(APNET – ANEMF)
3
GGuuiiddee ddeess ccaass cclliinniiqquueess
PPrrééffaaccee
« On ne sait que ce que l’on pratique !... ».
Cette phrase de Montesquieu s’adapte particulièrement à la médecine, car non
seulement il y a souvent un fossé entre les connaissances livresques et la réalité
des maladies, mais l’expérience montre bien vite au jeune médecin à quel point
chaque malade, avec ses multiples particularités, est différent du précédent !
C’est la raison pour laquelle les anciens que nous sommes ne cesseront
d’encourager les étudiants à accorder le plus de temps qu’ils peuvent à l’apprentissage
au lit des malades, lors des stages et des gardes, plus qu’aux longues heures en
bibliothèque…
C’est aussi pourquoi ils se réjouissent de constater que le CNCI tend à privilégier
l’évaluation des connaissances non seulement à partir d’études de cas cliniques
(qui évaluent davantage la capacité du futur médecin à utiliser ses connaissances
que leur étendue brute), mais, depuis quelques années, des cas complexes, portant
sur des malades qui se rapprochent beaucoup plus de la pratique réelle. Cela
incite le candidat à prendre en compte tous les éléments qu’il doit avoir à l’esprit
avant d’arrêter ses décisions : antécédents, pathologies associées, interactions
médicamenteuses, mode de vie, profil psychologique et souhaits du malade… La
volonté par ailleurs de développer les cas « transversaux », ne portant pas que sur
une maladie, ou un organe, rappelle que tout médecin ne doit pas s’intéresser
seulement à « la maladie », mais aussi et surtout au « malade ». Devant la pluralité
des symptômes cliniques ou paracliniques, il doit être capable de hiérarchiser le
degré d’urgence de la prise en charge, évaluer le niveau de gravité, et proposer
les investigations appropriées et l’orientation la plus adéquate.
Deux piliers doivent ainsi fonder la pratique du médecin : le pilier scientifique, les
décisions « techniques » fondées sur les preuves (ce qu’il est habituel de dénommer
l’ « EBM ») et le pilier humaniste, la prise en compte de la spécificité de chaque
individu. C’est le sens de l’action depuis toujours de l’Association Pédagogique
Nationale des Enseignants de Thérapeutique (APNET). Elle ne peut que se réjouir
de l’évolution de ces modalités d’évaluation.
Mais, puisque l’on ne sait que ce que l’on pratique, il est aussi nécessaire de
s’entraîner à étudier de tels dossiers de malades, souvent tirés d’histoires vraies, «
mises en forme » pour des besoins pédagogiques, et rédigées par des praticiens
de terrain. Cette 2e édition a été revue, corrigée, enrichie d’une dizaine de nouveaux
cas… en attendant – n’en doutons pas - la suivante !
PPrr GGiilllleess PPOOTTEELL
Professeur de Thérapeutique
CHU de Nantes
PPrr PPhhiilliippppee CCAASSAASSSSUUSS
Professeur de Thérapeutique
CHU de Bobigny