“reality” is; we know it only by means of the physical description.
Einstein `a Schr¨odinger, 19 juin 1935.
La physique produit une description de la “r´ealit´e”. Au moins dans son
domaine d’application, la physique est consid´er´ee comme le moyen privil´egi´e
d’acc´eder au r´eel car ’image scientifique du monde est souvent consid´er´ee
comme plus fondamentale que l’image manifeste.1Cette image m´erite donc
toute notre attention car dans la physique se trouve le point de d´epart d’une
“m´etaphysique exp´erimentale”. Notez le contraste entre cette position et la
position de m´etaphysiciens post-Kant. La philosophie ne nous donne pas
les cadres ´epist´emologique et ontologique n´ecessaires `a la physique. C’est
la physique, comme discipline autonome, qui est la source des sp´eculations
philosophiques. La tˆache du philosophe est, entre autres, de rendre compte
des cons´equences philosophiques possibles du discours scientifique de son
´epoque. Dans cette perspective, les travaux de Kant et de Reichenbach sont
des mod`eles. D’un autre cˆot´e, le d´eveloppement th´eorique de la physique
se fonde, en pratique, sur certains pr´esuppos´es philosophiques. Le discours
philosophique influence donc, `a son tour, le choix entre options th´eoriques.
Un bon exemple o`u une telle inter-influence est clairement visible est Einstein.
Cette apparente circularit´e exclut par le fait mˆeme la possibilit´e de fonder de
fa¸con certaine l’une ou l’autre discipline, du moins pour le moment. Elle nous
incite cependant `a d´evelopper un dialogue plus soutenu entre philosophes et
physiciens.
Dans ce contexte, le travail du philosophe consiste principalement en deux
tˆaches. 1) Pr´eciser ce que sont les assertions de la physique. Il faut clarifier les
1Pour un exemple de cette d´emarche, voir Redhead [21].
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