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Trimestriel Avril 2017 • 45 e
N°115
BiologieMédicale
le magazine du Syndicat des Biologistes
PROFESSION
>Maîtrise médicalisée des volumes.
L’indispensable mesure pour
contenir les dépenses.
LABORATOIRE
>Cybersécurité.
Sécuriser les données
des LMB.
EXPERTISE
>Recherche.
La porte s’ouvre pour
les laboratoires de ville.
FOCUS
PRÉSIDENTIELLE
LE PROGRAMME DES CANDIDATS
POUR LA BIOLOGIE MÉDICALE
PRIVÉE
ÉDITORIAL
Biologie Médicale n° 115 Avril 2017 1
8 PROFESSION
>Lessentiel.
>Maîtrise médicalisée
des volumes. L’indispensable
mesure pour contenir les dépenses.
>Coordination de ville.
Bienvenue dans le monde de Kafka.
>Assignation du groupe
Cerba HealthCare. Un front
commun pour le respect de la loi.
>Accès partiel à la
profession. La vigilance est
désormais de mise.
18 LABORATOIRE
>Lessentiel.
>Cybersécurité. Le renforcement
de la protection des données des LMB.
>Loi Sapin 2. Après le fiasco de 2016,
les biologistes se mobilisent pour 2020.
>CPA. Un nouvel outil au service
du parcours professionnel.
26EXPERTISE
DIAGNOSTIC
>Lessentiel.
>AVK. Améliorer l’efficacité
thérapeutique des traitements.
>Recherche. La porte souvre
pour les laboratoires de ville.
32 SDB PRATIQUE
Élections au SDB. Renouvellement
du CA et du Bureau national.
SOMMAIRE
N° 115 Avril 2017
Un air de printemps présidentiel
et bientôt une nouvelle saison de
cinq ans ! Une période où l’avenir de
notre profession s’écrira selon une
alternative : soit elle verra s’épanouir
de nouvelles perspectives pour notre
exercice médical, soit elle nous plongera
définitivement dans une organisation
quasi « industrielle », imposée par
le modèle financier.
En cette fin de mandature, nous venons
de voir s’accumuler les arrêtés et les
circulaires d’application de la loi de
réforme de la biologie de 2013, plus
de quatre ans après son adoption
législative. Ces textes ont tous un point
commun : ils viennent encore alourdir le
fardeau normatif s’accumulant sur les
épaules des biologistes médicaux…
qui, encore occupés à gérer les si
lourdes conséquences de l’obligation
d’accréditation, n’en avaient nul besoin.
L’administration est à la manœuvre, loin
des promesses envolées des politiques.
Pourtant, elles étaient écrites noir sur
blanc : « une Loi par les biologistes et
pour les biologistes »…
Cet abandon de nos élus a laissé le champ
libre à une idéologie administrative absurde
qui n’aime pas l’exercice libéral. Le plus
dommageable, c’est l’absence de réaction
face aux conséquences, maintes fois
dénoncées par le SDB, de la main mise
du secteur financier sur nos entreprises.
Rien n’est encore définitif. Il nous faut
résister activement à la marche en avant
d’une financiarisation totale bien engagée
sous le gouvernement sortant et bien aidé
par une Europe qui en rajoute avec son
accès partiel à notre profession et au
lancement de « tests » pour vérifier si
une nouvelle réglementation est nécessaire
pour la libéraliser encore un peu plus.
Nous sommes un syndicat de propositions
et de progrès, mais il est hors de question
de participer et d’accompagner la
disparition de nos structures au travers
d’une concentration extrême. Nous
luttons pied à pied contre tout ce qui
pourrait favoriser ce mouvement.
Et depuis quelques années, nous avons
aussi pris le virage d’une vraie lutte
juridique. Devant le laxisme des tutelles
et leur laisser-faire, nous avons entrepris
un certain nombre d’actions en justice
qui visent à faire appliquer la loi de la
même façon par tous. L’assignation
conjointe du groupe Verba fin mars
participe de cette démarche. Nous avons
quelques succès, mais ils sont encore
insuffisants. Nous avons besoin de
pouvoirs politiques sensibles à notre
combat. Alors, allez voter ! En espérant
que les nouveaux élus poseront enfin
des actes qui, seuls, permettront d’offrir
à notre exercice médical indépendant
un nouveau printemps. n
Un air de printemps !
par FRANÇOIS BLANCHECOTTE, Président du SDB
© SDB/C.BAMAL
2 FOCUS
>Présidentielle.
Le programme des
candidats pour la biologie
médicale privée.
Afin de sensibiliser les candidats
à la question de la biologie médicale
et à ses enjeux, le SDB a invité les cinq
principaux prétendants à la Présidence
à se positionner sur une série de
sujets, parmi lesquels, notamment, la
financiarisation du capital des LBM et
la délicate question de l’accréditation.
«La perspective de l’élection présiden-
tielle est plus que jamais l’occasion
d’interpeller les candidats à la présidence
de la République pour faire "bouger les
lignes" en donnant une impulsion claire
venant de haut », estime François
Blanchecotte, président du SDB. Le
Syndicat s’y est donc employé en inter-
pellant en février par courrier les cinq
principaux postulants : François Fillon,
Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel
Macron et Jean-Luc Mélenchon. Le SDB
leur a demandé de se prononcer sur cinq
questions fondamentales pour l’évolution
du secteur de la biologie médicale privée.
Une façon pour eux de se positionner au
regard des « cinq pistes d’amélioration
pour une biologie médicale au service de
la santé de tous les Français » formulées
par le SDB.
Sensibiliser les postulants
Le Syndicat cherche ainsi à sensibiliser
à la biologie médicale les postulants et
leurs équipes afin qu’ils n’oublient pas
le diagnostic in vitro et les biologistes
médicaux privés quand ils réfléchissent
à leur politique de santé. Il s’agit aussi
de leur souffler des idées et des pistes
sur une thématique sur laquelle ils sont
attendus. Selon un sondage réalisé en
FOCUS PRÉSIDENTIELLE
« Pourquoi améliorer la biologie médicale est-il important pour la santé des Français ? » Toute la
question est là. Elle engage la profession mais, davantage encore, la santé des Français. Un double enjeu
qui justifie que le SDB ait interpellé les candidats pour qu’ils intègrent la dimension « biologie médicale »
à leur réflexion et à leur programme santé. Voici les positions de ceux qui nous ont répondu.
2 Biologie Médicale n° 115 Avril 2017
© FOTOLIA
LE PROGRAMME DES CANDIDATS
pour la biologie
médicale
privée
FOCUS PRÉSIDENTIELLES
février dernier par Harris Interactive
pour La Mutualité Française, 72 % des
Français estiment en effet que les can-
didats ne parlent pas assez de santé et
que leurs propositions ne répondent pas
aux préoccupations personnelles de
leurs concitoyens. Il est vrai que le sujet
est à la fois complexe, en perpétuelle
évolution, et donc propice aux approxi-
mations, voire aux préconisations
déconnectées des réalités auxquelles
sont confrontés les professionnels de
santé et tout particulièrement les biolo-
gistes libéraux.
La démarche du SDB consiste ainsi
à ce que les candidats n’ignorent plus
que la santé et la prise en charge de la
population reposent désormais sur la
connaissance et la bonne compréhen-
sion d’un certain nombre de paramètres
propres à chaque personne, fournis par
l’imagerie et la biologie médicale. Les
chiffres parlent d’eux-mêmes : entre
60 et 70 % des diagnostics se fondent
sur les résultats d’un examen biolo-
gique. Une tendance qui n’ira qu’en
s’accentuant, sachant que ces para-
mètres s’avèrent indispensables tout au
long du parcours de soins, qu’il s’agisse
de la prévention, du suivi du traitement
mais aussi du dépistage, du diagnostic
et de l’adaptation de la posologie. Sans
parler du développement de la méde-
cine personnalisée qui repose toute
entière sur la performance et la qualité
du diagnostic.
Le biologiste médical,
un expert du diagnostic
« Cette place accrue prise par la biologie
médicale autant que les finances
contraintes dévolues à la protection
sociale conditionnent l’évolution intrin-
sèque de la profession, constate François
Blanchecotte, président du SDB. Alors
que la réalisation de l’analyse était au
cœur de la biologie médicale il y a
encore quinze ans, c’est désormais la
sélection du bon examen biologique et,
surtout, son interprétation qui en consti-
tuent le cœur de métier. C’est plus que
jamais l’affaire exclusive du biologiste
médical devenu un véritable expert du
diagnostic, membre à part entière de
l’équipe de soins. »
En effet, un médecin n’a plus la capa-
cité de maîtriser ce sujet. Cette mutation
s’éprouve au quotidien, dans leurs labo-
ratoires, par les biologistes et, plus lar-
gement, par les acteurs de la santé.
Malheureusement, les tutelles et les
pouvoirs publics n’en ont toujours pas
pleinement conscience, au risque d’en-
traver la mutation de la profession au
préjudice du système de santé et, donc,
de la bonne prise en charge du patient
au juste coût. Les réponses des candi-
dats montrent toutefois que la biologie
médicale n’est pas inconnue des équipes
présidentielles. n
Biologie Médicale n° 115 Avril 2017 3
QUI A RÉPONDU ?
À l’heure où nous bouclions
cette édition, seuls trois candi-
dats – François Fillon, Marine
Le Pen et Emmanuel Macron
nous avaient fait part de leurs
réponses. Une synthèse est à lire
dans ce dossier. Les réponses
intégrales sont accessibles sur
le site du SDB, www.sdbio.eu.
FOCUS
PRÉSIDENTIELLE
4 Biologie Médicale n° 115 Avril 2017
PROMESSES BIEN ENREGISTRÉES
À l’heure où nous finalisions cette édition, vingt jours avant le premier tour, nous n’avions reçu les réponses
que des équipes de François Fillon, Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Tous trois adoptent plutôt le
point de vue des biologistes médicaux libéraux. En tout cas, les promesses ont bien été enregistrées,
en particulier sur la financiarisation et le rôle des biologistes dans les campagnes de dépistage.
MARINE LE PEN • FRONT NATIONAL EMMANUEL MACRON • EN MARCHE ! FRANÇOIS FILLON • LES RÉPUBLICAINS
EMMANUEL MACRON : « Il y a une réelle nécessité d’améliorer la médicalisation de
la biologie médicale. Cela aura un impact sur l’attractivité de la filière qui est en baisse.
Pour cela, il est nécessaire de recentrer les activités du biologiste médical : il est
important de reconnaître le rôle de la démarche qualité mais il faut aussi renforcer les
missions du biologiste et le partenariat clinico-biologique. Le biologiste médical ne doit
pas être un prestataire de services. Il est, à part entière, un acteur du parcours de soins. »
FRANÇOIS FILLON : « Il faut aller plus avant dans la reconnaissance de l’acte biologique
en tant qu’acte de biologie médicale. La médicalisation de la biologie s’inscrit pleinement
dans une logique visant à libérer les forces d’innovation de notre système de santé et à
permettre de le connecter sur le plus haut niveau mondial d’excellence. »
MARINE LE PEN : « Faire des biologistes médicaux des acteurs à part entière de la prise
en charge des patients me paraît capital. Je plaide en faveur d’une meilleure coopération
et coordination entre les différentes professions de santé, ce qui entraînera une évolution
de la prise en charge des patients vers une approche plus globale. Cependant, il faut laisser
le temps au processus de se dérouler de manière sereine. Les dates limites d’accréditation
ont été fixées de manière arbitraire et je suis favorable à l’octroi d’un délai raisonnable
pour les laboratoires. »
FRANÇOIS FILLON : « Nous devrons, tout en restant dans le respect des règles
communautaires, tout faire pour éviter que le mouvement de financiarisation de la biologie
devienne non maîtrisé et fasse basculer le secteur dans une "ubérisation" complète. »
MARINE LE PEN : « Je souhaite consolider le maillage territorial d’acteurs indépendants
de la santé, ce qui inclut les LBM. Ainsi, je moppose au rachat des structures indépendantes
par des grands groupes financiers. »
EMMANUEL MACRON : « Il sagit de faire appliquer la loi sur la biologie médicale de 2013
et d’en respecter l’esprit, tel que voulu par le législateur qui avait fixé à plus de la moitié du
capital social et des droits de vote d’une SEL de biologistes médicaux la part détenue par un
biologiste médical en exercice au sein de cette société. »
PENSEZ-VOUS UTILE
DE RENFORCER
LES MESURES
EXCLUANT LES INVESTISSEURS
FINANCIERS DU CAPITAL DES
LABORATOIRES DE BIOLOGIE
MÉDICALE PRIVÉS ?
PENSEZ-VOUS
OPPORTUN
D’ACCÉLÉRER
CONCRÈTEMENT LA
MÉDICALISATION DE LA
BIOLOGIE MÉDICALE ET
SON RÔLE DANS LA PRISE
EN CHARGE DES PATIENTS ?
SI OUI, COMMENT ?
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