1 ∧l3 +l2 ∧l4 . Calculer ω ∧ ω et montrer que ω n’est pas décomposable. 2. Vérifier que toute forme de degré maximal n est décomposable. 3-a. Soit α ∈ ∧n−1 V ∗ . On définit ψ ∈ L(V ∗ , ∧n V ∗ ) par ψ(l) = l ∧ α. En considérant une base de Ker ψ prouver que α est décomposable. 3-b. On suppose que n = 3. Soit (l1 , l2 , l3 ) une base de V ∗ . Donner une décomposition de α = l1 ∧ l2 + l2 ∧ l3 + l3 ∧ l1 . 4. Soit l ∈ V ∗ \ {0} et soit α ∈ ∧k V ∗ (1 ≤ k ≤ n). Établir qu’il existe β ∈ ∧k−1 V ∗ telle que α = l ∧ β si et seulement si l ∧ α = 0 [on pourra compléter l en une base de V ∗ ]. Formes différentielles N.B. : Toutes les formes différentielles sont de classe C ∞ . Exercice 7 Soient ω1 et ω2 des formes différentielles fermées (de degrés arbitraires) sur un ouvert U de l’espace Rn . 1. Vérifier que ω1 ∧ ω2 est fermée. 2. Si de plus ω1 est exacte sur U , montrer que ω1 ∧ ω2 est exacte sur U . Exercice 8 Soit ω ∈ Ω1 (R3 ) définie par ω = (12x3 z + 2xy 3 )dx + 3x2 y 2 dy + 3x4 dz. 1. Vérifier que ω est fermée. Que peut-on en conclure ? 2. Déterminer toutes les fonctions différentiables f : R3 → R telles que df = ω. Exercice 9 1. Soit U un ouvert connexe de Rn et soit ω = df (f ∈ C ∞ (U, R)) une 1-forme exacte sur U . Déterminer les fonctions g ∈ C ∞ (U, R) telles que dg = ω. 2. Soit U1 et U2 deux ouverts étoilés de Rn d’intersection connexe. Montrer que toute 1-forme différentielle fermée sur U1 ∪ U2 est exacte. 3. Si n ≥ 3, prouver que toute 1-forme différentielle fermée sur Rn \ {0} est exacte. 4. Discuter le résultat précédent quand n = 2 [cf. exercice 12]. Exercice 10 On définit une 2-forme σ ∈ Ω2 (R3 \ {0}) par σ(p) · (u, v) = det(p, u, v) (p ∈ R3 \ {0}, u ∈ R3 , v ∈ R3 ). 1. Exprimer σ dans les coordonnées usuelles (x, y, z) de R3 . 2. La forme σ est-elle fermée ? On pose f (p) = hp, pi1/2 (p ∈ R3 \ {0}). Montrer qu’il existe un unique α ∈ R tel que f α σ soit fermée. 3. Vérifier que la forme f −3 σ est invariante par les homothéties (de rapport > 0) centrées à l’origine. 4. Donner un système de coordonnées sphériques ψ défini sur U = ]0, 2π[×] − π/2, π/2[ à valeurs dans la sphère unité. Prouver, sans l’expliciter, que la forme ψ ∗ (σ) ∈ Ω2 (U ) est fermée. R 5. Expliciter ψ ∗ (σ) sous la forme g(θ, ϕ)dθ ∧ dϕ et calculer U g(θ, ϕ)dθdϕ. 6. Vérifier la relation f ∗ (dt/t) ∧ σ = dx ∧ dy ∧ dz ((x, y, z) ∈ R3 \ {0}). Exercice 11 Toutes les courbes considérées dans cet exercice sont supposées de classe C 1 par morceaux. Soit U un ouvert de Rn et soit ω ∈ Ω1 (U ). Pour toute courbe γ : [a, b] → U , on définit R Rb 0 γ ω = a ω(γ(t)) · γ (t)dt (appelée intégrale de ω le long de γ). R R 1. Soit ϕ un C 1 -difféomorphisme de [c, d] sur [a, b]. Montrer que γ◦ϕ ω = γ ω avec = 1 (resp. −1) si ϕ est croissante (resp. décroissante). R 2. On suppose que ω est exacte et que γ est fermée (γ(a) = γ(b)). Montrer que γ ω = 0. R 3. On suppose ici que γ ω = 0 pour toute courbe fermée γ : [a, b] → U . Soit p ∈ U fixé. R 3-a. Soit x ∈ U et soit γ une courbe qui joint p à x. Prouver que γ ω est indépendant du R choix de γ. On pose f (x) = γ ω. 3-b. Établir que f est différentiable sur U avec df = ω. 4. Énoncer une caractérisation des 1-formes exactes sur U . Exercice 12 Soit ω ∈ Ω(R2 \ {0}) définie par ω(x, y) = (xdy − ydx)/(x2 + y 2 ). 1. Vérifier que ω est fermée. Soit I un intervalle ouvert de R et soit γ : I → R2 une courbe régulière de classe C 2 . 2. Expliciter γ 0∗ ω sous la forme f (t)dt (t ∈ I). Interpréter géométriquement la fonction |f |. 3. À partir du cas où γ(t) = eit (t ∈ R), prouver que ω n’est pas exacte. 4. On considère la carte polaire Φ :]0, ∞[×] − π, π[→ R2 \] − ∞, 0] définie par Φ(ρ, θ) = ρeiθ . 4-a. Exprimer Φ∗ (ω). 5. On suppose de plus que γ(I) ⊂ R2 \] − ∞, 0]. 5-a. Montrer qu’il existe une fonction (r, ϕ) : I →]0, ∞[×] − π, π[ de classe C 2 telle que γ(t) = r(t)eiϕ(t) pour tout t ∈ I R[on vérifiera que Φ est un difféomorphisme]. 5-b. Si [a, b] ⊂ I, exprimer γ|[a,b] ω en fonction de ϕ, a et b ; énoncer géométriquement le résultat obtenu. ————————————