QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.2 – LES HABITATS NATURELS ET LA FLORE (Les habitats naturels sont cartographiés sur les cartes ci-contre et suivantes) Des inventaires floristiques ont été réalisés les 21 mai, 4 juillet et 4 septembre 2014. 170 espèces ont été inventoriées, dont 2 espèces à valeur patrimoniale : - l'osmonde royale (Osmundi regalis) : relativement commune dans le Finistère mais faisant l'objet d'une protection réglementée et indicatrice de cours d'eau bien conservés ; - le salsifis des prés (Tragopogon pratensis) : non protégé mais très rare dans le Finistère. La liste des plantes recensées est présentée en annexe. Les principaux habitats observés sont identifiés suivant la nouvelle codification européenne des formations végétales (EUNIS). Préalablement aux investigations, le Conservatoire Botanique National de Brest a été consulté sur la présence d'éventuelles espèces à valeur patrimoniale. Ont été signalées, au Nord du site de Kerrous / Kerlic, deux espèces protégées au niveau national : - Dryopteris aemula - Trichomanes speciosum. Ces deux fougères ont été recherchées plus spécifiquement, sans succès. Sur le site de Troheïr, seule Veronica beccabunga, espèce à faible valeur patrimoniale, a été signalée. III.2.1 – Secteur Kerrous / Kerlic III.2.1.1 – Carrière de Kerrous La carrière de Kerrous est en activité. Le fond de la carrière est dépourvu de végétation. Sur le tracé de la canalisation, deux formations naturelles sont observables : - la végétation des redans - les talus boisés. Ø Les redans En raison de leur caractère abrupt, les redans n'ont pas pu être prospectés. La végétation a donc été identifiée à distance. Ces escarpements sont recouverts d'une végétation de type fourré (EUNIS - F3.15 x F3.13) avec une dominance de l'ajonc d'Europe, de genêt, du houx, du prunellier, du bouleau verruqueux. La floraison de la valériane rouge était également observable. Vue des redans de la carrière Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -37- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Ø Les talus boisés Les autres espaces végétalisés de la carrière se limitent à des talus boisés étroits (EUNIS – FA) et aux abords des chemins. Malgré la forte pression de l'activité d'exploitation de la carrière, on note une relativement bonne diversité botanique avec : - strate arborescente : chêne pédonculé, frêne élevé, châtaignier, peuplier, bouleau verruqueux, aulne glutineux… ; - strate arbustive : ajonc d'Europe, genêt, églantier, noisetier, houx, sureau… ; - strate herbacée : digitale pourpre, plantain lancéolé, géranium "herbe à Robert", ronce, bugle rampant…. Talus boisés au sein de la carrière Ces deux formations végétales ne présentent pas une forte valeur patrimoniale. Toutefois, on soulignera la présence en bordure du chemin de descente dans la carrière, du salsifis des prés (Tragopogon pratensis). Sa localisation est précisée sur la carte spécifique page 15. Cette espèce des prairies mésophiles considérée comme assez rare en Bretagne, est indiquée comme très rare dans le Finistère et en danger au niveau départemental (liste des plantes vasculaires rares et en régression en Bretagne, CBNB, 2009). Il s'agit d'une espèce à valeur patrimoniale non protégée. Le second point à souligner est l'abondance du buddleia ou arbre à papillons dans la carrière (Buddleia davidii). Cette espèce est considérée en Bretagne comme une plante invasive potentielle. Dans notre région, son caractère invasif se manifeste uniquement dans des milieux fortement anthropisés, mais elle est connue comme étant fortement invasive en milieu naturel dans d'autres régions (liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne, CBNB, 2011). III.2.1.2 – La ripisylve de l'Odet Au niveau de la zone étudiée, l'Odet est bordé en rive gauche d'une bande boisée continue d'une dizaine de mètres de large. En rive droite (Kerlic), la bande est plus étroite et discontinue. Il s'agit d'une formation boisée rivulaire dominée par le chêne pédonculé, le frêne et l'aulne glutineux. Elle est à rattacher aux forêts de frênes et d'aulnes des fleuves médio-européens (EUNIS G1.21). Les forêts alluviales de l'Alno-Padion sont des habitats d'intérêt européen prioritaire (EUR 91EO). Elles présentent un fort intérêt patrimonial. L'Odet et sa ripisylve Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -38- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable On trouve également sur les talus, le châtaignier et le hêtre. La strate arbustive accueille : aubépine monogyne, noisetier, églantier, prunellier…. Le sous-bois frais accueille des espèces caractéristiques des milieux humides : oenanthe safranée, reine des près, eupatoire chanvrine, angélique des bois, lycope d'Europe, laîche paniculée, laîche espacée. Berge de l'Odet On notera également l'abondance des fougères : fougère aigle, fougère femelle, fougère mâle, polystic à soies, doradille noire, blechnum en épi. L'osmonde royale (Osmunda regalis) est également présente sur les berges et sur les îlots de l'Odet. Bien que commune dans le Finistère, cette belle fougère est emblématique des rives des cours d'eau bien conservés de Bretagne. Elle présente de fait, une certaine valeur patrimoniale et fait l'objet dans le Finistère, d'une protection réglementée : "plantes réglementées : en raison de l'existence de coutumes et de pratiques traditionnelles, la cueillette à caractère familial des espèces mentionnées ci-dessous, destinée à la consommation du foyer est autorisée. La quantité de plants ou fleurs autorisée par jour ne doit pas excéder ce que peut tenir la main d'une personne adulte, sous réserve du droit de la propriété privée et de la réglementation en matière de protection des espaces naturels". (Article 3 – arrêté préfectoral du 21 juin 2012 portant réglementation de la cueillette de certaines espèces sauvages dans le département du Finistère). Osmonde royale sur la berge de l'Odet Les deux fougères protégées au niveau national, Dryopteris aemula et Trichomanes speciosum n'ont pas été observées dans le fuseau d'étude au niveau de l'Odet. Enfin, on soulignera la présence de vieux arbres remarquables sur les berges de l'Odet. Il s'agit principalement de vieux chênes pédonculés accueillant des cavités, habitat de nombreuses espèces animales (insectes, chiroptères, oiseaux…). Le tracé projeté de la canalisation est prévu dans l'alignement des bassins de décantation. A ce niveau, il passe dans une trouée dépourvue de grands arbres. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -39- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.2.1.3 – Kerlic / Keridoret Ø Les prairies humides Sur la rive droite de l'Odet, la ripisylve est plus étroite et discontinue. Dans l'alignement de l'emplacement projeté de la canalisation, elle est dépourvue d'arbres et d'arbustes (cf. photo ci-contre). Sur ce secteur, se développe un ensemble de prairies humides. Celles-ci sont alimentées par un ruisseau et divers écoulements du versant (présence de sources). L'observation de la végétation nous a permis d'étendre la limite de la zone humide vers le Nord (cf. carte des espèces patrimoniales). Le ruisseau est recouvert en partie basse, d'un fourré dense de saule roux et d'aulne. Vers l'amont, il évolue en pied de talus bocager puis de nouveau dans un fourré humide à la hauteur des habitations de Keridoret. L'écoulement est alimenté par plusieurs sources dont deux alimentaient d'anciens lavoirs. La prairie humide, inondable en partie basse, présente une bonne diversité floristique avec parmi les espèces les plus caractéristiques : laîche faux-souchet, laîche ovale, stellaire aquatique, myosotis aquatique, véronique à feuilles de serpolet, patience agglomérée, cirse des marais, angélique des bois, rubanier rameux, glycérie flottante, renoncule flamulette, jonc diffus, jonc acutiflore, céraiste des fontaines. Cette prairie est à classer parmi les "prairies eutrophes et mésotrophes humides ou mouilleusse" (EUNIS E3.4). Prairie humide eutrophe On notera que la partie haute de la prairie a fait l'objet d'une plantation récente de sapins. L'enrésinement de cette zone humide est un facteur de dégradation de la zone. Les prairies humides sont bordées à l'amont (Nord-Est) par un chemin d'exploitation. Les zones humides sont des habitats d'intérêt patrimonial en raison de leur diversité biologique et de leur rôle dans la régulation des flux hydrologiques. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -40- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Ø Les bois et bocages Le secteur traversé présente de beaux éléments bocagers. Leur préservation est probablement liée à leur adossement à des formations boisées de pente. Les bois et bocage (EUNIS – FA) présentent une composition floristique relativement proche avec : - strate arborescente : chêne pédonculé, frêne, hêtre, châtaignier, érable sycomore, merisier… ; strate arbustive : noisetier, orme champêtre, prunellier, aubépine monogyne, sureau, fragon petit-houx, houx… ; strate herbacée : nombreuses espèces adaptées à des conditions pédo-climatiques variées : sèches (talus ensoleillés, pierreux) ou fraîches (talus ombragés, humides). Bocage et prairie mésophile Vieux chêne, hôte de nombreuses espèces animales Il est à signaler que le fragon petit-houx (Ruscus aculeatus) fait, comme l'osmonde royale, l'objet d'une cueillette réglementée au titre de l'arrêté préfectoral du 21 juin 2012. Toutefois, cette espèce très commune du bocage et des sous-bois présente une valeur patrimoniale nettement plus faible que l'osmonde. On soulignera également la présence localisée le long du chemin bordant les prairies, d'un grand robinier faux acacia (Robinia pseudacacia). Le robinier est, comme le buddleia, considéré en Bretagne comme plante invasive potentielle. L'espèce semble s'étendre localement avec la présence de jeunes pieds dans la plantation de sapins et dans les talus voisins. Ces formations bocagères ou boisées n'accueillent pas d'espèces végétales protégées ou à forte valeur patrimoniale. Ce sont des habitats communs qui jouent néanmoins un rôle essentiel dans la conservation de la biodiversité en milieu rural. Ce sont également des habitats essentiels pour la faune du bocage. Les paysages bocagers font partie des paysages emblématiques de la région. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -41- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Ø Prairie mésophile Entre Kerlic et Keridoret, le fuseau traverse une prairie mésophile en pente inclinée vers le ruisseau au Sud. Il s'agit d'une prairie mésophile pâturée (EUR 2.1) présentant une diversité botanique assez faible. Les principales essences observées sont : flouve odorante, dactyle aggloméré, ray-grass, pâturin des prés, houlque laineuse, céraiste des fontaines, renoncule rampante, renoncule âcre, plantain lancéolé, oseille, trèfle des prés, trèfle blanc. Bien que jouant un rôle en tant qu'élément de biodiversité au sein du système bocager de Kerlic / Keridoret, cette prairie ne représente pas un fort enjeu écologique. III.2.1.4 – Voie communale de Kerlic à l'échangeur de Gourvily Côté Sud, cette voie est bordée par des cultures sans enjeu écologique. Côté Nord, il s'agit d'un ensemble de prairies humides et mésophiles insérées dans une trame bocagère. Cette zone a fait l'objet d'investigations faune / flore poussées, dans le cadre de l'aménagement du secteur de Kerlic par la commune de Quimper. Les enjeux floristiques identifiés sur cette zone sont : - la présence de prairies humides ; - des éléments bocagers et boisés humides, habitat de l'escargot de Quimper. Abords de la voie communale de Kerlic à Gourvily Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -42- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.2.2 – Secteur de Troheïr Une fois passé au Nord de la RD 100, le fuseau traverse le bassin de rétention des eaux pluviales de la RN puis entre dans un secteur humide. Ø Prairie et fourrés humides En premier lieu, il s'agit d'une formation prairiale de type prairie humide eutrophe à mésotrophe (EUNIS E3.4). Cette végétation s'est développée en pied de talus de la RD sur des sols entièrement remaniés lors des travaux de construction de la route. On y retrouve une végétation proche de la prairie humide de Kerlic avec : jonc diffus, jonc acutiflore, cirse palustre, glycérie flottante, fétuque roseau, laîche ovale… De part et d'autre de cette bande prairiale, se sont développés de jeunes fourrés denses d'aulnes glutineux et de saules roux. Formations humides développées sur les sols remaniés par les travaux de constructions de la RD100 Toutefois, la présence d'espèces plus mésophiles comme le grand plantain, la carotte sauvage, la marguerite ou la brunelle pourrait indiquer le caractère transitoire de cette formation et son évolution vers un milieu plus sec. Il est en effet possible que le développement d'une végétation hygrophile ait été dans un premier temps favorisé par le remaniement et le tassement et/ou par le régalage de terre (avec son stock de graines) provenant du réaménagement des abords du Steïr. Un autre point à souligner sur ce secteur est le développement important du buddleia dans les secteurs ouverts et fourrés (cf. page 38). L'espèce ne semble toutefois pas présente dans la forêt humide voisine. Ø Rivière Le Steïr et son bras de dérivation Le fuseau englobe les rives droite et gauche du Steïr et de son bief. Les deux lits mineurs ont été déviés et recréés sous le pont de la RD 100. Les cours d'eau aux eaux lotiques accueillent quelques herbiers de renoncules flottantes (Ranunculus penicillatus) caractéristiques des végétations mésotrophes des cours d'eau à débit rapide (EUNIS C2.27). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -43- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Lit ancien du Steïr au niveau du seuil amont et lit reconstitué au niveau du pont de la RD 100 L'îlot compris entre le bief et le Steïr accueille un chemin ainsi que des formations boisées humides dominées par le saule roux et l'aulne glutineux dans le secteur concerné par les travaux d'aménagement liés à la route. Fourrés d'aulnes glutineux et saules roux sur l'îlot séparant le bief du Steïr Un peu plus en amont, on retrouve des arbres plus âgés : chêne pédonculé, frêne, érable fauxplatane. L'osmonde royale est également présente sur la berge. Cette zone a fait l'objet de plantations paysagères anciennes qui se traduisent par la présence d'espèces ornementales comme le marronnier d'Inde, le rhododendron, le laurier palme. Ces deux dernières espèces sont identifiées comme des plantes invasives avérées en Bretagne, et portant atteinte à la biodiversité (CBN Brest, 2009). Ø Berges et ripisylve en rive gauche Les berges reconstituées du bras accueillent une jeune végétation ripicole composée de : aulne glutineux, frêne élevé, angélique des bois, menthe aquatique, fougère mâle, laîche panicultée, doradille de Billot, doradille noir… Nous noterons que le doradille de Billot, fréquente en Bretagne, est relativement rare sur le reste du territoire national. Vers l'Ouest, le fuseau continue de longer le bras non modifié du Steïr en s'enfonçant dans une large ripisylve. Ce boisement humide riverain et inondable est dominé par le saule roux, le frêne et l'aulne. Sont également présents, le chêne pédonculé et le peuplier (hybride). Hormis les arbres de la berge et ceux occupant d'anciens talus, il ne s'agit pas de très grands arbres. Ancien bief du Steïr Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -44- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Comme pour la ripisylve de l'Odet, ce boisement est à rattacher aux forêts de frênes et d'aulnes des fleuves médio-européens (EUNIS G.121). Il s'agit d'un habitat d'intérêt européen prioritaire (EUR 91EO) à forte valeur écologique. Lors du premier passage en mai, la présence possible de la dryopteris à odeur de foin (Dryopteris aemula), fougère protégée au niveau national, a été évoquée. Le second passage en juillet n'a pas confirmé cette présence. Il est probable que l'espèce ait été confondue avec l'une de ses deux proches cousines présentes sur le site, Dryopteris carthusiana et Dryopteris dilatata, et avec lesquelles les confusions sont possibles notamment chez les formes jeunes. Toutefois, les boisements alluviaux du Steïr présentent un réel intérêt écologique et une bonne diversité écologique, notamment grâce à la présence de dépressions très hydromorphes accueillant une végétation herbacée haute (cf. relevés floristiques et chapitre suivant). Par ailleurs, une espèce intéressante a été recensée au sein de ce boisement : l'osmonde royale (Osmunda regalis). L'osmonde est commune dans le Finistère mais fait l'objet d'une protection réglementée (cf. page 39). Une espèce invasive est également présente au sein de la ripisylve : la balsamine géante (Impatiens glandulifera). Celle-ci est considérée comme invasive avérée, émergente en Bretagne et portant atteinte à la biodiversité (Liste des espèces invasives de Bretagne, CBNB, 2009). Il est important de surveiller ces stations et de veiller à ce qu'elles ne s'étendent pas, voire de supprimer les stations en bordure de cours d'eau. Ø Mégaphorbiaie et prairie humide à prêle des eaux en rive gauche En limite Ouest du fuseau, on observe au sein de la ripisylve, deux trouées accueillant une végétation humide herbacée. Il s'agit probablement d'anciennes prairies humides abandonnées. La première trouée est de taille réduite et est occupée par une mégaphorbiaie (végétation humide herbacée haute) avec l'oenanthe safranée, la reine des prés, le jonc diffus, l'iris faux-acore, la houlque laineuse, la renoncule flamulette, l'angélique des bois, la cirse des marais, l'eupatoire chanvrine… Cette formation est à rattacher aux communautés à Reine des prés et communautés associées (EUNIS E3.4). Il s'agit d'un habitat naturel d'intérêt communautaire (EUR 6430). Plus à l'Ouest au niveau du seuil sur le Steïr, la ripisylve s'ouvre sur une grande prairie humide présentant divers faciès. L'intérêt de cette zone réside dans la présence d'une prairie à prêle des eaux (Equisetum fluviatile). Les communautés à prêle des eaux sont considérées comme des roselières basses (EUNIS C3.24) et présentent un enjeu relativement important. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -45- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable L'osmonde royale est également présente sur la berge du Steïr. Ø Ripisylve et prairie méso-hygrophile en rive droite La rive droite s'inscrit entre la RD en remblai et le lit du Steïr. Le talus de la route est recouvert d'un fourré dense composé d'espèces pionnières et d'épineux : saule roux, bouleau verruqueux, genêt à balai, ajonc d'Europe, ronce… Depuis le pied de talus, le délaissé routier s'étend sur environ 40 m de pente jusqu'à la rive du Steïr. Il s'agit d'une parcelle entièrement remaniée durant les travaux et occupée aujourd'hui par une végétation prairiale avec un début d'enfrichement. La présence de quelques espèces indicatrices de zones humides sur la partie haute de la parcelle (plus près des pieds de talus), est probablement liée à la une altération du sol (tassement) générée par les travaux. Les espèces observées (jonc diffus, lotier des marais, angélique des bois, salicaire) ne sont toutefois pas présentes en quantité suffisante (D < 50% de recouvrement) pour pouvoir classer la parcelle en zone humide. Les autres espèces herbacées observées sont plutôt caractéristiques de milieux méso-hygrophiles à mésophiles : achillée millefeuille, carotte sauvage, vesce cultivée, fromental, dactyle, trèfle des prés, porcelle enracinée, séneçon jacobée, centaurée noire, grande marguerite… L'enfrichement se traduit par l'apparition de la ronce et de ligneux : chêne pédonculé, saule, frêne, aulne. Au vu de la végétation en place, cette parcelle semble faire l'objet d'une fauche d'entretien annuelle ou bisannuelle. Délaissé routier occupée par une prairie méso-hygrophile mésophile en pied de talus de la RD100 Du point de vue typologique, il s'agit d'une mosaïque prairiale de formations appartenant au grand groupe des prairies de fauche de basse et moyenne altitude (EUNIS E2.2). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -46- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable La rive droite du Steïr est caractérisée par une ripisylve étroite (≈ 5 m de large) composée d'un alignement de grands arbres, principalement des chênes pédonculés, des frênes et des aulnes. Cet alignement est bordé d'une lisière herbacée à hautes herbes (ourlet) avec le liseron des haies, l'angélique des bois, la cirse des marais, la grande berce, l'oenanthe safranée… C'est dans cet ourlet que l'on trouve également la balsamine géante (Impatiens glandulifera), espèce invasive émergente dans le Finistère et considérée comme invasive avérée portant atteinte à la biodiversité. Il est important de surveiller ces stations et de les supprimer rapidement avant qu'elles ne s'étalent et deviennent ingérables. La ripisylve du Steïr est un habitat d'intérêt européen prioritaire (EUR 91EO) à forte valeur écologique. Il est à rattacher aux forêts de frênes et d'aulnes des fleuves médio-européens (EUNIS G1.21) et aux ourlets des cours d'eau (EUNIS E5.41). La ripisylve et son ourlet sont des habitats humides pris en compte dans l'inventaire des zones humides. Ripisylve du Steïr avec son ourlet à hautes herbes en rive droite et balsamine géante, plante invasive avérée en Bretagne Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -47- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.3 – LA FAUNE 49 espèces ont été inventoriées dont 15 espèces protégées et 4 espèces à valeur patrimoniale. Les différents groupes faunistiques recensés lors des investigations sont les suivants : - mammifères, - avifaune, - amphibiens, - invertébrés : insectes, mollusques La liste des espèces observées est présentée en annexe avec indication des niveaux de rareté et protections réglementaires. Les enjeux faunistiques sont présentés ci-après par secteur. III.3.1 – Kerrous : carrière et rive droite de l'Odet En raison de son activité, le site de la carrière présente une diversité faunistique assez faible. L'avifaune se limite à des espèces communes des milieux anthropisés : pigeon bizet, pigeon ramier, pouillot véloce, rouge-gorge, merle, corneille, pinsons des arbres, mésange charbonnière… Le coucou est également présent dans les boisements voisins. Parmi les espèces migratrices, on notera la présence de l'hirondelle des fenêtres et de l'hirondelle des rivages, qui nichent probablement dans la carrière. Malgré la pression anthropique exercée par la carrière, la ripisylve de l'Odet apparaît suffisamment large (une dizaine de mètres en rive droite) pour assurer la circulation de mammifères tels que le chevreuil ou le renard. Concernant les amphibiens, le bassin de décantation à proximité de l'Odet est un site de reproduction du crapaud commun. Peu d'odonates ont été observés sur la berge (Calopteryx vierge – Calopterix virgo). Le principal enjeu faunistique sur les berges de l'Odet est la présence de l'escargot de Quimper (Elona quimperiana). Cette espèce est protégée au niveau national par arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes des mollusques protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L'article 2 de l'arrêté stipule pour les espèces de mollusques dont la liste est fixée ci-après : I- sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l'enlèvement des œufs, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel ; II- sont interdites sur les parties du territoire métropolitain où l'espèce est présente ainsi que dans l'aire de déplacement naturel des noyaux de population existants, la destruction, l'altération ou la dégradation des sites de reproduction et des aires de repos des animaux. Ces interdictions s'appliquent aux éléments physiques ou biologiques réputés nécessaires à la reproduction ou au repos de l'espèce considérée, aussi longtemps qu'ils sont effectivement utilisés ou utilisables au cours des cycles successifs de reproduction ou de repos de cette espèce et pour autant que la destruction, l'altération ou la dégradation remette en cause le bon accomplissement de ces cycles biologiques. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -48- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III- sont interdits sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l'achat, l'utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés : dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 24 novembre 1992 ; dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l'Union européenne, après la date d'entrée en vigueur de la directive du 21 mai susvisée. L'escargot de Quimper est également inscrit sur : - la liste rouge européenne des espèces menacées (UIC, 2014) : préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de métropole est faible) ; - la liste rouge mondiale des espèces menacées (UICN, 2014) : préoccupation mineure. L'espèce est de plus inscrite aux annexes II et IV de la Directive européenne "Habitats – Faune – Flore" (92/43/CEE). Comme le montre la carte ci-contre, l'escargot de Quimper n'est présent en France que dans les trois départements de l'Ouest breton et dans les Pyrénées Atlantiques (source : MNHN). Cette espèce est évidemment emblématique de la région de Quimper. III.3.2 – Kerlic / Keridoret Les prairies humides bordant l'Odet et le petit ruisseau offre une plus grande diversité d'insectes, notamment de lépidoptères (papillons) et d'odonates (libellules). Toutefois, les espèces observées sont en général communes et ne présentent pas d'enjeu fort : - lépidoptères : tircis, aurore, citron, myrtil, demi-deuil ; - odonates : calopteryx vierge, petite nymphe au corps de feu, sympétrum méridional… Le sympétrum méridional est considéré comme peu commun dans le Finistère. Petite nymphe au corps de feu Aucun coléoptère à valeur patrimoniale (lucane cerf-volant, grand capricorne, pique-prune) n'a été observé au niveau des grands arbres creux des boisements et haies du fuseau. L'escargot de Quimper a également été observé le long du petit ruisseau. Les boisements, fourrés et haies humides ou frais du secteur sont des habitats favorables à ce mollusque. Le second enjeu faunistique de ce secteur réside dans la présence d'amphibiens protégés. Le crapaud commun et une grenouille brune (rousse ou agile) pondent dans la partie aval du petit ruisseau. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -49- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Plus en amont, le long du chemin de Keridoret, un ancien lavoir alimenté par une source accueille la reproduction de la salamandre tachetée et du triton palmé. Ces quatre espèces sont communes en Bretagne. Ancien lavoir en bordure du chemin de Keridoret et triton palmé Elles sont considérées comme "préoccupation mineure" sur les listes rouges des espèces menacées aux niveaux national, européen et mondial. Elles sont toutefois protégées en France par l'arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection dont l'article 3 stipule pour les espèces d'amphibiens et de reptiles dont la liste est fixée ci-après : I- sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l'enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans le milieu naturel ; II- sont interdits sur tout le territoire national et en tout temps, la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l'achat, l'utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés : dans le milieu naturel du territoire métropolitain de la France, après le 12 mai 1979 ; dans le milieu naturel du territoire européen des autres Etats membres de l'Union européenne, après la date d'entrée en vigueur de la directive du 21 mai susvisée. Cet ancien lavoir sera donc à préserver et protéger lors des travaux. Concernant l'avifaune, les espèces observées sont communes du bocage breton. Il s'agit pour l'essentiel de passereaux : pouillot véloce, moineau, pinson des arbres, mésange charbonnière, mésange bleue, troglodyte mignon... On trouve également : merle, corneille, geai des chênes… Pour les rapaces diurnes, le faucon crécerelle a été observé sur le site. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -50- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.3.3 – Kerlic / Gourvily Entre la voie communale Kerlic / Keridoret et l'échangeur de Gourvily, le fuseau emprunte une voie communale. Le principal enjeu réside dans la présence en bordure de la route de talus boisés favorables à la présence de l'escargot de Quimper. Plusieurs observations sont indiquées dans l'étude réalisée pour Quimper Communauté sur le secteur de Kerlic (Quimper Communauté / ANTEA / Cyrille BLOND, 2013. Complément à l'état initial faune / flore : secteur de Kerlic, Quimper – 29). On soulignera également que cette étude a signalé la présence du campagnol amphibie dans une prairie humide en bordure de la route. Cette espèce à forte valeur patrimoniale est protégée au niveau national et est considérée comme "vulnérable" au niveau mondial. Toutefois dans le secteur, le projet est implanté sous une voie existante et ne présente pas de risque pour la faune et la flore. III.3.4 – Secteur de Trohéïr Ce secteur relativement boisé est favorable aux mammifères : chevreuil, blaireau, renard, ragondin, taupe… L'avifaune reste commune. Aucune espèce à forte valeur patrimoniale n'a été observée. Concernant les amphibiens, seuls des têtards de crapaud commun ont été observés sur les bords calmes et peu profonds du Steïr. Pour les invertébrés, on retrouve quelques odonates sur les prairies humides et en bordure du Steïr : calopteryx vierge, petite au corps de feu, anax empereur, sympetrum rouge-sang. Les prairies et friches à proximité du Steïr sont riches en orthoptères. Elles accueillent également quelques espèces communes de papillons : vulcain, azuré de la Bugrane… Calopteryx vierge en bordure du Steïr et azuré de la bugrane dans la prairie en rive droite Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -51- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable On notera également à l'extrémité Ouest du fuseau, en rive droite du Steïr, la présence de deux vieux chênes "enlacés", présentant des traces de sortie de larves de coléoptères saproxylophages. Il s'agit d'un habitat potentiel pour le lucane cerf-volant (Lucanus cervus). Le lucane cerf-volant présente un intérêt européen (Directive européenne « Habitats, Faune, Flore ») mais n’est pas protégé au niveau national. Cette espèce est commune en Bretagne et dans le Finistère. L'escargot de Quimper est également présent dans les boisements humides bordant le Steïr en rive gauche. L'espèce n'a pas été observée sur la rive droite où le boisement est très étroit. III.3.5 – Les poissons L’Odet et le Steïr sont des cours d’eau de 1ère catégorie piscicole, à salmonidés dominants, et classés à migrateurs. Ils sont tous 2 inscrits aux listes 1 et 2 des cours d’eau classés au titre de l’Article L.214-17 du Code de l’Environnement, arrêtées par le préfet coordonnateur du bassin Loire-Bretagne en date du 10 juillet 2012 : u Liste 1 : tronçons de cours d’eau sur lesquels aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages constituant un obstacle à la continuité écologique : - L’Odet : de la confluence du ruisseau le Goarem au lieu-dit « Kerrouan » (Leuhan) jusqu’à l’estuaire (tronçon où se situe le futur point de prélèvement) ; - Le Steïr : de la source jusqu’à la confluence avec l’Odet (où se situe la prise d’eau de Troheïr) ; u Liste 2 : tronçons de cours d’eau sur lesquels tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé pour assurer le transport suffisant des sédiments et la circulation des poissons migrateurs dans un délai de 5 ans après publication de la liste : - L’Odet : de la confluence du Langelin jusqu’à l’estuaire (tronçon où se situe le futur point de prélèvement) vis-à-vis des espèces suivantes : anguille, saumon atlantique, truite de mer, alose, lamproie marine + espèces holobiotiques (identifiée en phase de concertation : la truite fario) ; - Le Steïr : de la confluence avec le Kerlestrec jusqu’à la confluence avec l’Odet vis-à-vis des mêmes espèces que ci-dessus (tronçon où se situe le seuil aval de la prise d’eau de Troheïr alimentant le bief du Moulin des Salles). Pour l'Odet, les données concernant l'ichtyofaune (poissons) sont issues de la DREAL, de l'ONEMA (récapitulatif des opérations de pêche sur la période 2000-2010) et de la Fédération du Finistère pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique (communication orale de M. LE BOUTER). L'Odet, au niveau de la station de Keridoret, présente un "indice poisson rivière" (IPR) excellent (classe 1) en 2007 et 2014, correspondant à un peuplement piscicole de très bonne qualité (DREAL, 2007/2014). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -52- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Selon l'ONEMA et la Fédération de pêche, l'Odet est caractérisé par la présence de : l'anguille, le chabot, le goujon, la lamproie de Planer, la lamproie marine, la loche franche, le saumon atlantique, la truite de rivière, le vairon. L'altération, la dégradation et la destruction des œufs et des habitats, notamment des lieux de reproduction de : la lamproie de Planer, de la lamproie marine, du saumon atlantique et des truites et la grande alose ; sont interdits (arrêté du 08/12/1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national). Par ailleurs, la lamproie de Planer, la lamproie marine et le saumon atlantique présentent un intérêt européen et sont inscrits à l'annexe II de la Directive "Habitats, faune, flore". Les espèces migratrices prises en considération au titre de l'arrêté du 10/07/2012 sont : anguille, saumon atlantique, truite de mer, grande alose, lamproie marine. Par ailleurs, les suivis de juvéniles de saumon réalisés sur l'Odet (source : Fédé pêche 29) montrent en 2014 un indice moyen pondéré de 46 individus (capturés en 5 min), ce qui est proche de la moyenne de l'Odet sur la période 1994-2014 (49 individus / 5 min) et supérieur à la moyenne régionale 2003-2014 (35 individus / 5 min). Le Steïr présente également une importance pour les espèces migratrices dont le saumon atlantique et l'anguille. D'après la Fédération de pêche, son peuplement piscicole est semblable à celui de l'Odet. Les données transmises par le SIVALODET (analyses et interprétations d'indices biologiques sur le bassin versant de l'Odet : peuplements d'invertébrés, diatomées benthiques, ichtyofaune. 2013, AQUABIO / SIVALODET) indiquent la présence des espèces suivantes : anguille, goujon, vairon, lamproie de Planer, truite fario, saumon atlantique, chabot, loche franche. Sur l'Odet comme sur le Steïr, la préservation de la qualité de l'eau et la réduction des perturbations lors des travaux de franchissement du cours d'eau sont donc des enjeux importants. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -53- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.4 – CONTINUITES ET EQUILIBRES ECOLOGIQUES Les déplacements de la faune sont rarement aléatoires. Ces déplacements répondent à des besoins journaliers (nutrition), saisonniers (reproduction) ou annuels (migration). Les espèces animales empruntent des couloirs nommés corridors biologiques. Ces espaces restreints représentent les passages préférentiels de la faune et assurent ainsi une continuité entre les milieux favorables à la vie des populations. Les corridors biologiques constituent les maillons les plus sensibles des armatures ou réseaux écologiques. On considère que les corridors biologiques locaux s'insèrent dans des continuums écologiques. Ceux-ci correspondent aux ensembles de milieux favorables aux déplacements de la faune. Les continuums sont les "zones de diffusion" qui permettent la dispersion entre différentes populations et qui assurent ainsi leur survie par les échanges génétiques. Le fuseau d'étude traverse deux axes biogéographiques importants que sont les vallées de l'Odet et du Steïr. Dans ce contexte biogéographique et au regard de la nature du projet, les principaux enjeux sont : - préserver la continuité des cours d'eau (dont l'Odet) et de réduire les risques de perturbation lors des travaux de franchissement, - préserver la qualité des eaux du Steïr en s'assurant de la qualité des eaux brutes après séjour dans la retenue de Kerrous. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -54- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.5 – SYNTHESE DES ENJEUX III.5.1 – Récapitulatif des enjeux pour la flore et les habitats naturels Les enjeux à prendre en compte pour la mise en œuvre du projet sont : Ø Secteur Kerrous / Kerlic - carrière de Kerrous : préservation du salsifis des prés ; - ripisylve de l'Odet : réduction des emprises des travaux sur la ripisylve de l'Odet et surtout, préservation des vieux arbres creux susceptibles d'accueillir des chiroptères ou insectes remarquables ; - prairies humides de Kerlic : réduction des emprises des travaux sur les prairies humides et évitement de leur drainage par la tranchée de la canalisation, évitement d'emprises et de captation sur les sources ; - bocage de Kerlic et boisements frais à humide : préservation de la trame bocagère et en particulier, des vieux arbres. Ø Zone urbaine centrale Pas d'enjeu particulier : en cas de proximité de haies bocagères, la canalisation devra être implantée de façon à les préserver. Ø Secteur de Troheïr - prairies humides : réduction des emprises des travaux et évitement de leur drainage ; - ripisylve : réduction des emprises des travaux sur les boisements humides et évitement du drainage. La ripisylve du Steïr est sensiblement plus développée en rive gauche qu'en rive droite où elle se limite à un alignement d'arbres ; - ripisylve : surveillance ou suppression des stations de balsamine géante. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -55- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable III.5.2 – Récapitulatif des enjeux pour la faune Sur les 49 espèces protégées observées, 5 présentent une certaine valeur patrimoniale. 5 autres espèces à valeur patrimoniale sont signalées dans la bibliographie. Il s'agit principalement des poissons migrateurs. Pour le reste, il s'agit d'espèces communes possédant un statut de protection comme la plupart des passereaux. Les espèces à valeur patrimoniale identifiées sont les suivantes : - escargot de Quimper (protection nationale, intérêt européen), - triton palmé (protection nationale, espèce commune liée aux zones humides), - salamandre tachetée (protection nationale, espèce commune liée aux zones humides), - crapaud commun (protection nationale, espèce commune liée aux zones humides), - lucane cerf-volant (intérêt européen, espèce commune en Bretagne liée aux vieux arbres). Les espèces à valeur patrimoniale signalées dans la bibliographie sont les suivantes : - campagnol amphibie (protection nationale, vulnérable au niveau mondial et européen), - saumon atlantique (protection nationale et vulnérable en France , intérêt européen), - anguille (état critique de conservation au niveau mondial, européen et national), - lamproie de Planer (protection nationale, intérêt européen), - lamproie marine (protection nationale, quasi menacée en France, intérêt européen). L'Odet et le Steïr sont des cours d'eau protégés au titre de l'article L.214-17 du Code de l'Environnement. Les espèces protégées (au titre de l'arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national), présentes sur l'Odet et le Steïr sont les suivantes : la truite fario (sédentaire et migratrice), la lamproie de Planer (sédentaire), ainsi que quatre espèces considérées comme "grands migrateurs" : le saumon atlantique, la grande alose et la lamproie marine. L'anguille, dont les populations sont en déclin, est également classée comme "grand migrateur", mais elle n'est pas protégée au niveau national. Les enjeux pour les poissons concernent : - le maintien de la continuité hydraulique des cours d'eau durant les travaux, - la limitation au maximum des risques de perturbation des cours d'eau (pollutions, départ de fines, risques de colmatage de frayères) durant les travaux, - la remise en état du lit mineur après travaux. Par ailleurs, nous rappellerons que les deux sites de Kerrous / Kerlic et Trohéir accueillent des habitats naturels riches et de qualité malgré la proximité de l'urbanisation de l'agglomération de Quimper. Ces milieux sont des milieux de vie essentiels pour la préservation d'une faune ordinaire diversifiée aux abords des zones urbaines. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -56- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV – ANALYSE DES IMPACTS ECOLOGIQUES Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -57- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable L'évaluation des impacts sur les habitats naturels, la faune et la flore porte sur les secteurs naturels suivants : - Kerrous – Kerlic / Keridoret : carrière, franchissement de l'Odet, zones humides et prairies de Kerlic / Keridoret ; - Troheir : prairies humides, ripisylve et franchissement du Steïr - ainsi que sur l'habitat et les espèces piscicoles des cours d'eau de l'Odet et du Steïr et son bief. IV.1 – IMPACTS PREVISIBLES DU PROJET EN PHASE "CHANTIER" Les impacts temporaires ou transitoires de l’opération à étudier sont liés exclusivement aux phases de réalisation des travaux de pose du feeder de transfert d’eau brute et de mise en œuvre des nouvelles installations de prélèvement. IV.1.1 IMPACT DU CHANTIER DE POSE DU FEEDER DE TRANSFERT IV.1.1.1 – Données générales Les travaux de pose du feeder de transfert d’eau brute, enterré sur la totalité du parcours, seront réalisés, en plusieurs tranches réparties entre 2015 et fin 2017, sous la forme d’un chantier mobile visant une piste de cheminement d’une largeur de 12 m maximum et dont la vitesse de progression sera comprise entre 20 et 30 m linéaire par jour minimum selon les contraintes techniques. Hors affectation pouvant être engendrée par un remaniement conduisant à l’altération durable d’un milieu sensible, les impacts seront essentiellement d’ordre temporaire. Le tracé, qui compte un total de 4 950 m de linéaire, dont 550 m de conduite d’ores et déjà posés à l’occasion des travaux d’aménagement de l’échangeur du Loc’h, se situe très majoritairement en espaces urbains, le long des voiries, sous accotement ou sous chaussée, voire sous chemins aménagés ou à réaménager en liaison douce. Seul un linéaire global de 730 m concerne des espaces "naturels", sans compter les 180 m à mettre en place au sein du site de la carrière. Les points particuliers du tracé concernent en termes de contraintes : - la traversée de la RD 100, qui sera réalisée en forage, le passage sous l’ouvrage d’art, via la rue du Château ne pouvant s’envisager (radier béton à – 1 m sous la voirie) ; - le croisement de diverses conduites enterrées (dont le feeder Gaz) à localiser précisément en phase d’études de projet. En termes de contraintes écologiques (plus particulièrement développées ci-après) sont à évaluer les impacts liés : - aux franchissements de cours d’eau ; - aux interventions en zones humides et en secteurs naturels sensibles ; - aux interventions sur voiries ; Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -58- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.1.1.2 – Principe du projet En section courante, les travaux de pose de conduite consistent en la réalisation d’une tranchée d’enfouissement et la pose de la canalisation et des fourreaux associés sous la forme d’un chantier mobile occupant une piste de largeur de 12 m maximum en terrains classiques mais limitée à une largeur maximale de 6 m en parcelles sensibles telles que celles identifiées en zones humides. La piste de chantier comprend : - une piste de circulation des engins (≈ 3 m au minium), - l’emprise de la tranchée (≈ 1 m), - l’espace réservé au stockage des conduites à enfouir et des appareils (1 m sur emprise limitée nécessaire), - une zone de stockage temporaire des déblais de tranchée (≈ 1 à 2 m), - de part d’autre, des cordons de stockage de la terre végétale décapée en préalable et réservée pour la réfection du sol après fermeture de la tranchée (≈ 1 à 2 m). Tous les terrains temporairement affectés par le chantier sont remis à leur état initial. Il n’y aura aucun mélange entre terre végétale et terrains inférieurs. Schéma de principe Emprise servitude temporaire : 12 m Canalisation DN 500 mm Principe d'intervention pour la pose de la canalisation (source : cabinet Bourgois) Les particularités liées au franchissement des secteurs sensibles sont présentées ci-après. IV.1.1.3 – Impacts des franchissements de cours d'eau Le tracé du feeder retenu nécessitera le franchissement de 3 cours d’eau, l’Odet ainsi que le Steïr et son bief. La réalisation des travaux est prévue en tranchée ouverte compte tenu de la structure hétérogène du sous-sol qui a conduit QUIMPER COMMUNAUTE à écarter la solution de passages en forage. Les trois traversées de cours d’eau, feront l’objet d’un certain nombre de précautions pour éviter tout risque de destruction d’espèce ou d’habitat protégé, comme détaillé ci-après. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -59- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable à Franchissement de l'Odet Ø Impacts sur la ripisylve De façon à réduire les emprises du projet sur la ripisylve bordant l'Odet, le choix de l'implantation de la canalisation a été fait dans un secteur où la bande boisée est étroite en rive gauche (trouée avec absence de grands arbres) et inexistante en rive droite. Aucun abattage de vieux arbres n'est à prévoir. Emplacement du franchissement de l'Odet vu depuis la rive droite Par ailleurs, la piste de travail sera réduite à 6 m de large, au lieu de 12 m dans les terrains sans enjeux. Elle sera clairement délimitée par des filets de protection de chantier empêchant l'accès au reste de la ripisylve. Les incidences sur la ripisylve en tant qu'habitat d'intérêt communautaire seront donc réduites durant les travaux et non significatives après remise à l'état initial du site. Ø Franchissement de l'Odet Les incidences des travaux sur le milieu aquatique et l'ichtyofaune sont développées dans le chapitre IV.3.2, pages 69 et suivantes. Deux techniques alternatives sont envisageables pour la pose de la canalisation : pose à sec sous canalisation temporaire surélevée ou pose à sec par demi-section. Quelle que soit la technique employée, les enjeux et impacts potentiels portent sur : - le maintien d'un débit minimum permettant d'assurer la continuité hydraulique durant les travaux ; - la réalisation des travaux hors des périodes de migration et de reproduction des espèces protégées et patrimoniales présentes. Ainsi, la réalisation des travaux en période de basses eaux de fin d'été – début d'automne, et en tout état de cause avant la reprise des crues d'automne, permettra de réduire au minimum les risques de perturbation pour les espèces migratrices. Ces incidences et mesures sont détaillées dans le chapitre IV.3.2. pages 74 et suivantes ; - la réduction maximale des perturbations physiques : lors des travaux de franchissement des cours d'eau, les enjeux concernent les risques de pollution par les hydrocarbures (pertes d'huiles des engins) et par la mise en suspension de matières lors de la pose et du retrait des batardeaux (colmatage des frayères, incidences sur la respiration branchiale, augmentation de la turbidité…). Afin de réduire ces risques, un cahier des charges rédigé avec rigueur et une bonne conduite du chantier sont indispensables (interdiction du stockage d'engins et de matériel polluant aux abords des cours d'eau, mise en place d'un barrage filtrant de bottes de paille pour la rétention des MES à l'aval des travaux, reconstitution du lit mineur initial…). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -60- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Ø Franchissement d'un petit écoulement naturel, affluent de l'Odet A priori, le lit devrait être à sec lors des travaux à l'étiage. En cas de persistance d'un écoulement, celui-ci sera maintenu par la mise en place d'une buse temporaire. La tranchée d'implantation de la canalisation sera réalisée sous la buse, sans incidence significative sur cet écoulement intermittent. à Franchissement du Steïr et de son bief Ø Traversée de la ripisylve Au niveau du franchissement des deux cours d'eau, l'ancienne ripisylve a été détruite par les travaux de construction de la RD 100. Actuellement, celle-ci se limite à une maigre bande de jeunes saules roux et aulnes glutineux. Elle recouvre également l'îlot séparant le Steïr de son bief. Cette jeune formation boisée présente des valeurs fonctionnelle et écologique nettement inférieures à celles de la forêt riveraine occupant la rive gauche au Nord, et même à celles de l'ancienne ripisylve formée de grands arbres (chênes, frênes) encore présente plus en amont en rive droite. Les incidences vis-à-vis de cet habitat sont donc réduites. Ø Franchissement du Steïr Les incidences sur le milieu aquatique et l'ichtyofaune sont développées dans le chapitre IV.3.2, pages 69 et suivantes. IV.1.1.4 – Impacts sur les zones humides à Les zones humides Les principaux impacts du projet sur les zones humides concernent la phase de travaux. En effet, la mise en place de la canalisation nécessite le creusement d'une tranchée par des engins lourds. Outre la destruction du couvert végétal pendant les travaux, le travail de ces engins est susceptible de modifier les caractéristiques physiques du sol (compactage, drainage par la tranchée) avec une incidence potentielle à plus long terme sur les caractéristiques pédohydrologiques. Ø Secteur de Troheïr Sur ce secteur, la canalisation est implantée sur des espaces perturbés par la construction de la RD 100. Les formations naturelles concernées sont donc liées à la revégétalisation des délaissés et zones de travaux de la route. Après avoir quitté la voirie latérale à la RD 100, la tranchée traverse d'Est en Ouest : - un bassin d'eaux pluviales de la RD, - un fourré humide de saules roux et d'aulnes occupant le pied de talus de la route, - le bief du Steïr, l'îlot central et le lit du Steïr, - une prairie mésophile occupant un délaissé de la route en rive droite, - la ripisylve du Steïr. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -61- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Il est à signaler qu'en première approche, l'implantation de la canalisation a été envisagée en rive gauche du bief du Steïr afin d'éviter la traversée du cours d'eau. Les investigations de terrain ayant montré la présence d'habitats naturels sensibles à forte valeur écologique (zones marécageuses, forêt humide alluviale) et d'une espèce protégée à valeur patrimoniale (escargot de Quimper), le maître d'ouvrage a pris le parti de traverser le Steïr et son bief afin : - de réduire les incidences environnementales du projet, - de permettre un accès facile, via une piste, au point de restitution de la canalisation dans le Steïr. Ainsi, les zones naturelles sensibles traversées par le projet se limitent à la bordure de zone humide en rive gauche, au franchissement du Steïr et de son bief et à la ripisylve en rive droite. En conséquence, l'emprise temporaire sur les zones humides du secteur de Troheïr se limite à environ 990 m² (6 m x 165 m). Ø Franchissement de la vallée de l'Odet Depuis la rive droite de l'Odet, la canalisation sera implantée au sein de zones humides (prairies, plantations de résineux, fourrés humides). Si les prairies aval revêtent un intérêt écologique et fonctionnel relativement élevé au regard de la diversité floristique observée, l'intérêt de la partie amont est significativement réduit par l'enrésinement de la parcelle. Du point de vue de l'intérêt écologique et hydrologique de ce secteur, il conviendrait de supprimer cette jeune plantation avant qu'elle ne cause des effets importants à la diversité biologique du site. Zones humides (plantation de résineux et prairies) traversées par la conduite d'eau Les emprises sur ces milieux sensibles seront temporaires et couvrent une superficie d'environ 1 140 m² (6 m x 190 m). Des mesures seront prises pour assurer la pérennité du fonctionnement hydraulique de ces zones, réduire au maximum les incidences en phase de travaux et les remettre en état le plus rapidement possible. - le tracé de la canalisation a été éloigné de l'ancien lavoir accueillant la reproduction de la salamandre tachetée et du triton palmé. Le passage de la tranchée à l'aval du point d'eau évite tout risque de drainage ou de déviation de la source et donc, assure la pérennité du site de reproduction des batraciens protégés, Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -62- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable - en amont du chemin agricole de Keridoret, le tracé écorne un fourré humide et une haie bocagère. Bien que non observé à cet endroit précis, ces habitats sont favorables à l'escargot de Quimper. Les mesures de recherche et de déplacement des individus mises en œuvre dans la traversée de la ripisylve de l'Odet seront également prises dans ce secteur, - entre Kerlic et Keridoret, avant de retrouver la voirie existante, la canalisation sera implantée dans la prairie avec préservation de la haie bocagère marquant la limite de parcelle. Ø Restitution en rive droite Une fois traversé le Steïr, la conduite sera implantée au sein d'une prairie méso-hygrophile occupant un délaissé routier. Il est prévu le long de la conduite, la création d'une piste empierrée de 3 m de large qui servira d'accès à l'ouvrage de restitution. La conduite et la piste seront implantées en bordure de la zone humide correspondant à l'ourlet accompagnant la ripisylve. Hydrauliquement, cette frange humide est principalement alimentée par la rivière (aval) et non par le versant (amont) très réduit. Les dispositions liées à l'implantation de conduites en zone humide ne s'imposent donc pas à partir du moment où la totalité de la piste de travail sera hors zone humide. Toutefois, la lisière (ourlet) humide de la ripisylve devra être délimitée et protégée par la pose de filets de protection de chantier. Au niveau de l'ouvrage de restitution de la conduite dans le Steïr, celle-ci coupe la ripisylve sur une vingtaine de mètres. Dans cette coupure de la ripisylve, la piste de travail sera réduite à 6 m pour : - réduire les emprises en zone humide (20 m x 6 m ≈ 120 m²) ; - réduire l'emprise sur les arbres remarquables de la ripisylve. Le positionnement de la restitution a été fait dans une trouée d'environ 8 m de large existant entre les grands arbres de ripisylve. Une attention très particulière devra être portée au deux gros chênes identifiés juste à droite de la trouée. En plus de leur taille remarquable, ceux-ci accueillent très probablement le lucane cerf-volant, coléoptère d'intérêt européen mais non protégé au niveau national. Ces arbres devront être signalés et protégés lors des travaux par des filets de protection de chantier. Le linéaire total de zones humides concernées par le tracé des conduites (sur 3 secteurs distincts) a été évalué à 375 m, représentant une surface maximale potentiellement affectée par le chantier de 2 250 m2 pour une piste de travail réduite à une largeur maximale de 6 m sur ces tronçons. Moyennant les précautions minimales à prendre sur ces zones (cf. chapitre "V.3.2- Mesures liées au franchissement des zones humides", p 85), l’impact de l’aménagement restera strictement temporaire, la fonctionnalité hydraulique et la richesse écologique n’étant pas destinées à être durablement perturbées. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -63- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.2 – IMPACTS PREVISIBLES DU PROJET EN PHASE "EXPLOITATION" IV.2.1- IMPACT SUR LA RESSOURCE EN EAU Les impacts directs permanents du projet sur le milieu aquatique sont essentiellement liés, d’une part aux nouveaux prélèvements d’eau brute à l’Odet destinés à alimenter la nouvelle réserve à constituer dans la cavité de la carrière de Kerrous, et d’autre part, aux restitutions à réaliser au Steïr à partir de cette réserve en période d’étiage sévère, lors des besoins de compensation du déficit de respect du débit réservé lié à l’exploitation de la prise d’eau de l’usine de Troheïr. IV.2.1.1 – Impacts sur la qualité des eaux L'apport d'eaux brutes provenant de l'Odet dans le Steïr peut présenter des risques potentiels vis-à-vis de la qualité des eaux, bien que les qualités physico-chimiques du Steïr et de l'Odet soient compatibles et que l'Odet ne représente pas une source de pollution pour le Steïr. Dans ce contexte, ces risques sont donc principalement liés au séjour de l'eau pompée dans l'Odet dans la retenue de Kerrous. La hauteur de la colonne d'eau stockée atteindra une quarantaine de mètres. Le stockage des eaux dans la retenue peut conduire à une altération des paramètres physico-chimiques (température, ph, composition chimique, turbidité…). D'après l'étude d'impact réalisée par le Cabinet BOURGOIS, les impacts potentiels portent sur les points suivants : - aucun risque de rechargement significatif en métaux, sulfates, chlorures, d'après le bilan de la qualité actuelle des eaux de fond de carrière ; - stratification thermique estivale de la colonne d'eau ; - stratification de l'oxygène dissous attendue avec des conditions proches de l'anoxie en fond de retenue. L'absence d'oxygène peut entraîner, par réduction, des relargages de composés (fer, manganèse, ammonium…) à partir des sédiments accumulés en fond de réservoir ; - risque d'eutrophisation au printemps-été des eaux de surface de la retenue (augmentation du pH, de la température, des concentrations algales, diminution de l'oxygène dissous). Le risque d'eutrophisation est intiment lié au temps de séjour des eaux dans la retenue. Or, le taux de renouvellement moyen des eaux de la retenue est de plus de 85% sur 3 ans, ce qui réduit sensiblement les risques d'eutrophisation. Afin de pallier les effets d'une dégradation de la qualité de l'eau restituée au Steïr, les mesures suivantes seront prises : - limitation des flux de sédiments apportés à la réserve par asservissement des prélèvements dans l'Odet à la turbidité des eaux, - réservation d'un culot non mobilisable de fond de réservoir en phase de restitution vers le Steïr, - pompage des eaux brutes de la réserve à 1 m en dessous de la surface du plan d'eau, - mise en place d'un dispositif de surveillance de la qualité de l'eau. Dans ce contexte, les risques sur la faune et la flore aquatiques du Steïr d'une dégradation de la qualité des eaux par le déversement des eaux de la retenue apparaissent limités. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -64- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.2.1.2 – Impact hydraulique des prélèvements Sur le plan de l’impact hydraulique, compte tenu de l’exigence fixée de prélèvement sur l’Odet pour reconstitution de la réserve sous le strict respect d’un débit aval délivré de 4 800 l/s, contrôlable au jour le jour à la station de jaugeage de Tréodet (800 m en aval), les effets de la dérivation des eaux resteront particulièrement faibles. A l’échelle journalière, le débit de prélèvement maximal, de 240 l/s, ne représente en effet que 5% de la valeur du module, débit à maintenir en aval de cette prise d’eau. En terme de bilan annuel, le volume total maximal dérivable de 1 200 000 m3/an se limitera par ailleurs à : - 0,8 % de l’écoulement interannuel ; - 1,07 % de l’écoulement global en conditions de succession de mois quinquennaux secs ; - 1,29 % de l’écoulement global en conditions de succession de mois décennaux secs. Le besoin de 1er remplissage, représentant par ailleurs 9,6 % de volume supplémentaire par rapport au besoin maximal après mise en exploitation, correspond quant à lui à 0,87 % de l’écoulement interannuel de l’Odet. Ce 1er remplissage, selon les conditions hydrologiques, pourrait nécessiter 2 hivers successifs pour être complet. IV.2.2- IMPACTS SUR LA CARRIERE DE KERROUS Compte tenu du caractère artificialisé de la carrière de Kerrous, les incidences sur les éléments naturels seront faibles. La carrière étant toujours en exploitation, le front de taille est vierge et entièrement minéral. La mise en eau de la carrière n'aura donc pas d'impact sur la faune (y compris sur les hirondelles des rivages et des fenêtres, compte tenu de la localisation en hauteur des sites de reproduction) et la flore. IV.2.3- IMPACT DE L'IMPLANTATION DU FEEDER EN MILIEU URBAIN En dehors des secteurs naturels abordés précédemment, l'implantation de la conduite d'eau brute aura lieu en milieu urbanisé ou sous voirie ou chemin (cf. carte "principes du projet" page 25). On soulignera toutefois la traversée de deux secteurs urbains plus naturels : - un parc urbain naturel à Kermorvan où la canalisation sera implantée sous un chemin. Le franchissement d'un ruisseau se fera sans incidence dans un remblai passant audessus du cours d'eau, busé à cet endroit. L'implantation de la canalisation se fera en préservant les haies bocagères existantes ; Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -65- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable - entre Kermorvan et Kervouyec Névez, la conduite sera implantée dans l'emprise d'un ancien chemin existant en limite de lotissement et destiné à être réaménagé en liaison douce. Ce secteur est en cours d'aménagement A Kervouyec Névez, la conduite sera implantée dans le talus de la RD 100. Aucun habitat naturel, ni aucune espèce sensible, protégée et à valeur patrimoniale n'a été observé dans ce secteur péri-urbain très perturbé. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -66- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.3 – ANALYSE DES IMPACTS PREVISIBLES POUR LES ESPECES A ENJEUX Les espèces protégées ou à forte valeur patrimoniales identifiées sont préservées au mieux, en premier lieu par les mesures d’évitement qui ont été intégrées dans la définition du tracé et/ou de la période d’intervention, en second lieu, pour les espèces ou habitats ne pouvant être évitées par le faisceau du chantier d’enfouissement, par les mesures spécifiques détaillées dans la partie V pages 80 et suivantes. IV.3.1- LA FAUNE TERRESTRE ET SEMI-AQUATIQUE IV.3.1.1 – Le crapaud commun Juste avant d'atteindre la rive gauche de l'Odet, le tracé de la canalisation a été calé dans une trouée existante dans la bordure boisée de la rivière (ripisylve) afin d'éviter l'arasement de vieux arbres. Toutefois, un bassin de décantation des eaux de ruissellement de la carrière est disposé à cet endroit. Malgré une qualité biologique très médiocre, ce point d'eau sert de site de reproduction au crapaud commun, espèce protégée au niveau national. Conformément à l'arrêté du 19 novembre 2007 portant sur la protection des amphibiens et des reptiles sur le territoire national, les œufs, larves et individus de crapaud commun sont protégés (article 3) mais pas les sites de reproduction (article 2). Sous réserve des travaux de remise en état du site de la carrière de Kerrous, à réaliser, préalablement aux aménagements prévus par Quimper Communauté, par l'exploitant actuel, la destruction du bassin de décantation sera nécessaire pour la mise en place de la canalisation. IV.3.1.2 – Le lucane cerf-volant Les chênes remarquables (habitat potentiel du Lucane cerf-volant) identifiés sur le site de restitution des eaux au Steïr seront signalés et protégés lors des travaux par des filets de protection. IV.3.1.3 – Le campagnol amphibie Sur le secteur de Kerlic / Gourvily, destiné à être prochainement urbanisé, le projet sera implanté sous voirie. Il sera donc sans effet sur le patrimoine naturel, notamment sur la zone humide accueillant le campagnol amphibie à proximité de l'échangeur de Gourvily. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -67- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.3.1.4 – L'escargot de Quimper Les données résumées ici correspondent à des prospections visuelles (mai et septembre 2014) sur toutes les zones favorables concernées par les travaux. Les investigations de terrain ont permis de recenser deux secteurs où l'espèce est présente. La faible densité d'individus observés est sans doute à mettre en relation avec le temps faiblement pluvieux des périodes d'investigation. - Le secteur de Troheïr : le tracé de la canalisation a été déplacé pour éviter l'habitat de l'escargot de Quimper - Le secteur de Kerrous/Kerlic : le projet de canalisation porte atteinte à deux surfaces de 60 m² chacune (120 m² au total), correspondant à l'habitat de l'escargot de Quimper (voir carte des impacts du secteur de Kerrous/Kerlic, page 58) : en rive gauche de l'Odet en amont de sa confluence avec le petit ruisseau de Kerlic et le long des rives du Kerlic. En l'absence de mesures compensatoires, les travaux risquent de provoquer la destruction des individus colonisant les boisements et ripisylve. Cette espèce d'intérêt européen fait l'objet d'une protection totale au niveau national (protection des œufs, individus et de l'habitat, d'après l'article 2 de l'arrêté du 23/04/2007). Des mesures de protection doivent donc être prises préalablement au début des travaux : - recherche et capture des individus présents dans la ripisylve en rive gauche et à l'intérieur de la piste de travail délimitée, par des personnes qualifiées ou sous encadrement de personnes qualifiées ; - déplacement puis relâche des individus capturés dans la ripisylve, à proximité de la zone de travaux mais hors de tout risque de perturbation. Après travaux, les berges de l'Odet et la piste de travail étant remises à l'état initial, les incidences du projet sur l'habitat de l'escargot de Quimper seront minimes et ne sont pas susceptibles de porter atteinte à la préservation de l'espèce sur le site. A terme, l'impact sur la population locale d'escargot de Quimper ne sera donc pas significatif. Rappel général de la biologie générale de l'escargot de Quimper L'espèce (Elona quimperiana) recherche essentiellement les zones forestières humides de la moitié Ouest de la Bretagne (à l'ouest d'une ligne Saint-Brieuc / Vannes). Elle est surtout abondante dans le Finistère et sur les marges Ouest des Côtes d'Armor et du Morbihan. Elle colonise les zones forestières feuillues ou mixtes, les rives ombragées des ruisseaux, les haies de grands arbres et, à l'Ouest, les zones plus ouvertes à la végétation herbacée assez dense, landes et falaises humides par exemple. Cet escargot a deux périodes de reproduction, une printanière (avril-mai) et une automnale (septembre-octobre). Les pontes sont déposées dans des anfractuosités, sur les souches, au pied des arbres, sous de tas de bois mort, de cailloux (MNHN, Cahiers d'habitats Natura 2000). La longévité et en moyenne de 2 à ans. L'espèce peut rester active ne période estivale humide ou hivernale douche mais hiberne dans les galeries de rongeurs, sous les mousses ou la litière ainsi que dans les souches et les zones rocheuses. Les principaux prédateurs de l'escargot de Quimper sont les coléoptères carabiques forestiers. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -68- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.3.2 – L'ICHTYOFAUNE Les espèces concernées par l'arrêté du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées sur l'ensemble du territoire national sont : - la lamproie de Planer (Lampetra planeri) la lamproie marine (Petromyza marinus) le saumon atlantique (Salmo salar) la truite fario (truite de mer) – (Salmo trutta) la grande alose (Alosa alosa) Pour ces espèces, en outre, sont interdits la destruction ou l'enlèvement des œufs ainsi que la destruction, l'altération ou la dégradation des milieux particuliers, et notamment des lieux de reproduction, désignés par l'arrêté préfectoral du 10 juillet 2012. Les impacts du projet sur les peuplements piscicoles sont principalement liés à la mise en place du feeder sous les cours d'eau. Ils portent sur : - le maintien d'un débit minimum dans la rivière pendant les travaux, - les risques d'altération de la qualité de l'eau, - les risques de colmatage du lit et donc l'altération des éventuelles zones de frayères à l'aval. Les incidences liées à la phase délicate des travaux sont développées dans le chapitre suivant. IV.3.2.1- Impacts du feeder en phase "travaux" Quelle que soit la technique de franchissement retenue, les travaux de franchissement des cours d'eau devront impérativement avoir lieu en période d'étiage, à savoir entre miaoût et début octobre. Ø Franchissement de l'Odet La largeur du lit mineur au niveau de la zone de travaux est de 15 m. Le lit est constitué de blocs rocheux (cf. photo) et repose sur un socle granitique. L'écoulement est rapide. En raison de la structure hétérogène du sous-sol, un franchissement par forage dirigé n'a pas été retenu. Pour le franchissement de l'Odet, deux techniques sont envisageables : - pose à sec sous canalisation temporaire surélevée, - pose à sec par demi-section, La description de ces deux techniques et des mesures à prendre pour réduire les incidences de ces travaux délicats est détaillée ci-après. Lit de l'Odet au niveau de l'implantation de la conduite d'eau brute Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -69- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Ø Franchissement du bief et du Steïr Les lits de ces deux écoulements ont été déplacés et reconstitués lors de la construction du pont de la RD 100. Ils présentent un profil artificialisé avec des berges enrochées. Lits du Steïr et de son bief au niveau de la zone de travaux Le franchissement du bief est envisagé par mise à sec. L'écoulement sera interrompu par mise en place d'un batardeau en amont de la zone de franchissement. L'écoulement sera dévié vers le lit naturel du Steïr. Des précautions seront prises lors du retrait du batardeau et de la remise en eau du bief pour limiter les départs de fines (barrage filtrant de bottes de paille ancrées par des fers à béton). Les travaux de franchissement du Steïr se feront depuis la rive droite, facilement accessible à partir de la voie de service de la RD 100. Le Steïr présente à ce niveau un lit mineur d'environ 15 mètres de large avec un fond caillouteux (cf. photo ci-dessus). Comme pour l'Odet, la structure hétérogène du sous-sol a conduit à écarter la solution d'une pose par forage dirigé. La technique retenue pour la pose de la conduite d'eau brute est celle de la canalisation surélevée (voir schéma ci-après). Ø Impacts de la pose des canalisations en franchissement de cours d'eau Deux techniques alternatives sont envisageables pour la pose des canalisations sous cours d'eau : u pose à sec sous canalisation temporaire surélevée : La traversée de la rivière, sur une largeur de lit mineur de l’ordre de 15 m, est prévue par voie classique, avec ouverture d’une tranchée d’enfouissement de la canalisation à ciel ouvert, en travaillant selon le schéma de principe présenté ci-dessous. Ces travaux seront réalisés en période de basses eaux en prenant les précautions adaptées pour la vie piscicole. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -70- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Schéma de principe de franchissement de la rivière La durée maximale de cette intervention sur le cours d’eau sera limitée à 15 jours jusqu’à remise à l’état initial. L’entreprise qui sera en charge des travaux devra respecter les prescriptions minimales suivantes pour ne pas modifier le régime d'écoulement des eaux, permettre la circulation des poissons et ne pas provoquer de pollution du cours aval : - la mise à sec de la zone de pose de la conduite, sur un linéaire de cours d’eau de 3 à 5 m, sera assurée en installant une canalisation temporaire surélevée largement dimensionnée entre un batardeau (ou merlon en enrochements + gravier grossier lavé) amont étanche et un batardeau aval (cf. schéma ci-dessus) pour maintenir la continuité de l’écoulement. Afin d'éviter la mise en suspension de fines, l'étanchéité des batardeaux sera assurée par une géomembrane ou un géotextile entourant le batardeau plutôt que par l'utilisation de terre. - la pose de la conduite de transfert d’eau brute (feeder) sous la canalisation provisoire surélevée sera réalisée en réservant soigneusement les matériaux du lit de la rivière. - la remise en état immédiate du lit mineur sera effectuée en réutilisant les matériaux extraits et en assurant la stabilité des berges entaillées par des protections de berges écologiques (par exemple par pose de fascines). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -71- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable u pose à sec par demi-section : Cette technique consiste à rétrécir temporairement le lit du cours d'eau à la moitié de sa section par mise en place de trois batardeaux (cf. schéma ci-dessous). Cela permet de mettre à sec une demi-section du cours d'eau et de pouvoir y réaliser la tranchée et la pose de la canalisation. Comme pour la technique précédente, et de façon à réduire au maximum les départs de fines, on préfèrera la mise en place d'un batardeau en graviers grossiers lavés + enrochements + géomembrane, plutôt qu'un batardeau en terre + enrochements. Avant retrait des batardeaux amont et aval, la demi-section est remise à l'état initial avec reconstitution du lit. La même opération est alors réalisée sur l'autre demi-section. Quelle que soit la technique employée, les enjeux et impacts potentiels portent sur : - le maintien d'un débit minimum permettant d'assurer la continuité hydraulique durant les travaux ; - la réduction maximale des perturbations physiques : lors des travaux de franchissement des cours d'eau, les enjeux concernent les risques de pollution par les hydrocarbures (pertes d'huiles des engins) et par la mise en suspension de matières lors de la pose et du retrait des batardeaux (colmatage des frayères, incidences sur la respiration branchiale, augmentation de la turbidité…). Afin de réduire ces risques, un cahier des charges rédigé avec rigueur et une bonne conduite du chantier sont indispensables (interdiction du stockage d'engins et de matériel polluant aux abords des cours d'eau, mise en place d'un barrage filtrant de bottes de paille pour la rétention des MES à l'aval des travaux, reconstitution du lit mineur initial…) ; - la réalisation des travaux hors des périodes de migration et de reproduction des espèces présentes. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -72- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Le tableau ci-dessus indique les périodes de reproduction et de migration des poissons grands migrateurs de Bretagne (source : Observatoire des poissons migrateurs de Bretagne). Bien que non protégée au niveau national, nous avons également pris en compte l'anguille en raison de son classement "en danger critique d'extinction" au niveau national, européen et mondial. Il apparaît que la période de moindre impact pour la réalisation des travaux en cours d'eau correspond au mois d'août et de septembre. En effet, à cette période, seule a lieu la dévalaison de jeunes de grande alose. La préservation de la continuité hydraulique et du débit minimum réduira l'impact sur cette espèces et permettra d'assurer la dévalaison des aloses. Concernant la reproduction et les sites de frai, le frai des saumons et truites aura lieu environ deux mois après les travaux. Cela laisse un temps suffisant pour : - contrôler l'absence de relargage de fines et de colmatage des sites potentiels de frayères (radiers de galets) à l'aval du chantier ; - que l'augmentation des débits et que les premières crues de fin d'automne "nettoient" les sites de frayères des fines qui auraient pu s'y déposer. Compte tenu de la durée de l'intervention, du linéaire concerné, des objectifs de planification visant à s'affranchir des périodes de migration et de reproduction des poissons tout en se plaçant en régime hydrologique maîtrisable (débit d'étiage), et au regard des prescriptions à respecter pour maintenir en tout temps l'écoulement et pour restituer la constitution du lit à l'état initial, l'impact de l'intervention restera très limité. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -73- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.3.2.2- Impacts sur l'ichtyofaune en phase "exploitation" à Qualité des eaux et régime hydraulique Les impacts sur les peuplements piscicoles sont directement liés aux impacts sur la ressource en eau des rivières du Steïr et de l'Odet, tant sur le plan hydraulique que sur le plan de la qualité des eaux. L'étude d'impact a montré que les risques sur la faune et la flore aquatiques du Steïr et de l'Odet d'une dégradation de la qualité des eaux apparaissent très limités (cf. chapitre IV.2.1 page 64). Les dégradations potentielles de la qualité des eaux prélevées sur l’Odet durant leur stockage, qui pourraient principalement être liées au développement de phénomènes d’eutrophisation, et qui pourraient avoir des effets sur les peuplements piscicoles lors des périodes de restitution, seront maîtrisées de manière optimale : - arrêt automatique du prélèvement sur l’Odet en pointe de dégradation de qualité des eaux (cf. ci-dessus) ; - pompage au sein de la retenue dans les tranches d’eau les moins vulnérables, soit à 1 m minimum sous la surface du plan d’eau et plus de 4 m au-dessus du fond du réservoir, où peuvent se développer des relargages à partir des sédiments. En matière d’effets sur le milieu aquatique, l’étude a mis en évidence un impact parfaitement acceptable du programme global d’aménagement. Les conditions de prélèvement sur le nouvelle prise d’eau dans l’Odet répondant, transitoirement, à un besoin de constitution rapide de la réserve d’eau brute (1er remplissage), puis aux seuls besoins de compensation de la sollicitation de la ressource de soutien du débit réservé du Steïr en aval de l’usine de Troheïr, permettent de réduire les impacts potentiels sur le milieu naturel (et ses usages) à des niveaux parfaitement acceptables, voire bénéfiques face aux besoins prioritaires d’alimentation en eau des populations lors d’épisodes hydrologiques très sévères. En outre, le suivi du site permet un contrôle sérieux des volumes prélevés. En effet, ces volumes prélevés sur les ressources, comme les volumes d’eau potable produits sur l’usine de Troheïr, seront comptabilisés au moyen d’équipements de mesure en continu et les volumes journaliers et les cumuls mensuels archivés : - prélèvement sur le Steïr à Troheïr ; - prélèvement sur la réserve de la carrière de Kerrous pour restitution au Steïr ; - prélèvement sur l’Odet pour alimentation de la réserve de Kerrous. En complément, un capteur de niveau d’eau sera installé pour suivre la cote du plan d’eau de la carrière. Par conséquent, la menace d'atteinte à la qualité des eaux et du débit des cours d'eau ne risque pas de perturber les peuplements piscicoles du Steïr et de l'Odet. à Continuité écologique Concernant les aménagements sur cours d'eau, ceux-ci ont été conçus dans l'objectif du strict maintien de la continuité écologique. La création de la prise d’eau sur l’Odet au droit de la carrière de Kerrous, à n’utiliser qu’en période de hautes eaux (disponibilité assurant le respect du module du fleuve à Tréodet) et par sa configuration même, ne nécessitera aucun aménagement au sein du lit mineur susceptible d’entraver la continuité écologique du cours d’eau. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -74- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable L’ouvrage de prise d’eau sera en effet constitué d’un déversoir latéral de l’ordre de 3 m de long positionné en berge de l’Odet, calé en fonction des hauteurs d’eau disponibles aux conditions limites de module interannuel. L’utilisation de la prise d’eau, sur l’Odet, conçue pour assurer une parfaite continuité écologique, sera conditionnée : - au seul besoin de réalimentation de la carrière de Kerrous (suivi de la cote du plan d’eau) ; - au maintien d’un débit aval minimal fixé au module de l’Odet, à contrôler au niveau de la station de jaugeage de Tréodet (outils de gestion mis à disposition par la DREAL) ; - a un seuil haut de turbidité à mesurer en continu sur la prise d’eau pour assurer l’arrêt automatique du prélèvement en pointe de dégradation de qualité des eaux (en crue généralement), afin de préserver au mieux la réserve d’eau d’apports de matières particulaires et des nutriments associés. à Risques de captage de juvéniles Le déversoir latéral de l’ouvrage de prise d’eau sera équipé d’un dégrilleur fixe constitué de barreaux cylindriques de 20 mm de diamètre à entrefer de 100 mm, meilleur compromis entre protection et contraintes d’exploitation d’un équipement délocalisé par rapport aux sites d’exploitation des installations de production d’eau potable. Au sein de la chambre de réception des débits dérivés en berge, la canalisation d’alimentation de la bâche de pompage vers la retenue de Kerrous sera quant à elle protégée par une crépine autonettoyante (décolmatage régulier à air comprimé à contre-courant) dont la maille sera de 1 voire 2 mm. Dans ce contexte et considérant que le débit d’attrait d’alimentation la prise d’eau reste très limité puisqu’au maximum de 5 % du débit véhiculé par l’Odet au droit du site de Kerrous, le risque de captage de juvéniles restera faible, y compris en ce qui concerne le risque de piégeage temporaire dans la chambre de réception (seuil de coupure de la crépine empêchant l’alimentation de la bâche de pompage aval). En outre, les migrations de l'anguille (avalaison des civelles) et du saumon (dévalaison des smolts), espèces emblématiques de l’Odet, se déroulent au printemps et en début d'été, de mars à mai voire jusqu’à juin pour le saumon et d'avril à juillet pour l'anguille, selon les conditions hydrologiques et climatiques de l’année. Or, selon le bilan détaillé des disponibilités de prélèvement à l’Odet, et sauf conditions atypiques de débits hivernaux très secs, les dérivations nécessaires à la reconstitution de la réserve de Kerrous (en cas de sollicitation sur l’étiage précédent) se termineront vers février avant la période de migration. Par conséquent, la création de la prise d’eau sur l’Odet, grâce aux principes de conception retenus et à la faveur d’un prélèvement à réaliser en seules périodes de hautes eaux (débit aval à maintenir égal au module du fleuve), permettra de maintenir la continuité écologique et de limiter au maximum les risques de captages de juvéniles. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -75- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.3.3- LA FLORE IV.3.3.1- Espèces patrimoniales Dans ce secteur, deux espèces patrimoniales ont été observées (cf carte des impacts, pages 59 et 60): - L'osmonde royale (Osmunda regalis) : cette fougère est commune dans le Finistère et ne fait l'objet que d'une protection par arrêté préfectoral (21/06/2010) portant sur la réglementation de la cueillette de certaines espèces dans le Finistère. Elle est présente par touffes sur les berges de l'Odet. La suppression d'une ou d'eux touffes dans l'emprise des travaux n'est pas susceptible de porter atteinte à la présence de l'espèce sur le site. Aucune disposition particulière n'est à prévoir. - Le salsifis des prés (Tragopogon pratensis) : une petite station a été identifiée juste en bordure de la piste d'accès à la carrière (côté gauche en descendant). Bien que non protégée, il s'agit d'une des rares stations de cette espèce dans le Finistère. Il convient donc d'en assurer le maintien sur le site. Le salsifis des prés est une plante vivace des prairies mésophiles, qui fleurit de mai à juillet. Afin d'assurer sa pérennité, la terre végétale en bordure de piste sera décapée sur une quinzaine de mètres de part et d'autre de la canalisation. La terre sera mise en réserve pendant les travaux puis : - soit remise au même endroit en fin de travaux afin de retrouver l'état actuel, - soit régalée sur une surface qui sera destinée à être conservée en prairie après la fin de l'exploitation de la carrière. IV.3.3.2- Cas particulier des espèces invasives Sur le secteur de Troheïr en particulier, plusieurs espèces invasives avérées ont été identifiées (laurier palme, rhododendron, balsamine géante). Des précautions devront donc être prises afin d'éviter la dissémination de ces espèces. Cela concerne plus précisément la balsamine géante, qui a été localisée dans l'emprise de la zone de travaux. Les mesures suivantes devront être prises : - identification et localisation des pieds dans et aux abords de la zone de travail : cette espèce est en fleurs de juillet à octobre ; - arrachage des pieds à la fin du printemps ou au début de l'été (avant que la plante soit en graines) ; - mise en sac et évacuation hors du site vers une plate-forme de compostage à fermentation haute température. Balsamine géante en fleurs au niveau du pont de la RD100 Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -76- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.4 – SYNTHESE DES IMPACTS PREVISIBLES SUR LES HABITATS, LA FAUNE ET LA FLORE Sur la totalité du projet (5 km), deux secteurs naturels sont traversés. Les investigations ont permis d'établir sur le fuseau d'étude le diagnostic suivant : à patrimoine naturel remarquable : présence du site inscrit juste en amont dans la vallée de l'Odet : Le Stangala, absence de site Natura 2000 à moins de 13 km ; à habitats naturels sensibles recensés : l'Odet et sa ripisylve ; prairies, friches et plantations humides de Kerlic / Keridoret ; prairies et fourrés humides de Troheïr ; le Steïr et son bief ; la ripisylve du Steïr et ses zones marécageuses ; à espèces végétales sensibles protégées ou à valeur patrimoniale recensées : osmonde royale (protection réglementée), salsifis des prés (non protégé mais très rare dans le Finistère) ; à espèces végétales invasives à surveiller et supprimer dans l'emprise des travaux : robinier faux-acacia, laurier palme, rhododendron, balsamine géante ; à espèces animales protégées et/ou à valeur patrimoniale : escargot de Quimper (protection nationale / intérêt européen), crapaud commun (protection nationale), salamandre tachetée (protection nationale), triton palmé (protection nationale), campagnol amphibie (protection nationale), lucane cerf-volant (intérêt européen), anguille (menacée aux niveaux national et mondial), saumon atlantique (protection nationale / intérêt européen), lamproie de Planer (protection nationale / intérêt européen), lamproie marine (protection nationale / intérêt européen), grande alose (protection nationale), truite de mer (protection nationale). Le projet consiste à soutenir le débit d'étiage du Steïr à partir d'eau brute pompée dans l'Odet, stockée dans la carrière de Kerrous (après fin d'exploitation) et transférée par une canalisation de 5 km de long. Vis-à-vis des habitats naturels, de la flore et de la faune, l'essentiel des impacts potentiels sont temporaires et liés aux travaux d'implantation de la canalisation. Les enjeux, risques et mesures prises pour réduire ou supprimer les impacts sont les suivants : Ø Protection des habitats naturels sensibles : - réduction de la piste de travail à 6 m et protection des habitats naturels riverains durant les travaux par des filets de protection de chantier ; - mise en place de bouchons d'argile dans les tranchées pour éviter le drainage des zones humides ; - franchissement des cours d'eau à sec (par dépose d'une canalisation temporaire surélevée ou par demi-section) à l'étiage et réduction de mise en suspension de fines par dispositif de protection approprié ; - remise des sites à l'état initial avec remise en place de la terre végétale ou du fond du lit initialement réservés. Ø Protection des espèces végétales sensibles : - préservation du salsifis des prés par mise en réserve de la terre végétale et remise en place après travaux. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -77- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Ø Protection des espèces animales sensibles : - balisage préalable au lancement des travaux de la piste de travail (réduite à 6 m en zones sensibles), avec identification des zones ou éléments proches des sites d’intervention à préserver impérativement (arbres remarquables – lavoir abritant des espèces protégées) - escargot de Quimper : recherche et déplacement d'individus dans la traversée des bois humides ; - triton palmé et salamandre tachetée : préservation de l'ancien lavoir de Keridoret ; - crapaud commun : travaux hors période de ponte et de stade larvaire au niveau du bassin de décantation de Kerrous (sous réserve des travaux de remise en état du site de la carrière par l'exploitant, préalablement aux aménagements prévus par Quimper Communauté) ; - lucane cerf-volant : implantation de la canalisation dans des trouées existantes dans la traversée des haies et ripisylves pour éviter l'abattage de vieux arbres ; préservation des vieux chênes bordant le Steïr où l'espèce est potentiellement présente ; - campagnol amphibie : sans incidence, implantation de la canalisation sous voirie au niveau de l'échangeur de Gourvily ; - poissons migrateurs et/ou protégés au titre de l'arrêté du 8 décembre 1988 : saumon atlantique, truite, grande alose, anguille, lamproies marine et de Planer : réduction des impacts en phase travaux avec notamment préservation d'un débit minimum, travail à l'étiage hors des périodes de migration et de reproduction, dispositif pour réduire la mise en suspension de fines. Ø Effets permanents : - risque faible de perturbation de la qualité des eaux et du débit des cours d'eau ; - absence d'effet de coupure et d'incidences sur les corridors biologiques ; - absence d'incidences sur les sites Natura 2000 les plus proches ; - mesures visant à s'assurer de la bonne qualité des eaux transférées dans le Steïr dont surveillance. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -78- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable IV.5 – EVALUATION DES INCIDENCES NATURA 2000 Comme le montre la carte ci-après, le projet ne concerne directement aucun site Natura 2000. Le site le plus proche est la ZPS n°5312005 "rivières de Pont-L'Abbé et l'Odet". Il s'agit d'une zone destinée à la protection des oiseaux d'intérêt européen. Bien que localisé sur le bassin versant de l'Odet, le site d'implantation du projet ne présente aucun lien écologique et physique avec l'anse de Combrit, affluent de l'Odet inscrit dans le site Natura 2000. Le projet sera donc sans incidence significative sur la conservation des sites Natura 2000 les plus proches. On rappellera toutefois que plusieurs espèces animales d'intérêt européen ont été recensées dans le fuseau d'implantation de la canalisation. Des mesures sont prévues pour réduire les incidences potentielles sur ces espèces : - escargot de Quimper : balisage strict et réduction de la taille de la piste de travail à 6 m de large dans la traversée des bois humides, habitat privilégié de l'espèce ; recherche et déplacement des éventuels escargots présents, préalablement au démarrage des travaux avec relâche dans un habitat identique à proximité ; remise à l'état initial du site ; - ichtyofaune : réalisation des travaux de franchissement de cours d'eau à l'étiage et hors des périodes de migration, préservation de l'écoulement pendant les travaux, mise en place de dispositifs de réduction de la mise en suspension de matières, remise à l'état initial du lit ; - lucane cerf-volant : localisation et préservation des vieux chênes, notamment ceux où l'espèce est potentiellement présente en bordure du Steïr. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -79- le projet et Natura 2000 Natura 2000 : directive habitat (ZSC) directive oiseaux (ZPS) 18 km Douarnenez projet Quimper 16 13 km km 16 km 17km Fouesnant et de l'Odet marais de Mousterlin dunes et archipel des roches de Penmarc'h 0 km fond : 5 km QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable V – MESURES D'EVITEMENT, DE REDUCTION, DE COMPENSATION ET D'ACCOMPAGNEMENT DES IMPACTS Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -81- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Ce chapitre récapitule les mesures prises pour éviter, réduire et compenser les impacts sur les espèces, notamment les espèces protégées et les habitats. Elles ont pour la plupart déjà été évoquées dans le dossier. V.1 – MESURES D'EVITEMENT V.1.1- MESURES D'ADAPTATION DU TRACE D'une manière générale, le tracé a été adapté afin d'éviter au maximum l'atteinte aux habitats naturels et en particulier aux habitats d'espèces protégées et aux zones humides. La mise en place de la canalisation sous espaces publics a ainsi largement été privilégiée, notamment le long des voiries. En espaces naturels, suite au diagnostic « habitats naturels – faune – flore », des adaptations localisées ont été opérées pour éviter toute destruction d’habitats ou d’espèces protégés ou d’intérêt patrimonial. On retiendra en particulier sur le secteur de l’Odet : - Le choix précis de franchissement du cours d'eau à la faveur d’une trouée existant dans la ripisylve et à l’évitement de vieux arbres remarquables, - L’évitement d’un lavoir où sont présents la salamandre tachetée et le triton palmé ; - La réduction du linéaire de passage en zone humide en assurant la protection d’une haie de très bonne qualité au voisinage du lieu-dit Kériodet. EXTRAIT DE LA CARTOGRAPHIE DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT – SECTEUR ODET/KERLIC Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -83- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Sur le secteur de Troheïr, qui s’est révélé le plus sensible, le diagnostic « habitats naturels – faune – flore » a conduit à définir une alternative notable au tracé initialement envisagé. ALTERNATIVES DU TRACE SUR LE SECTEUR DE TROHEÏR Le tracé d’origine visait en effet à longer le bief du Steïr en rive gauche pour éviter le franchissement des cours d’eau, récemment rectifiés lors des travaux d’aménagement de la RD 100. Or, malgré le franchissement nécessaire du Steïr et de son bief, l’alternative retenue de passage en rive droite permet d’avoir un impact environnemental global sensiblement réduit. Ce choix permet en effet : - de réduire de façon drastique des interventions en zones humides ; - de sauvegarder la ripisylve, très large en rive gauche, qui constitue sur la zone l’habitat de l’Escargot de Quimper. Il permet en outre d’offrir une accessibilité facilitée au point de restitution au Steïr pour les besoins d’entretien, alors que le tracé de rive gauche aurait nécessité l’aménagement d’une piste carrossable, affectant alors durablement le site avec, sur une bande de 3 m, l’imperméabilisation des terrains humides et la destruction définitive de la ripisylve sur cette piste en même temps que d’une partie de l’habitat naturel de l’Escargot de Quimper. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -85- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Une fois traversé le Steïr, la conduite sera implantée au sein d'une prairie méso-hygrophile occupant un délaissé routier. Il est prévu le long de la conduite, la création d'une piste empierrée de 3 m de large qui servira d'accès à l'ouvrage de restitution. La conduite et la piste seront implantées en bordure de la zone humide correspondant à l'ourlet accompagnant la ripisylve. Hydrauliquement, cette frange humide est principalement alimentée par la rivière (aval) et non par le versant (amont) très réduit. Les dispositions liées à l'implantation de conduites en zone humide ne s'imposent donc pas à partir du moment où la totalité de la piste de travail sera hors zone humide. Toutefois, la lisière (ourlet) humide de la ripisylve devra être délimitée et protégée par la pose de filets de protection de chantier (Cf. Mesures d'accompagnement, du chantier, p.93). V.1.2- MESURES SPECIFIQUES RELATIVES AUX BATRACIENS Dans le secteur de Kerlic - Keridoret, le tracé de la canalisation a été éloigné de l'ancien lavoir accueillant la reproduction de la salamandre tachetée et du triton palmé. Le passage de la tranchée à l'aval du point d'eau évite tout risque de drainage ou de déviation de la source et donc, assure la pérennité du site de reproduction des batraciens protégés. V.1.3- MESURES RELATIVES A L'ESCARGOT DE QUIMPER En période d’activité les individus de tailles moyennes à grandes (adultes) sont assez facilement visibles, actifs en période humide ou cachés sommairement sous des abris divers (souches, pierres ou planches). Il est donc possible de récolter ces individus qui sont situés dans des zones qui vont être détruites. Le maître d'ouvrage mettra en œuvre cette action, qui sera effectuée au plus tôt la veille de la destruction des sous-bois (car les escargots peuvent recoloniser le site en quelques jours). Cette mesure ne peut cependant permettre la sauvegarde des individus jeunes ou des pontes (invisibles dans la litière). Elle sera réalisée à une température comprise entre 9 et 15°C. En effet, elle n’est pas efficace en périodes très froides ou très chaudes pendant lesquelles les individus se réfugient immobiles dans des terriers ou sous les mousses. Le relâcher des escargots de Quimper aura lieu à la suite des captures, dans les habitats favorables à l'espèce (bois, fourrés humides, ripisylve) à proximité des zones de travaux (cf. carte ci-contre) Cette mesure s’applique à l‘ensemble des zones où l’espèce est présente : bois des secteurs de Kerlic-Keridoret et de Troheïr, ripisylve de l'Odet. E noutre, en amont du chemin agricole de Keridoret, le tracé écorne un fourré humide et une haie bocagère. Bien que non observé à cet endroit précis, ces habitats sont favorables à l'escargot de Quimper. Les mesures de recherche et de déplacement des individus mises en œuvre dans la traversée de la ripisylve de l'Odet seront également prises dans ce secteur, Coût estimatif de la mesure : Elle implique la participation d’un spécialiste de la faune (récolte et déplacement des individus) agissant en parfaite synchronisation avec l’avancement du chantier. Coût estimatif pour deux jours (divisibles en demi-journées en fonction de l’avancement du chantier) : 1 200 euros HT (600 euros/jour). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -87- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable V.2 – MESURES DE REDUCTION DES IMPACTS V.2.1- MESURES LIEES AUX TRAVAUX DE FRANCHISSEMENT DES COURS D'EAU En premier lieu, ces travaux seront programmés en période de basses eaux pour intervenir en situation de faibles hauteurs d’eau et s’affranchir au mieux des fortes variabilités d’écoulement, ainsi que hors des périodes de migrations et de reproduction des poissons. La durée maximale de chaque intervention sur cours d’eau sera limitée à 15 jours jusqu’à remise à l’état initial pour les traversées de l’Odet et du Steïr et à 5 jours pour le franchissement du bief. L’entreprise qui sera en charge des travaux devra respecter les prescriptions minimales suivantes pour maintenir en permanence l’écoulement des eaux durant toute la durée de l’intervention et permettre la circulation des poissons, ne pas provoquer de pollution du cours aval et restaurer le lit après intervention dans des conditions optimales : - contrôle strict du chantier inscrit dans le cahier des charges de consultation des entreprises ; - information du chef de chantier sur les enjeux environnementaux et contrôle pendant le chantier ; - la largeur d’intervention sera réduite au minimum, sur un linéaire de cours d’eau pouvant se limiter à 3 à 5 m ; - la traversée sera assurée, pour maintenir l’écoulement en permanence, soit en intervenant par demi-section à l’abri de merlons étanches, soit en installant une canalisation de dérivation temporaire largement dimensionnée entre un batardeau amont étanche et un batardeau aval ; - les matériaux de constitution des berges et du lit du cours d’eau seront soigneusement réservés en vue d’une remise en état immédiate en réutilisant les matériaux extraits et en assurant la stabilité des berges entaillées ; - afin d’éviter les fuites de matériel particulaire vers l’aval, susceptibles de provoquer le colmatage du lit, des filtres (type bottes de paille) seront posés préventivement ; - après travaux, il sera réalisé une vérification de l'absence de colmatage des sites potentiels de frayères à l'aval des travaux. Compte tenu de la durée limitée d’intervention, du linéaire concerné, des possibilités de planification visant à s’affranchir des périodes de migration et de reproduction des poissons tout en se plaçant en régime hydrologique maîtrisable, et au regard des prescriptions à respecter pour maintenir en tout temps l’écoulement et pour restituer la constitution du lit à l’état initial, l’impact de ce type d’intervention restera très limité. Les modalités définitives d’intervention et dates précises de réalisation des travaux devront cependant être soumises au service de Police de l’Eau et à l’ONEMA avant la mise en œuvre. Coût estimatif de la mesure : Contrôle environnemental du chantier : 3 journées : 1 800 euros HT (600 euros/jour). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -89- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable V.2.2- MESURES LIEES A LA QUALITE DES EAUX L’analyse de la qualité des eaux détaillée dans l'étude d'impact a permis de conclure à une structure naturelle des eaux de l’Odet parfaitement comparable à celle des eaux du Steïr et à l’absence de risque d’apports de micropolluants directement imputable à l’Odet. En outre, les risques de dégradation de la qualité des eaux en cours de stockage dans la réserve de Kerrous resteront principalement liés aux problématiques d’eutrophisation progressive mais qui ne peuvent être quantifiés. En l’absence de possibilité de simulation objective d’évolution de la qualité des eaux stockées, sa maîtrise sera toutefois optimisée par les mesures prises quant : - à la limitation des prélèvements lors des pointes de turbidité (crues) de l’Odet pour réduire au mieux les charges prélevées pour alimenter la retenue (matières particulaires et cortège organique, azoté et phosphoré associé) ; - aux conditions de prélèvement dans la tranche d’eau de la retenue visant à s’affranchir des perturbations pouvant intervenir à la surface du plan d’eau (charges algales et évolution de pH) comme en fond de réservoir (relargages potentiels). Les risques de dégradation significative de la qualité de l’eau prélevée sur l’Odet en cours de stockage avant transfert vers le Steïr apparaissent de même relativement limités dans ce contexte, mais aucune quantification objective des évolutions potentielles ne peut être tentée. V.2.3- MESURES LIEES AU FRANCHISSEMENT DES ZONES HUMIDES Les mesures de réduction adaptée des impacts sur ces zones (prescriptions qui seront exigées auprès de l’entreprise en charge des travaux) sont les suivantes ; elles visent à éviter de modifier la circulation de l’eau dans le sol après travaux, à préserver les caractéristiques particulières des sols en place et à favoriser une recolonisation spontanée de la flore sur la piste de travail : - La piste de travail sur ces zones humides sera réduite au minimum nécessaire (6 m maximum) et sera balisée par filet de protection ; - Les travaux seront programmés en dehors de la période hivernale, la plus pluvieuse, pour limiter les effets de la circulation des engins en période où les prairies sont les plus hydromorphes et les plus sensibles à la dénaturation ; ce choix de programmation permet également de placer le chantier en conditions techniques de réalisation les plus favorables ; - Le décapage des terres de surface, à réserver pour une remise en place après pose de la canalisation, sera réalisé de manière à éviter le mélange avec les horizons plus profonds extraits de la tranchée d’enfouissement de la conduite, eux aussi réservés de façon différenciée pour comblement après pose de la conduite ; - Au sein de la tranchée d’enfouissement, outre la canalisation, aucun apport de matériau imperméable ne sera opéré, de même que l’apport de matériau typiquement drainant (graviers) sera évité ; - Un décompactage du sous-sol de la piste de circulation sera réalisé avant remise en place de la couverture de terre végétale ; - La mise en place de bouchons d’argile, lors de la fermeture de la tranchée (tous les 30 m environ), évitera tout effet de drainage. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -90- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Après restauration à l’état initial de la zone de travail, la préservation des caractéristiques physiques des sols assurera la reprise d’une végétation hygrophile grâce à une recolonisation par la flore sauvage présente en périphérie. V.2.4- MESURES SPECIFIQUES RELATIVES AU CRAPAUD COMMUN Un bassin de décantation des eaux de ruissellement de la carrière de Kerrous, utilisé comme site de reproduction par le crapaud commun, sera supprimé sous l'emprise de la canalisation. Conformément à l'arrêté du 19 novembre 2007 portant sur la protection des amphibiens et des reptiles sur le territoire national, les œufs, larves et individus de crapaud commun sont protégés (article 3) mais pas les sites de reproduction (article 2). Dans cette situation, pour ne pas porter atteinte à l'espèce, la suppression du bassin ne devra pas avoir lieu entre février et juin, période à laquelle les pontes et les larves sont présentes. V.2.5- MESURES RELATIVES A LA RIPISYLVE ET AU BOCAGE D'une façon générale, en traversée des espaces sensibles (zones humides, bois, bocage, ripisylve), la piste de travail sera réduite à 6 m de large. Elle sera clairement délimitée par des filets de protection de chantier empêchant l'accès aux zones sensibles. De façon à réduire les emprises du projet sur la ripisylve bordant l'Odet dans le secteur Kerrous- Kerlic, le choix de l'implantation de la canalisation a été fait dans un secteur où la bande boisée est étroite en rive gauche (trouée avec absence de grands arbres) et inexistante en rive droite. Aucun abattage de vieux arbres n'est à prévoir. Emplacement du franchissement de l'Odet vu depuis la rive droite Les incidences sur la ripisylve en tant qu'habitat d'intérêt communautaire seront donc réduites durant les travaux et non significatives après remise à l'état initial du site. En outre, entre Kerlic et Keridoret, avant de retrouver la voirie existante, la canalisation sera implantée dans une prairie. La haie bocagère marquant la limite de parcelle sera préservée. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -91- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Au niveau de l'ouvrage de restitution de la conduite dans le Steïr en rive doite, celle-ci coupe la ripisylve sur une vingtaine de mètres. Le positionnement de la restitution a été fait dans une trouée d'environ 8 m de large existant entre les grands arbres de ripisylve. Une attention très particulière devra être portée aux deux gros chênes identifiés juste à droite de la trouée. En plus de leur taille remarquable, ceux-ci accueillent très probablement le lucane cerf-volant, coléoptère d'intérêt européen mais non protégé au niveau national. Ces arbres devront être signalés et protégés lors des travaux par des filets de protection de chantier (cf. Mesures d'accompagnement général du chantier, p. 93). V.3 – MESURES COMPENSATOIRES V.3.1- MESURES RELATIVES AUX BATRACIENS Au titre des mesures compensatoires et sous réserve des travaux de remise en état du site de Kerrous que l’exploitant actuel de la carrière aura préalablement réalisés, si QUIMPER COMMUNAUTE est amenée à détruire le bassin de décantation des eaux de fond de carrière où des pontes de crapaud commun ont été repérées, il sera créé, à proximité, une mare de substitution. Coût estimatif de la mesure : Création d'une mare (conception, réalisation) : 3 000 euros HT. V.3.2- MESURES RELATIVES AU SALSIFIS DES PRES Juste en bordure de la piste d'accès à la carrière (côté gauche en descendant), une petite station de salsifis des prés (Tragopogon pratensis) a été identifiée. Bien que non protégée, il s'agit d'une des rares stations de cette espèce dans le Finistère. Il convient donc d'assurer le maintien de l'espèce sur le site. Le salsifis des prés est une plante vivace des prairies mésophiles, qui fleurit de mai à juillet. Afin d'assurer sa pérennité, la terre végétale en bordure de piste sera décapée sur une quinzaine de mètres de part et d'autre de la canalisation. La terre sera mise en réserve pendant les travaux puis : - soit remise au même endroit en fin de travaux afin de retrouver l'état actuel, - soit régalée sur une surface qui sera destinée à être conservée en prairie après la fin de l'exploitation de la carrière. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -92- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable V.4 – MESURES D'ACCOMPAGNEMENT V.4.1- MESURES D'ACCOMPAGNEMENT DU CHANTIER V.4.1.1- Mesures d'accompagnement général du chantier Des précautions particulières applicables aux travaux d'enfouissement du feeder dans les espaces naturels sensibles, dont les zones humides, seront prises : - balisage préalable au lancement des travaux de la piste de travail (réduite à 6 m en zones sensibles), avec identification des zones ou éléments proches des sites d'intervention à préserver impérativement (zone humide, bocage, ripisylve, habitats de l'escargot de Quimper, du salsifis des prés) ; - exigences de remise à l'état initial de tous les terrains concernés par le chantier mobile en assurant un tri soigné des matériaux décapés à remettre en place. Il n'y aura aucun mélange entre terre végétale et terrains inférieurs. V.4.1.2- Mesures de préservation des habitats de l'escargot de Quimper Concernant plus particulièrement l'escargot de Quimper, une action d’information auprès des responsables des chantiers sera réalisée afin d’éviter la dégradation des habitats de l’espèce en bordure immédiate du tracé en cours de réalisation. Ceci implique la visite des bordures du chantier afin de localiser les zones qui ne doivent pas être touchées par le chantier (pas de création de chemin, de zone de stationnement d’engins ou de matériaux ou encore de structures de chantier). Cette mesure s’applique à l‘ensemble des zones où l’espèce est présente. V.4.1.3- Autres mesures La destruction systématique des espèces invasives repérées dans la zone d’intervention sera réalisée à l’occasion des travaux. Cela concerne plus précisément la balsamine géante, qui a été localisée dans l'emprise de la zone de travaux (secteur de Troheïr). Les mesures suivantes devront être prises : - identification et localisation des pieds dans et aux abords de la zone de travail : cette espèce est en fleurs de juillet à octobre ; - arrachage des pieds à la fin du printemps ou au début de l'été (avant que la plante soit en graines) ; - mise en sac et évacuation hors du site vers une plate-forme de compostage à fermentation haute température. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -93- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable V.5 – MESURES DE SUIVI V.5.2- SUIVIS ECOLOGIQUES V.5.2.1-Bilan à la fin des travaux Un bilan global sera réalisée à l'issue de l'année qui suit la fin de réalisation des travaux, afin de vérifier la bonne exécution de l'ensemble des mesures environnementales. Il fera l'objet d'un compte-rendu détaillé faisant le bilan du respect, accompagné d'une cartographie localisant les secteurs sensibles à préserver aux abords de la canalisation, à savoir : ü ü ü ü ü ü ü la vérification de l'absence de colmatage des sites potentiels de frayères à l'aval des travaux la lisière des zones humides évitées par le projet l'état du sol et de la végétation sous l'emprise des pistes de chantier et de la canalisation (absence de couches imperméables, décompactage du sol, couvert végétal) la ripisylve de l'Odet (secteur de Kerrous- Kerlic) la ripisylve du Steïr, et en particulier les 2 gros chênes à préserver la haie bocagère à préserver entre Kerlic et Keridoret la mare de substitution à Kerrous (si QUIMPER COMMUNAUTE est amenée à détruire le bassin de décantation des eaux de fond de carrière) Les informations ainsi compilées seront disponibles pour l'évaluation du respect de la mise en œuvre des mesures environnementales par la DREAL. V.5.2.2-Bilans annuels Le suivi écologique des sites sensibles sur lesquels se sont déroulés les travaux, ainsi que l’actualisation des conseils de gestion écologique seront effectués, dans le cadre d’un suivi annuel, par un ingénieur écologue sur une durée de 5 ans après la fin des travaux de canalisation. Il s'agit de réaliser le suivi de la réponse des milieux naturels et de la faune et la flore aux actions entreprises dans le cadre des mesures de réduction, de compensation et d'accompagnement. Il ne s'agit plus de raisonner en terme de réalisations mais en terme d'évolution des milieux et des espèces. Ces suivis écologiques permettront d'évaluer la pertinence des aménagements et modes de gestion (mares, friches) pendant 5 ans et de mettre en place des améliorations si nécessaire. Les espèces patrimoniales feront l'objet d'un suivi spécifique : escargot de Quimper, batraciens, salsifis des prés. Le suivi conservatoire des populations d’Escargot de Quimper s'effectuera dans les zones boisées où ont été réalisé les relâchers. Il s'agira de recherches visuelles en journée et de nuit si possible en période pluvieuse, avec comptage du nombre d'individus. Le suivi des batraciens sera réalisé au niveau de la mare de substitution (dans l'hypothèse où elle est créée). L’inventaire des batraciens sera réalisé entre fin février et mi-mai, avec un minimum de 2 campagnes de terrain, l'une précoce et l'autre en fin de saison de reproduction. L’étude des populations reproductrices implique la recherche à vue des adultes, des pontes, des larves et des têtards sur la future mare. Les déplacements des adultes (pour la reproduction) et des juvéniles récemment métamorphosés seront de même analysés (par recherche visuelle en journée ou au crépuscule en fin d’hiver, au printemps et en été). Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -94- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Pour le salsifis des prés, sera évalué le nombre total d'individu sur le secteur restauré entre juin et juillet. Afin d'évaluer la dynamique de recolonisation des zones humides situés dans l'emprise des travaux (piste de chantier + canalisation), un suivi de la végétation sera réalisé sur les zones restaurées. En premier lieu, le caractère humides de ces zones seront re-précisées au regard des critères botaniques de l'arrêté du 24 juin 2008. Dans un second temps, il sera effectué des relevés phytosociologiques selon la méthode Braun-Blanquet simplifiée. Cette méthode consiste à réaliser des relevés floristiques d’abondance-dominance, c'est-à-dire à inventorier la flore au sein d’une unité de végétation homogène, sur une surface déterminée. Le suivi des espèces invasives et en particulier de la station de balsamine géante dans le secteur de Troheïr sera réalisé par comptage du nombre de pieds (ou par évaluation de la surface si le nombre de pied est trop important). Coût estimatif de la mesure : Elle correspond à l’intervention d’un écologue connaissant les localisations des populations du site. Coût estimatif pour 5 x 4 journées : 12 000 euros HT (600 euros/jour). V.5.3- SUIVI DE LA QUALITE DES EAUX L'indicateur de suivi pour l'ichtyofaune, et notamment pour les poissons migrateurs et/ou protégés au titre de l'arrêté du 8 décembre 1988, est la qualité de l'eau. Une surveillance de la qualité de l’eau extraite de la réserve sera pratiquée pour suivre la réalité des évolutions potentielles au cours du temps. Le recul apporté par ce suivi sur plusieurs années permettra d’évaluer les besoins potentiels d’un renouvellement renforcé de la masse d’eau, voire de la mise en œuvre de vidanges préventives. En mesure d’accompagnement complémentaire, un contrôle régulier de la qualité des eaux restituées au Steïr sera pratiqué pour évaluer les évolutions de qualité liées au stockage et le niveau d’eutrophisation de la réserve. Le programme de contrôle proposé consiste en la réalisation (sur prélèvements ponctuels), en période de mobilisation : - en début d’utilisation de la réserve, d’un 1er bilan d’analyses (portant sur les paramètres : Température, pH, Oxygène, Conductivité, Matières En Suspension, Ammonium, Nitrates, Orthophosphates) ; - d’un contrôle hebdomadaire de la Température et du pH ; - d’une analyse complémentaire sur le Fer et le Manganèse (1ers indicateurs de relargages à partir des sédiments de fond de retenue) après abaissement du plan d’eau jusqu’à une cote de l’ordre de 8 m NGF. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -95- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable VI – SYNTHESE DES IMPACTS ET MESURES RELATIFS AUX ESPÈCES PROTÉGÉES CONCERNÉES PAR LA DEMANDE DE DÉROGATION Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -96- - cours principal et bief du Steïr - cours principal de l'Odet - bois humide de Keridoret - ripisylve de l'Odet Localisation - données de suivis piscicoles (DREAL, SIVALODET, Fédération de pêche du Finistère) - bibliographie - inventaires de terrain Origine des connaissances - altération potentielle limitée de la qualité de l'eau du Steïr - risque de colmatage des sites potentiels de frayères à l'aval - coupure de continuité hydraulique pendant les travaux de franchissement de cours d'eau pour l'implantation du feeder - destruction de l'habitat de l'espèce dans l'emprise des travaux - destruction d'individus dans l'emprise des travaux Impacts potentiels QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable Espèce Escargot de Quimper Elona quimperiana Salmo salar Saumon atlantique Truite fario Salmo trutta Lamproie marine Petromyzon marinus Lamproie de Planer Lampetra planeri Grande alose Alosa alosa Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI Mesures d'évitement, de réduction te de compensation d'impacts - calage du tracé pour éviter au maximum les emprises sur l'habitat de l'espèce : changement du tracé pour éviter les emprises dans la ripisylve du Steïr à Troheïr - réduction de la piste de travail à 6 m avec délimitation stricte - information par un écologue du chef de chantier sur les enjeux et contraintes environnementaux du site - opération de capture des individus préalablement aux travaux avec relâcher dans les habitats adjacents - remise en état de l'habitat après travaux - suivi de la population pendants 5 ans après travaux - réduction de la largeur de travail à 3/5 m - travail à sec par choix de techniques de travaux par demi-section ou conduite surélevée - maintien de l'écoulement et du débit durant les travaux (continuité hydraulique) - travaux en août/septembre : période de débit minimum, hors des périodes de migration et de reproduction des principales espèces - dispositions pour réduire les risques de pollution pendant les travaux (hydrocarbures, MES…) : inscription du contrôle et des mesures dans le cahier des charges de consultation des entreprises - remise à l'état initial des berges et du lit mineur - contrôle de l'état des sites potentiels de frayères aval après travaux - contrôle de la qualité de l'eau en entrée et sortie de la retenue de Kerrous avec renouvellement préventif des eaux de la retenue si nécessaire Impacts résiduels Effets sur la population locale Sans effet significatif sur la population locale à terme Sans effet significatif sur les populations locales à terme -97- QUIMPER COMMUNAUTE Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable BIBLIOGRAPHIE - ACEMAV coll., DUGUET R. et MELKI F., 2003. Les amphibiens de France, Belgique et Luxembourg. Ed. Biotope. - Bretagne Vivante, 2012. Atlas de répartition 2000-2012 des amphibiens de Bretagne et de Loire-Atlantique. - Bretagne Vivante, 2012. Atlas de répartition 2000-2012 des reptiles de Bretagne et de LoireAtlantique. - Bretagne Vivante, 2012. Atlas provisoire des rhopalocères et zygènes de Bretagne. - Bretagne Vivante, 2012. Atlas provisoire des odonates de Bretagne. - CBN Brest, 2009. Liste des plantes rares et en régression en Bretagne. - CBN Brest, 2009. Liste des plantes rares et en régression dans le Finistère. - CBN Brest, 2009. Liste des plantes vasculaires invasives de Bretagne. - ENGREF, CORINE Biotopes. - GOB (coord.), 2012. Atlas des oiseaux nicheurs de Bretagne. Groupe ornithologique breton, Bretagne Vivante – SEPNB, LPO 44, groupe d’études ornithologiques des Côtes d’Armor. Delachaux et Niestlé. - MNHN, 2013. EUNIS : correspondances entre les classifications EUNIS et CORINE Biotopes. - MNHN / ENGREF. Cahiers d'habitats Natura 2000 : tome 1 – Habitats forestiers. - Observatoire des poissons migrateurs en Bretagne : www.observatoire-poissons-migrateursbretagne.fr - ONEMA, 2011. Export des données du récapitulatif des opérations de pêche en Bretagne sur la période 2000-2010. - PENN AR BED, 1988, n°126-127. Atlas des amphibiens et reptiles de Bretagne. - QUERE E., MAGNANON S., RAGOT R., GAGER L., HARDY F., 2008. Atlas floristique de Bretagne : la flore du Finistère. Etudes consultées - Cyrille BLOND, 2005. Diagnostic faune-flore du projet d'aménagement des rives du Steïr, Quimper. - Quimper Communauté / ANTEA / Cyrille BLOND, 2013. Complément à l'état initial Faune / Flore : secteur de Kerlic, Quimper (29). - Quimper Communauté / Cabinet BOURGOIS, 2015. Création d'une réserve d'eau brute et d'un feeder pour sécuriser l'approvisionnement en eau potable : dossier préalable à la Déclaration d'Utilité Publique (Etude d'impact et dossier "loi sur l'eau"). - SIVALODET / AQUABIO, 2013. analyse et interprétations d'indices biologiques sur le bassin versant de l'Odet : peuplements d'invertébrés, diatomées benthiques, ichtyofaune. Demande de dérogation d'autorisation d'intervention sur espèces protégées – Dossier CNPN – LBI -98-