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neurologie.com | vol. 2 n°7 | septembre 2010 175
- les effets secondaires extrapyramidaux ;
- la majoration du risque cardiovasculaire (augmentation
du risque d’AVC) ;
- la majoration du risque de chute.
Leur prescription doit être de courte durée, à dose minimale
efficace et réévaluée au maximum dans les 15 jours. La pres-
cription de neuroleptiques classiques n’est pas recomman-
dée [3].
Anxiolytiques
Ils sont habituellement prescrits pour les symptômes
anxieux, mais également parfois pour l’agitation, l’agres-
sivité, l’irritabilité.
Les anxiolytiques de type benzodiazépines doivent être
utilisés avec prudence pour les raisons suivantes, en privi-
légiant les molécules à demi-vie courte et sans métabolite
actif (tableau 4) :
- ils majorent les troubles mnésiques ;
- ils entraînent une somnolence diurne excessive ;
- peuvent entraîner un syndrome de sevrage en cas d’arrêt
brutal ;
- par ailleurs, ils sont sédatifs et favorisent le risque de chute.
Certains ont de plus une action anticholinergique (hydro-
xyzine).
Tableau 4. Anxiolytiques à demi-vie courte et sans métabolite actif (d’après [4]).
DCI Spécialité/dosage Demi-vie
Alprazolam Xanax®/cp à 0,25 et 0,50mg 10-20 h
Clotiazépam Veratran®/cp à 5 et 10mg 4 h
Lorazépam Temesta®/cp à 1 et 2,5mg 10-20 h
Oxazépam Seresta®/cp à 10 et 50mg 8 h
Antidépresseurs
Ils sont évidemment indiqués en cas d’épisode dépressif
associé à la maladie d’Alzheimer.
Le médecin doit privilégier en première intention les anti-
dépresseurs de la classe des inhibiteurs spécifiques de la
recapture de la sérotonine (ISRS).
Un aspect moins connu des ISRS est leur efficacité dans la
prise en charge des troubles neuropsychiatriques de type
impulsivité, irritabilité, via les voies sérotoninergiques.
Les antidépresseurs tricycliques, doivent être évités car ils
présentent également une action anticholinergique.
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Thymorégulateurs
Les traitements antiépileptiques peuvent être utilisés pour
améliorer les symptômes psychologiques et comportemen-
taux dans la maladie d’Alzheimer. Il n’existe pas d’essais
thérapeutiques randomisés mais quelques publications de
cas cliniques montrant leur efficacité sur ces troubles.
Les nouveaux antiépileptiques ont une meilleure tolérance
chez le sujet âgé et doivent être privilégiés, souvent à des
posologies plus basses.
Conflit d’intérêts
Aucun.
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