
et au vieil anglais bindan, mais cette hypothèse est-elle trop extravagante ?
D’autre part, le vieil anglais grindan « moudre » est apparenté au latin frendere « frotter, broyer ». En
outre, Buck (1988 : 362) constate que, pour le processus plus ancien de broyer et d’écraser, il y a un groupe de
mots apparentés : le latin pns et le sanskrit pis- « broyer ». Les premiers proviennent de la racine indo-
européenne *ghrendh- « broyer », où la nasale s’ancre dans la racine, tandis que les derniers proviennent de la
racine indo-européenne *peis- « broyer », où la nasale s’insère dans la racine pour la formation du radical
présent. Ces deux groupes ne sont pas apparentés, néanmoins il semble que l’idée de « broyer » et la nasale se
lient l’un à l’autre quelque part sous l’idée subconsciente. Est-ce que également trop chimérique quand même ?
N’est-ce qu’une simple coïncidence ?
Enfin, le vieil anglais winnan « combattre », dont l’aboutissement est l’anglais win « gagner », provient de
la racine indo-européenne *wen- « désirer, rechercher », tandis que le latin vincere « vaincre » provient de la
racine indo-européenne *weik- « combattre » duquel sont issus le gotique weihan « combattre », le vieil anglais
w gan, l’ancien haut allemand ubar-wehan « vaincre », et le français vaincre. Ainsi, tous les mots se rattachent
à la racine dont le sens général est « combattre ». Parmi eux, le gotique ga-weihan, où le préfixe ga- qui est
apparenté au latin cum, au préverbe latin con-, et à la particule allemande ge-, signifie « vaincre » comme le
latin vincere. Wright (1910 :180-1) constate que le gotique ga-, qui est ajouté à des verbes comme préverbe,
leur donne une valeur perfective. Par exemple, le gotique bindan s’emploie d’ordinaire avec ce préverbe ga-, de
même que taíran ne s’emploie qu’avec les préverbes ga- ou dis- comme ga-taíran ou dis-taíran signifiant
«déchirer en morceaux ». De même que le latin jung est nuancé d’une valeur déterminée, le gotique bindan
est ainsi nuancé par le préverbe ga-. Malgré leurs racines différentes, tous les deux sont parallèles l’un à l’autre
du point de vue du comportement sémantique. Ce phénomène tient à ce que l’idée de « unir » implique le
télique essentiellement potentiel parce que l’événement se compose de l’action visant à unir et de l’état d’être
uni. En d’autres termes, il tient au caractère inhérent à la racine. En allemand, c’est gewinnen qui signifie
«vaincre » en face de l’allemand kämpfen « combattre ». En anglais, d’après Oxford English Dictionary (second
edition, CD-ROM Version 2.0, 1999, Oxford University Press) :
intr. To work, labour (OE.); to strive, contend, fight.
Beowulf 506 Eart u se Beorulf, se e wi Brecan wunne? Ælfred Boeth. xxxv. §4 Nis nan esceaft
e tiohhie æt hio scyle winnan wi hire scippendes willan. tr. Baeda’s Hist. iv. iii. (1890) 264 He y ma
mid his hond um wonn & worhte a ing, e nyd earfleco wæron. in Wr.-Wülcker 202/41 Pugnaui, ic
wan. O. E. Chron. (Land MS) an. 685 Her ongan Ceadwala winnan æfter rice. Ormin 3488 Forr
att menn sholldennÏ winnenn swa to cumenn upp till heofennrichess blisse. Trin. Coll. Hom. 51
Ierusalem and babilonie be two burzes, and flite eure, and winne bitwinen hem. Ibid. 187 IobÏwan wi e