Revue Vieillissement cardiovasculaire, dysfonction diastolique et

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Revue
Vieillissement
cardiovasculaire,
dysfonction diastolique
et insuffisance cardiaque
François Puisieux
Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017.
Service de Médecine Interne et de Gériatrie, hôpital gériatrique les Bateliers,
23 rue des Bateliers, CHRU Lille, 59037 Lille Cedex
<[email protected]>
Résumé. La prévalence de l’insuffisance cardiaque secondaire à une dysfonction diastolique
augmente considérablement avec l’âge. Cela est dû à l’effet du vieillissement cardiovasculaire
normal et à la forte prévalence chez la personne âgée des pathologies cardiaques qui peuvent
altérer le remplissage ventriculaire comme la maladie coronaire ou hypertensive. Contrairement à la fonction systolique qui est relativement conservée, la fonction diastolique peut être
significativement altérée avec l’âge. Le vieillissement est associé à une rigidité augmentée de
la paroi artérielle des grosses artères, une augmentation de la pression artérielle systolique, un
épaississement de la paroi ventriculaire, une dysfonction diastolique caractérisée par une
diminution du remplissage protodiastolique et une augmentation de contribution atriale, un
débit cardiaque inchangé au repos et lors d’un effort sous-maximal. Les personnes âgées ayant
des anomalies infracliniques de la fonction diastolique sont prédisposées à développer une
insuffisance cardiaque congestive à l’occasion d’un événement précipitant comme une
fibrillation auriculaire, une tachycardie soutenue, une ischémie, une anémie, des poussées
tensionnelles ou une surcharge volumique.
Mots clés : insuffisance cardiaque, dysfonction diastolique, vieillissement
L’
mtc
Tirés à part : F. Puisieux
insuffisance cardiaque est une
pathologie fréquente et grave
chez le sujet âgé. En France, en 1991,
l’incidence de la maladie a été estimée à 120 000 nouveaux cas par an,
dont les deux tiers intéressent des sujets de plus de 75 ans [1]. La prévalence de la maladie augmente de manière exponentielle après l’âge de
60 ans et passe de 1 % dans la sixième
décennie à 8 à 9 % dans la huitième
décennie dans l’étude Framingham
[2, 3]. L’âge moyen des patients insuffisants cardiaques est d’environ
75 ans en France. L’insuffisance cardiaque serait la première cause d’hospitalisation et d’hospitalisations répétées de la personne âgée. Le taux de
mortalité des malades insuffisants cardiaques augmente avec l’âge, de 27 %
par décennie chez les hommes et de
mt cardio, vol. 1, n° 1, janvier-février 2005
61 % par décennie chez les femmes
[2, 3]. Au total, 90 % des décès associés à une insuffisance cardiaque surviennent après 70 ans. La surmortalité
observée chez le sujet âgé s’explique
autant par la polypathologie qui complique la prise en charge que par une
gravité plus grande de la maladie cardiaque.
L’insuffisance
cardiaque
est
l’aboutissement final de nombreuses
cardiopathies. Chez le sujet âgé, les
étiologies peuvent être multiples et intriquées.
L’insuffisance cardiaque du sujet
âgé est aussi caractérisée par une
grande fréquence des formes à fonction systolique conservée [4, 5]. Chez
les insuffisants cardiaques de plus de
75 ans, la fonction systolique du ventricule gauche est normale dans près
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de 50 % des cas [5-7]. Dans la récente étude Euro Heart
Failure qui a intéressé 11 327 patients hospitalisés pour
insuffisance cardiaque [8], 28 % des femmes avaient une
fraction d’éjection ventriculaire gauche inférieure à 40 %,
alors que c’était le cas pour 51 % des hommes.
Quoique de meilleur pronostic que l’insuffisance cardiaque à fonction systolique altérée, l’insuffisance cardiaque du sujet âgé reste marquée par une importante mortalité [6, 9, 10].
La prévalence élevée de l’insuffisance cardiaque et,
singulièrement, de l’insuffisance cardiaque à fonction systolique conservée chez le sujet âgé s’explique par le
vieillissement cardiovasculaire lui-même et par la grande
fréquence des cardiopathies ischémiques et hypertensives
[11].
Vieillissement de l’organisme
Le vieillissement correspond à l’ensemble des processus physiologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mûr. Il est la résultante des effets intriqués de facteurs génétiques
(vieillissement intrinsèque) et de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa
vie. Le vieillissement s’accompagne d’une diminution des
réserves fonctionnelles de sorte que l’organisme âgé est
moins apte à s’adapter aux situations d’agression. La réduction fonctionnelle liée au vieillissement est très variable d’un organe à l’autre (vieillissement différentiel interorgane) et d’un individu à l’autre. La population âgée est
ainsi caractérisée par une grande hétérogénéité. L’état de
santé d’une personne âgée résulte habituellement des
effets du vieillissement et des effets additifs de maladies
passées (séquelles), actuelles, chroniques ou aiguës.
Le vieillissement cardiovasculaire normal induit des
modifications de la structure et de la fonction des vaisseaux et du cœur qui réduisent les réserves fonctionnelles
cardiaques. On est cependant jamais insuffisant cardiaque
du seul fait de son âge. L’insuffisance cardiaque est la
conséquence des maladies cardiovasculaires dont la prévalence augmente avec l’âge.
Les concepts de décompensation et de fragilité développés en gériatrie et le « schéma 1 + 2 + 3 » développés
par Bouchon s’appliquent parfaitement à la fonction cardiaque (figure 1). Chez le sujet âgé, trois éléments contribuent à la décompensation d’une fonction :
– les effets du vieillissement qui réduisent progressivement les réserves fonctionnelles, sans jamais à eux seuls
entraîner la décompensation,
– les affections chroniques surajoutées qui altèrent les
fonctions,
– les facteurs de décompensation qui sont souvent
multiples et associés chez un même patient : affections
médicales aiguës, pathologie iatrogène et stress psycholo-
1
2
2
3
seuil de défaillance
Figure 1. Schéma 1 + 2 + 3 : analyse des performances d’un organe
sous l’effet du vieillissement (1), des pathologies chroniques (2) et des
pathologies intercurrentes (3).
gique.L’étude du vieillissement et particulièrement du
vieillissement cardiovasculaire chez l’homme est rendue
difficile par l’intrication possible avec les effets des maladies cardiovasculaires très fréquentes au grand âge [1214]. Dans le passé, des études, principalement transversales, ont pu conduire à des résultats erronés. Cependant,
nous disposons de données fiables chez l’homme qui
proviennent notamment d’importantes études longitudinales comme la Baltimore Longitudinal Study qui suit des
participants volontaires rigoureusement sélectionnés pour
repérer les pathologies cardiovasculaires cliniquement
parlantes ou occultes. Nous disposons, d’autre part, de
données chez l’animal vieillissant qui éclairent les mécanismes intimes, même si les résultats ne sont pas immédiatement applicables à l’homme.
Vieillissement artériel
Il est nécessaire de rappeler en préambule que le
vieillissement artériel et l’athérosclérose sont deux phénomènes distincts. Le vieillissement artériel est un processus
physiologique et diffus. L’athérosclérose est une maladie
multifocale. Si l’épaississement de l’intima et la dégénérescence des fibres élastiques sont communs, l’accumulation de lipides dans l’intima est propre à l’athérosclérose.
Cependant, les modifications liées au vieillissement favorisent le développement des lésions d’athérosclérose [1517]. La preuve en est apportée par les études chez le lapin
soumis à un régime hyperlipidique [16]. Pour la même
augmentation des lipides sanguins, les lésions d’athérosclérose se développent plus rapidement chez l’animal âgé
que chez l’animal jeune.
Le vieillissement physiologique du système cardiovasculaire et les modifications secondaires à l’hypertension
artérielle ont en revanche beaucoup de points communs.
Il n’est pas douteux que les contraintes hémodynamiques
auxquelles sont soumises les artères et le cœur jouent un
rôle essentiel dans le vieillissement cardiovasculaire. C’est
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une des raisons qui peut expliquer que toutes les artères ne
vieillissent pas de la même façon, ni au même rythme, car
elles ne sont pas toutes exposées au même régime de
pression.
Modifications de structure
Les principales modifications macroscopiques au
cours du vieillissement consistent en une augmentation de
calibre des grosses artères élastiques et un épaississement
de leur paroi [12-14]. Les diamètres interne et externe
augmentent. Les artères élastiques subissent aussi une
augmentation de longueur entraînant un déroulement de
la crosse de l’aorte et une tortuosité artérielle. Au niveau
des petites artères musculaires, il existe une majoration
moindre du diamètre externe mais l’augmentation de
l’épaisseur pariétale y est importante, entraînant une diminution du diamètre interne.
Les modifications touchent toutes les tuniques des
artères [12-14]. Des études post mortem ont indiqué que
l’épaississement de la paroi intéresse avant tout l’intima,
même dans les populations avec une faible incidence
d’athérosclérose [18]. Des mesures non invasives au niveau de la carotide ont indiqué que l’épaisseur intimamédia était multipliée par deux ou trois entre 20 et 90 ans.
Il existe cependant une très grande hétérogénéité d’un
individu à l’autre appartenant pourtant à une même tranche d’âge. Comme l’ont montré des études déjà anciennes
chez l’animal, l’épaississement intimal est lié à l’accumulation de collagène, de cellules musculaires lisses, de
mononucléaires et de macrophages [19, 20]. Il a été
avancé que l’épaississement intimal pouvait constituer un
premier stade de la maladie athéromateuse. En effet, un
épaississement intimal exagéré à un âge donné coexiste
fréquemment avec une maladie coronaire silencieuse, qui
peut elle-même évoluer vers une maladie coronaire clinique.
L’aspect morphologique des cellules endothéliales est
peu changé. Selon Gerrity et Cliff [20], les cellules endothéliales qui sont, chez le jeune rat, de forme losangique et
allongées dans la direction du flux sanguin, sont, chez le
rat âgé, plus arrondies, de plus grand volume et renferment des inclusions lipidiques. Ces changements pourraient rendre le flux sanguin moins laminaire et favoriser
les dépôts lipidiques.
Dans la média, le vieillissement induit un épaississement de la couche musculaire lisse. Les cellules musculaires lisses sont modifiées. Leur nombre n’est pas changé
mais il y a une hypertrophie cellulaire. Les cellules augmentent leur capacité proliférative et sécrétoire [21]. La
matrice extracellulaire se transforme. Les fibres d’élastine
s’altèrent et se fragmentent sous l’effet d’une augmentation
de l’activité élastasique. La quantité de collagène augmente, aboutissant à une diminution du rapport
élastine/collagène. Des calcifications apparaissent. Le
collagène subit des modifications, des ponts inter-brins
(cross-linking) s’établissent. La moindre sensibilité du collagène ponté à l’action des collagénases compromet sa
dégradation et son renouvellement. La prédominance de
ce collagène ponté dans les parois vasculaires, avec la
calcification, sous-tend les phénomènes de fibrose et de
perte d’élasticité artérielle [17].
Les phénomènes de glycation jouent un rôle essentiel à
ce niveau [22]. Les produits finaux de glycation (AGEs
pour Advanced Glycation Endproducts) sont issus de
liaison entre un aldose tel que le glucose, le galactose ou
le fructose et la fonction amine libre (lysine, arginine)
d’une protéine ou lipoprotéine. Les AGEs s’accumulent
avec l’âge dans la paroi artérielle. Ils sont directement
responsables d’une désorganisation de l’assemblage des
protéines matricielles et du pontage des protéines, en
particulier du collagène. De plus, les AGEs empêcheraient, par un phénomène de « quenching », l’action du
NO qui est considéré comme jouant un rôle de frein au
développement de l’athérosclérose. D’autre part, les AGEs
peuvent interagir avec des récepteurs membranaires dont
le mieux caractérisé est appelé RAGE. Au niveau de
l’endothélium vasculaire, l’interaction AGEs-RAGE
contribuerait à l’augmentation de la perméabilité endothéliale et de l’expression de la molécule d’adhérence
vasculaire VCAM-1, ce qui favorise l’adhérence à la paroi
vasculaire des monocytes macrophages contribuant au
développant des lésions d’athérome. La participation des
AGEs au phénomène de perte d’élasticité des tissus artériel
et cardiaque a été établie par plusieurs études chez l’animal [23] ou chez l’homme [24] montrant l’effet protecteur
de l’aminoguanidine, qui inhibe la synthèse des AGEs et
de ALT 711, agent pharmacologique pouvant rompre les
ponts interbrins.
Modifications de fonction
Le vieillissement fonctionnel résulte des modifications
de structure. De façon schématique, on peut retenir que la
diminution de la compliance artérielle entraîne une élévation de la pression artérielle systolique, une augmentation de l’onde de pouls et une surcharge en pression du
ventricule gauche avec une augmentation des contraintes
pariétales, à l’origine d’un remodelage concentrique du
ventricule gauche, des anomalies de sa fonction diastolique et d’une augmentation de taille de l’oreillette gauche
(figure 2).
Perte de compliance des artères élastiques
L’épaississement de la paroi s’accompagne d’une réduction de la lumière vasculaire et d’une diminution de la
distensibilité et de la compliance artérielle. L’augmentation de la vitesse de pouls qui lui est associée peut être
mesurée chez l’homme ce qui permet d’évaluer de façon
non invasive la rigidité artérielle [25]. Une telle augmentation avec l’âge de la rigidité artérielle a été observée
dans des populations développant peu d’athérosclérose
de sorte que ce phénomène est bien indépendant de la
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maladie athéromateuse [26]. Cependant plusieurs études
épidémiologiques ont montré aussi qu’une augmentation
de la rigidité artérielle survient aussi au cours du diabète et
de l’athérosclérose [27, 28]. L’explication peut être que la
rigidité artérielle ne dépend pas seulement des modifications de la matrice extracellulaire mais aussi d’autres
facteurs liés à la structure et à la fonction de la paroi
artérielle. On pense en premier lieu à la régulation de la
vasomotricité artérielle par l’endothélium dont on sait
qu’elle est précocement altérée dans le diabète et la
maladie athéroscléreuse [29] mais aussi qu’elle s’altère
avec l’âge [30-32]. Il y a donc un cercle vicieux qui
s’établit entre l’altération des propriétés mécaniques de la
paroi artérielle, le développement de l’athérosclérose, la
dysfonction endothéliale, qui elle-même favorise la perte
de la compliance artérielle.
Augmentation de la post-charge
La post-charge dépend des résistances vasculaires périphériques, de l’impédance aortique et de la vitesse de
l’onde de pouls. Avec l’âge, l’impédance aortique augmente de même que la vitesse de l’onde pouls, de sorte
que l’onde de pression est renvoyée plus rapidement
depuis les sites périphériques vers le cœur. Chez les
personnes âgées en bonne santé, la courbe de pression
dans la racine aortique atteint son maximum plus tard
dans la systole que chez le sujet jeune. L’augmentation de
la rigidité des artères et de la vitesse de l’onde de pouls et
la modification de la courbe de pression systolique contribuent à l’augmentation de la PA systolique chez le sujet
âgé.
Augmentation de la pression artérielle systolique
L’étude de Framingham a confirmé que la pression
artérielle systolique augmentait avec l’âge, tandis que la
pression diastolique qui s’élève jusque vers 50 ans, diminue au-delà [33]. Il en résulte une augmentation de la
pression pulsée. L’augmentation de la rigidité artérielle
précède l’hypertension artérielle. En retour l’hypertension
artérielle systolique contribue à l’épaississement de paroi
et à la rigidité artérielle. En conséquence, l’hypertension
artérielle de la personne âgée est le plus souvent systolique pure. Plusieurs études récentes ont montré que la
pression pulsée était un facteur de risque puissant et
indépendant d’événements cardiovasculaires chez le sujet âgé [34, 35].
Vieillissement cardiaque
Modifications structurales
Des études transversales de sujets non hypertendus et
sans maladie cardiovasculaire cliniquement apparente
ont montré une augmentation de l’épaisseur de la paroi du
ventricule gauche avec l’âge, mesurée par échocardiographie [36]. Cette hypertrophie intéresse surtout le septum.
Elle constitue un processus compensatoire d’adaptation à
l’élévation tensionnelle et à la réduction des compliances
artérielles.
Des études chez l’animal et des études autopsiques
chez des patients sans maladie cardiovasculaire apparente ont montré que le vieillissement était associé à une
hypertrophie des myocytes et une diminution du nombre
de myocytes [37, 38]. L’hypertrophie myocytaire com-
↑ Rigidité artérielle
↑ Vitesse de l’onde de pouls
↑ Pression artérielle systolique
↑ Impédance aortique
↑ post-charge
gauche
la contraction
Figure 2. Schéma représentant de façonHypertrophie
simplifiée la ventriculaire
dynamique des
modifications du système cardiovasculaire Prolongation
avec l’âge ende
dehors
de toute
pathologie cardiaque.
60
↑ Taille de l’oreillette
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Maintien de la fraction d’éjection
↓ Remplissage VG
protodiastolique
↑ contribution atriale
au remplissage
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pense la perte cellulaire mais elle répond aussi à l’augmentation de l’impédance aortique car elle est très asymétrique et prédomine dans le ventricule gauche.
Cependant, les myocytes cardiaques sont probablement
capables d’effectuer encore un cycle cellulaire et de proliférer, compensant ainsi en partie la perte cellulaire liée à
l’apoptose et la nécrose. Une augmentation du taux et une
modification des propriétés physiques du collagène (pontages), des dépôts de lipofuschine et de substance amyloïde ont aussi été observés dans les myocardes de sujets
âgés [37]. Des altérations des myofibrilles ont été rapportées à l’âge comme une réduction de la forme alphamyocardique de l’actine au profit de la forme alphasquelettique et une réduction de l’isoforme VI de la
myosine au profit de l’isoforme V3. L’ensemble de ces
modifications concourt à une augmentation de la rigidité
myocardique.
Les valves sont le siège d’une involution fibreuse et de
calcifications qui altèrent leur jeu, gênant le remplissage
des cavités cardiaques et créant des souffles.
Le tissu nodal dans son ensemble est le siège d’une
fibrose collagène, d’une infiltration graisseuse et de calcifications. Le nœud sinusal s’appauvrit en cellules P, pacemakers. Ces modifications favorisent le dysfonctionnement sinusal, les troubles du rythme et de la conduction et
la toxicité des anti-arythmiques.
Modifications fonctionnelles
Le débit cardiaque au repos indexé ou non est inchangé chez le sujet, de même que chacun de ses deux
composants : le volume éjecté et la fréquence cardiaque.
Deux paramètres sont modifiés au repos : la post-charge et
le remplissage diastolique. Des mécanismes compensateurs interviennent qui sont l’hypertrophie myocardique et
l’augmentation de la contribution atriale au remplissage.
Le cœur âgé sain peut également adapter son débit lors
d’un effort mais cette adaptation se fait moins par la
fréquence que par la mise en jeu de la loi de Starling,
c’est-à-dire par une augmentation des volumes systoliques
et télédiastoliques.
Fonction contractile du myocarde
La contractilité myocardique implique l’activation par
le Ca++ des myofilaments (couplage excitationcontraction). Les effets de l’âge sur ce phénomène ont été
étudiés sur des modèles animaux [39]. Les études sur le
muscle papillaire isolé de rat âgé entre 6 et 24 mois ont
montré que la fonction contractile ne variait pas avec
l’âge. En revanche, les durées de la contraction et surtout
de la relaxation sont augmentées dans le muscle cardiaque sénescent. La cause en est probablement un ralentissement du cycle cellulaire du calcium. Le Ca++ est éliminé
plus lentement du myoplasme pendant la diastole. Le
potentiel d’action du myocyte âgé est allongé, du fait des
altérations des courants ioniques [40]. Mais le rôle de
cette modification dans l’allongement de la contraction
n’est pas clair. Il s’agit probablement d’un processus
d’adaptation qui permet au muscle de maintenir une
tension active normale aux dépens de la vitesse à laquelle
cette tension se développe.
Fonction diastolique ventriculaire gauche
La fonction diastolique est dépendante des propriétés
élastiques passives du ventricule gauche et du processus
de relaxation active qui sont altérés avec l’âge. Le remplissage protodiastolique du ventricule gauche se réduit progressivement dès l’âge de 20 ans [41-43]. À 80 ans, il est
diminué de moitié. Dans une étude allemande concernant
1 274 hommes ou femmes âgés de 27 à 75 ans, 2,3 % de
la population a une fraction d’éjection ventriculaire gauche inférieure à 45 % [44]. Parmi les autres, 11,1 %
avaient une dysfonction diastolique (critères européens).
La prévalence de la dysfonction diastolique augmentait
avec l’âge passant de 2,8 % dans la tranche d’âge 2535 ans à 15,8 % dans la tranche d’âge plus de 65 ans. Ces
changements sont attribués aux modifications de structure
de la paroi ventriculaire gauche et/ou à une activation
résiduelle des myofilaments depuis la systole précédente,
ce qui provoque une relaxation isovolumique prolongée
[41-43]. Le défaut de remplissage protodiastolique est
compensé par une augmentation du remplissage télédiastolique liée à la contraction auriculaire. Cela se traduit sur
l’écho-Doppler transmitral par une augmentation de
l’onde A et une diminution de l’onde E. Le remplissage
ventriculaire gauche du sujet âgé est donc très dépendant
de la contraction auriculaire. La perte de contraction
auriculaire en cas de fibrillation auriculaire peut entraîner
une décompensation cardiaque d’autant que la fonction
ventriculaire est atteinte pour d’autres raisons et que la
fréquence ventriculaire est élevée.
En dépit des modifications du remplissage ventriculaire gauche, chez les personnes âgées saines, le volume
ventriculaire gauche télédiastolique rapporté à la surface
corporelle en position couché est conservé et non différent
de l’adulte jeune (EDVI) [45, 46]. En revanche, les réponses volumiques cardiaques aux manœuvres posturales et à
l’effort sont modifiées. Le passage de la position couchée à
la position assise réduit l’EDVI chez les sujets jeunes plus
que chez les sujets âgés sains [45, 46]. Durant un court
effort sous-maximal en position assise sur cycle l’EDVI
augmente pareillement à tous les âges. Mais durant un
effort maximal, l’EDVI s’abaisse à son niveau de repos en
position assise chez le sujet jeune tandis qu’il reste élevé
chez le sujet âgé.
Fonction systolique ventriculaire gauche
La fonction systolique du cœur âgé au repos n’est pas
modifiée [47]. La fraction d’éjection ventriculaire gauche
qui est le paramètre le plus souvent utilisé pour mesurer la
fonction systolique ventriculaire gauche ne décline pas
avec l’âge. La valeur moyenne de la fraction d’éjection est
de 65 % et très peu de sujets âgés sains, sélectionnés pour
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Revue
éliminer toute pathologie coronaire clinique ou occulte,
ont une fraction d’éjection inférieure à 50 % [45]. La
fraction d’éjection maximale obtenue durant des exercices intenses décroît avec l’âge chez les personnes âgées,
mais une très grande hétérogénéité est observée entre les
individus. Ceci est associé au fait que le sujet âgé réduit
moins son index volumique de fin de systole. Il y a donc
une réduction de la réserve volumique en systole (qui est
le 1/5 à 85 ans de ce qu’elle est à 20 ans [45]. Il y a une
semblable réduction de la réserve en fraction d’éjection.
Le volume éjecté à chaque systole est préservé chez les
sujets âgés dans une large gamme de demande en utilisant
la loi de Frank Starling [45]. Ce mode d’adaptation est
cependant limité par le fait que les personnes âgées ne
sont pas susceptibles de réduire le volume de fin de
systole, que ce soit du fait d’une baisse de la réserve
contractile du myocarde ou d’une réduction insuffisante
de la post-charge. Ainsi, quoique le volume de fin de
diastole augmente plus lors d’un effort soutenu chez le
sujet âgé que chez le sujet plus jeune, le volume éjecté
n’est pas modifié.
Rythme cardiaque
En position couchée, au repos, le rythme cardiaque
n’est pas modifié avec l’âge [45]. Au passage en position
assise, le rythme cardiaque augmente moins chez le sujet
âgé que chez le sujet jeune [46]. Les variations spontanées
de la fréquence cardiaque pendant 24 heures diminuent
chez l’homme sain comme les variations de la fréquence
sinusale avec la respiration. Le rythme cardiaque maximal
durant un effort décroît avec l’âge et diminue d’environ
30 % entre 20 et 85 ans [47-49]. Ceci explique que la
réserve en débit cardiaque chez les sujets âgés sains soit
réduite également d’environ 30 % entre 20 et 85 ans. De
façon un peu caricaturale, il a été dit que le cœur âgé se
comporte à l’effort comme un cœur jeune bêtabloqué
[50]. Ce défaut apparent de modulation sympathique
existe alors même que les taux plasmatiques de norépinéphrine et d’épinéphrine sont augmentés du fait d’une
augmentation du relargage dans la circulation et, dans une
certaine mesure d’une diminution de la clairance chez les
sujets âgés comparés aux sujets jeunes. Lors d’un effort
soutenu, un défaut de relargage pourrait se démasquer
contribuant au défaut de réponse sympathique. Ce défaut
serait la conséquence d’un défaut de la transmission postsynaptique du message en aval du récepteur et non d’une
diminution du nombre de récepteurs.
Conclusion
Les changements liés au vieillissement ne conduisent
pas à eux seuls à une insuffisance cardiaque, mais ils
réduisent les réserves fonctionnelles cardiaques et les
possibilités d’adaptation à l’effort. Il en résulte que toute
pathologie pourra plus rapidement conduire à l’insuffi-
62
sance cardiaque chez le sujet âgé. Ils contribuent en
particulier au risque accru chez la personne âgée d’hypertrophie ventriculaire gauche, d’arythmie cardiaque par
fibrillation auriculaire et d’insuffisance cardiaque congestive. Ces trois conditions dont l’incidence et la prévalence
augmentent fortement avec l’âge sont en fait intriquées.
L’hypertrophie ventriculaire gauche contribue à la perte
de compliance et à l’augmentation des pressions de remplissage télédiastoliques, ce qui participe largement à la
défaillance cardiaque. Elle contribue aussi à la dilatation
de l’oreillette gauche qui prédispose à la fibrillation auriculaire. La fibrillation auriculaire faisant perdre le couplage auriculo-ventriculaire et supprimant la contribution
atriale au remplissage, peut compromettre gravement le
remplissage ventriculaire gauche.
Ainsi, un facteur intercurrent (anémie, trouble du
rythme supraventriculaire, infection pulmonaire, utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens) qui serait sans
conséquence clinique chez un sujet jeune peut, chez un
sujet âgé, entraîner une décompensation cardiaque [51].
Pour autant, la présence d’une dysfonction diastolique ne
conduit pas nécessairement à court ou moyen terme à
l’insuffisance cardiaque. Dans une étude en population, il
a été observé que 10 à 15 % des patients de plus de 65 ans
indemnes de pathologies cardiaques cliniques mais ayant
une dysfonction diastolique en écho-Doppler, développent dans les cinq ans une insuffisance cardiaque [52].
Puisque les modifications cardiovasculaires liées au
vieillissement favorisent le développement des maladies
cardiovasculaires, elles constituent des cibles potentielles
pour le traitement et la prévention de ces maladies. Cette
perspective devrait susciter un intérêt croissant des cliniciens et des chercheurs dans les années à venir.
Références
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