DOSSIER PÉDAGOGIQUE
LENCLOS DE LÉLÉPHANT THÉÂTRE CRÉATION
Créé au Festival TransAmériques les 4, 5, 6, 7, 8 JUIN 2011
En reprise du 23 août au 10 septembre 2011
Au Théâtre Espace Libre, à Montréal
THÉÂTRE DU GRAND JOUR
MONTRÉAL
Renseignements pour les groupes scolaires
Capucine Voituriez 514-521-3288 p.2
acommunications@espacelibre.qc.ca
www.espacelibre.qc.ca
LENCLOS DE LÉLÉPHANT
«"Grandiose,"fascinant,"c’est"du"grand"jeu"d’acteur,"texte"brillant,"l’écriture"est"superbe,"la"mise"
en"scène"est"formidable."Allez"voir"ça"!"»!‐!Radio‐Canada!
!
Sur sne, un homme, confortablement installé chez lui, consent à laisser entrer un inconnu, le
temps dune averse. Mais ce dernier parle. Il parle tant que ses mots envahissent tout. Plus il
parle, moins on comprend ce quil veut. Ce qui a toujours été clair devient tortueux, et,
lentement, la parole fait couler dans loreille de lhôte un venin étrange et hypnotique.
Dans ce spectacle inspiré du sysme carcéral du panoptique, chaque spectateur est isolé dans
une cabine le temps de la représentation. Entre la scène et la salle, sentrechoquent linsécurité
des temps présents et la dérisoire obsession de la surveillance. Bienvenue dans un
microcosme : celui où vous êtes seul face aux terreurs sourdes qui sous-tendent votre quotidien.
Responsabilité individuelle et insécurité, voilà les deux paramètres de cette collaboration du
Théâtre du Grand Jour avec lauteur Étienne Lepage. Ce dernier a lhabitude de propulser sur
scène des personnages ne laissant entrevoir quune partie deux-mêmes, des personnages qui
ne disent pas tout, mais qui se trahissent, ouvrant les portes de gouffres terrifiants.
PRODUCTION !THÉÂTRE DU GRAND JOUR
COPRODUCTION !FESTIVAL TRANSAMÉRIQUES
TEXTE !ÉTIENNE LEPAGE
MISE EN SCÈNE !SYLVAIN BÉLANGER
DISTRIBUTION !DENIS GRAVEREAUX + PAUL AHMARANI
SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES !ROMAIN FABRE
ASSISTANCE À LA MISE EN SCÈNE ET RÉGIE !JEAN GAUDREAU
CONCEPTION SONORE "LARSEN LUPIN
ÉCLAIRAGES !ANDRÉ RIOUX
COLLABORATEURS HUY PHONG DOAN ET CAROLINE LAURIN-BEAUCAGE
DIRECTION DE PRODUCTION "MARIE-HÉNE DUFORT
DIRECTION TECHNIQUE !LOUIS HÉON
ENTRETIEN AVEC SYLVAIN BÉLANGER
Comment le projet de Lenclos de léléphant sinscrit-il dans lévolution du
Théâtre du Grand Jour ?
Le Théâtre du Grand Jour explore depuis plusieurs années lidée de responsabilité
et de façon plus serrée depuis Les grands responsables en 2006 : alors que
léconomie de marché est présentée comme un phénomène « naturel », que les
individus se considèrent comme des consommateurs et non comme des citoyens,
que lespace politique est phagocypar linstrumentalisation commerciale,
comment utiliser le théâtre pour repenser concrètement la responsabilité de
lindividu face à la collectivité ? En fait, ce qui intéresse le Théâtre du Grand Jour,
cest de créer un théâtre qui, par ses conventions mes, fait en sorte que le
spectateur ne peut pas échapper à une forme de responsabilisation. En me
temps, en lien avec notre production de Terrorisme des frères Presnyakov, nous
nous intéressions à la question de linsécurité, que nous avons fini par définir
par : ne pas savoir. Responsabilité individuelle et insécurité, voilà les deux
paramètres de cette collaboration avec lauteur Étienne Lepage, qui a lhabitude
de propulser sur scène des personnages ne laissant entrevoir quune partie deux-
mes, des personnages dont on ne sait doù ils viennent, croqués sur le vif
dune apparition, dun trouble, des personnages qui ne disent pas tout, mais qui
se trahissent, ouvrant les portes de gouffres terrifiants, de questions insolubles.
Je lui avais donné deux contraintes : deux comédiens au centre dun cercle, et un
texte écrit pour un seul spectateur. Cette idée me venait de divers travaux de
lartiste visuelle Janet Cardiff, où le regardeur doit se positionner physiquement
dans lœuvre, ce qui lentraîne à se positionner par rapport aux sens qui sen
dégagent.
Sest dabord manifestée la voix dun intrus qui fait irruption chez quelquun. Puis
Étienne Lepage a amené lidée de panoptique que Michel Foucault développe dans
son essai Surveiller et punir. Le panoptique est un dispositif architectural, créé
pour les prisons, qui permet à un seul individu de surveiller tous les prisonniers,
enfermés dans des cellules individuelles, sans que ceux-ci ne puissent savoir sils
sont observés. Ne sachant pas sil est observé ou non – nous retrouvons ici notre
idée dinsécurité –, le prisonnier se surveille lui-même. Dans Lenclos de léléphant,
lidée sest transformée en un enchevêtrement de trois réseaux de « ne pas
savoir » : entre les deux personnages, entre les personnages et les spectateurs, et
entre les spectateurs eux-mêmes. En même temps, Étienne na pas intégré le
panoptique aux indications scéniques de son texte. Le panoptique se pose tel un
filtre, un instrument, qui mène le spectateur à lire par lui-même les tentatives de
rapprochement, la nature du lien mystérieux et la quête de comprendre qui unit
les deux personnages.
Comment la scénographie interprète-t-elle le principe du panoptique et
comment infléchit-elle le sens du texte ?
Romain Fabre a créé 80 petits théâtres constitués chacun dun siège muni de
caches latérales, qui agissent comme des œillères. La lecture de mes spectacles
se fait à travers une multitude de petits signes qui ont « apparence » de
simplicité. Le spectateur, en les captant, se retrouve — quil le veuille ou non — à
prendre en charge la représentation. Je mapplique à tracer pour le spectateur
une succession de signes parallèles au récit ; son travail consiste à découvrir,
consciemment ou inconsciemment, les signes déterminants qui semblent
échapper aux personnages, mais qui ont néanmoins été « joués » par les acteurs.
Dans cet esprit, le panoptique nest pas une finalité, cest un point de départ pour
déployer un mécanisme de dialogue entre la scène et la salle qui engage sans
détours le spectateur dans la représentation. On se sent insécurisé quand on a
limpression quon nous cache quelque chose ou quon nous manipule. Avec
Lenclos de léléphant, je veux questionner cette réaction presque animale souvent
provoquée par soi-me mais quon attribue à lautre, lui prêtant malgré nous
des intentions. Je cherche à redonner la responsabilité de ce sentiment à
lindividu lui-même.
Quelles réflexions animent les recherches formelles au Théâtre du Grand Jour ?
Plutôt que regarder un spectacle, je souhaite que le spectateur vive une
expérience et dans ce cas-ci, une expérience ludique et performative. Cela veut
dire créer un théâtre où les conventions ne peuvent pas être tenues pour acquises.
Et les conventions qui régissent notre art sont innombrables. Par exemple,
léclairage baisse dans la salle : cest signe que la représentation va commencer...
Il faut tuer les attentes, les réflexes, créer des ouvertures. Linattendu doit être
déplacé, renouvelé.
Propos recueillis et mis en forme par Paul Lefebvre
Photos : Yanick Macdonald
«
Paul"Ahmarani"est"brillant."Denis"Gravereaux,"son"
répondant,"ne"l'est"pas"moins.!» - Voir
«!L'enclos!de!l'éléphant,"qui"est"défendu"par"deux"solides"
acteurs,"trouve"sa"pertinence"dans"sa"manière"de"jouer"avec"
la"mécanique"de"l'insécurité"et"comment"elle"peut"servir"à"
imposer"des"idées.!»!‐!La!Presse!
«...!un!jeu!de!manipulation!qui!ne!laisse!ni!l’un!ni!l’hôte,!ni!
même!le!spectateur,!sauf.!Bélanger…!signe!un!duo‐duel!
précis,!acéré,!ouvert.!Virtuose!de!ce!presque‐monologue,!
Paul!Ahmarani!est!excellent!d’ambiguïté,!de!perversité,!de!
vulnérabilité.!Quant!à!Denis!Gravereaux,!il!a!une!présence,!
une!qualité!d’écoute!et!de!réactivité!extraordinaires.»!
‐!L'Actualité!
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