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Le diagnostic
bactériologique d'une
infection
Le diagnostic bactériologique d'une
infection
Définitions
Les bactéries sont classées à partir des
données du génome (GC%, séquençage
partiel ou total) en grandes familles, en
genres et espèces. Un genre peut
comporter plusieurs espèces généti-
quement proches. Exemples : la famille
des Vibrionacae, le genre Vibrio, l’espèce
Vibrio cholerae ; la famille des
Enterobacteriacae, le genre Klebsiella ,
les espèces Klebsiella pneumoniae,
Klebsiella ozenae, Klebsiella oxytoca, et
Klebsiella rhinoscleromatis. On utilise en
pratique pour désigner les bactéries
uniquement les noms de genre et
d’espèce. Les noms de bactéries
s’écrivent en italiques. En l’absence
d’identification précise d’une espèce (ce
qui peut arriver sans affecter les
décisions thérapeutiques), on utilise la
nomenclature sp (espèce non précisée):
exemple Klebsiella sp. Chaque espèce
est constituée d’une population d’indivi-
dus appelés souches ou isolats bacté-
riens. Ces souches présentent des
variations phénotypiques (sensibilité aux
antibiotiques, tests biochimiques…) et
sont définies par un profil génétique de
restriction qui leur est propre. Certaines
espèces bactériennes sont oligoclonales,
c’est-à-dire qu’elles ne comprennent que
très peu de souches, d’autres sont très
hétérogènes comprenant beaucoup de
souches (hétéroclonales). L’isolement
d’une même souche chez plusieurs
patients définit une épidémie.
Diagnostic bactériologique
La stratégie diagnostic est d’isoler et
d’identifier le germe responsable d’une
infection à partir des produits patho-
logiques, et éventuellement de mettre en
évidence une réponse immune spéci-
fique du germe suspecté.
Le diagnostic direct :
On cherche d’abord à détecter la
bactérie ou ses constituants (protéines,
polyosides, acides nucléiques). Il faut
ensuite isoler en culture et identifier le
genre et l’espèce auxquels appartiennent
la bactérie. La souche isolée pourra être
caractérisée par des marqueurs épidé-
miologiques pour éventuellement la
comparer à des souches de même
espèce isolées chez d’autres patients,
dans le but de reconnaître une épidémie.
Le diagnostic indirect :
Le diagnostic direct peut être complété en
détectant la réponse immunitaire
spécifique de la bactérie suspectée
(anticorps), ce qui donne un argument en
faveur du rôle étiologique d’une bactérie,
sans toutefois preuve absolue.
Prélèvements
Les prélèvements des produits
pathologiques sont guidés par la
symptomatologie et l’examen clinique et
doivent être effectués :
(1) le plus tôt possible, avant
l'antibiothérapie
(2) à la porte d'entrée cutanéo-muqueuse
toujours recherchée, dans le sang au
cours de la dissémination (bactériémie)
et éventuellement dans les organes
cibles (LCR, abcès profonds par
ponction, épanchements...).
(3) de façon stérile et rapidement
acheminés au laboratoire
Il existe des prélèvements mono-
microbiens, provenant de sites
normalement stériles (sang, urine, LCR,
tissus...) , et pour cela d’interprétation
assez facile. A l’opposé, il existe des
prélèvements polymicrobiens provenant
du revêtement cutanéo-muqueux associé
à une flore commensale (gorge, selles,
vagin, peau). Le diagnostic est plus
difficile, car il faut repérer une bactérie
pathogène au milieu de bactéries com-
mensales souvent très abondantes.