Thème 4 : Colonisation et décolonisation
Chapitre 7 : Le temps des dominations coloniales
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Document amorce : texte 1 p. 246 (attention, ce n’est pas un document historique)
Le monde connaît la colonisation depuis l’Antiquité. Il s’agit du processus d’expansion d’une
puissance (métropole) vers d’autres territoires (colonies) exploités économiquement et mis sous tutelle
politique et culturelle. Au milieu du XIXe siècle, tous les continents sont touchés par la colonisation.
L’Afrique connaît un destin particulier car c’est le seul continent qui a connu une « course aux
colonies » entre les puissances. L’apogée colonial est atteint pendant l’entre-deux-guerres, période
pendant laquelle les empires britannique et français se distinguent des autres, par leur taille et leur
présence sur tous les continents. L’Empire français connaît sa plus grande acceptation dans l’opinion
publique française en 1931, lors de l’exposition coloniale, exposition qui met en avant les
représentations que les français se font de l’Empire, mais non ses réalités, ni les contestations qui lui
sont opposées.
Comment les puissances européennes se partagent-elles l’Afrique à la fin du XIX
ème
siècle ? Quelles
sont les représentations, les réalités et les contestations de la domination coloniale française dans
l'entre-deux-guerres ?
I. Le partage colonial de l’Afrique à la fin du XIX
ème
siècle :
A. Conquêtes et résistances.
Documents à utiliser : document 1 p. 248, document 2 p. 249 et carte p. 254-255 (aidez-vous de la
page de cours du livre p. 248), Supplément illustré du petit journal, 21 février 1904.
Document : La résistance des Hereros contre l’Allemagne, le petit journal, 21 février 1904.
1. Les territoires conquis par les Européens en Afrique en 1880 sont-ils nombreux ?
À l’exception de l’Algérie dont la conquête s’opère depuis 1830, les implantations européennes en
Afrique sont ponctuelles et limitées vers 1865. L’intérieur du continent, à la différence des régions
littorales, n’est pas entièrement connu des Européens bien que de nombreuses missions d’exploration
(Brazza, 1852-1905) ont eu lieu dans le courant du XIXe siècle.
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2. La situation des puissances européennes en Afrique en 1914 a-t-elle évoluée ?
La pénétration européenne s’est considérablement intensifiée en 1914 et de nouveaux protagonistes,
comme l’Allemagne et l’Italie, se sont implantés sur le continent. Ainsi, dans les premières années du
XXe siècle, l’Afrique est presque entièrement conquise par quelques puissances européennes. Les
nations colonisatrices, qui possédaient 11 % du continent africain en 1875, en contrôlent 90 % en
1902. Il ne reste en 1914 que deux États indépendants : le Liberia et l’Abyssinie (grâce à la victoire du
négus à Adoua sur les Italiens en 1896).
3. Présentez la caricature (document 1 p. 248). En dehors de la conquête militaire, quels sont les autres
moyens pour contrôler pleinement un territoire ?
Cette caricature est l’œuvre du dessinateur Edward Linley Sambourne, et elle est intitulée « Le colosse
de Rhodes ». Elle a été publiée dans Punch, un journal satirique anti-establishment britannique, le 10
décembre 1892. Cette caricature du colonisateur britannique Cecil Rhodes le présente, tel le « colosse
de Rhodes », reliant le Caire au Cap (les deux extrémités de l’Afrique) par le télégraphe et le chemin
de fer. Ainsi, les progrès techniques contribuent-ils à la conquête coloniale.
4. Les colonisateurs européens, contrairement à ce que les textes de l’époque veulent faire croire,
sont-ils arrivés sur des terres vierges de toute civilisation ?
De puissants royaumes d’Afrique sont présents sur le continent africain bien avant l’arrivée des
colonisateurs. Au moment de la conquête de l’Afrique, les Français partent à la conquête de l’Empire
de Samory Touré, les Anglais du royaume Ashanti. De plus, un grand nombre de tribus peuplent
l’Afrique. Les Européens s’y heurtent de manière violente face à des peuples qui résistent : les Anglais
se heurtent aux zoulous en 1869, les Allemands aux Hereros en 1904.
Les exemples de résistance sont en effet légions : résistance des Wolof au Sénégal de 1864 à 1886,
résistance du roi Béhanzin au Dahomey en 1890 puis en 1892-1894, guerres qui opposent les Ashantis
et les Zoulous aux Britanniques.
5. Comment les Européens présentent-ils les peuples qui leur résistent ? Est-ce le reflet de la réalité ?
Le document illustre la résistance des Hereros, en Afrique du Sud-ouest (actuelle Namibie) qui se
révoltent en 1904 contre la domination allemande. L’illustration du Petit Journal représente
l’affrontement entre l’armée allemande, obéissant aux ordres de l’officier debout au second plan, et les
guerriers Hereros, dirigés par leurs chefs, reconnaissables à leur coiffe et costume rouge vif. On
mesure ici l’infériorité technologique des Hereros qui, comme souvent dans ces guerres coloniales,
condamne les insurgés à l’échec. Les Allemands utilisent l’arme à feu, avancent en rang serré,
devancés par des tirs d’artillerie ; leur action est coordonnée tandis que l’assaut des guerriers hereros
semble désordonné. S’il est vrai que l’armement des populations africaines est inférieure à celle des
populations européennes, leurs techniques de guerre sont souvent efficaces comme le montre la défaite
des Britanniques à la bataille d’Isandhlwana en 1869, bataille 20 000 zoulous battent les 4000
hommes de l’armée britannique mal préparés.
La conquête des territoires africains revêt des formes diverses : mise sous dépendance à partir
de questions financières comme en Tunisie ou en Égypte ou encore au Maroc, traités de protectorat,
souvent ambigus en Afrique intertropicale, mais aussi conquête militaire et même véritables guerres
coloniales, là où les Africains n’acceptent pas la perte de leur indépendance.
B. Partage de l’Afrique et rivalités coloniales
1) La conférence de Berlin (1884-1885) : une tentative de régulation de la conquête de
l’Afrique :
Documents à utiliser : le préambule de la conférence de Berlin (1885), document 2 p. 250.
Document 1 : Préambule de la conférence de Berlin (1885)
Voulant régler, dans un esprit de bonne entente mutuelle, les conditions les plus favorables au
développement du commerce et de la civilisation dans certaines régions d'Afrique, et assurer à tous les
peuples les avantages de la libre navigation sur les deux principaux fleuves africains qui se déversent
dans l'océan Atlantique; désireux d'autre part, de prévenir les malentendus et les contestations que
pourraient soulever à l'avenir les prises de possession nouvelles sur les côtes de l'Afrique, et
préoccupés, en même temps, des moyens d'accroître le bien-être moral et matériel des populations
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indigènes, ont résolu, sur invitation qui leur a été adressée par le gouvernement impérial d'Allemagne,
d'accord avec le gouvernement de la République française, de réunir à cette fin une Conférence à
Berlin. […]
Questions :
1. Quelles sont les raisons qui ont amené les puissances européennes à se réunir à Berlin en
1884-1885 ? Quelles sont les règles qui ont été mises en place lors de cette conférence ?
Ces textes sont des extraits de l’acte final de la conférence de Berlin (préambule et articles),
tenue de novembre 1884 à vrier 1885 à l’initiative de l’Allemagne et de la France. Trois questions
majeures sont envisagées : celle du commerce, pour éviter conflits et monopoles et la nécessité de
permettre une libre navigation sur les deux grands fleuves africains (Congo et Niger), permettant ainsi
aux pays sans façade maritime un libre accès à l’océan Atlantique. La question des frontières est
posée, en vue des prochaines conquêtes, de façon à éviter les litiges. Enfin, les puissances européennes
s’engagent solennellement à pourvoir au bien-être des populations colonisées. Ainsi la conférence
s’engage-t-elle à assurer la fin de l’esclavage et de la traite.
2. La conférence de Berlin procède-t-elle au partage de l’Afrique ? En vous appuyant sur la photo 2 p.
245 et la carte 4 p. 251, peut-on dire que les règles fixées par la conférence ont été respectées ?
La conférence de Berlin ne procède donc pas au partage de l’Afrique, comme l’affirme la caricature du
début du chapitre. À travers ce texte est esquissée une ligne de conduite pour les Européens en
Afrique. Elle a été peu respectée, tant du point de vue du sort réservé aux indigènes que de la question
des frontières, comme l’attestent les différents litiges opposant les puissances coloniales jusqu’en
1914. Cette conférence est néanmoins représentative d’un esprit nouveau de concertation
internationale qui se développe dans les années 1880.
2) Des rivalités persistantes entre les puissances coloniales : l’exemple de Fachoda (1898) :
Documents à utiliser : La couverture du petit journal (1898), document 4 p. 251 :
Le petit journal, 20 novembre 1898.
Le lobby colonial français, qui a mal accepté l’installation des Britanniques en Égypte et leurs
ambitions sur le Soudan, a tout mis en œuvre pour contrecarrer cette avancée. Les routes des deux
empires se croisent en effet : celle des Britanniques cherchant à constituer un axe Nord/Sud, celle des
Français un axe Atlantique/Mer rouge. En 1895, le capitaine Jean-Baptiste Marchand se voit confier la
mission de remonter le Congo et l’Oubangui pour atteindre le Nil blanc à Fachoda, sans tenir compte
des protestations du Foreign Office qui stipule que toute expédition française vers le Nil sera
considérée comme un « acte inamical ». Partie en 1896, l’expédition est confrontée à des actes de
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rébellion anti-français que le capitaine réprime durement. Le 10 juillet 1898, la mission atteint
Fachoda. Au début de l’année 1898, le général anglais Kitchener commence sa remontée du Nil à la
tête d’une imposante armée anglo-égyptienne avec laquelle il arrive aux portes de Fachoda le 19
septembre. Un combat serait très inégal, la mission Marchand comptant 150 hommes celle de
Kitchener en réunit 20000, et le gouvernement français ne tient pas à s’engager dans une guerre
coloniale contre le Royaume-Uni. Le 3 novembre 1898, le gouvernement français prend la décision
d’évacuer Fachoda.
Le document présente la situation extrêmement tendue entre les deux pays qui sont au bord de la
guerre. De chaque côté, le parti colonial, soit le groupe de pression regroupant les hommes politiques
favorables à la colonisation quelle que soit leur obédience politique, pousse à de nouvelles conquête.
L’Angleterre est représentée sous la forme du loup dans le petit chaperon rouge, un pays qui
fonctionne donc par la ruse. Le bouclier porte le nom d’Albion, nom très péjoratif donné à
l’Angleterre depuis la période de la guerre de Cent Ans (XIV
ème
-XV
ème
siècle) l’adjectif perfide est
parfois ajouté. La caricature critique la volonté expansionniste de l’Angleterre au Soudan mais aussi
en Egypte Fachoda est au Soudan mais son contrôle permet de faire la connexion entre le Soudan et
l’Egypte. Or, cette mainmise sur le Soudan et l’Egypte est critiquée.
D’autres querelles opposent les puissances coloniales : ainsi la France et l’Allemagne en 1905 et 1911
sont aux prises à deux reprises pour le contrôle du Maroc.
C. Des motivations qui font débat
Documents à utiliser : discours de Jules Ferry sur la question coloniale (28 juillet 1885), discours de
Georges Clémenceau répondant au discours de Jules Ferry (30 juillet 1885).
Document 1 : Discours de Jules Ferry, le 28 juillet 1885
« Vous nous citez toujours comme exemple, comme type de la politique coloniale que vous aimez et
que vous rêvez, l’expédition de M. de Brazza. C’est très bien, messieurs, je sais parfaitement que
M. de Brazza a pu jusqu’à présent accomplir son œuvre civilisatrice sans recourir à la force ; c’est un
apôtre ; il paie de sa personne, il marche vers un but platrès haut et très loin ; il a conquis sur ces
populations de l’ Afrique équatoriale une influence personnelle à nulle autre pareille ; mais qui peut
dire qu’un jour, dans les établissements qu’il a formés, qui viennent d’être consacrés par l’aréopage
européen et qui sont désormais le domaine de la France, qui peut dire qu’à un moment donné les
populations noires, parfois corrompues, perverties par des aventuriers, par d’autres voyageurs, par
d’autres explorateurs moins scrupuleux, moins paternels, moins épris des moyens de persuasion que
notre illustre Brazza, qui peut dire qu’à un moment donné les populations n’attaqueront pas nos
établissements ? Que ferez-v alors ? Vous ferez ce que font tous les peuples civilisés et vous n’en
serez pas moins civilisés pour cela ; vous résisterez par la force et vous serez contraints d’imposer,
pour votre sécurité, votre protectorat à ces peuplades rebelles. Messieurs, il faut parler plus haut et plus
vrai ! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races
inférieures ... (Rumeurs sur plusieurs bancs à l’extrême gauche.)
« Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont
le devoir de civiliser les races inférieures... (Marques d’approbation sur les mêmes bancs à gauche,
nouvelles interruptions à l’extrême gauche et à droite.) La vraie question, messieurs, la question qu’il
faut poser, et poser dans des termes clairs, c’est celle-ci : est-ce que le recueillement qui s’impose aux
nations éprouvées par de grands malheurs doit se résoudre en abdication ? [...] Est-ce que, absorbés
par la contemplation de cette blessure qui saignera toujours, ils laisseront tout faire autour d’eux ; est-
ce qu’ils laisseront aller les choses ; est-ce qu’ils laisseront d’autres que nous s’établir en Tunisie,
d’autres que nous faire la police à l’embouchure du fleuve Rouge et accomplir les clauses du traité de
1874, que nous nous sommes engagés à faire respecter dans l’intérêt des nations européennes ? Est-ce
qu’ils laisseront d’autres se disputer les régions de l’Afrique équatoriale ? Laisseront-ils aussi régler
par d’autres les affaires égyptiennes qui, par tant de côtés, sont des affaires vraiment françaises ? (Vifs
applaudissements à gauche et au centre. Interruptions.)
« Je dis que la politique coloniale de la France, que la politique d’expansion coloniale, celle qui nous a
fait aller, sous l’Empire, à Saigon, en Cochinchine, celle qui nous a conduits en Tunisie, celle qui nous
a amenés à Madagascar, je dis que cette politique d’expansion coloniale s’est inspirée d’une vérité sur
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laquelle il faut pourtant appeler un instant votre attention : à savoir qu’une marine comme la nôtre ne
peut pas se passer, sur la surface des mers, d’abris solides, de défenses, de centres de ravitaillement.
("Très bien ! Très bien !" Nombreux applaudissements à gauche et au centre.) L’ignorez-vous,
messieurs ? Regardez la carte du monde... et dites-moi si ces étapes de l’Indochine, de Madagascar, de
la Tunisie ne sont pas des étapes nécessaires pour la sécurité de notre navigation ? (Nouvelles marques
d’assentiment à gauche et au centre.)[...] « Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde,
en se tenant à l’écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme
une aventure toute expansion vers l’Afrique ou vers l’Orient, vivre de cette sorte, pour une grande
nation, croyez-le bien, c’est abdiquer, et dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire ; c’est
descendre du premier rang au troisième et au quatrième. (Nouvelles interruptions sur les mêmes bancs.
"Très bien ! Très bien !" au centre.) »
Document 2 : Réponse de Georges Clemenceau, le 30 juillet 1885
« Je passe maintenant à la critique de votre politique de conquêtes au point de vue humanitaire. [...]
Nous avons des droits sur les races inférieures. Les races supérieures ont sur les races inférieures un
droit qu’elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de
civilisation. Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l’on voit le gouvernement français
exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force
aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures ! C’est bientôt dit. Pour ma part,
j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la
France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race
inférieure à l’Allemand. Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner
vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! [...]
Je ne veux pas juger au fond la thèse qui a été apportée ici et qui n’est autre chose que la proclamation
de la puissance de la force sur le Droit. L’histoire de France depuis la Révolution est une vivante
protestation contre cette unique prétention. C’est le génie même de la race française que d’avoir
généralisé la théorie du droit et de la justice, d’avoir compris que le problème de la civilisation était
d’éliminer la violence des rapports des hommes entre eux dans une même société et de tendre à
éliminer la violence, pour un avenir que nous ne connaissons pas, des rapports des nations entre elles.
[...] Regardez l’histoire de la conquête de ces peuples que vous dites barbares et vous y verrez la
violence, tous les crimes déchaînés, l’oppression, le sang coulant à flots, le faible opprimé, tyrannisé
par le vainqueur ! Voilà l’histoire de votre civilisation ! [...] Combien de crimes atroces, effroyables
ont été commis au nom de la justice et de la civilisation. Je ne dis rien des vices que l’Européen
apporte avec lui : de l’alcool, de l’opium qu’il répand, qu’il impose s’il lui plaît. Et c’est un pareil
système que vous essayez de justifier en France dans la patrie des droits de l’homme !
Je ne comprends pas que nous n’ayons pas été unanimes ici à nous lever d’un seul bond pour protester
violemment contre vos paroles. Non, il n’y a pas de droit des nations dites supérieures contre les
nations inférieures. Il y a la lutte pour la vie qui est une nécessité fatale, qu’à mesure que nous nous
élevons dans la civilisation nous devons contenir dans les limites de la justice et du droit. Mais
n’essayons pas de revêtir la violence du nom hypocrite de civilisation. Ne parlons pas de droit, de
devoir. La conquête que vous préconisez, c’est l’abus pur et simple de la force que donne la
civilisation scientifique sur les civilisations rudimentaires pour s’approprier l’homme, le torturer, en
extraire toute la force qui est en lui au profit du prétendu civilisateur. Ce n’est pas le droit, c’en est la
négation. Parler à ce propos de civilisation, c’est joindre à la violence, l’hypocrisie. »
Questions : Après avoir présenté ces auteurs et le contexte du débat qui les oppose, expliquez sur quels
points ces hommes politiques s’opposent, et quelles raisons de la colonisation sont données
a posteriori. Ces raisons font-elles l’unanimité en France ?
Les deux documents suivants proviennent du « grand débat » de 1885, alors que la prise de
possession de l’Annam et du Tonkin et l’extension de sa domination au Congo et à Madagascar, la
France connaît une inflexion très sensible de la politique coloniale. Jules Ferry est tombé le 30 mars
1885 sur la question du désastre de Lang Son et atteint des sommets d’impopularité (« Ferry
Tonkin »). Dans ce discours du 28 juillet devant la Chambre des députés, « remarquable de logique et
de clarté » (Denise Bouche), il tente une justification a posteriori de sa politique, organisant les
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