Rachel Frély Les troubles digestifs Un ouvrage paru sous la direction de Jean-Luc Darrigol SN_digestion.indd 1 11/03/14 14:26 CHAPITRE 1 Le processus de la digestion L’appareil digestif assure plusieurs fonctions : une fonction physique (pour faire progresser les aliments dans notre corps), une fonction chimique (pour décomposer ces aliments en petits éléments pour qu’ils soient plus facilement assimilés) et une fonction d’élimination (pour évacuer les déchets de l’organisme). L’estomac exerce deux activités essentielles : une activité motrice (avec une fonction de réservoir assurée par le fundus et une fonction de malaxation des aliments) et une activité sécrétoire (sécrétions gastriques). Anatomie de l’estomac Le tube digestif étant immense (il s’étend de la bouche à l’anus), je vais me limiter dans cet ouvrage à l’estomac. Tout le monde connaît l’estomac, mais savons-nous où est-il vraiment situé ? C’est une poche du tube digestif en forme de cornemuse (en forme de « J »), qui fait suite à l’œsophage (il conduit les aliments du pharynx à l’estomac) et se SN_digestion.indd 5 11/03/14 14:26 continue par la première partie de l’intestin grêle, nommée duodénum. Il mesure environ 25 cm dans sa longueur la plus importante et 12 cm de large. L’estomac est situé dans la partie supérieure et centrale de l’abdomen, au-dessous du diaphragme. Il est positionné entre la rate, le foie, le diaphragme, le côlon transverse et le pancréas. Cette poche est divisée en une portion verticale (le fundus) et une portion horizontale (l’antre). On appelle petite courbure la forme concave de la poche, et grande courbure le bord convexe. La partie supérieure du fundus communique avec l’œsophage par le cardia. L’antre est séparé du duodénum par le pylore, doté d’un sphincter ouvrant et fermant l’issue vers l’intestin. Les troubles digestifs La paroi de l’estomac comporte quatre couches : o la couche séreuse : elle est en contact avec le péritoine viscéral qui recouvre les faces antérieure et postérieure de l’estomac ; o la couche musculaire : elle comprend plusieurs couches successives de fibres. Elle assure le brassage et l’évacuation des aliments ; o la couche sous-muqueuse : elle est formée d’un tissu conjonctif lâche ; o la couche muqueuse : elle est le siège de la sécrétion du suc gastrique qui se mélange au bol alimentaire. Solutions naturelles SN_digestion.indd 6 6 11/03/14 14:26 Comment se réalise la digestion ? Le rôle de l’appareil digestif est essentiel. C’est lui qui assure l’ingestion des aliments, leur transformation et leur assimilation, la production d’énergie, le rejet des déchets. De la bouche à l’estomac La digestion est un ensemble de processus mécaniques et biochimiques pendant lesquels on assiste à plusieurs modifications pour que les aliments soient assimilables. 7 SN_digestion.indd 7 Le processus de la digestion Lorsque nous mangeons, ceux-ci sont introduits par la bouche où ils sont mastiqués et imprégnés de salive (la sécrétion de salive est augmentée au moment des repas). Ils se transforment en une sorte de masse molle et humide. On parle alors de bol alimentaire. Ce dernier passe dans le pharynx, puis dans l’œsophage pour ensuite être acheminé jusqu’à l’estomac grâce aux contractions musculaires (péristaltisme, voir glossaire) des parois du pharynx et de l’œsophage. Arrivé à l’estomac, il va être broyé et mixé avec les sécrétions gastriques. Ces sécrétions contiennent de l’acide chlorhydrique et des enzymes digestives (comme la pepsine, une enzyme nécessaire à la digestion des protéines). Ensuite, la digestion se poursuit. Le rôle de l’intestin (long segment du tube digestif qui comprend le duodénum, le jéjunum et l’iléon) consiste à terminer la digestion commencée lors de la mastication et poursuivie dans l’estomac. Le mélange obtenu (appelé chyme) arrive jusqu’à la première partie de l’intestin grêle. Là s’ajoutent des sécrétions du pancréas et de la bile, riches en enzymes nécessaires à la digestion des glucides, lipides et protéines. Les matières non absorbées Solutions naturelles 11/03/14 14:26 parviennent dans le côlon, puis passent dans le rectum avant d’être évacuées par l’anus. Le rectum et l’anus sont les dernières parties du tube digestif. Ils assurent le contrôle de l’évacuation des matières fécales. En moyenne, une digestion dure de deux à trois heures (parfois beaucoup plus longtemps) selon le volume et la quantité du repas. Bon à savoir Les enzymes digestives Les troubles digestifs Synthétisées par le système digestif, les enzymes digestives participent à la digestion. Il en existe plusieurs sortes. Chacune joue un rôle non négligeable dans ce processus. Leur rôle est de rendre les molécules complexes des aliments en molécules simples, plus facilement assimilables par l’organisme. Elles induisent une réaction chimique spécifique. On parle d’enzymes protéolytiques (capables de couper les protéines en plusieurs fragments), glucolytiques (qui séparent les glucides) et lipolytiques (qui hydrolysent les lipides). Solutions naturelles SN_digestion.indd 8 Mentionnons les enzymes digestives de la salive (comme l’alpha-amylase qui digère l’amidon), de l’intestin (telle que l’amylase pancréatique) ou encore de l’estomac (comme la pepsine qui n’agit qu’à pH acide et dont le rôle est de fragmenter les grosses molécules de protéines). Des études montrent que des déficiences en enzymes digestives peuvent contribuer à l’apparition de maladies chroniques. 8 11/03/14 14:26 Bon à savoir La bile Sécrétée par le foie, c’est un liquide visqueux, de couleur jaune verdâtre, de goût amer, stocké dans la vésicule biliaire (un petit sac en forme de poire situé sous le foie, mesurant de 7 à 12 cm de long). En dehors des repas, la vésicule biliaire sert de réservoir à la bile. Au moment du repas, lors du passage du bol alimentaire, la vésicule biliaire se contracte et libère la bile, qui circule alors dans un canal jusqu’à l’intestin où elle contribue à la digestion, notamment celle des lipides. Si la sécrétion de bile est insuffisante, les graisses sont peu ou pas digérées. En réalité, la bile est composée d’eau, de la bilirubine (pigment provenant de la dégradation de l’hémoglobine) et de sels biliaires. Ces derniers dissolvent les graisses. 9 SN_digestion.indd 9 Le processus de la digestion La sécrétion biliaire varie chez l’adulte de 0,5 à 1 litre par jour. Chez certaines personnes, sous l’influence de différents facteurs, cette bile ne reste pas totalement liquide et peut former des cristaux et des calculs. Solutions naturelles 11/03/14 14:26 CHAPITRE 2 Les troubles gastriques Il peut y avoir un déséquilibre entre toutes ces sécrétions. Tout ce qui dérègle le processus complexe de la digestion est à l’origine des troubles digestifs. D’ailleurs, l’appareil digestif subit régulièrement des agressions : infections, traumatismes, alimentation déséquilibrée, stress, etc. Les systèmes de régulation sont alors susceptibles d’être dépassés et diverses affections peuvent survenir. Si, par exemple, il y a un excès d’acidité, une inflammation peut intervenir au niveau de la muqueuse : c’est la gastrite. Cela peut même aller jusqu’à un ulcère si l’inflammation est très importante et si elle provoque une lésion qui endommage la paroi interne de l’estomac. Dans les cas les plus graves, l’estomac peut être le siège d’un cancer, d’une maladie auto-immune (maladie de Biermer notamment), d’un volvulus (torsion de l’estomac sur lui-même). De façon plus courante, peuvent apparaître des troubles bénins : ballonnements, acidité, brûlures d’estomac, crampes d’estomac, douleurs abdominales, flatulences, etc. Ces maux sont plus ou moins gênants et nous obligent parfois à nous priver de certains aliments. Nous sommes tous concernés dans notre vie, mais sont plus à risque les femmes enceintes (car l’utérus « appuie » sur l’intestin et l’estomac, pouvant provoquer des brûlures d’estomac, une constipation) et les personnes atteintes de maladies chroniques. SN_digestion.indd 11 11/03/14 14:26 La gastralgie est le terme générique désignant les douleurs d’estomac sans préjuger de leur cause. Elles peuvent être épisodiques, sans gravité, ou au contraire signaler une maladie de l’estomac (gastrite, ulcère, etc.). À distinguer de la dyspepsie qui est le terme générique désignant les digestions difficiles quelles qu’en soient les causes. Elle se traduit par des douleurs abdominales dont la localisation n’est pas toujours évidente, une lenteur de la digestion, et une sensation de lourdeur et d’inconfort digestif survenant après les repas. Elle peut exister en l’absence de toute cause organique ou être au contraire le symptôme d’une maladie organique (comme la gastrite). La dysphagie est un trouble de la déglutition lié à la difficulté du passage des aliments de la bouche vers l’estomac. Elle peut être d’origine digestive (due notamment au reflux gastro-œsophagien ou à l’achalasie, voir glossaire), neurologique ou oto-rhino-laryngologique. L’aérophagie est une déglutition d’air pouvant entraîner une aérogastrie. L’aérogastrie est une présence excessive d’air dans l’estomac, impliquant souvent une distension de cet organe. Elle fait souvent suite à un repas copieux, riche en graisses ou en sucres. Elle se traduit par une sensation de tiraillements dans l’abdomen. Les troubles digestifs Quant à l’aérocolie, c’est une distension du côlon par un contenu gazeux surabondant, entraînant un gonflement de l’abdomen. Il est impératif de consulter en cas de perte de poids, de déshydratation, de douleurs abdominales insupportables comme « un coup de poignard » dans le ventre, de fièvre, de présence de sang dans les selles ou de vomissements inhabituels. Solutions naturelles 12 SN_digestion.indd 12 11/03/14 14:26 Table des matières Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Chapitre 1 – Le processus de la digestion . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Anatomie de l’estomac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Comment se réalise la digestion ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 Chapitre 2 – Les troubles gastriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 Les ballonnements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les gaz intestinaux et les flatulences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’éructation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’aérophagie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les brûlures d’estomac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les crampes d’estomac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le pyrosis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La hernie hiatale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’ulcère . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La gastro-entérite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le reflux gastro-œsophagien ou RGO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 14 15 15 16 17 18 18 18 19 19 Chapitre 3 – Les clés essentielles d’une bonne digestion . . . . 23 Les douze règles d’or pour améliorer sa digestion . . . . . . . . . 23 L’alimentation et la digestion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Les aliments bénéfiques pour bien digérer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26 Les aliments à consommer avec modération . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 Les aliments déconseillés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 Chapitre 4 – Les solutions naturelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 La phytothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33 L’ail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’aneth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’angélique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’anis vert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’artichaut . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La badiane . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le basilic . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le boldo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La camomille romaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La cannelle de Ceylan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le carvi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le chardon-Marie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La coriandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le cumin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le fenouil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SN_digestion.indd 79 33 34 35 36 37 37 38 39 40 41 42 43 43 44 44 11/03/14 14:26 Le gingembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La marjolaine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La mélisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La menthe poivrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le persil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La piloselle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le pissenlit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La réglisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le romarin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La sauge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le thym . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La verveine officinale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les autres remèdes naturels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le charbon végétal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le bicarbonate de soude . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les oligo-éléments . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’homéopathie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La gemmothérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . L’aromathérapie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les Fleurs de Bach . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les techniques de relaxation pour améliorer la digestion . . . . Le yoga . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La biokinergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La sophrologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . La réflexologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le massage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Le bain digestif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Les compresses pour une meilleure digestion . . . . . . . . . . . . . . . . Les cures thermales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 46 46 47 48 49 49 50 51 52 53 53 55 55 56 56 57 59 61 69 70 70 70 71 71 72 74 74 75 Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 Sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 SN_digestion.indd 80 11/03/14 14:26