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monde naturel. Par ces trois réflexions nous voulons de plus rechercher qui est le
sujet percevant ou ce quil est.
1. Le rêve, le mythe, l’hallucination et le délire sont le
rétrécissement du monde vécu.
En quoi consiste la différence entre le rêve et la réalité? Ce nest pas lh omme
lui-même qui est en train de rêver, mais celui qui sort d un rêve et vit dans le
monde intersubjectif qui peut parler du rêve, comme dit Merleau-Ponty. Le
monde dans un rêve est un rétrécissement du monde vécu et il est toujours basé
sur lui. Ces deux mondes ne sont pas donc ceux tout différents et divisibles. Il
ny aurait pas de monde du rêve sans le monde vécu .
Pendant le rêve lui-même, nous ne quittons pas le monde : lespace du rêve
se retranche de lespace clair, mais il en utilise toutes les articulations, le monde
nous obsède jusque dans le sommeil, cest sur le monde que nous rêvons. (PP
p.339)
Si nous réfléchissons à cette notion du rêve chez Merleau-Ponty, nous nous
apercevons de plusieurs erreurs que présente le fameux doute cartésien sur le
rêve.
La primière erreur consiste en ce que Descartes considère le rêve et la réalité
comme deux sortes dexpérience au même titre et en ce quil ignore la différence
de niveau entre les deux. Il doute donc que la réalité puisse être un rêve. Mais
daprès Merleau-Ponty on ne peut parler du rêve que si lon est réveillé. Le rêve
na sa raison dêtre que sil utilise toutes les articulations du monde c lair.
La deuxième erreur consiste en ce que Descartes doute de la certitude non pas
de chaque expérience sensible, comme quand on prend, de loin, la tour carrée
pour cylindrique, mais de l expérience en général sur la base de falsifiabilité
de chaque expérience sensible. De même que le monde du rêve s appuie sur le