firmer un reflux peu évident. En dehors de toute
pathologie sous-jacente, ces examens aident par-
fois à diagnostiquer une hyperkinésie pouvant
entraîner à elle seule un hoquet, sans autre sub-
stratum anatomique.
Causes digestives basses
Une origine digestive basse a pour responsables
les colopathies, les colites en tous genres avec
leur symptomatologie riche de douleurs abdomi-
nales, de météorismes et de troubles du transit.
Exceptionnellement en cause, une infection
sous-diaphragmatique peut pourtant se révéler
(abcès ou péritonite chronique). Les signes biolo-
giques et radiologiques permettent alors de dé-
tecter cette infection latente. La cause digestive
identifiée, le traitement étiologique fera, la plu-
part du temps, cesser ce hoquet. Sont utilisés les
modificateurs de la digestion, comme le métoclo-
pramide, liés, en cas de hernie et de RGO, aux
anti-acides, aux anti-H2, ou aux inhibiteurs de la
pompe à protons, en fonction de l’importance
des lésions. Conjointement, les conseils hygiéno-
diététiques sont indispensables à rappeler ou à
énoncer : suppression du tabac, des graisses, du
chocolat, du café, des épices (modificateurs du
sphincter œsophagien). Parfois, lorsque le reflux
est très important, que la fibroscopie a trouvé
une œsophagite importante et résistant aux trai-
tements classiques médicamenteux, la chirurgie
peut alors être indiquée. Actuellement, la chirur-
gie sous cœlioscopie ou sous laparoscopie
semble avoir les faveurs, le risque principal étant,
pour cette technique, de léser le nerf phrénique.
En cas de colopathie, l’arsenal thérapeutique est
vaste et apprécié par le médecin, en fonction de
son patient. Il peut être utile de s’aider d’examens
complémentaires pour éliminer une lésion orga-
nique intestinale. En l’absence de tumeurs bé-
nignes ou malignes décelées seront alors utilisés
les modificateurs des contractions coliques : des
antispasmodiques ou des accélérateurs du tran-
sit, voire des “calmants” à impact intestinal ou
des anxiolytiques plus généraux. Enfin, un abcès
sous-diaphragmatique, une péritonite chronique
ne doivent pas être méconnus.
Causes non digestives
Quand il n’existe pas de causes digestives, il
convient d’éliminer en premier la prise régulière
de médicaments (benzodiazépines, corticoïdes,
barbituriques). En l’absence de pathologie diges-
tive, de prise médicamenteuse, et en présence de
signes neurologiques, il faut envisager une cause
cérébrale. Vertiges, céphalées, troubles mnésiques
ou du comportement doivent faire craindre un
problème encéphalique. Le scanner diagnostique
une tumeur cérébrale (plus souvent voisine du
tronc) ou repère un problème vasculaire : de
l’anévrisme cérébral jusqu’à la maladie d’Alzhei-
mer. Si les examens radiologiques ne suffisent
pas, une étude des potentiels auditifs évoqués
peut révéler une tumeur du tronc cérébral ou du
cervelet. La résolution du hoquet passe alors par
le traitement de l’affection causale. Enfin, et plus
rarement, le hoquet peut accompagner une pa-
thologie urologique ou postopératoire abdomi-
nale ou pelvienne : une lithiase urinaire comme
une bride postopératoire. Le hoquet peut souvent
aggraver un syndrome tumoral ou immunodéfici-
taire acquis : il fait partie des syndromes paranéo-
plasiques, comme signe non pas révélateur, mais
aggravant. Enfin, les patients atteints de cancer
présentent souvent, en fin d’évolution de la mala-
die, un hoquet responsable d’une gêne supplé-
mentaire. Son traitement, encore trop souvent né-
gligé, les soulage pourtant.
L’efficacité de tous les médicaments qui ont pu être
essayés contre le hoquet n’est pas garantie. Cepen-
dant, plusieurs règles sont à respecter : si un traite-
ment correctement suivi pendant un mois ne pro-
voque aucune amélioration, il est alors inutile de le
poursuivre. En revanche, si l’amélioration peut
être immédiate, elle est le plus souvent progres-
sive. Le médicament ayant apporté les meilleurs
résultats, en dehors du traitement étiologique,
semble être le baclofène (Lioresal®), un traitement
dont les effets secondaires ne sont pas rares (fa-
tigue, somnolence ou nausées).
J.B.
Lorsque rien ne marche, consultations anti-hoquet à Paris :
– hôpital Saint-Antoine : 01 49 28 23 87 ;
– hôpital de la Salpêtrière : 01 42 17 66 84 ;
– hôpital Saint-Joseph : 01 44 12 33 87 ;
– SOS hoquet : 01 42 17 67 77
.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Resp 1995 ; 12 : 219-29.
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Professions Santé Infirmier Infirmière - No51 - décembre 2003
Libérale