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extrait vidéo sur Youtube
http://www.youtube.com/user/DOMINIQUELAFONT#p/a/u/1/oOh-D4_p1Es
dossier accessible sur le site de la compagnie
http://theatre.carpediem.free.fr/
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résumé de la pièce
texte paru en septembre 2000
Le protagoniste, un haut fonctionnaire de la Commission Européenne des finances, tout
jeune enfant, détestait les clowns et trouvait particulièrement ridicules et embarrassantes
les pitreries auxquelles s'adonnait son père, instituteur, qui passait son temps libre habillé
en auguste, allant jusqu'à délaisser sa vie familiale.
Un jour, son cousin Gaston lui raconte comment ce père et lui sont entrés dans la
Résistance pendant la seconde guerre mondiale, comment ils sont arrêtés et retenus
comme otages par les nazis, comment ils sont gardés par un soldat clown qui refuse de
perdre son humanité et comment ils sont sauvés in extrémis par le sacrifice extraordinaire
d’un inconnu.
Ce passé mouvementé mêlant quiproquo, humour, peur et amour éclaire l'esprit de
l'adolescent sur les faits et gestes de son entourage marqués par la guerre. Il comprend
alors la complicité muette de sa mère vis à vis de son père, les pirouettes clownesques de
celui-ci et, aussi sûrement le plus important, la grandeur de l’homme et le devoir de
mémoire que tout individu doit assumer durant sa vie.
En hommage au père disparu, le jeune garçon devenu adulte se rend sous le
déguisement d’un clown, à Bordeaux au procès de Maurice Papon, l’ancien fonctionnaire
du régime vichyste.
Des personnages d’une rare humanité, un texte d’une grande sensibilité.
Une histoire toute simple... Un épisode de la Résistance
raconté avec beaucoup de pudeur entre rires et larmes.
extrait
« À mon avis, quelles que soient vos responsabilités dans le sabotage, vous avez tort de
marcher dans la combine du Herr Oberst... L’idéal est de l'obliger à vous fusiller tous ou
aucun... Si vous lui offrez une victime expiatoire, vous collaborez, vous le justifiez, sa
proposition de choix inhumain devient raisonnable, presque charitable... »
Tous ces mots, tellement beaux, recherchés, que je m'en souviens comme des étoiles,
c'était Bernd, assis à nouveau au bord du trou. « Victime expiatoire, choix inhumain... »
T'en parles à ton aise, a dit Henri. Vaut mieux en sacrifier un pour en sauver trois que
faire les fiers et y passer tous les quatre !
« Consentir à autrui le pouvoir de vie et de mort sur soi ou se croire si au-dessus de tout
qu'on puisse décider du prix de telle ou telle vie, c'est quitter toute dignité et laisser le mal
devenir une valeur. Pardon d’être, avec cet uniforme, du côté du mal ! »
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note d’intention
Quand André Salzet m’a proposé de mettre en scène le texte de Michel Quint, je me
suis demandé en quoi ce récit pourrait avoir un écho suffisamment profond en moi pour
que je puisse l’offrir au public.
D’origine brésilienne, j’ai vécu, quand j’étais adolescente dans les années 70, la
dictature militaire au Brésil. L’interdit, là-bas non plus, n’avait pas de limites comme la
violence d’ailleurs : interdits de se réunir, de parler, d’écrire, de lire certains ouvrages. La
censure et le silence étaient la règle ; la peur était vécue au quotidien par tous, peur la
nuit d’entendre les pas des paramilitaires venir vous enlever, peur le jour du regard du
policier ou du voisin, de l’autre qui pouvait, aussi, être du côté du mal...
Effroyables Jardins fait surgir en moi tout d’abord, les bribes de la mémoire oubliée, les
réminiscences de l’adolescence, ce « réveil fortuit de traces anciennes dont l'esprit n'a
pas la conscience nette et distincte » dont parle Sainte-Beuve.
Le narrateur, haut fonctionnaire à la Commission Européenne des finances se souvient
et « conte » son histoire : le rendez-vous manqué avec son re sur le quai de la gare de
Lille en partance vers Bordeaux doit se dérouler le procès Papon. La mort sur ce quai
de ce père instituteur, pitre, clown triste et ridicule déclenche cet insoutenable besoin de
raconter et de susciter l’image de celui qui fut la cause de toutes ses douleurs et de toutes
ses hontes. Il comprend enfin la bravoure et la fraternité que son père, Résistant,
dissimulait derrière son humilité.
Ce fils qui, à la mort du père tellement rejeté, est capable de faire cet effort de résurgence
de la compassion, rejoint notre histoire à tous.
Ombres et lumières !
Un couloir de lumière dans la vie étriquée de ce haut fonctionnaire les ombres
surgissent et s’imposent dans son présent, si soudaines et si réelles. Il lui est impératif de
se souvenir et de se raconter. Une mémoire oubliée qui se veut perdue dans le trop plein
de sentiments contradictoires, la mesquinerie de l’adolescent face à la présence de ce
père au passé dérisoire de Résistant.
Comme un mannequin, peut être une marionnette qui, tour à tour, représente le père,
l’oncle Gaston, Emile, Henri, Berndt, le « « conteur » peut, enfin se livrer sans retenue :
« J’ai tout ressorti, tout épousseté » avoue-t-il.
Ombres et lumières !
Un brouhaha de hall de gare, celle aussi d’une salle des pas perdus de palais de
justice.
Des images fugitives et subliminales d’une foule traversant l’espace.
Autant de fantômes évoqués par le souvenir de l’homme conteur …
Autant de fantômes surgissant dans les plaidoiries du procès Papon
Autant de fantômes enfouis dans nos vies…
Márcia de Castro
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André Salzet
Après des études d’ingénieur, il se consacre au théâtre en 1984 et suit les cours de
l'Ecole Dullin. Il a récemment adapté et joué Le Joueur d'Echecs de Stefan Zweig
(1000ème en mai 09), mise en scène d’Yves Kerboul et La Colonie Pénitentiaire de
Franz Kafka (07-08), mise en scène de Laurent Caruana.
Il a débuté au théâtre de l’Epée de Bois (1987 à 89) dans Volpone de Ben Jonson et
Tamerlan de Christopher Marlowe dans les mises en scènes d'Antonio Diaz Florian. Puis
il a joué dans La Nuit Miraculeuse, film du Théâtre du Soleil sur les droits de l’homme,
réalisé par Ariane Mnouchkine en 1989.
Il dirige la compagnie Théâtre Carpe Diem Argenteuil ses activités de comédien,
metteur en scène et adaptateur l'amènent à côtoyer les textes et les auteurs les plus
divers (Maupassant, Stefan Zweig, Thomas Bernhard, Franz Kafka) dans une démarche
volontairement ouverte et éclectique.
Depuis 2008, il travaille en collaboration avec Márcia de Castro : de leur envie de porter
sur scène des textes littéraires, est né le spectacle Effroyables Jardins.
Márcia de Castro
Metteuse en scène associée au Théâtre Carpe Diem. Formée à l’Ecole Dullin et au
Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, elle a joué, entre autres,
dans Veillée Irlandaise de Bob Maguire au Théâtre de l'Odéon, mise en scène de Philippe
Mercier, Les Acteurs de Bonne Fois de Marivaux, mise en scène de Philippe Adrien au
Théâtre de l’Athénée, Le Misanthrope de Molière mise en scène de Jean Luc Jeener
(tournée en Afrique, Europe et Moyen Orient).
Dans sa découverte du monde, elle participe, à Ouagadougou, à la création de la
première école de théâtre. A Dakar, elle crée et dirige la troupe de clowns sénégalais
Côté Jardin. A Madagascar, elle met en scène Mille francs de récompense de Victor Hugo
avec la Cie Landyvolafotsy et Anthropo-fagïa avec la chorégraphe Gaby Saranouffi.
Elle a adapté et mis en scène Effroyables Jardins au Festival d’Avignon 2009. Elle joue
actuellement Poivre et sel, scènes piquantes de vie de couple.
Michel Quint
Titulaire d'une licence de lettres classiques et d'une maîtrise d'études théâtrales, après
avoir enseigné le théâtre dans un lycée à Roubaix, il se consacre désormais
exclusivement à l'écriture.
Il a commen par écrire du théâtre pour Théâtre Ouvert puis des feuilletons
radiophoniques pour France Culture.
Il a obtenu le Grand Prix de la littérature policière en 1989 pour Billard
à l'étage (Ed. Rivage).
Son plus grand succès est Effroyables Jardins (Ed. Joëlle Losfeld, 2000).
Ses dernières publications : Les Joyeuses (Ed. Stock 2009), Max (Ed. Perrin 2008),
Et mon mal est délicieux (Ed. Gallimard 2005), Aimer à peine (Ed. Joëlle Losfeld 2002),
A l'encre rouge (Ed. Rivages Noirs 2002)
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note de l’auteur
« Je ne sais pas si j'ai bien fait de tout déballer cette vieille affaire de famille. Une
anecdote de la seconde guerre comme il y en a en mille, et me pas héroïque. D'abord
vous avez les vôtres, d'affaires, et puis vous allez peut-être m'en vouloir parce que c'est
quand même plus confortable, je le sais d'expérience, vu qu'avant d'écrire ce bazar,
j'avais ma tranquillité, c'était plus confortable d'ignorer, d'avoir oublié complètement.
Je veux dire : de plus faire le lien entre les effroyables jardins de nos moires et les
autres, qui continuent à fleurir sauvage, partout et sans cesse. Parce que la barbarie c'est
pas que de l'autrefois, une vieille maladie circonscrite dans l'Histoire et vaccinable à coups
de dépôts de gerbes et de commémorations. C'est du passé vivant. Evidemment, malgré
tout, vécue, racontée par un clown à trois ronds, cette affaire prend tout de suite une
tournure officielle ! D'ailleurs au fond, le problème est là : est-ce que vous pouvez,
vous spectateurs, nous faire confiance ? Croire que le pire n'arrête pas de survenir et
qu'on peut quand même croire en l'humanité ? C'est donc à cela qu'on vous convie :
mettez un nez rouge, ce soir, et sûrement que le monde ne sera pas moins cruel mais
peut-être qu'on sera un petit peu plus des hommes qui n'en détournent pas le regard.
»
« André Salzet a bien semé, raclé, planté dans les Effroyables Jardins »
Michel Quint
point de vue pédagogique
Le roman de Michel Quint, publié en 2000, est d’un intérêt pédagogique incontestable,
comme l’affirment les professeurs qui l’ont fait découvrir à leurs élèves, en raison du
contact simple et familier qu’il entretient avec le lecteur. Il permet d’aborder de manière
efficace et originale la question du genre biographique, entre fiction et réalité.
L’environnement historique (la période de la Résistance et de l’Occupation) et ses
incidences sur l’actualité (le procès Papon et ses différents rebondissements) permettent
de relier cet ouvrage à une réflexion plus générale sur l’engagement politique et la
citoyenneté.
Des rencontres avec les scolaires peuvent être organisées avant ou après la représentation
extraits presse
André Salzet remue le cœur du spectateur en traitant de l'importance de la
vérité, de l'idée de transmission du devoir de mémoire. C'est un homme rare, dont la
générosité se devine sur les planches. Figaroscope 5/1/09
Le texte de Michel Quint est magnifique. André Salzet l’incarne avec sensibilité et humour,
beaucoup de tendresse et de générosité. Télérama 6/1/09
La pièce opère une introspection pleine d'émotion portée par un comédien, les chairs à vif
au fur et à mesure que la chrysalide laisse naître le papillon. Laissez-vous surprendre par
cette mue. Magazine Théâtral - Festival d’Avignon 09
André Salzet, qui triompha dans « Le Joueur d’Echecs » plonge le public au cœur d’un
conte très… réel. La folie des hommes y prend souvent le pas sur la raison, mais, à la fin,
c’est l’amour et la tendresse d’un sourire qui gagnent. On dit alors un seul mot : bravo !
La Provence - Festival d’Avignon 09
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