Appel à communications, Réseau Thématique 23 “Travail, activité, techniques”,
Congrès de l’AFS, Amiens, 3-6 juillet 2016
Le pouvoir au prisme de l’activité.
Le réseau thématique « Travail, activité, technique » (RT23) de l’Association Française de
Sociologie (AFS) se propose de contribuer à une sociologie du travail et des activités
professionnelles. Forte d'une longue tradition, la sociologie du travail française embrasse
aujourd’hui de nouveaux domaines, enrichie par la rencontre de la tradition interactionniste,
de l’ethnographie de la communication, des développements de la psychologie du travail, de
l’anthropologie des sciences et des techniques, de la sociologie économique, etc. Au cours des
décennies précédentes, des travaux ont entrepris de rouvrir la question de la technicité au
travail – corps, espaces, objets, équipements, technologies numériques – après celle du
langage. Le RT23 a pour objectif de favoriser les échanges autour de ces perspectives, entre
sociologues, et avec les spécialistes des disciplines proches intéressées au travail : ergonomie,
psychologie, histoire, études littéraires, anthropologie, sciences du langage, gestion
notamment.
Le thème du 7e congrès de l’AFS, « Sociologie des pouvoirs / pouvoirs de la sociologie »,
offre l’occasion de penser les rapports entre l’approche par l’activité, proposée par le RT23, et
le concept de pouvoir : l’étude de l’activité qui, par sa conception du travail comme action
matérielle et technique, est régulièrement accusée d’ignorer le poids des relations de
domination dans l’exercice professionnel, peut-elle rendre compte du pouvoir ? Quel rôle le
concept de pouvoir qui, par son étymologie, renvoie au fait « d’avoir la force, la possibilité ou
la capacité », est-il susceptible de jouer dans l’appareil analytique de l’étude de l’activité ?
Enfin, ces travaux, en étudiant les relations de pouvoir comme l’expression de formes
d’activité, participent-ils d’une capacitation des acteurs ? Afin de répondre à ces questions,
des sessions pourront être organisées autour des axes suivants :
1. Exercice du pouvoir : le pouvoir en acte(s).
Selon une tradition analytique qui réunit des figures variées, de Michel Foucault à Michel
Crozier, le pouvoir s’exerce plutôt qu’il ne se possède. C’est par l’activité qu’il s’impose et
c’est aussi par elle qu’il est possible de lui résister. Par-delà, les catégories classiques de la
sociologie du pouvoir, comme celle de légitimité, d’obéissance et de résistance peuvent être
pensées comme une interaction entre deux activités : celle de celui qui exerce le pouvoir et
celle de celui sur lequel le pouvoir est exercé. Cette définition du pouvoir à partir de
l’interaction entre activités est au fondement de nombre de développements en sociologie du
travail. Elle permet de penser les relations de pouvoir au sein d’une organisation productive,
non seulement comme une forme de limitation de l’activité par l’imposition d’une norme
surplombante aux acteurs, mais également comme une condition de possibilité de l’activité
dans laquelle la norme est réinvestie dans la pratique.
Ce premier axe propose de s’interroger sur l’exercice du pouvoir. Il invite à investir les sites
du pouvoir industriel et politique, ses lieux et ses moments, afin de comprendre ce que
signifie exercer un pouvoir. En quoi les conditions concrètes d’exercice du pouvoir ont-elles
une incidence sur sa nature ? En quoi l’étude des techniques de pouvoir permet-elle de