______________________________________________________________________________________
____
ANECA - Dossier Alimentation - Avril 1996 1
Dossier Alimentation
Des chèvres Angora
Avant propos
La diversité des aliments distribués dans les différents élevages est tellement grande qu'il nous est
apparu délicat de baser ce dossier sur des séries de rations types, sans prendre le risque de ne pas
être adapté à la situation de chacun.
C'est pour cette raison que nous avons choisi de mettre en évidence les besoins de la chèvre Angora
selon ses stades physiologiques et de les quantifier à partir de références établies.
L'objectif de ce dossier est donc de donner des valeurs à l'éleveur qui lui permettront d'établir des
rations adaptées aux besoins de chaque période de l'année.
L'accent a été mis sur certains stades physiologiques demandant une attention particulière et dont va
dépendre la réussite de l'élevage.
Mais aux besoins physiologiques s'ajoutent des besoins spécifiques liés essentiellement à la conduite
d'élevage pratiquée sur l'exploitation (± déplacement) et dont il va falloir tenir compte pour obtenir
de bons résultats en matière d'élevage.
______________________________________________________________________________________
____
ANECA - Dossier Alimentation - Avril 1996 2
I - INTRODUCTION
Notions de base :
La chèvre Angora est exploitée essentiellement pour la production de mohair.
Le mohair, fibre kératine, résulte de la conversion de l'aliment en fibres. La fibre est principalement
constituée de protéines et va nécessiter des besoins spécifiques pour la pousse du poil.
Mais la chèvre Angora c'est d'abord un organisme vivant, un ruminant, qui a des besoins de base et
des besoins spécifiques selon chaque stade physiologique de sa vie (cf tableau 1).
Tableau 1
Besoins
Stades
Entretien
Déplace-
ment
Production
de mohair
Croissance
Gestation
Lactation
Reproduc-
tion
Jeunes (<18 mois)
3 à 30 kg
*
*
*
*
(*)
Femelles gravides
30-40 kg
*
*
*
*
Femelles lactation
35-40 kg
*
*
*
*
Boucs
Adultes 60 kg
*
*
*
*
Boucs castrés
50 kg
*
*
*
______________________________________________________________________________________
____
ANECA - Dossier Alimentation - Avril 1996 3
Femelles à l'entre-
tien 35-40 kg et
début gestation
* * *
L'alimentation doit permettre de satisfaire l'ensemble des besoins présentés ci-dessus.
Précisons que ces besoins seront plus importants pour des animaux au pâturage parcourant plusieurs
kilomètres dans une journée (= besoins liés à la marche) que pour des animaux maintenus en
bergerie.
Mais l'alimentation doit aussi permettre d'obtenir une production optimale de mohair tout en
préservant la qualité et en particulier la finesse de la fibre. Or ces 2 paramètres sont antagonistes. En
effet, quand on améliore un paramètre, le deuxième est détérioré. Plus on augmente la quantité
d'aliments, plus on augmente la grosseur de la fibre et la quantité produite. Une alimentation plus
limitée, produira un mohair fin, mais en plus faible quantité.
C'est pourquoi il faut trouver une alimentation capable de satisfaire les besoins tout en tenant compte
de la contrainte quantité-qualité.
Comme tout animal , les chèvres Angora ont des besoins en énergie, en azote et minéraux, adaptés à
chaque stade physiologique.
Nous allons nous intéresser uniquement aux besoins en énergie et en azote.
A ce jour, peu de données précises existent concernant les besoins des chèvres Angora et son liées
souvent à des conditions d'environnement différentes de celles que nous connaissons.
Toutefois, quelques expériences ont été faites et en nous aidant des résultats obtenus chez les
chèvres laitières et les ovins, nous avons pu établir des fourchettes de grandeur.
1. Rappels des mécanismes de la digestion
La chèvre Angora est un ruminant, et comme tout ruminant, elle est pourvue de plusieurs estomacs.
______________________________________________________________________________________
____
ANECA - Dossier Alimentation - Avril 1996 4
L'assimilation des aliments se situe au niveau de l'intestin. La plupart des aliments nécessitent pour
être utilisés dans l'intestin d'une dégradation préalable dans la panse (= rumen) suivie d'une
resynthétisation, alors que quelques uns transitent sans dégradation par la panse pour une assimilation
directe dans l'intestin (cf schéma).
Principe de dégradation des matières azotées
Au cours de la digestion, les différentes composantes des aliments ingérés vont avoir des destinations
différentes.
* les protéines (= source d'azote) subissent 2 destinations différentes :
- Une partie passe dans le rumen, le bonnet et le feuillet sans être transformée. Elle commence à être
dégradée dans la caillette (= polypeptides), puis dans l'intestin grêle (= acides aminés). Les protéines
libèrent les acides aminés qui les composent ; ces acides vont être absorbés au travers de la paroi
intestinale et acheminés vers les cellules des différents tissus.
On les appelle les "protéines digestibles dans l'intestin, d'origine alimentaire" = P.D.I.A.
- L'autre partie est entièrement dégradée dans le rumen. C'est le principe même de la rumination. Le
produit obtenu de la dégradation est l'ammoniac (NH3). Il va être utilisé par les micro organismes
______________________________________________________________________________________
____
ANECA - Dossier Alimentation - Avril 1996 5
présents dans le rumen pour leur propre synthèse des protéines. Ils vont donc constituer des
matières azotées microbiennes (M.A.M.). Ces M.A.M. vont être en partie dégradées dans la
caillette puis dans l'intestin grêle. Les acides aminés libérés vont être assimilés au travers de la paroi
intestinale ...
On les appelle les "protéines digestibles dans l'intestin, d'origine microbienne" = P.D.I.M.
* L'azote non protidique
Il est dégradé dans le rumen en ammoniac (NH3) qui va être utilisé par les micro organismes pour
leur propre synthèse de protéines ... C'est toujours le principe de la rumination. Il s'agit aussi de
P.D.I.M.
* Les glucides
source d'énergie après avoir été transformés en acides gras volatils (AGV) dans la panse, vont servir
:
- au métabolisme énergétique des différents tissus,
- de carburant aux micro organismes grâce auxquels ils vont pouvoir transformer l'ammoniac en
protéines.
De ce fait, la quantité de M.A.M. est conditionnée par les quantités d'énergie (E) et d'ammoniac
(NH3) :
- si E < NH3 => M.A.M. fonction de E
E = facteur limitant
il y a dans ce cas là un excès d'ammoniac. On parle alors de P.D.I.M.E. = protéines digestibles dans
l'intestin d'origine microbienne permises par l'énergie.
- si E > NH3 => M.A.M. fonction de N
N = Azote = facteur limitant
il y a excès d'énergie. On parle alors de P.D.I.M.N.
En résumé :
Pour les ruminants, les besoins des animaux ainsi que les valeurs des aliments sont exprimés en terme
de : "Protéines digestibles dans l'intestin" = P.D.I. (= quantité d'acides aminés absorbée dans
l'intestin).
1 / 26 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !