Orchestre Odyssée Symphonique Le Mythe Grec Le programme que nous présentons lors de ce concert se veut un hommage à la Grèce, parcourant quelquesuns de ses mythes antiques les plus fameux. Nous l’avons choisi en collaboration avec Alexandros Kapelis, pianiste grec dont l’International Press Service a dit qu’il était l’un des pianistes internationaux de sa génération les plus prometteurs à New York aujourd’hui. C’est aussi une façon de célébrer les vingt ans d’existence de notre orchestre, L’ODYSSEE SYMPHONIQUE, créé et dirigé, fait encore rare à notre époque, par une femme chef d’orchestre, SABINE AUBERT. Ainsi nous parcourrons quelques mythes antiques, dans la vision qu’en ont eue quelques compositeurs européens. Mais d’abord, nous nous promènerons en musique dans la Grèce contemporaine avec les Danses Grecques de Nikos SKALKOTTAS (1904 -1949). Mort trop tôt et peu connu de son vivant, ce compositeur est maintenant considéré comme l’un des plus grands du XXème siècle et certainement le plus grand compositeur grec de son temps. Compositeur « savant » qui cultive les formes classiques de la musique autant que la musique atonale et dodécaphonique, il compose entre 1931 et 1936 ses 36 Danses grecques qui sont parmi ses œuvres les plus célèbres et illustrent son amour de la musique folklorique grecque. Les deux tiers de ces danses sont effectivement basés sur d’authentiques thèmes folkloriques de la Grèce et de ses îles, les autres sont des compositions originales. Nous jouerons 4 danses extraites des 36 Danses Grecques, gaies, rêveuses, et légères : Cretan Dance, Makedonikos, Syrtan Dance et Nissiotikos. Les Créatures de Prométhée, une des deux musiques pour ballet de Ludwig van BEETHOVEN, composée en 1800-1801, célèbre le mythe de Prométhée, qui malgré l’opposition de Zeus, créa l’homme à partir d’une motte d’argile, lui insuffla la vie et lui donna le feu. Nous en jouons l’Ouverture. C’est une œuvre pleine de vigueur, parfaite illustration de la tension rythmique beethovenienne, et d’une grande puissance dramatique dans laquelle se heurtent les thèmes de haute lutte, avec des effets d’orchestration saisissants. Pour BEETHOVEN, Prométhée est l’incarnation du héros dressé contre la tyrannie, un titan capable de libérer l’humanité. Mais Beethoven devait également connaître le Prometheus de Goethe, écrit en 1774, sans aucun doute le grand modèle de l'époque pour la compréhension du mythe: l'homme doit affirmer sa propre puissance créatrice, sa part de divinité, en acceptant sa condition de mortel et en ignorant les Dieux qui ne peuvent rien pour lui. Dans la même veine, nous interprétons l’ouverture de Médée, opéra de Luigi CHERUBINI composé en 1797, et dans lequel s’illustra la très grande Maria Callas. Comme Prométhée, c’est une œuvre pleine de vigueur qui illustre la sombre tragédie de Médée, magicienne, amoureuse de Jason à la poursuite de la Toison d’or, qui l’épouse puis la répudie. Par dépit et désespoir, elle tue les deux enfants qu’elle a eu de lui. Puis épouse d’Egée, elle complote le meurtre de Thésée et bannie, parcoure la Grèce dans une succession d’intrigues, de meurtres et de vengeances. Nous abordons un mythe plus riant avec Le Prélude À l’Après Midi d’un Faune, de Claude DEBUSSY composé en 1894. Dans la mythologie, le faune (ou satyre) est une joyeuse divinité champêtre, représentée avec un corps d'homme, mais des pattes et des cornes de bouc. Les poètes prétendent qu'on entendait souvent la voix des Faunes dans l'épaisseur des bois. Claude DEBUSSY illustre par sa musique un poème de Stéphane Mallarmé qui évoque la nature et les nymphes dans une succession d’images poétiques : « Ces nymphes, je les veux perpétuer. Si clair, Leur incarnat léger qu’il voltige dans l’air Assoupi de sommeils touffus. Aimai-je un rêve ? » Le Prélude constitue le plus bel exemple de la manière impressionniste en musique. Comme l’explique DEBUSSY: « Il s'agit (…) de fonds successifs sur lesquels se meuvent les désirs et les rêves du faune dans la chaleur de cet après-midi. » Enfin pour conclure ce programme dédié aux diverses facettes de la Grèce, nous retrouverons le pianiste Alexandros Kapelis pour interpréter avec lui le Concerto 2 de RACHMANINOV, pianiste et compositeur russe (1873-1943). C’est en 1900 que RACHMANINOV compose son second concerto opus 18 après 4 ans d’une dépression nerveuse et d’une paralysie créatrice quasi-totale. L’œuvre déconcerta le public et les critiques à l’époque furent décourageantes. Pourtant le concerto n°2 est maintenant rentré dans l’histoire avec la vitalité de son premier mouvement, la grande beauté du second, et la vigueur du final. C’est une œuvre virtuose pour le piano, dans un langage à la fois très personnel et intime, et grandiose et noble. RACHMANINOV y déploie d’immenses lignes mélodiques semblables aux vastes paysages russes. Dans une interview parue en 2007 dans la rubrique Musique Classique des ANG Newspapers, la critique Cheryl North écrit d’ ALEXANDOS KAPELIS « qu’il est aussi proche des anciens mythes grecs qu’on peut l’être au XXIème siècle », ceci à l’occasion d’un récital consacré aux Mythes grecs lors d’une exposition de 86 tableaux basés sur les légendes d’Homère à New York. Partageant sa vie entre Athènes, New York et Bruxelles, Alexandros Kapelis, donne de nombreux concerts, sous forme de récitals, ou en musique de chambre avec d’autres grands solistes, ou encore avec de très grands orchestres internationaux, dans le monde entier. Il a été décrit par la presse comme « un virtuose du clavier sans aucune concession que ce soit envers le public ou à une sentimentalité décadente » (Diari de Balears, Espagne), « un artiste d’une maturité artistique irréfutable » (Estia, Grèce), ou « possédant une indéniable veine artistique personnelle » (El Porvenir, Mexico).