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Correspondances en pelvi-périnéologie - n° 4, vol. IV - octobre/novembre/décembre 2004
réalisable sans difficulté en raison de l’excès
vaginal latéral (plus que longitudinal) lié à la réci-
dive postérieure. Le niveau moyen sera réparé
par une plicature prérectale au fil non résorbable,
et le niveau bas par une myorraphie des éléva-
teurs avec réparation du corps fibreux du péri-
née. L’alternative à la réparation séparée des
trois niveaux peut être la mise en place d’une pro-
thèse postérieure, l’extrémité supérieure étant
fixée au ligament sacro-épineux ou à l’aide de
deux bras passés par voie transglutéale, la par-
tie moyenne réparant la cloison recto-vaginale,
et la partie basse noyée dans une colpomyorra-
phie basse réparant le noyau fibreux central.
Toutefois, il n’y a pas actuellement de données
suffisantes dans la littérature pour recomman-
der cette technique en routine. De même, il a été
proposé de fixer le fond vaginal à l’aide d’une
bandelette IVS ressortant par voie transglutéale
(6). Dans notre expérience, cette technique ne
nous semble pas préférable à la spinofixation car
elle nécessite, pour être sûre, la même dissec-
tion et une morbidité plus grande. Ainsi, en appli-
quant tous ces principes, nous avons traité avec
succès 52 patientes préalablement opérées d’un
trouble de la statique pelvienne. Parmi celles-ci,
la reprise chirurgicale a consisté en 20 spino-
fixations, 18 interventions par voie basse avec
plicature prérectale et colpomyorraphie, et
14 promontofixations avec prothèse interrecto-
vaginale. Chez 26 patientes, un geste sur un
autre étage a dû être pratiqué. Après 29,5 mois
de recul, le résultat de ces reprises chirurgicales
est tout à fait satisfaisant. ■
Prolapsus récidivés
4. Villet R, Mandron E, Salet-Lizée D,
van den Akker M, Gadonneix P, Zafiro-
pulo M. Traitement chirurgical des
prolapsus génito-urinaires par voie
abdominale avec promontofixation et
mise en place d’une prothèse anté-
rieure sous-vésicale associées à une
colpopexie rétropubienne : résultats
anatomiques et fonctionnels chez 104
patientes. Chirurgie 1997;122:356-62.
5. Wei JT, De Lancey JO. Functional
anatomy of the pelvic floor and lower
urinary tract. Clin Obstet Gynaecol
2004;47(1):3-17.
6. Von Theobald P, Labbe E. Three-way
prosthetic repair of pelvic-floor.
J Gynecol Obstet Biol Reprod
2003;32:562-70.
Vesicare
®
:
traitement de
l’hyperactivité
vésicale
La prise en charge d’une hyperacti-
vité vésicale (incontinence urinaire
par impériosité et/ou pollakiurie et
impériosité urinaire) a pour objectif
l’amélioration de la qualité de vie du patient et
de son confort. La réduction de l’impériosité,
symptôme particulièrement invalidant, est la clé
du succès. Les anticholinergiques sont les trai-
tements les plus utilisés. Les effets indésirables
des molécules disponibles jusqu’à présent, prin-
cipalement la sécheresse de la bouche, aboutis-
saient souvent à l’arrêt du traitement.
Vesicare
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(solifénacine, Yamanouchi Pharma),
nouvel antimuscarinique sélectif de la vessie
indiqué dans le traitement des symptômes de
l’hyperactivité vésicale, est désormais disponible
en France.
La posologie recommandée chez l’adulte (y com-
pris le sujet âgé) est de un comprimé à 5 mg une
fois par jour, en dehors du repas ou pendant
celui-ci. Pour les patients ayant besoin d’un plus
fort dosage, des comprimés à 10 mg existent éga-
lement.
Vesicare
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a été évalué à travers trois essais ran-
domisés (3 032 patients). Les résultats ont mon-
tré qu’il est efficace dans le traitement de tous les
symptômes d’hyperactivité vésicale. Après
3 mois, les épisodes de mictions impérieuses ont
été réduits de 49 % avec 5 mg/j et de 55 % avec
10 mg/j. Le nombre de mictions par 24 heures
diminue respectivement de 19 et 23 %, comme
pour la nycturie (30 et 33 %), tandis que le volume
urinaire est augmenté (21 et 26 %). Cette effica-
cité apparaît rapidement (dès la première
semaine de traitement) et durablement (pendant
au moins 1 an). Soixante pour cent des patients
sont redevenus continents après 1 an. La tolé-
rance est bonne, même à long terme. Dans les
essais cliniques, 89 % des patients, à la dose de
5 mg/j, n’ont pas présenté de sécheresse buccale
et environ 90 % des patients ont poursuivi leur
traitement jusqu’à la fin des études. Le taux d’in-
terruptions dû aux effets indésirables était com-
parable à celui observé sous placebo. Dans une
étude clinique réalisée chez 1 300 patients, 98 %
souffrant d’hyperactivité vésicale et traités pen-
dant un an par Vesicare
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se sont dits satisfaits.
La forte sélectivité du produit pour le détrusor
plutôt que pour les glandes salivaires contribue
à la faible incidence de la sécheresse buccale
sous traitement. Vesicare
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peut être pris par les
patients sous contraceptif oral, digoxine ou war-
farine, car il ne modifie pas la cinétique de ces
produits.
Il a été noté, dans les études cliniques de
phase III, une nette amélioration de la qualité de
vie sous traitement, évaluée à l’aide du ques-
tionnaire international King’s Health Question-
naire. Cette amélioration est significative dans
tous les domaines et persistante à long terme.
Vesicare
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est conditionné en boîte de 30 com-
primés au prix public conseillé de 59,50 €(5 mg)
et de 66,50 €(10 mg). Il n’est pas remboursé par
la Sécurité sociale.
Vesicare
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pourra être proposé aux patients nou-
vellement diagnostiqués tout comme aux
patients insatisfaits d’autres traitements.
Les laboratoires Yamanouchi ont en parallèle
créé un site iInternet (www.sansdetour.org) des-
tiné au grand public afin de rompre le silence sur
ce handicap. En outre, pour faciliter le diagnos-
tic d’hyperactivité vésicale, Yamanouchi a déve-
loppé le questionnaire QUADS (QUestionnaire
d’Aide au Diagnostic et de Suivi), simple à rem-
plir par les patients et à remettre à leur médecin.
Il est accompagné d’un outil d’orientation du dia-
gnostic.
Yamanouchi propose également Vesiguide, pro-
gramme éducatif sur 12 semaines pour accom-
pagner le traitement.
QUADS et Vesiguide seront remis aux praticiens
par les délégués médicaux du groupe pharma-
ceutique.
MP
Nouvelles de l’industrie