Raunkiaer (1934). Ces traitsde vie peuvent traduire desubtiles nuances topoclimatiques ou
microclimatiques au sein d’une même région.
Les niveaux photiques
L’appartenancedes espèces àl’une ou l’autre des catégories photiques n’est vraiment bien
connuequepourles essences forestières,aussi bien au stadeadultequejuvénile. Cetteconnais-
sanceempiriqueet expérimentale,indispensable àl’aménagement et àlasylviculture,se fonde
surl’acquis denombreuses générations deforestiers. Parcontre,pourles espèces herbacées,à
quelques exceptions près,l’approche aétésimplement empiriqueet procèdedelacomparaison
del’abondancedes individusd’une espècedonnée dans des habitatsplusou moins clairiérés.
La très grande variation del’éclairement en fonction des heures delajournée,des saisons,de
lamétéorologie exige en effet unéchantillonnage très important pouravoir une bonne estima-
tion del’éclairement relatif. Parailleurs,souslecouvert des arbres,les zones d’ombre et les
tachesdesoleilnesontpasréparties demanière uniforme et leurdistribution varie continuelle-
ment tout au long delajournée.
Selon Noirfalise (1984) et Rameau
et al.
(1989),on se contentededistinguer les héliophiles
(espèces delumière),les sciaphiles (espèces d’ombre) et les intermédiaires quisont les espèces
mi-sciaphiles et mi-héliophiles. Enjouant surles zones de tolérance,on obtient finalement les
cinq catégories suivantes :les sciaphiles,les sciaphiles àintermédiaires,les intermédiaires,les
intermédiaires àhéliophiles et les héliophiles.
Les niveaux trophiques
Beaucoupd’auteurs se contentent d’établir une relation entre le pHdu sol et les divers groupes
socio-écologiques en utilisant lagamme des espèces acidophiles àcalcicoles. Toutefois,les
espèces végétales sont surtout sensibles àladisponibilitéenélémentsnutritifs. Cettedernière
est principalement fonction delanature delaroche mère et delanature delalitière (DeTillesse
et Devillez,1995). Pratiquement,il n’est nécessaire depasser pardes analyses chimiques très
onéreuses quesil’on désire une grande
précision dans laconnaissancedes
ressources minérales. Sinon,le type
d’humusest largement reconnu comme
étant unbon indicateurdesynthèse des
caractéristiques physico-chimiques des sols
caril traduit bien ladisponibilitéen
élémentsnutritifs.
Pour toutes ces raisons,nousavons choisi
d’établir nos groupes socio-écologiques sur
labase du lien entre les espèces et le type
d’humus,cequirevient àadopter une
nomenclature presqueidentiqueàcelle de
la
Flore forestière française
(Rameau
et al.
,
1989). Dans le même temps,nousavons
attribuéàchaquecatégorie une valeur
chiffrée,sur une échelle linéaire,allant de 0
à11 (tableauI, ci-contre) et correspondant à
lanomenclature des humusdeBaizeet
Jabiol (1995). Decepoint de vue,lasimili-
314 Rev.For. Fr. LVII -4-2005
F REDDY D EVILLEZ
TABLEAU ILes cotes attribuées
pour chaquecatégorie trophique
selon lanomenclature
des humus deBaizeet Jabiol (1995)
Catégorie trophiqueCote
mor .............................
dysmoder ........................
moder ...........................
hémimoder .......................
dysmull ..........................
oligomull .........................
mésomull ........................
mésomull àeumull.................
eumull ...........................
eumull àeumull calcique...........
eumull calcique...................
eumull carbonaté..................
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11