La cage thoracique - chu

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Kinesither Rev 2016;16(174):46–48
Pratique / Question d'anatomie
La cage thoracique
The rib cage
Michel Dufour
EFOM, IFMK, 118 bis, rue de Javel, 75015 Paris,
France
e thème concerne un tout anatomique et
fonctionnel, parfaitement facile à identifier et donc théoriquement légitimement
« tombable » dans les restitutions de connaissances demandées aux étudiants. La question est cependant assez peu souvent posée,
car difficile à traiter, étant particulièrement
vaste, hétérogène, et donc délicate à aborder
de façon ordonnée.
Il faut aussi bien comprendre la question qui,
libellée ainsi, se différencie d'une autre, proche, qui serait : « Le thorax ». Cette dernière
appellation laisse entendre qu'il faudrait traiter : d'une part, le contenant, d'autre part le
contenu, ce qui n'est pas le cas ici puisque la
cage ne concerne que « l'emballage » et non
son contenu.
Trois pistes sont alors à exploiter, sans les
traiter de façon exhaustive car nous devons
nous limiter à l'essentiel et à peu de croquis.
Quelques points doivent retenir notre attention :
d'une part, la composition ostéologique
globale du thorax, sans aborder les caractéristiques articulaires, ce qui pourrait faire
l'objet d'une autre question ;
d'autre part, l'existence de 2 thorax :
l'un est supérieur, étroit, très osseux car
les os sont proches et les cartilages
courts et qu'il comporte un os antérieur :
le sternum. De ce fait, il est peu mobile.
Cette partie, solide, est bien protégée :
par les plaques scapulaires apposées
en arrière, les bras au contact sur les
côtés, et le bouclier sternal que nous
venons d'évoquer, en avant, qui contribue
à stabiliser les côtes. Le corollaire est que
cette partie, supérieure, du thorax protège
fort bien les organes nobles que sont le
cœur, dans le médiastin, et les poumons,
de part et d'autre.
Notons que cette partie, solide, est bien
protégée : par les plaques scapulaires en
arrière, les bras sur les côtés, le bouclier
sternal qui contribue à stabiliser les côtes,
l'autre est inférieur, large, avec moins d'os
(pas de sternum en avant, pas de scapulas protectrices en arrière, et des côtes
très mobiles : les fausses et les flottantes), de grands cartilages, caractérisant
une zone très mobile.
Notons que, contrairement à la moitié supérieure, cette partie mobile est plus exposée
aux chocs et moins protégée. Si sa plasticité
invite au plaquage des mains du thérapeute
lors de techniques respiratoires, il convient
de se montrer prudent du fait des limites de
cette plasticité, variable selon les patients.
Le thorax supérieur regroupe les 7 premières côtes et l'inférieur les 5 dernières,
enfin, les insertions musculaires, en notant
que le thorax supérieur donne principalement insertion à des muscles externes inspirateurs et l'inférieur à des expirateurs.
L'exception est le fait du diaphragme, en
face interne. Quelques muscles (les intercostaux) ne sont ni l'un ni l'autre, ce sont
plus exactement des muscles régulateurs
de tension, permettant la stabilité de la cage
thoracique quelle que soit sa position inspiratoire ou expiratoire (ce qui la différencie
d'un parapluie dont la paroi, non contractile,
est tendue en ouverture et détendue en
fermeture).
Trois croquis sont envisageables, reprenant
ainsi le choix traditionnel des 3 plans de
l'espace. L'agencement des 3 vues est, ici,
assez secondaire, mais il est sans doute préférable que la vue la plus habituelle (face)
débute :
la vue antérieure (plan frontal) (Fig. 1a) est
classique et, à ce titre, mérite d'être placée
à gauche (ordre de lecture). Elle permet de
montrer la dissociation des thorax supérieur
et inférieur. La difficulté du tracé des côtes
autorise le croquis à en simplifier le trait, si
besoin. On y note que le diamètre inférieur
est plus grand que le supérieur, qu'il n'y a
pas de sternum sur cette partie inférieure,
que les cartilages y sont longs, que les côtes
ne sont guère tenues en avant, notamment
les 3 paires de côtes dites « fausses », dont
les cartilages se fondent avec celui de la 7e
côte et que les deux dernières sont mêmes
carrément flottantes (elles le sont doublement puisque non reliées au sternum, en
avant, et ne possédant qu'une seule articulation avec la colonne, en arrière, au lieu de
deux).
Les insertions musculaires antérieures peuvent être évoquées schématiquement. À
C
MOTS CLÉS
Anatomie
Cage thoracique
Cartilage costal
Colonne thoracique
Côtes
Côtes flottantes
Diaphragme
Fausses côtes
Muscles expiratoires
Muscles intercostaux
Muscles inspiratoires
Scapulas
Sternum
Thorax
KEYWORDS
Anatomy
Rib cage
Costal cartilage
Thoracic spine
Ribs
Floating ribs
Diaphragm
False ribs
Expiratory muscles
Intercostal muscles
Inspiratory muscles
Scapulae
Sternum
Thorax
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La cage thoracique
Pratique / Question d'anatomie
Figure 1. 1 : sternum ; 2 : colonne thoracique ; 3 : fausses côtes ; 4 : côtes flottantes ; 5 muscle dentelé postéro-inférieur ; 6 : muscles
érecteurs du rachis ; 7 : muscles élévateurs des côtes ; 8 : muscles dentelé postéro-supérieur ; 9 : muscles scalènes ; 10 : muscle grand
pectoral ; 11 : muscle petit pectoral ; 12 : muscle dentelé antérieur ; 13 : muscle droit de l'abdomen ; 14 : muscle oblique externe ; 15 :
poumon gauche ; 16 : côte ; 17 : cœur ; 18 : cartilage costal ; 19 : muscle diaphragme ; 20 : muscles intercostaux ; 21 : centre phrénique ;
22 : côtes (sectionnées du fait de leur obliquité). Rouge : muscles inspirateurs ; ocre : muscles expirateurs ; violet : érecteurs du rachis.
noter que le plan frontal pourrait intégrer une vue postérieure. L'intérêt de celle-ci serait de figurer les insertions des muscles postérieurs et la projection des
scapulas ;
la vue de profil (plan sagittal) (Fig. 1b) permet de montrer
l'obliquité des côtes et la convexité vertébrale augmentant le
diamètre antéro-postérieur, ainsi que de placer de façon
sommaire les localisations musculaires. Ainsi, on note la
présence :
de muscles inspirateurs, avec un code-couleur et plutôt
à la partie supérieure (scalènes, dentelé postéro-supérieur, petit et grand pectoraux, dentelé antérieur qui
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Pratique / Question d'anatomie
déborde plus bas et élévateurs des côtes qui s'étendent
sur toute la hauteur de la colonne thoracique),
de muscles expirateurs avec un autre code-couleur, plutôt
à la partie inférieure (dentelé postéro-inférieur et tous les
abdominaux),
enfin des érecteurs du rachis qui courent tout du long de la
colonne, avec un 3e code-couleur.
On voit ainsi, d'un seul coup d'œil, la suprématie des
muscles inspirateurs (avec le diaphragme sur la vue suivante), l'expiration étant essentiellement un retour passif ;
c) la coupe transversale enfin (Fig. 1c), permet de montrer 2 façons de schématiser la représentation :
soit de façon réaliste, en montrant la section des côtes
coupées horizontalement (partie droite du croquis). Ce
choix permet de figurer les muscles intercostaux, nonvisibles sur la schématisation suivante. Cela permet
aussi de comprendre qu'une main plaquée latéralement
n'appuie pas sur une seule côte mais sur plusieurs,
soit de façon caricaturale, mais plus explicite, en montrant un arc costal complet avec ses jonctions vertébrale
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et sternale. On voit alors l'ensemble : vertèbre, côte,
cartilage costal et sternum, plus évocateur, en revanche
on ne peut plus figurer la présence des muscles intercostaux. Une astuce, proposée ici, consiste à scinder le
croquis en 2 : vue réaliste d'un côté et vue simplifiée de
l'autre.
La coupe permet en outre de faire référence à la base
diaphragmatique, qu'elle soit réaliste ou non, mais cela
serait insuffisant s'il fallait traiter ce grand muscle et ses
caractéristiques.
Au total, ces croquis simples permettent de parler de la cage
thoracique de façon assez complète. Une simplification supplémentaire consisterait à ne pas dessiner chaque côte mais
un simple contour du thorax. A contrario, un accroissement de
précisions nécessiterait des ajouts parcellaires (par exemple :
les articulations de la cage thoracique). Le choix fait ici est une
base de réflexion.
Déclaration de liens d'intérêts
L'auteur déclare ne pas avoir de liens d'intérêts.
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