La cage thoracique
The rib cage
Michel Dufour EFOM, IFMK, 118 bis, rue de Javel, 75015 Paris,
France
Ce thème concerne un tout anatomique et
fonctionnel, parfaitement facile à identi-
fier et donc théoriquement légitimement
« tombable » dans les restitutions de connais-
sances demandées aux étudiants. La ques-
tion est cependant assez peu souvent posée,
car difficile à traiter, étant particulièrement
vaste, hétérogène, et donc délicate à aborder
de façon ordonnée.
Il faut aussi bien comprendre la question qui,
libellée ainsi, se différencie d'une autre, pro-
che, qui serait : « Le thorax ». Cette dernière
appellation laisse entendre qu'il faudrait trai-
ter : d'une part, le contenant, d'autre part le
contenu, ce qui n'est pas le cas ici puisque la
cage ne concerne que « l'emballage » et non
son contenu.
Trois pistes sont alors à exploiter, sans les
traiter de façon exhaustive car nous devons
nous limiter à l'essentiel et à peu de croquis.
Quelques points doivent retenir notre attention :
d'une part, la composition ostéologique
globale du thorax, sans aborder les carac-
téristiques articulaires, ce qui pourrait faire
l'objet d'une autre question ;
d'autre part, l'existence de 2 thorax :
l'un est supérieur, étroit, très osseux car
les os sont proches et les cartilages
courts et qu'il comporte un os antérieur :
le sternum. De ce fait, il est peu mobile.
Cette partie, solide, est bien protégée :
par les plaques scapulaires apposées
en arrière, les bras au contact sur les
côtés, et le bouclier sternal que nous
venons d'évoquer, en avant, qui contribue
à stabiliser les côtes. Le corollaire est que
cette partie, supérieure, du thorax protège
fort bien les organes nobles que sont le
cœur, dans le médiastin, et les poumons,
de part et d'autre.
Notons que cette partie, solide, est bien
protégée : par les plaques scapulaires en
arrière, les bras sur les côtés, le bouclier
sternal qui contribue à stabiliser les côtes,
l'autre est inférieur, large, avec moins d'os
(pas de sternum en avant, pas de scapu-
las protectrices en arrière, et des côtes
très mobiles : les fausses et les flottan-
tes), de grands cartilages, caractérisant
une zone très mobile.
Notons que, contrairement à la moitié supé-
rieure, cette partie mobile est plus exposée
aux chocs et moins protégée. Si sa plasticité
invite au plaquage des mains du thérapeute
lors de techniques respiratoires, il convient
de se montrer prudent du fait des limites de
cette plasticité, variable selon les patients.
Le thorax supérieur regroupe les 7 premiè-
res côtes et l'inférieur les 5 dernières,
enfin, les insertions musculaires, en notant
que le thorax supérieur donne principale-
ment insertion à des muscles externes ins-
pirateurs et l'inférieur à des expirateurs.
L'exception est le fait du diaphragme, en
face interne. Quelques muscles (les inter-
costaux) ne sont ni l'un ni l'autre, ce sont
plus exactement des muscles régulateurs
de tension, permettant la stabilité de la cage
thoracique quelle que soit sa position ins-
piratoire ou expiratoire (ce qui la différencie
d'un parapluie dont la paroi, non contractile,
est tendue en ouverture et détendue en
fermeture).
Trois croquis sont envisageables, reprenant
ainsi le choix traditionnel des 3 plans de
l'espace. L'agencement des 3 vues est, ici,
assez secondaire, mais il est sans doute pré-
férable que la vue la plus habituelle (face)
débute :
la vue antérieure (plan frontal) (Fig. 1a) est
classique et, à ce titre, mérite d'être placée
à gauche (ordre de lecture). Elle permet de
montrer la dissociation des thorax supérieur
et inférieur. La difficulté du tracé des côtes
autorise le croquis à en simplifier le trait, si
besoin. On y note que le diamètre inférieur
est plus grand que le supérieur, qu'il n'y a
pas de sternum sur cette partie inférieure,
que les cartilages y sont longs, que les côtes
ne sont guère tenues en avant, notamment
les 3 paires de côtes dites « fausses », dont
les cartilages se fondent avec celui de la 7
e
côte et que les deux dernières sont mêmes
carrément flottantes (elles le sont double-
ment puisque non reliées au sternum, en
avant, et ne possédant qu'une seule articu-
lation avec la colonne, en arrière, au lieu de
deux).
Les insertions musculaires antérieures peu-
vent être évoquées schématiquement. À
MOTS CLÉS
Anatomie
Cage thoracique
Cartilage costal
Colonne thoracique
Côtes
Côtes flottantes
Diaphragme
Fausses côtes
Muscles expiratoires
Muscles intercostaux
Muscles inspiratoires
Scapulas
Sternum
Thorax
KEYWORDS
Anatomy
Rib cage
Costal cartilage
Thoracic spine
Ribs
Floating ribs
Diaphragm
False ribs
Expiratory muscles
Intercostal muscles
Inspiratory muscles
Scapulae
Sternum
Thorax
Adresse e-mail :
Kinesither Rev 2016;16(174):46–48
Pratique / Question d'anatomie
46
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2016.03.069
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