Article original Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014 ; 12 (4) : 440-7 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Évaluation de la mémoire épisodique des personnes âgées : normalisation d’une nouvelle épreuve de mémoire avec items auto-initiés (MAI) Assessment of verbal episodic memory by a new memory test with self-initiated items (MAI test) Myriam Noel1,2 Kevin Dumez1,2 Caroline Recher1 Marion Luyat1 Sophie Dujardin2 1 Laboratoire Psitec (EA 4072), UFR de psychologie, Université de Lille 3, Villeneuve d’Ascq, France 2 Hôpital Victor Provo, Service de gériatrie, Roubaix, France <[email protected]> Tirés à part : M. Noel Résumé. L’évaluation de la mémoire épisodique est un aspect primordial de l’évaluation psychométrique effectuée auprès des personnes âgées, en particulier pour le diagnostic des pathologies démentielles. Cependant, certains facteurs comme une langue maternelle étrangère, une culture différente, un trouble visuel, une non-scolarisation ou une grande fatigabilité rendent cette évaluation très difficile. Afin de pallier ces difficultés, notre équipe a élaboré un test rapide d’évaluation de la mémoire, le test de la MAI (mémoire auto-initiée). Afin de normaliser cette épreuve et d’en éprouver l’utilité sur le plan clinique, nous avons administré cette épreuve à 84 participants âgés non déments (74,24 ans ± 6,9). De plus, nous avons inclus 171 participants âgés présentant des troubles cognitifs et 33 participants âgés atteints de troubles cognitifs légers (Mild cognitive impairment, MCI). Les résultats montrent que la phase 2 du test de la MAI possède de bonnes qualités psychométriques (sensibilité = 76 %, spécificité = 100 %), ce qui semble en faire un outil de dépistage intéressant des stades prédémentiels. Mots clés : vieillissement, mémoire épisodique, trouble cognitif léger Abstract. The assessment of episodic memory is a critical aspect of psychometric assessment in elderly people, particularly for the diagnosis of dementia. However, evaluation of episodic memory in these subjects is not easy in subjects with non-native language, different culture, visual impairment or fatigability. To overcome these difficulties, a rapid assessment of episodic memory, the Auto-initiated memory test (MAI test) has been developed. The goal of our research is to validate and standardize this test. To achieve the standards, we included 84 non-demented older participants (74.24±6.9 years). Moreover, we included 171 older participants with cognitive impairment and 33 older participants with Mild cognitive impairment. The results showed that the MAI test (phase 2 of the test) has good psychometric properties in MCI patients (sensitivity=76%, specificity=100%). Thus it appears to be an useful screening tool for detection of pre-dementia in subjects who are not able to pass usual standard tests of episodic memory. Key words: elderly, episodic memory, mild cognitive impairment L 440 lequel un événement est traité et converti en une trace mnésique. Plus l’information est traitée de manière profonde, sémantique, plus la trace mnésique est forte et durable [4]. Cette phase d’encodage est particulièrement importante car les tests de mémoire épisodique qui fournissent un soutien à l’encodage (par exemple, en fournissant la catégorie sémantique des items à mémoriser) possèdent un pouvoir discriminant élevé dans l’évaluation des pathologies neurodégénératives [2]. Cliniquement, c’est cependant lors de cette phase d’encodage que les problèmes inhérents à l’évaluation des personnes âgées viennent perturber la réalisation des tests psychométriques. Parmi ces problèmes, on Pour citer cet article : Noel M, Dumez K, Recher C, Luyat M, Dujardin S. Évaluation de la mémoire épisodique des personnes âgées : normalisation d’une nouvelle épreuve de mémoire avec items auto-initiés (MAI). Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil 2014; 12(4) :440-7 doi:10.1684/pnv.2014.0503 doi:10.1684/pnv.2014.0503 a mémoire épisodique est un système neurocognitif qui permet aux êtres humains de se souvenir des expériences passées [1]. La plainte mnésique toucherait jusqu’à 50 % des sujets âgés de plus de 55 ans. Au cours du vieillissement, les plaintes concernant la mémoire épisodique sont probablement les plus fréquentes [2]. Elle témoigne le plus souvent d’une diminution des ressources attentionnelles, pénalisant les capacités d’encodage des informations ou leur récupération en mémoire épisodique [3]. La mémoire épisodique implique en effet une phase d’encodage, une phase de maintien et une phase de récupération de l’information [1]. L’encodage est le processus par Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Évaluation de la mémoire épisodique des personnes âgées peut citer, entre autres, une baisse de l’acuité visuelle voire une cécité, une fatigabilité excessive, une langue maternelle étrangère, une différence de culture, un manque de scolarisation, un illettrisme et une diminution massive des capacités attentionnelles. La recherche en neuropsychologie clinique a permis l’émergence, ces dernières années, de tests d’évaluation de la mémoire épisodique visant à contourner certaines de ces difficultés. Cependant, au sein de la population gériatrique, ces problèmes se surajoutent fréquemment et il n’est pas rare d’être confronté ainsi à l’évaluation d’une personne malvoyante et ayant été très peu scolarisée, ou de langue maternelle étrangère avec peu de ressources attentionnelles. Parmi les tests mnésiques fréquemment utilisés en clinique, ceux présentant les items à encoder sur support visuel, tels que le RL/RI 16 (Rappel libre/Rappel indicé 16 items) [2, 5, 6], le VAT (Visual association test) [7], le Doors and people test [8], ou la DMS 48 (Delayed matching to sample 48 items) [9], sont difficilement utilisables avec des personnes âgées présentant un fort déficit visuel. On peut alors utiliser une présentation auditive des items à mémoriser, telle que le test des 5 mots [10] ou le SRT-15 (Buschke selective remainding test) [11]. Ce dernier n’est toutefois pas adapté à des personnes âgées en raison de sa longueur et du peu de soutien offert lors de l’encodage. La présentation auditive d’items a toutefois le désavantage de devoir utiliser un matériel surtout « verbal », qu’il est alors difficile d’adapter à des personnes de langue maternelle étrangère ou de culture différente. Par exemple, il apparaît problématique de faire encoder correctement l’item « moine » de la SRT-15 ou l’item « mimosa » du test des 5 mots à une personne âgée de langue maternelle arabe, même avec l’aide d’un traducteur. En effet, le terme « moine » ne peut pas être traduit à l’identique en langue arabe. Le terme « mimosa » peut être traduit, mais sa fréquence d’utilisation dans la langue arabe n’est pas équivalente. Pour ces raisons, la mémorisation d’items traduits n’est pas identique à celle d’une personne âgée d’origine française. De plus, il a été montré que la présentation visuelle des informations augmente la probabilité de mémorisation [12-14], en permettant un double encodage visuel et auditif par subvocalisation implicite [15] ce qui rend les tests à présentation auditive plus difficiles que les tests à présentation visuelle. Par ailleurs, outre le problème du déficit sensoriel, les populations dont la culture et la langue maternelle sont étrangères sont rarement prises en compte dans la normalisation des tests. Sur ce point, Nasreddine et al. [16] ont spécifié qu’il n’est généralement pas adapté de faire une évaluation dans une langue qu’on ne maîtrise pas, ni d’utiliser un interprète. Cela pose un réel problème dans l’évaluation de ces populations étant donné Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦ 4, décembre 2014 que leur nombre augmente régulièrement depuis quelques années. En effet, comme la population totale, la population étrangère, toutes nationalités confondues, vieillit. Au recensement de 1999, on comptait 3,25 millions d’étrangers dont 537 000 sujets âgés de plus de 60 ans (soit 16,5 % contre 11,4 % en 1990). En France, le vieillissement est surtout marqué pour les populations originaires du Maghreb [17]. Face au problème de l’évaluation de leurs capacités mnésiques, les pistes cliniques s’orientent vers les tests utilisant un matériel visuel transculturel. En ce sens, l’utilisation du VAT, de la DMS 48 et du Doors and people test apporte une solution satisfaisante pour les évaluations de personnes âgées étrangères qui ont été suffisamment scolarisées. Toutefois, comme nous l’avons vu précédemment, ces tests ne sont pas réalisables lorsqu’il existe des problèmes visuels. Concernant le problème que peut causer l’illettrisme dans l’évaluation de la personne, Dessi et al. [18] notent que la plupart des outils d’évaluation neuropsychologique ont été validés dans des populations ayant été scolarisées et font très souvent appel à un matériel verbal nécessitant une bonne maîtrise de la langue. Afin d’être utilisés pour le repérage des troubles cognitifs chez les sujets illettrés, deux tests de mémoire épisodique sur images – le TNI93 et le TMA93 - [18] (Test des neuf images du 93 et Test de mémoire associative du 93) ont été élaborés et testés au sein d’une population multiculturelle ayant un faible niveau d’éducation. Toutefois, ces tests utilisent également une présentation visuelle des items qui n’est pas adaptée aux personnes âgées présentant des troubles visuels. Enfin, concernant les personnes âgées particulièrement fatigables ou présentant une faiblesse des ressources attentionnelles, un nombre important d’épreuves de mémoire épisodique ne peut être utilisé en raison de leur longueur. Pour ces personnes, l’utilisation d’un test court, tel que le test des 5 mots ou la MIS [19], et/ou ludique tel que la VAT, est privilégiée. Toutefois, ces épreuves ne sont pas entièrement satisfaisantes de par le faible nombre d’items qui doivent être mémorisés. De plus, même si la VAT est couramment utilisée dans la pratique clinique en gériatrie, elle ne bénéficie malheureusement pas de normes en langue française. En résumé, pour une part importante de la population gériatrique, la plupart des tests de mémoire épisodique nécessitent une adaptation particulière ou bien ne peuvent tout simplement pas être administrés. La difficulté commune de la passation de ces tests repose sur le fait que le clinicien impose les items à mémoriser. Cela implique, pour la personne qui répond au test, une certaine capacité sensorielle et attentionnelle d’encodage des informations et une connaissance scolaire et culturelle particulière des 441 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. M. Noel, et al. items imposés par le test. Afin de pallier ces obstacles, nous avons suggéré que la personne évaluée choisisse ellemême les items qu’elle doit mémoriser par la suite. La création du test de mémoire auto-initiée (MAI) découle de cette idée. Le fait que la personne testée initie elle-même les mots à retenir, permet de s’assurer que l’item est bien connu de la personne, qu’il correspond à sa culture et à son niveau d’éducation. De plus, cela permet de s’assurer de la mobilisation attentionnelle de la personne évaluée lors de la phase d’encodage et tout au long du test puisqu’à chaque essai, la personne testée doit choisir le mot qu’elle devra retenir. Enfin, cette méthodologie peut se révéler plus motivante, voire ludique, puisqu’aucun item ne lui est imposé et qu’elle a le choix de sélectionner le mot qui lui convient le mieux. Le test de la MAI est donc un test rapide visant à évaluer la mémoire épisodique verbale des personnes âgées, en particulier dans le cadre des bilans cognitifs auprès de populations gériatriques. Sujets La population étudiée est issue du département du Nord (59). Dans le but d’obtenir des données normatives, un groupe de 84 participants âgés non déments, composé de 45 femmes et de 39 hommes, âgés de 68 ans à 96 ans (âge moyen : 74,24 ± 6,9 ans) a été inclus dans l’étude entre janvier 2013 et mai 2014. Ces personnes âgées non démentes ont été recrutées dans des associations et clubs du troisième âge, ainsi que dans une résidence pour personnes âgées autonomes. Les critères d’exclusion étaient l’existence d’une démence, d’un trouble psychiatrique et d’une langue maternelle étrangère. Le score moyen de ces participants au MMSE (Mini mental state evaluation) [20] était de 29,1/30 (minimum = 26 ; maximum = 30 ; médiane = 30). Les caractéristiques démographiques de la population sont présentées dans le tableau 1. Afin de répondre à la question de la faisabilité de l’épreuve et de sa sensibilité aux troubles cognitifs légers, un second groupe de personnes âgées présentant des troubles cognitifs a été recruté entre mars 2013 et mars 2014. Il a été demandé aux trois neuropsychologues affectés au service de consultations gériatriques de l’hôpital de Roubaix d’effectuer, au sein de leurs bilans psychométriques habituels, l’épreuve de la MAI. Au sein de ce groupe, deux sous-groupes de patients âgés présentant des troubles cognitifs ont été constitués. Le premier groupe comprend 171 personnes âgées (116 femmes, âge moyen : 83,72 ± 6,02 ans). Le score au MMSE [14] était compris entre 12 et 30 sur 30 (m = 23,52 ± 4,21). Ce groupe était 442 Tableau 1. Caractéristiques démographiques de la population (n = 84). Table 1. Demographic characteristics of the population (n=84). Sexe Age (61-96 ans) Niveau d’étude Score MMSE2 Langue maternelle Homme Femme < CEP1 ≥ CEP et < CAP BEP BEPC ≥ CAP BEP BEPC Française 1 46,43 % 53,57 % 73,2 ± 6,4 34,50 % 39,30 % 26,20 % 29,1 ± 1,2 100,00 % Aucun diplôme, certificat d’étude primaire non passé ou échoué ; mental state examination. 2 Mini composé de personnes âgées présentant des pathologies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ou une démence vasculaire. Le deuxième groupe était constitué de 33 participants âgés présentant un MCI. Il se composait de 23 femmes et de 10 hommes, âgés de 66 ans à 92 ans (âge moyen : 83,61 ± 6,75 ans), recrutés au sein du pôle gériatrie de l’hôpital de Roubaix. Le score MMSE était compris entre 21 et 30 sur 30 (m = 27,03 ± 2,08). Le diagnostic de MCI était posé par le médecin gériatre sur la base des critères du DSM IV et s’appuyait sur la consultation médicale, un bilan neuropsychologique et une imagerie cérébrale. Méthode Le matériel comprend une feuille de passation qui est complétée par l’expérimentateur. Cette feuille est organisée sous forme d’un tableau divisé en deux parties distinctes, une partie où l’expérimentateur note les items choisis par le participant et une autre partie où il note les réponses du participant lors du rappel (figure 1). L’expérience se déroule ainsi en deux phases. Une phase d’initiation verbale et une tâche de rappel séparées par un délai de 20 minutes. Première phase : l’initiation La première phase du test est la phase d’initiation au cours de laquelle l’examinateur demande oralement au participant d’initier, c’est-à-dire de choisir lui-même, un mot (item) correspondant à une catégorie. Cet item, une fois choisi, doit être donné verbalement par le participant. L’expérimentateur propose six catégories différentes : ville, couleur, boisson, moyen de transport, personne célèbre et insecte. L’ordre dans lequel l’expérimentateur donne les 6 catégories est fixe. Une fois l’item représentatif de la caté- Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦ 4, décembre 2014 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Évaluation de la mémoire épisodique des personnes âgées gorie donné par le participant, l’examinateur l’inscrit sur la feuille de passation et passe à la catégorie suivante. Lorsque les 6 catégories ont été proposées, il est demandé au participant de décompter pendant 20 secondes à partir d’un nombre à 3 chiffres (au choix de l’examinateur, par exemple : 435). Puis, l’expérimentateur choisit les mêmes catégories et redemande, au participant, un item différent, mais appartenant toujours à ces mêmes catégories. Il est précisé au participant qu’il ne doit pas donner plusieurs fois le même mot. Toutefois, l’expérimentateur ne corrige pas le participant si celui-ci répète un item qu’il a déjà donné auparavant. Cette réponse est alors considérée comme une erreur de répétition. Le participant doit alors de nouveau décompter verbalement pendant 20 secondes et un dernier essai est proposé (un autre item doit être choisi par le participant pour les mêmes catégories). Il y a ainsi 3 essais d’initiation par catégorie. Le participant est donc amené à initier 18 items au total (6 catégories x 3 essais). Lorsque le participant a correctement donné un mot appartenant à la bonne catégorie (par exemple : papillon pour la catégorie insecte), sa réponse, appelée initiation correcte, correspond à un point. Lorsqu’il ne donne pas cette bonne réponse, les erreurs peuvent être de deux types. Si la personne n’est pas capable au bout d’une minute d’initier un mot dans une catégorie, les absences de réponses sont comptabilisées comme des « non-réponses ». Ces erreurs peuvent être imputables à une diminution des capacités d’initiation verbale. Le participant peut également répéter un item qu’il avait déjà donné précédemment, cette erreur est nommée « répétition ». Les « répétitions » reflètent davantage un trouble de l’inhibition ou un trouble Catégories Initiation 1 Initiation 2 précoce de la mémorisation. Si l’item ne correspond pas tout à fait à la catégorie, sans toutefois être aberrant, il est noté et comptabilisé comme correct, sans remarque de l’examinateur. Par exemple, si on propose la catégorie “insecte” et que le participant répond “ver”, sa réponse est considérée comme correcte, l’objectif du test n’étant pas l’évaluation fine des capacités de catégorisation sémantique. Cependant si la réponse est aberrante, par exemple si pour la catégorie “couleur ”, le participant répond “chat”, la réponse sera considérée comme une non-réponse car aucune réponse acceptable n’a été apportée pour cette catégorie. Nous obtenons pour chaque participant un score, appelé “score initiation” coté sur 18 (6 catégories X 3 essais). Nous obtenons également un score de “perte initiation” (18 - score initiation) qui correspond au nombre d’erreurs dans cette première phase du test. Il n’est pas précisé au participant qu’il devra mémoriser les mots qu’il a lui-même générés. Le délai À la suite du troisième essai d’initiation, l’examinateur respecte un délai de 20 minutes avant de passer à la phase de rappel. Aucune tâche cognitive incluant du matériel verbal n’est proposée pendant ce délai afin d’éviter toute interférence. Deuxième phase : le rappel À la suite du délai de 20 minutes, l’examinateur redonne verbalement une à une les catégories et demande au participant, après chaque présentation d’une catégorie de Initiation 3 Rappel différé (20 min) Ville Couleur Boisson Transport Célébrité Insecte Scores totaux Score Initiation Erreur Initiation : Erreur Rappel : /18 ( ( Répétition Intrusion Score rappel Non-réponse) Oubli) Figure 1. Feuille de passation du test de la MAI. Figure 1. Sheet data collection of the MAI test. Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦ 4, décembre 2014 443 M. Noel, et al. Tableau 2. Perte de point au test de la MAI sur la population totale (n = 84). Table 2. Results of the MAI test in the total population (n=84). Moyenne ± DS Médiane Min-Max 5e percentile Perte Initiation (phase 1) 0,04 ± 0,19 0 0-1 0 Perte Rappel (phase 2) 0,06 ± 0,24 0 0-1 1 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Tableau 3. Perte de points au Test de la MAI selon de niveau scolaire. Table 3. MAI test score according to the education level. Perte Initiation (phase 1) Perte Rappel (phase 2) < CEP ≥ CEP et < CAP BEP BEPC ≥ CAP BEP BEPC < CEP ≥ CEP et < CAP BEP BEPC ≥ CAP BEP BEPC Moyenne +/- DS Médiane Min-Max 5e percentile 0,00 ± 0,00 0,06 ± 0,17 0,09 ± 0,29 0,03 ± 0,19 0,06 ± 0,24 0,09 ± 0,29 0 0 0 0 0 0 0-0 0-1 0-1 0-1 0-1 0-1 0 1 1 0 1 1 rappeler les 3 items qu’il avait donnés. L’examinateur note les items rappelés. Si l’item rappelé correspond à un des items initiés au sein de la catégorie, un point est attribué par item. L’ordre de rappel des items au sein d’une catégorie n’est pas impératif. Lors de cette phase de rappel, deux types d’erreurs peuvent survenir : les non-réponses, qui sont comptabilisées comme des « oublis » et les réponses fausses, qui sont comptabilisées comme des « intrusions ». Le score obtenu est nommé « score de rappel ». Le score de rappel est la somme du nombre d’items initiés correctement rappelés. Ce score est coté sur le « score initiation » qui n’est pas forcément égal à 18, puisque le patient a pu réaliser des erreurs lors de la phase d’initiation. Nous obtenons également un score « perte rappel » qui correspond au « score initiation » – « score rappel ». Résultats Étude de la population contrôle - Normes La population ciblée pour les normes correspond à des personnes âgées non démentes et de langue maternelle française. Les résultats sont présentés dans le tableau 2. Afin de présenter des normes plus précises, nous avons réparti le groupe de 84 participants âgés sains en fonction de leur sexe et de leur niveau d’étude, ces scores sont présentés dans le tableau 3. Aucun effet du sexe, ni du niveau d’étude n’a toutefois pu être statistiquement mis en évidence. Nous présentons les scores de perte de points car si le score d’initiation est toujours sur 18, le score de rappel ne 444 l’est pas obligatoirement. La perte de points moyenne est de 0,04 (écart type = 0,19) pour la phase d’initiation de la MAI et de 0,06 (écart type = 0,24) pour la phase de rappel. Étude chez des participants présentant des troubles cognitifs légers Utilisation en clinique Étude de la faisabilité L’objectif premier était d’observer si le test de la MAI pouvait être un test adapté à la population gériatrique accueillie à l’hôpital de Roubaix. Sur les 171 évaluations psychométriques, 78 évaluations (45 %) n’ont pas pu intégrer l’épreuve de RL/RI-16 de façon complète en raison d’une difficulté d’évaluation liée à la population. En revanche, l’épreuve de la MAI a pu être intégrée à l’ensemble des 171 évaluations. Le pourcentage très important d’échecs de passation du RL/RI -16 provient principalement des caractéristiques de la population gériatrique roubaisienne qui est une population de personnes très âgées, souffrant de pathologies vasculaires (s’accompagnant parfois de troubles attentionnels importants), peu scolarisées et dont une part importante est issue de l’immigration (selon l’Insee en 2011, 17,9 % de la population roubaisienne de plus de 55 ans est née au Maghreb1 ). Il a été demandé au neuropsychologue d’indiquer la raison principale qui a motivé l’arrêt du RL/RI-16. Les difficultés rencontrées étaient la diminution trop importante des capacités attentionnelles ne permettant pas l’encodage des items (50 % des échecs de passation), les 1 Calcul réalisé à partir du recensement 2011 sur le site www.insee.fr. Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦ 4, décembre 2014 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Évaluation de la mémoire épisodique des personnes âgées Étude de la sensibilité du test au dépistage des troubles cognitifs légers Le second objectif de cette étude était de mettre en évidence l’utilité de la MAI dans le cadre d’une consultation gériatrique à visée mémoire et d’étudier si cette épreuve était capable de discriminer des troubles cognitifs et en particulier des troubles de mémoire épisodique. Pour cela, nous avons étudié la différence entre les performances des participants âgés sains par rapport aux participants présentant une détérioration cognitive légère (patients souffrant de MCI) au cours de la phase 2 de l’épreuve de la MAI. L’étude des résultats en phase 2, qui est une phase de rappel des informations après un délai de 20 minutes, semble plus adaptée à la détection de trouble en mémoire épisodique que l’étude des résultats de phase 1 (phase d’initiation verbale). Le choix d’inclure des patients souffrant d’un MCI plutôt que des patients souffrant de troubles mnésiques plus sévères (comme dans la maladie d’Alzheimer par exemple) permet d’étudier de façon plus fine la sensibilité du test à la détection précoce des troubles mnésiques. Étant donné que les conditions d’application d’un test de Student ne sont pas remplies en raison de la non-normalité de la distribution des scores des participants âgés sains, nous avons utilisé le test de Wilcoxon-Mann-Whitney. Nous avons observé une différence significative entre les scores des participants âgés sains et ceux des participants âgés présentant une détérioration cognitive légère (patients MCI) (U = 35,0 ; p < 0,001). En effet, les participants âgés présentant une détérioration cognitive légère perdaient plus de points au rappel du test de la MAI (moyenne = 2,35 ± 1,74 ; médiane = 2, min = 0 et max = 9) par rapport aux participants âgés sains (moyenne = 0,06 ± 0,24 ; médiane = 0, min = 0 et max = 1). La répartition de la perte de points des deux groupes est illustrée dans la figure 2. La sensibilité de la phase 2 du test de la MAI à la discrimination des patients souffrant de MCI était de 76 % : on Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦ 4, décembre 2014 3,5 Perte de points médiane troubles visuels massifs (25,7 %), le refus de continuer (9 %), la langue maternelle étrangère (7,7 %), la fatigabilité excessive (5,2 %), et enfin l’illettrisme chez des personnes d’origine française (2,4 %). Il semble donc que l’épreuve de la MAI contourne un certain nombre de difficultés dans l’évaluation psychométrique des personnes âgées car elle a pu être réalisée malgré ces difficultés qui parfois se surajoutaient les unes aux autres. Afin de savoir s’il est possible d’inclure le test de la MAI dans l’évaluation psychométrique des consultations gériatriques à visée mémoire, il semble toutefois important d’observer si les performances obtenues à cette épreuve sont assez sensibles pour dépister des troubles cognitifs légers. 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 Non déments MCI Figure 2. Médiane de la perte de points au rappel au test de la MAI au sein de chaque groupe. La barre d’Y représente la répartition entre le 1er et le 3e quartile. Figure 2. Median point loss on MAI within each group. The Y bar represents the distribution between the 1st and the 3rd quartiles. Tableau 4. Effectifs des performances pathologiques (nombre d’erreurs supérieur au 5e percentile) en phase 2 (rappel) dans les groupes de personnes âgées MCI et non démentes. Table 4. Pathological performances (error greater than the 5th percentile) in phase 2 (recall) in the groups of MCI and healthy older adults. Groupe « Non-déments » Groupe « MCI » Score pathologique 0 25 Score dans la norme 84 8 Effectif total 84 33 observait un faible nombre de faux négatifs sur cette phase de test. La spécificité de la phase 2 du test de la MAI était de 100 % : on n’observait aucun faux positif (tableau 4). Discussion Notre objectif dans cette étude était de concevoir et de normaliser un test de mémoire épisodique pouvant être adapté à l’évaluation d’une population gériatrique, c’està-dire un test rapide, standardisé, utilisant des consignes simples et un matériel non visuel. Nous avons ainsi conçu le test de la mémoire auto-initiée (MAI). Ce test repose sur l’idée que si la personne évaluée choisit elle-même les items qu’elle devra mémoriser, un certain nombre de problèmes rencontrés fréquemment dans l’évaluation des personnes âgées (baisse des capacités visuelles, trouble attentionnel, manque de scolarisation, différence de culture) seront, en partie, contournés. 445 M. Noel, et al. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Afin de procéder à une première normalisation du test de la MAI, nous avons, dans un premier temps, recueilli les données issues de l’évaluation de 84 participants âgés sains. Nous avons constaté un effet plafond, c’est-à-dire que les participants contrôles présentaient des scores maximums et cela pour les deux phases du test. L’effet plafond des tests de mémoire auprès des populations contrôles est un effet très fréquemment observé dans la littérature. On l’observe par exemple dans la tâche de RL/RI-16 [2, 21], dans l’AMI (Autobiographical memory interview) [22] et dans la DMS – 48 [9]. Nous avons ensuite étudié la faisabilité de la passation de la MAI au sein de la pratique clinique habituelle de neuropsychologues de gériatrie. Sur ce point, il apparaît que le test de la MAI est un test facilement réalisable car il a pu être administré avec succès auprès de l’ensemble de la population gériatrique, même lorsque le test du RL/RI -16 items n’avait pas pu être réalisé. Il a en particulier permis de contrecarrer les problèmes de trouble attentionnel et de troubles visuels. Nous avons enfin voulu étudier l’utilité de ce test dans une démarche diagnostique de trouble neurodégénératif. Nous nous sommes pour cela intéressés au stade prédémentiel, c’est-à-dire aux patients présentant une détérioration cognitive légère (patients MCI). Malgré les faibles difficultés cognitives présentées par ces participants, le test de la MAI a fait preuve, dans sa phase de rappel, de très bonnes qualités psychométriques, avec une sensibilité de 76 % et une spécificité de 100 %. Nos résultats montrent que les patients souffrant d’un MCI faisaient plus d’erreurs dans la phase d’initiation et dans la phase de rappel au test de la MAI que les patients âgés sains. Cela semble être le reflet d’une difficulté de mémoire épisodique verbale. Les données de la littérature mettent en évidence également un trouble de la mémoire épisodique chez les patients atteints de MCI. Les difficultés répertoriées sont le plus souvent associées à un encodage moins efficace des informations en mémoire [23, 24], des déficits en mémoire associative [24] et en mémoire de la source [25]. Ces déficits suggèrent des difficultés à encoder correctement et de manière précise les items ainsi que leur contexte d’apprentissage et pourraient être associés à un dysfonctionnement de la formation hippocampique [26]. Notre étude présente néanmoins certaines limitations. Même si nos résultats apparaissent cohérents avec les données de la littérature, il semble en effet nécessaire de confirmer ces chiffres en incluant davantage de patients âgés atteints de MCI afin de confirmer l’utilité de la MAI au niveau des diagnostics des stades prédémentiels. De plus, par le biais de recrutement, notre groupe contrôle était plus jeune que notre groupe de patients MCI (respectivement 74,24 ans versus 83,61 ans en moyenne). Il sera 446 Points clés • L’évaluation de la mémoire épisodique chez les personnes âgées n’est pas toujours réalisable car la plupart des tests existants ne sont pas bien adaptés à cette population. • Le test de mémoire auto-initiée est une épreuve qui a été développée afin d’apporter une solution supplémentaire à l’évaluation de la mémoire épisodique chez des personnes âgées de langue, de culture différentes ou très fatigables. • Des données normatives sont présentées afin de pouvoir utiliser ce test comme un outil de dépistage des troubles cognitifs légers. alors nécessaire, dans le futur, d’inclure des participants contrôles plus âgés. De plus, l’inclusion de patients âgés présentant des pathologies neurodégénératives établies, telle que la maladie d’Alzheimer ou la démence vasculaire, permettrait sans doute de confirmer l’utilité du test de la MAI au sein du processus diagnostique des pathologies démentielles. Une seconde limitation à notre étude est liée au fait que la personne génère elle-même les items à encoder. Cela nous permet d’obtenir les items prototypiques de chaque individu, c’est-à-dire les items qui lui paraissent le plus correspondre à chacune des catégories. Ce sont les premiers qui lui viennent à l’esprit. Si cela semble permettre un meilleur encodage puisque les informations font référence à ses connaissances et à ses préférences personnelles, il n’est cependant pas possible de vérifier si cet encodage facilité est totalement efficace. De plus, le recours à l’utilisation d’items prototypiques entraîne un biais de facilitation du rappel. Toutefois, malgré la nonvérification totale du processus d’encodage et le recours à des items prototypiques des participants, le test de la MAI semble montrer des qualités psychométriques intéressantes et semble pouvoir discriminer l’existence de troubles cognitifs. Par ailleurs, l’un des objectifs de la MAI est de pouvoir évaluer la mémoire épisodique sans support visuel afin de pouvoir évaluer les personnes âgées présentant un trouble visuel important. Ce test présente toutefois une présentation auditive des consignes qui limite son utilisation avec des personnes âgées présentant de troubles auditifs très importants. Pour ces personnes, il serait possible de réaliser la MAI avec des consignes écrites, à moins bien sûr qu’elles ne présentent des troubles visuels trop importants. Enfin, la réalisation et la standardisation d’une forme « B » du test de la MAI employant 6 autres catégories d’items à initier permettrait de réaliser des évaluations à distance sans risquer un effet test-retest et permettrait également pour le neuropsychologue de choisir Ger Psychol Neuropsychiatr Vieil, vol. 12, n ◦ 4, décembre 2014 Évaluation de la mémoire épisodique des personnes âgées la liste de catégories la moins susceptible d’entraîner des interférences avec les autres tests mnésiques qu’il utilise. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Conclusion des personnes âgées et présente de bonnes qualités psychométriques. Il permet en outre de détecter efficacement les troubles cognitifs à des stades légers. Il sera toutefois nécessaire de continuer le processus de normalisation de ce test afin qu’il puisse être intégré à la pratique clinique du neuropsychologue en gériatrie. Le test MAI apparaît prometteur car il semble pouvoir pallier un certain nombre de difficultés liées à l’évaluation Liens d’intérêts : Les auteurs déclarent ne pas avoir de lien d’intérêt en rapport avec cet article. Références 15. Lieury A, Choukroun J. Rôle du mode de présentation (visuel, auditif, audio-visuel) dans la mémorisation d’instruction. L’Année Psychologique 1985 ; 85 : 503-16. 1. Tulving E, Eustache F, Desgranges B, Viader F. La mémoire épisodique : de l’esprit au cerveau. Rev Neurol (Paris) 2004 ; 160 : 9-23. 2. Van der Linden M, Adam S, Agniel A, Baisset-Mouly C, Bardet F, Coyette F, et al. L’évaluation des troubles de mémoire épisodique : fondements théoriques et méthodologiques. Marseille : Solal, 2004. 3. Dubois B, Agid Y Plainte mnésique, trouble cognitif léger et maladie d’Alzheimer au stade prédémentiel. Vulnérabilité et vieillissement : comment les prévenir, les retarder ou les maîtriser ? Issy-les Moulineaux : Elsevier, 2002. 4. Craik FIM, Lockhart RS. 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