6- Le bois et
les bâtiments
professionnels
AU SOMMAIRE :
L’Atelier de Tromcourt
à Mariembourg (Couvin):
Le bois, matériau central
entre béton et acier Page 3
L’atelier rural
à Salle (Bertogne):
Le choix du bois s’impose
comme une évidence…
Pages 4 et 5
L’immeuble de bureaux
« Éric Boulanger » à Waterloo:
Rencontre humaine
et créative autour
du matériau bois Pages 6 à 9
La capitainerie et le club house
du port de plaisance à Mons:
Le bois, symbole
chaleureux de l’accueil
et de la rencontre
Pages 10 à 13
L’imprimerie Victor Buck à
Leudelange (Grand-Duché de
Luxembourg):
Le bois, pour ses qualités et
une durée de chantier record
Pages 14 et 15
CRÉDITS :
Les textes sont la propriété des architectes pour les différents projets
présentés, de Valbois RN et de La Fibre Comm. Toute reproduction,
même partielle, des textes et des documents de cette publication, est
soumise à l’approbation préalable de leur(s) propriétaire(s).
Réalisé en avril 2009
6- Le bois et
les bâtiments
professionnels
Notre couverture:
L’immeuble de bureaux
« Éric Boulanger » à Waterloo
Photo: © Ch. Bastin et J. Evrard
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Bois et bâtiments professionnels :
tout pour sentendre !
Qu’il s’agisse de construire un bâtiment de bureaux, un édifice industriel, un espace
commercial ou de services… et quelle qu’en soit la taille… on peut constater autour
de nous l’importance que revêt désormais l’intégration de la réalisation dans son
environnement. Les pays nordiques, et plus proches de nous, la Suisse, l’Allemagne ou
encore l’Autriche l’ont bien compris, utilisant largement le bois dans leurs bâtiments
professionnels. En effet, le bois est, avec la pierre, un matériau naturel de construction
qui per met aux ouvrages de se fondre dans leur environnement. La richesse de trai -
tement des bardages extérieurs en bois, qui peuvent être laissés naturels, être peints,
lasurés… participe à cette excellente intégration paysagère.
Mais le bois constitue également une réponse technique tout à fait pertinente. Le
bois et les outils modernes de calcul des structures autorisent la réalisation de grandes
portées inaccessibles aux autres matériaux. Ces structures en bois donnent naissance
à d’immenses surfaces libres, sans aucun poteau intermédiaire. Dans un contexte
professionnel, où le souhait de chacun est de voir l’entreprise se développer, c’est
une chance énorme car la superficie mise à disposition pourra évoluer aisément. La
modularité est inscrite dans les gènes du bois! D’ailleurs, plus généralement, il est
reconnu que dans les constructions en bois, les transformations et toutes les évolutions
structurelles sont facilitées par l’usage de ce matériau.
En milieu professionnel, et peut-être plus qu’ailleurs, le temps a un coût! Ici aussi, le
bois se révèle une réponse économique adaptée. Grâce à un haut degré de préfabrica-
tion en atelier, avant même que le chantier ne soit ouvert, le bois s’impose en réduisant
à l’extrême les délais de construction et les perturbations pendant les travaux. En plus,
ce travail en atelier permet de mieux maîtriser le processus de production, sa qualité et
sa gestion dans son ensemble. Enfin, grâce à cette durée plus courte d’exécution, le
bois permet de réaliser des économies financières indéniables. Rajoutons d’ailleurs que
la solution bois se révèle souvent la plus concurrentielle économiquement, dès lors que
l’on prend en compte l’investissement de départ et les coûts d’exploitation ultérieurs,
liés à la vie du bâtiment.
Enfin, le bois est, de façon irréfutable, la réponse aux attentes de confort. Au-delà de
ses qualités d’isolant thermique et acoustique, le matériau bois apporte par sa chaleur,
un bien-être et un confort de travail très bénéfiques pour l’entreprise. Matériau sain, il
jouit d’une excellente résistance au feu, permettant l’évacuation du bâtiment en toute
sécurité, alors que le métal se sera affaissé ou le béton se sera écroulé! Du fait de sa
faible inertie, il permet au bâtiment de se réchauffer rapidement induisant une facture
énergétique des plus raisonnables.
La réalisation de bâtiments professionnels, associant
le matériau bois, constitue aujourd’hui un choix
séduisant pour les entreprises. Ce matériau, symbole
du développement durable, est une opportunité pour
qui souhaite valoriser son image d’entreprise citoyenne.
Mais au-delà, le bois constitue surtout une alternative à
privilégier quand on souhaite un bâtiment parfaitement
intégré à son environnement, adapté aux contraintes
professionnelles, sain, et évolutif.
Ce bâtiment, destiné à accueillir un
cabinet d’architecture, est la propriété
d’une entreprise de menuiserie. Pour
autant, l’utilisation du bois est mesurée,
fruit d’une réflexion architecturale très
cohérente sur la mixité des matériaux.
À une extrémité du parc d’activité économique, dans un lieu
calme bordé de prairies et de champs, marqué par l’omnipré-
sence du château de Tromcourt, les architectes ont souhaité
donner libre cours à leur imagination. La forme du bâtiment,
un grand parapluie de forme cintrée, épouse le relief du sol et
s’intègre harmonieusement au vallonnement du lieu.
Le choix des matériaux reflète une volonté de pureté, chaque
composant étant affecté à un usage particulier. Ainsi, au sol, on
trouve une dalle de béton parfaitement rectangulaire. En haut,
se manifeste l’acier, privilégié pour son expression toute en
légèreté. Il donne à la réalisation un esprit aérien. Enfin, entre
béton et acier, le bois trouve une place de choix.
Les façades sont en effet constituées de cadres en bois lamel-
lé-collé qui accueillent ici une fenêtre, ici un vitrage, ici une
occultation sous la forme d’un bardage. Ce choix en faveur du
lamellé-collé a permis de conserver aux poteaux des dimen-
sions réduites, confortant l’image de finesse de la structure.
Tout a été réalisé en afzelia, un bois naturellement durable,
solide, et aux teintes uniformes.
En aménagement intérieur, le bois est également très présent,
sous la forme de panneaux en MDF teintés dans la masse avec
un jeu entre deux couleurs, le rouge et le vert.
Vues de l’intérieur et de l’extérieur du projet - Photo: © La Fibre Comm.
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caractéristiques de l’ouvrage
Années de construction: 2006-2007
Durée des travaux: 10 mois
Surface (SHON): environ 250 m2
Coût de la construction (HTVA): environ 345 000
Maître d’ouvrage:
Menuiserie Coene
Maître d’œuvre:
Atelier de Tromcourt
Tél.: +32 (0)60 34 43 34 - E-mail: [email protected]
Entreprises de construction:
Ramaekers Construction s.p.r.l. (lots béton et acier)
Tél.: +32 (0)60 21 25 47
Menuiserie Coene (lot bois)
Tél.: +32 (0)60 34 45 44 - E-mail: [email protected]
LATELIER DE TROMCOURT À MARIEMBOURG (COUVIN):
Le bois, matériau central
entre béton et acier
Territoires &Bois Le bois et les bâtiments professionnels
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Vue sur la façade arrière du projet et son intégration dans le paysage - Photo : © La Fibre Comm.
LATELIER RURAL À SALLE (BERTOGNE):
Le choix du bois s’impose
comme une évidence…
Première difficulté inhérente à ce type de projet: le fait de
concevoir un bâtiment dont on ne connaît pas a priori la
destination. Cette incertitude impose de créer un lieu multi-
fonctionnel, susceptible de laisser beaucoup de liberté à la
commune pour rechercher les utilisateurs potentiels. Mais à
cette préoccupation, se greffent bien d’autres contraintes
comme un budget déjà arrêté, une superficie préalablement
définie, le défi d’intégrer un bâtiment de type industriel dans
un contexte très rural, et enfin, le terrain qui était imposé.
C’est l’aboutissement de ces diverses exigences qui a généré le
bâtiment: sa disposition, sa forme, ses matériaux.
Le terrain communal mis à disposition présente une déclivité
entre l’avant et l’arrière. Le bâtiment est alors organisé sur
deux niveaux, l’un en relation avec la voirie, l’autre en lien avec
l’arrière. Puis, l’architecte a opté pour deux volumes, une
organisation qui a pour avantage de créer in fine quatre blocs,
ce sera la capacité maximale d’accueil de l’atelier rural.
Le premier volume, le plus petit, offre deux espaces d’environ
130 m2chacun et est placé perpendiculairement à la route. Le
second, d’une superficie de 2 x 220 m2, est parallèle à la voirie.
Une organisation qui démontre la sensibilité des architectes à
la typologie des villages ardennais. Effectivement, il est de
tradition que la première maison, à l’entrée du village, soit
perpendiculaire à la route pour apporter un effet de porte. Ici
aussi, dans un espace transitoire entre une zone agricole et
une zone d’habitat, il était important que le bâtiment relaye
cet effet.
En matière de forme, le gabarit général de l’atelier rural fait
sien le vocabulaire qui caractérise les hangars de la région: des
constructions très nettes, à deux pans et sans débord.
Question matériaux, le bâtiment se trouvant très enterré, il
nécessitait un soutènement important. Le béton a donc été
privilégié sous forme de poteaux et de murs. La charpente est
en bois lamellé-collé.
À l’extérieur, pour le parement, le choix du bois s’est imposé
comme une évidence. Une alternative comme le bardage
métallique, en contexte d’habitat et avec le respect des tradi-
tions à l’esprit, ne convenait pas. Crépi ou pierre étaient des
solutions visuellement viables, mais le prix de tels matériaux
aurait rendu le coût du bâtiment trop élevé. En fait, le bois
convenait parfaitement!
Ici, on a privilégié l’épicéa local, une essence qui se révèle
économiquement très intéressante. Traité par autoclave, le
bois va rester sans traitement. Ce choix délibéré va permettre
au bâtiment de prendre progressivement une patine grise, ce
qui confortera son intégration dans ce paysage rural.
La commune de Bertogne, consciente de la nécessité de se diversifier et d’attirer des
investisseurs sur son territoire, a décidé de construire un atelier rural. Ce projet, mené
dans le cadre d’un Programme Communal de Développement Rural (PCDR), panache
les contraintes. Le bois permet de s’affranchir de certaines d’entre elles avec succès.
Aspects techniques
Accompagner favorablement le vieillissement d’un bardage en bois
Pour Benoît Weber, l’architecte de l’atelier rural de Salle, la
bonne tenue dans le temps d’un bardage en bois demande un
peu d’attention. Il nous livre quelques suggestions.
Premier conseil prodigué par le professionnel, et sûrement l’un
des plus importants,
« en matière de bardage bois, il faut éviter
toute rétention d’eau ou d’humidité. Il faut que le bardage soit
ventilé! »
. Mesure mise en pratique pour l’atelier rural, où Benoît
Weber a d’abord fait poser des lattes de 27 mm, verticalement,
sur les murs en béton. Écartés tous les 45 à 50 cm, ces éléments
permettent de récupérer les irrégularités de la maçonnerie. Sur
cette surface, bien plane, on vient fixer le pare-pluie. De nouvelles
lattes, de 40 mm, ont également été posées verticalement sur le
réseau de lattes déjà présent.
« Ces secondes lattes sont celles
qui vont accueillir les planches de bardage, c’est la raison pour
laquelle nous préférons des sections plus importantes. Avec
40 mm, on dispose d’une bonne coulisse de ventilation. C’est
important pour le séchage du bois »
.
Autre détail favorable à ce séchage du bois,
« aller au plus simple
en utilisant des planches sans profil et, lorsque c’est possible,
laisser un joint ouvert de 5 mm »
précise l’architecte.
Mais pour lui,
« les angles sont des éléments qui demandent une
grande attention. J’ai pris l’habitude de les recadrer grâce à un
bois vertical. C’est plus net et plus joli. En plus, en milieu indus-
triel, ce sont des pièces à risque avec la circulation des véhicules,
alors autant privilégier ce type de solution interchangeable! »
.
Et l’architecte d’attirer une dernière fois notre attention,
« même
en cas de mise en œuvre dans les règles de l’art, il faut toujours
prévenir le maître d’ouvrage par rapport au bois. Il doit savoir que
c’est un matériau naturel qui peut évoluer. Mais il est évident que
si on veille à un traitement initial du bois par autoclave, et qu’il est
bien posé, on met tous les atouts de son côté pour accompagner
au mieux ce vieillissement dans le temps »
.
caractéristiques de l’ouvrage
Années de construction: 2001-2002
Durée des travaux: environ 12 mois
Surface (SHON): 720 m2
Coût de la construction (HTVA): 352 500 dont 62 000 pour
le lot bois (bardage, châssis, portes)
Maître d’ouvrage:
Commune de Bertogne
Maître d’œuvre:
A.3 Architecture (Benoît Weber Architecte)
Tél.: +32 (0)63 60 84 84 - E-mail: [email protected]
Bureau d’étude:
Bureau d’études et d’architecture Philippe Mattelin
Tél.: +32 (0)65 78 17 79 - E-mail: [email protected]
Entreprises de construction:
Sacotralux SA (gros œuvre)
Tél.: +32 (0)84 24 48 40 - E-mail: [email protected]
T.V.B. sa (entreprise bois)
Tél.: +32 (0)61 21 36 31 - E-mail: [email protected]
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Ci-dessous, un détail d’angle - Photo: © A.3 Architecture
Ci-dessus, vue sur le bâtiment depuis la route - Photo: © La Fibre Comm.
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