L’Histoire a été généreuse avec l’Angleterre, longtemps petit pays situé à l’extrémité nord-ouest
de l’Europe, hors des grands courants commerciaux. Au milieu du XVe siècle, lorsque ses troupes
ont été boutées hors de France et qu’elle sort tout juste de l’effroyable guerre civile dite« guerre
des Deux Roses », elle ne compte que quatre millions et demi d’habitants, à peine plus que
l’Ecosse, sa voisine, et se retrouve exsangue. La politique mercantiliste d'Henry VII, la création
d’une marine, suivie du soutien apporté aux explorations et à la colonisation par ses successeurs,
a débouché un siècle plus tard sur la maîtrise de la mer. Dès les négociations du traité d’Utrecht
en 1713, l’Angleterre s’impose comme arbitre sur l’échiquier européen. Son accroissement
démographique à partir de la fin du XVIIIe siècle, puis la révolution industrielle et l’expansion
coloniale du XIXe siècle font du Royaume-Uni qu’elle dirige la première puissance mondiale,
maîtresse d’un empire qui couvre, à la fin du règne de Victoria en 1901, un quart des terres
émergées.
L’Angleterre a payé un lourd tribut à la seconde guerre mondiale, tout en faisant l’admiration
générale par le courage de ses pilotes lors de la bataille d’Angleterre qui fit dire à Churchill que
«jamais le monde n’avait tant dû à si peu d’hommes». Très éprouvée à la fin du conflit, elle a su
se relever. Une nouvelle cathédrale de verre remplace celle de Coventry, rasée par la Luftwaffe.
Les industries traditionnelles ont fait place aux nouvelles technologies et aux services. Mais la
City reste la place financière dominante en Europe, Londres vibre, lance les modes et attire la
jeunesse. Son skyline en perpétuelle transformation par l’adjonction de nouveaux buildings aux
formes innovantes témoigne de sa vitalité.
Les tendances centrifuges qui ont amené les gouvernements de John Major et de Tony Blair à
accorder, au sein du Royaume-Uni, l’autonomie institutionnelle à l’Ecosse et au pays de Galles
(et même récemment, dans une moindre mesure, à la Cornouaille) n’ont pas été sans
conséquences en Angleterre. Une forme de nationalisme purement anglais y a presque supplanté
la traditionnelle fierté britannique. On a vu fleurir les drapeaux blancs à croix de Saint-Georges
rouge à côté ou à la place de l’Union Jack. Des voix s’élèvent pour que l’Angleterre jouisse d’une
assemblée particulière comme les autres composantes du royaume, le rôle du Parlement
communautaire de Westminster n’étant, par ailleurs, pas remis en cause. Qu’en sera-t-il à
l’avenir du Royaume-Uni et de la place de l’Angleterre en son sein? Les années qui viennent
devraient assez vite apporter la réponse à cette questionau moment où la sortie de l’Union
Européenne décidée par les électeurs en juin 2016 ouvre une période de grandes incertitudes.
Sommaire :
• La Préhistoire
• La domination romaine (54 av. J.-C. - 411 ap. J.-C.)
• L'âge des invasions (411-1485)
• Le siècle des Tudor (1485-1603)
• La dynastie des Stuart et le siècle des révolutions (1603-1714)
• La dynastie des Hanovre (1714-1837)
• L'Angleterre victorienne (1837-1901)
• Du début du XXe siècle à nos jours
La Préhistoire