le deuil - Université des Antilles

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Psychologie médicale
Dr Mary EVANS
Service du Pr JEHEL
Université Antilles-Guyane
Annonce de la maladie et
mécanismes de défense et
stratégies de coping
PLAN
• Introduction
• 1- Réaction à la maladie selon les différentes
phases
• 2- Exemple de mécanismes de défenses
• 3- Stratégie de coping
introduction
• Théorie psychanalytique : mécanismes de défense
• Théorie cognitivo-comportementale : le « coping »
Evolution des concepts et leur
chevauchement
• Opposition problématiques (conscient vs. Inconscient,
volontaire vs. Involontaire, rigide vs. Flexible, conflit
interne vs. Adaptation à la réalité, psychopathologie vs.
bien-être et santé mentale)
• Ces concepts s’entremêlent plus qu’ils ne s’opposent:
un comportement peut être conscient et involontaire
ou inconscient et volontaire
• Coping et défense portent tous deux sur la maitrise et
la lutte des évènements extérieurs
• Le coping et les défenses évoluent tous les deux avec
l’expérience
1- Reaction à la maladie selon les
différentes phases
Annonce de la maladie:
le choc!
• Culpabilité, injustice, révolte…
• La maladie représente une rupture, une irruption
dramatique qui défie la raison
• La perte d’équilibre due à cette annonce doit être
contrebalancée par les mécanismes de défense
• Réactions variables des individus face au stress : plus
ou moins rationnelle
• Connaitre et respecter ses moyens de défenses tant
qu’ils ne compromettent pas le devenir du malade
Stades d’acceptation de la maladie
le 14/04/11
INPES
Phase des premiers symptômes
• Nouvelle réalité physique
• Nouvelles perceptions
• Délais de prise en charge
– Déni de la réalité
– Peur des examens
– Image de soi
– Peur d’une maladie grave
Phase de diagnostic
• Pic de la détresse , révolution psychologique
• Sentence de mort, préoccupations
existentielles, période de 3 mois en moyenne
• Peur, anxiété, dépression
• Alternance de déni et acceptation
• Réaction de fuite vers les médecines parallèles
Phase de traitement
•
•
•
•
Univers médicalisé et inconnu
Anticipation
Acceptation plus ou moins rapide du traitement
Traitement chirurgical
– Réaction aigue
– Information claire
• Traitement chimiothérapique
– Effets secondaires anticipatoires
– stigmatisante
• Traitement radiothérapeutique
– Effets secondaires
Phase de rémission et de guérison
•
•
•
•
•
Le patient peut se sentir perdu, abandonné
Peur de la rechute et vulnérabilité
État de « survivant »: enthousiasme et anxiété
Séquelles imposent une réadaptation
Réinsertion familiale et professionnelle
Phase de la rechute
• Replonge dans le crise vécue lors du
diagnostic
• Révolte
• Peut être accompagnée d’une détérioration
générale
La phase pré-terminale et terminale
• Obtenir le droit de mourir
• Désinvestissement progressif
• Mourir:
–
–
–
–
Peur de la séparation
Peur de laisser les autres démunis
Résoudre les problèmes concrets
Peur de la douleur et la souffrance
• Accompagnement des familles, des équipes
• Soins palliatifs : soigner la douleur
2- exemples de mécanismes de
défense
Mécanismes de défense
• Inconscient
• Refoulent, dénient et modifient la réalité extérieure
• Maintiennent les affects dans des limites raisonnables au cours de
perturbation émotionnelle soudaine
• Pas de consensus sur le nombre de mécanismes de défense
• Processus psychologiques automatiques qui protègent de l’anxiété
et des facteurs de stress/dangers internes ou externes :
♦ Certains de ces mécanismes sont considérés comme adaptés mais
leur inflexibilité
leur intensité disproportionnée
leur surgénéralisation
peuvent les rendre inadaptés
♦ La projection, le clivage, le passage à l’acte… sont presque
toujours inadaptés
Différents mécanismes de défense
• Défense psychotique : projection délirante,
distorsion, déni psychotique
• Défense immature : projection, hypochondrie,
agressivité passive, activisme, dissociation
• Défense
névrotique
:
refoulement,
déplacement, isolation des affects, formation
réactionnelle
• Défense mature : sublimation, altruisme,
répression, anticipation, humour
Les études empiriques des
mécanismes de défense
• Les rôles du sexe, de l’environnement, des événements de
vie et des troubles psychiatriques
• Peu de variation des styles de défenses selon le sexe pour
les populations non pathologiques
• Les filles utilisent des défenses plus matures que les
garçons
• Les défenses immatures diminuent avec l’âge
• Les conflits: renforcent l’usage des défenses immatures
• L’emploi de défenses matures réduit le risque des troubles
dépressifs suite à des événements traumatisants, réduit le
niveau de stress posttraumatique, réduit le nombre de
symptômes posttraumatiques
Mécanismes de défense
• La REGRESSION : retour à un fonctionnement infantile
archaïque (dépendance, passivité, émotivité).
♦ Peut être un mécanisme adaptateur vis-à-vis des soins
♦ ou être un syndrome d’abandon face à la maladie
Mécanismes de défense
• La NEGATION :
♦ mécanisme d’urgence qui vient bloquer une vérité
insoutenable (ex: un amputé, ne pouvant prendre conscience
de la perte d’un membre, abonde en détails de ses exploits
sportifs passés).
♦ elle sert à neutraliser l’angoisse de mort
♦ elle peut être partielle
Mécanisme de défense inadapté: le
déni
• Refuser
de reconnaître les aspects douloureux de la
réalité alors que cela semble évident à une personne
extérieure
• Exclusion active et inconsciente de certaines informations
hors de l’attention
• Ce n’est pas un évitement conscient, volontaire et
transitoire (comme la répression et l’évitement adaptatif
pour se préparer à l’annonce d’une mauvaise nouvelle)
• A des formes plus ou moins extrêmes de déni et
d’évitement, mais dans tous les cas:
Exclusion active du champ de la conscience
Absence de retour d’informations pour faire face
Refus de l’information à laquelle on est confronté
Mécanismes de défense
• Le clivage, l’introjection et la projection
♦ modifient la perception de soi et les rapports avec
l’extérieur
♦ peuvent expliquer l’apparition de symptômes dépressifs ou
« paranoïaques » chez les patients ayant une personnalité
fragile.
LE CLIVAGE
• Protège l’intégrité du moi en
séparant les bons sentiments des
mauvais, et aussi en idéalisant les
« bons sujets » tout en dévalorisant
fortement les « mauvais sujets »
• Le sujet ne peut intégrer les « bons
et mauvais » aspects d’une situation
ou d’une personne
• Le clivage est associé au déni :
quand il passe d’un état à l’autre, le
sujet dénie l’état antérieur.
LA PROJECTION
• Mécanisme par lequel sont attribués à autrui des désirs ou
des sentiments que la personne refuse de reconnaître comme
les siens
• Le sujet attribue à tort à autrui ses propres sentiments,
impulsions ou pensées inacceptables
L’INTROJECTION
• Mécanisme par lequel le sujet fait passer,
sur un mode fantasmatique, du « dehors »
en « dedans », des objets et des qualités
inhérentes à des objets/personnes. Ce
mécanisme est voisin de l’identification.
• Ex dans la deuil: Abraham (psychanalyste)
La perte réelle d'un objet est également
temporairement suivie d'une introjection de
la personne aimée, le deuil écrit-il : contient
une compensation: l'objet aimé n'est pas
perdu car maintenant je le porte en moi et
ne le perdrai jamais[
Un mécanisme pathologique: la
dissociation
• Le groupe d’activités
mentales se sépare du
courant principal de la
conscience
• Entité séparée
• Différents degrés:
–
–
–
–
Amnésie psychogène
Fugue psychogène
Dépersonnalisation
Déréalisation
AUTRES MECANISMES DE DEFENSE DU MOI
• Le refoulement : réponse aux conflits émotionnels ou aux
facteurs de stress « en expulsant de sa conscience des désirs,
des pensées ou des expériences perturbantes ».
• Le déplacement : réponse aux conflits et aux stress « en
transférant un sentiment ou une réaction d’un objet à un
autre objet substitutif (habituellement moins menaçant) ».
AUTRES MECANISMES DE DEFENSE DU MOI
• L’isolation : réponse aux conflits et aux stress « en séparant
les idées des sentiments qui leurs étaient initialement
associés. Le sujet perd ainsi le contact avec les sentiments
associés à une idée donnée, alors qu’il reste conscient des
éléments cognitifs qui l’accompagnent (ex: détails
descriptifs) ».
• La rationalisation : Facilite l’expression consciente.
Le sujet dissimule ses pensées, actes ou sentiments, derrière
des explications rassurantes / complaisantes mais erronées.
LA SUBLIMATION
• Donne à la souffrance une valeur positive
• Canalise les sentiments ou impulsions potentiellement
inadaptées vers des comportements socialement acceptables
• Une pulsion est dite sublimée quand elle est dirigée vers un
but socialement valorisé
• Dépassement de l’infirmité, de la maladie, du handicap par
une réalisation socialement reconnue. Ex: s’investir dans des
associations d’aide au malades; aider les autres malades ou
handicapés
L’humour
• Souligner les aspects amusants ou ironiques, les
conflits ou situations de stress
• Appliqué à soi-même et non pas au dépens des autres
(ironie ou sarcasme, dévalorisation de l’autre)
• C’est un refus de se soustraire, les pensées pénibles
pour soi
• Régule les affects perturbants pour produire du plaisir
• Le moi rejette la souffrance et adopte une attitude
triomphante pour affirmer son invulnérabilité
• Défi du plaisir face à la souffrance et aux difficultés
3- les stratégies de coping
• Lazarus et Folkman
Le coping
• Processus soumis à l’apprentissage
• Centré sur les résolutions de problème
– Attaque, évitement…
• Centré sur l’émotion
– Relaxation, humour, expressions des émotions
Facteurs à considérer pour évaluer l’efficacité:
1) L’anxiété ou la dépression causée par l’événement
2) La durée
3) La possibilité de maîtriser l’événement
Les stratégies générales de coping
•
Coping centré sur le problème – vise à réduire les
exigences de la situation et/ou à augmenter ses
propres ressources pour mieux y faire face
•
Coping centré sur l’émotion – tentatives pour
réguler les tensions émotionnelles induites par la
situation
Minimisation de la menace, réévaluation positive, autoaccusation, évitement-fuite, recherche de soutien émotionnel
•
Coping centré sur le soutien social – efforts pour
obtenir la sympathie et l’aide d’autrui
Différents moyens…
• Centré sur le problème
– Planification
– Confrontation
– Soutien social
• Centré sur les émotions
–
–
–
–
–
Distanciation
Évitement et échappement
Self control
Acceptation des responsabilités
Réappréciation positive
L’efficacité des stratégies de coping
• Il est plus fonctionnel de recourir à une stratégie de
coping, quelle qu’elle soit, qu’à aucune.
• Un coping centré sur le problème réduit la tension
subie par l’individu en corrélant négativement avec
l’anxiété et la dépression.
• Les stratégies émotionnelles sont très généralement
nocives et associées à des issues dysfonctionnelles.
Evaluation du coping
•
•
•
•
Ways of coping checklist
Ways of coping questionnaire
Échelle de Vitaliano
Coping inventory of stressfull situations
conclusion
le 14/04/11
CONCLUSION
• Tous ces mécanismes permettent au malade de sauvegarder
son homéostasie face à la maladie
• Respecter les mécanismes de défense (adaptés) du malade
• Plus la défense est massive, plus il faut l’aborder avec tact et
patience
•
Garder la position d'évaluation de la qualité des mécanismes
de défense
• Repérer des réactions qui pourraient être un obstacle a l'accès
ou le maintien des soins
le 14/04/11
La souffrance psychique
Souffrance
• Approche psychologique de la douleur
– Quels modèle psychologique de la douleur?
– Psychologie clinique et douleur
– Psychologie de la santé et douleur
• Douleur et souffrance
– Les enquêtes anthropologiques sur la douleur
– Douleur et souffrance: la modification du rapport au monde
– Les modifications du rapport aux autres: comment aider l’autre
souffrant?
• La souffrance la plainte et l’écoute
–
–
–
–
La souffrance de quelqu’un
L’insistance d’une parole
La place des soignants?
L’offre d’écoute, l’expérience d’une hospitalité
Approches psychologiques de la douleur
• 1974: international association for the study of
pain
• Définition de la douleur:
«
une expérience sensorielle et émotionnelle
désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou
potentielle, ou décrite en des termes évoquant une
telle lésion »
• Phénomène complexe
 organique + psychologique
• L’individu est au premier plan: SUBJECTIF!
Approches psychologiques de la
douleur
• Facteur temporel: douleur
aigüe ou chronique
• Douleur
aigüe:
signal
d’alarme
– ex: brulure
– indique la présence d’une
lésion soins
• Douleur chronique: plus de
3 mois
– Ex: lombalgies ou céphalées
– Même
conséquence
psychosociale que la maladie
chronique
• 3 mécanismes générateurs
de douleur
– Excès
de
stimulation
nociceptive
– Dysfonctionnement
du
système nerveux
– Difficultés
sociales
et
psychologiques
• Nécessité d’une approche
psychologique en parallèle
aux investigations médicales
• Dès 1960 consultations
pluridisciplinaires aux USA
Deux modèles psychologiques de la
douleur
• Psychologie clinique: « étude de l’individu en
situation »
– Le sujet dans sa singularité, « dans la vie de tous les jours »
– En France, beaucoup de psychanalyse, pays anglo-saxon:
plus éclectique
– ≠ Psychologie expérimentale
• Étude de sujet « de laboratoire » dans conditions expérimentales
• Psychologie de la santé
– Intérêt
pour
les
facteurs
psychosociaux
(environnementaux, dispositionel ou transactionnel) qui
protègent ou fragilisent les individus
– Études des chemins qui mènent de la santé à la maladie
Psychologie clinique et douleur
• Douleur
peut
entraver
le
fonctionnement
psychologique
• Avec désinvestissement de l’ensemble du corps +
surinvestissement de la zone douloureuse
– Passé un temps de sidération traitement de l’angoisse:
modification des représentations mentales de la zone
douloureuse, tentative de maitrise, de contrôle
– Scénarii plus ou moins défaitistes sur l’origine de la
douleur ou de son maintien
• Remaniement psychique: modifications des rapports
aux autres
– Attitude de repli ou conduites régressives
– Dépendance vis-à-vis de l’entourage et des soignants
– Position infantile et recherche de secours physique et
affectif
Douleur et traumatisme
• Pas de théorie psychanalytique, mais plusieurs réflexions
cliniques et théories
– Liens complexe entre traumatisme et douleur
– La douleur intense ou chronique peut entrainer un traumatisme
– Les conflits psychologiques en lien avec un traumatisme peut
entrainer des tableaux cliniques de douleurs d’allures
organiques
• Douleur chronique et traumatisme
– Phénomènes psychologiques intenses et traumatiques peuvent
causer des douleurs chroniques sine materia
• Dans le traumatisme, l’image de soi est attaquée ce qui
entraine un sentiment de perte
Douleur et hypochondrie
• « Maladie imaginaire »
– Authentique douleur morale
– Recherche dans le corps les causes des troubles
psychologiques
• Relation ambigüe avec la médecine
– Porteur d’une plainte somatique qui nécessite une
écoute psychologique
• La douleur est une plainte classique de
l’hypocondrie
Psychologie de la santé et douleur
• Douleur et maladie chronique  émotions désagréables
(colère, tristesse, peur, anxiété)
• Psychologie de la santé:
– rend compte des principales réactions psychologiques
– pour évaluer les actions thérapeutiques
• Maladie= stresseur auquel il faut s’adapter
• Stress (selon Lazarus et Folkman) = « transaction particulière entre
un individu et une situation dans laquelle celle-ci est
évaluée comme débordant ses ressources et pouvant
mettre en danger son bien être »
 Les évènements de vie n’ont pas le même impact
Selon les individus les évènements n’ont pas le même
retentissement émotionnel et une signification différente
Face à un stress….
• Réactions : maitrise, réduire ou tolérer la situation
• Coping: faire face à
– Coping: stratégies pour faire face à douleur
– « ensemble des efforts cognitifs et comportementaux
destinés à maitriser, réduire ou tolérer les exigences
internes ou externes qui menacent ou excèdent les
ressources d’une personne »
• Cognition (évaluation de la situation, des ressources
informations)
• Affect (exprimer et réprimer les plaintes, ses peurs et détresse)
• Comportement (résolution de problème, recherche d’aide)
et
• Pas seulement lié à des caractéristiques situationnelles
(propre à la situation) ou dispositionnelles (propre à
l’individu)
• Processus impliquant des actions réciproques entre
sujet et environnement
Douleur et souffrance
• Douleur = enjeux de soins, donc multiplication des outils
d’évaluation
• Autoévaluation pour adaptation des antalgiques,
analgésiques…
• Enquêtes anthropologique
• Variabilités de l’expérience de douleur selon les cultures
– 1952 Zborowki: analyse de composante culturelle dans
l’expérience de la douleur (USA: grpe d’Américains d’origine
italienne, d’origine juive, issus de familles protestantes)
• Différente manifestation de la plainte: différente partie du
corps investie différemment selon les cultures
• Et aussi d’autre patho selon les cultures
Douleur et souffrance: la modification
du rapport au monde
• Douleur modifie aussi évaluation de sa situation
dans le monde
• Corps = lieu du rapport de l’individu au monde
–
–
–
–
physique
Sociale
culturel
historique
• Douleur limite les moyens d’accès et rompt avec
la
familiarité
du
quotidien
(assurance
insousciente de notre intégrité)
Modification du rapport à l’autre:
comment aider l’autre souffrant?
• Sociétés traditionnelle:
– le soutien social avec rite de réconciliation et d’intégration
= remède à part entière
• Europe occidentale:
– multiplication des réseaux sociaux et associatifs pour
apporter du soutien émotionnel
• Dans la relation soignante, c’est dans la rencontre que
l’on aide au-delà de l’approche institutionnelle
• Point de vue existentielle:
– demande de soin est une demande de secours, pour Balint
elle s’accompagne du besoin d’être écouté, voire soutenu
par un autre
Modification du rapport à l’autre:
comment aider l’autre souffrant?
• Suggestion, compassion,
modalités classiques d’aide
consolation
sont
des
– Suggestion: détourne le sujet de sa souffrance, change
l‘aspect avec lequel on lit et comprend les choses, ce n’est
que provisoire
– Compassion: partage de la douleur de l’autre: moment
préliminaire de l’aide par la reconnaissance de l’épreuve
que vit l’autre
– limite dans le fait que la personne ne peut se substituer
dans l’expérience de la souffrance
– Consolation: vient des 2 attitudes antérieures:
reconnaissance et relativisation de l‘épreuve vécue
Nombreux texte décrivant les techniques: valorisation du
courage, la banalisation des épreuves et distinction entre
ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous
Les piliers de l’aide
• Reconnaissance de l’autre comme tel: respect
• Au-delà de la quantification utile pour la
pharmacologie
– Donner du sens dans la rupture avec l’intégrité
physique et psychique
– S’intéresser à la logique du patient et à ses
références
– Comprendre = écouter et décrypter le récit de
l’autre pour dégager le fil suivant lequel se
construit l’incursion du mal-être dans l’existence
quotidienne
La souffrance, la plainte et l’écoute:
la souffrance de quelqu’un
• La souffrance s’exprime: parole exprimée, soupirée,
manifestée par le corps, les expressions, les mimiques,
les émotions
• Quelqu’un souffre et prend l’autre pour témoin
• Qu’est ce qui fait souffrir?
– Angoisse de la mort?
– Écart entre ce qui est fait et ce qui est dit, ce qui est su et
ce qui est, ce qu’il peut et ce qu’il doit…
– Écart constitutif de la vie des humains: témoignant de la
limite avec laquelle nous avons tous à négocier
– Cette limite fait souffrir, c’est ordinaire et jamais banal!
La souffrance,
il ne suffit pas de la comprendre pour
ne plus souffrir mais quand on
cherche à la comprendre,
elle s’humanise.
La plainte
• Comment rester le même qd la douleur fait que
l’on n’est plus le même?
• Comment sauvegarder son identité de sujet au –
delà des accidents de la vie?
• La plainte permet de continuer à être quelqu’un
passagèrement ou durablement
• Danger qu’elle devienne un lieu d’enfermement
• Mais si c’est un nouveau signe de recherche de
reconnaissance: la plainte joue son office de
médiation
La plainte
• Permet de déverser le trop plein qui affecte,
premier soulagement car qq1 est là pour
entendre
• Partage de ce qui est trop lourd à porter, la
plainte espère pouvoir déposer sa charge
• Il faut aider à la contenir en lui redonnant de
la mesure
L’insistance d’une parole
• La plainte peut user celui qui la prononce!
• Dans la répétition il y a un double constat:
– il n’arrive pas à créer le changement nécessaire à diminuer
la souffrance
– les autres sont incompétents pour l’aider
• Il peut craindre de se fixer lui-même et ne plus arriver à
intéresser l’autre qui entend ce qu’il sait déjà.
• Tant que la plainte est dite il faut l’accueillir et se
demander quel sens elle cherche à trouver dans la
répétition, sans se focaliser uniquement sur son
contenu
La place des soignants
• Tolérer l’écoute de la souffrance au quotidien
est une étape importante dans la prise en
compte de l’action soignante
• Il ne suffit plus de rechercher l’efficacité d’un
soin mais de proposer une présence à côté de
l’être en souffrance
• Il faut alors clarifier à titre personnel notre
conception de la souffrance et donc de
l’existence
La place du soignant
• Les soignant doivent entendre la plainte et la recevoir
• il faut
– se dégager du souci d’agir directement et de faire taire le
patient en supprimant le symptôme
– réaliser qu’accueillir la plainte est déjà une façon de la
contenir
• Parfois c’est difficile…
– on peut ne plus vouloir voir négligence
– on peut ne plus pouvoir entendre incapacité
• Responsabilité du soignant de passer le relais s’il
constate une difficulté
Entendre la plainte dans le silence?
• Assumer une position d’humanité demande
d’entretien avec chacun le lien de la parole
– De le nommer
• Quand la réciprocité n’est plus possible, il faut
garder le lien de la parole
• On parle aux enfants qui ne parlent pas, on
peut également parler à qq1 qui ne peut plus
répondre
L’écoute
• Écouter selon ses expériences personnelles et des
compétences
• Lieu :
– Différence selon qu’elle est dans un lieu de soin,
éducatif, judiciaire, religieux
• Temporalité: Temps ordinaire ou temps de crise
– Ponctuelle ou régulière
• Suppose une préparation, une disponibilité
– Faire de la place à ce qui est dit et aussi à ce qui n’est
pas formulé
• Écouter nécessite de ne pas être prisonnier du
« désir que l’autre quitte la plainte »!
LE DEUIL
Introduction
• Expérience universelle
• Événement de vie, facteur de stress
• Plusieurs significations :
- sens usuel, se réfère à la mort d’autrui : perte liée au décès
d’un être proche; réaction psychologique consécutive à cette
perte; différentes manifestations individuelles, familiales et
sociales liées au deuil (manif ± ritualisées et diversement
codées sur le plan culturel)
- par extension métaphorique : ensemble des pertes et des
frustrations, réelles ou symboliques
Introduction
• Trois termes en anglais pour décrire le deuil :
- « Mourning » : traduit le processus de deuil proprement dit,
la réaction affective qui suit la perte
- « Grief » : signifie la peine, le chagrin, la douleur
- « Bereavement » : signifie la perte elle-même (la séparation,
la dépossession)
Deuil normal
Aspects psychologiques : 3 étapes
• 1) La phase initiale, phase d’impact ou d’hébétude
• Caractérisée par l’état de choc
• Stupéfaction, incrédulité qui traduit le déni défensif, état de
torpeur dans lequel l’endeuillé continue à vivre et à agir mais de
façon automatique.
• Dure quelques heures à quelques jours, rarement > 1 semaine.
• Peu de souvenirs après.
Deuil normal
Aspects psychologiques : 3 étapes
• 2) La phase centrale, dite de dépression ou de repli
• Période aigue du deuil.
• Caractérisée par un état émotionnel intense d’allure dépressive (±
colère/culpabilité), un état de retrait social, une identification
inconsciente au défunt (préoccupations pour la santé : S
somatiques d’emprunt; imitation).
• Durée varie de plusieurs semaines à 1 an, <6 mois le plus souvent.
• ± Perceptions sensorielles d’allure hallucinatoires.
Deuil normal
Aspects psychologiques : 3 étapes
• 3) Étape de résolution (phase de récupération, restitution,
guérison, adaptation)
• Fin du deuil
• Marquée par :
– l’acceptation de la perte du mort (sujet conscient d’avoir fait un deuil,
peut se souvenir du défunt sans douleur excessive),
– rétablissement des intérêts habituels (engagement dans nouveaux
projets, relations),
– retour à un mieux-être psychique et somatique.
Durée du deuil
• Le plus souvent achevé en 1 an
• Les études montrent que le processus peut être atténué et
durer beaucoup moins longtemps
• ! Nouer de nouvelles relations ne témoigne pas forcément
d’une aptitude retrouvée à de nouveaux investissements
affectifs…
• Un remariage rapide ou une nouvelle grossesse
immédiatement après le décès d’un enfant peut représenter
un EVITEMENT DU DEUIL et une fuite en avant.
Le deuil
Aspects socioculturels
• Dans toutes les sociétés : adoption de comportements
ritualisés et respect d’interdits (+++ au conjoint, aux proches
du défunt).
• Sociétés occidentales contemporaines (très atténués mais
persistent) :
– rituels de levée du corps et des obsèques,
– possibilité socialement reconnue d’interrompre provisoirement son
activité professionnelle,
– adoption de comportements réservés bannissant toute marque
excessive de joie ou de plaisir, évitement provisoire du port de
vêtements trop excentriques et de l’établissement de nouvelles
relations amoureuses.
Le deuil
Aspects socioculturels
• Sociétés traditionnelles :
• l’expression de la douleur
est
codifiée,
éventuellement assistée par
des pleureuses.
• Port du noir.
• Deuil souvent collectif, deuil
social qui suit souvent la
même temporalité que le
deuil psychologique (durée
svt fixée à un an).
Deuil compliqué et deuil pathologique
• Deuil compliqué = caractérisé par une perturbation
du travail de deuil qui ne s’engage pas ou qui ne
parvient pas à son terme
• Deuil pathologique = caractérisé par la survenue de
troubles psychiatriques durant la période du deuil
Deuil compliqué
• Deuil absent ou retardé
Aucune réaction de tristesse n’est manifestée suite au décès,
poursuite de sa vie « comme si de rien n’était ». Traduit un
déni inconscient (et parfois conscient) de la réalité du décès =
mécanisme de défense permettant au sujet de faire
l’économie de conflits internes trop menaçants. L’absence de
confrontation avec le cadavre et de participation aux
funérailles peuvent favoriser le déni de la mort.
Deuil compliqué
• Deuil intensifié
sujet débordé par l’intensité des manifestations de son deuil
• Deuil inachevé
- Deuil prolongé : la phase centrale persiste au-delà de la
période habituelle du 6e-12e mois.
- Le sujet semble avoir abandonné les marques extérieures du
deuil mais continue à vivre dans le passé, dans la pensée du
mort. Svt renoncement persistant à tout nouvel
investissement.
DSM IV : deuil compliqué
•
•
•
•
•
•
Durée > 2 mois
Altération marquée du fonctionnement
Préoccupations morbides de dévalorisation
Idées suicidaires
Symptômes psychotiques
Ralentissement psychomoteur
Deuil pathologique
• Essentiellement troubles de l’humeur et troubles
anxieux
• Etat maniaque
• Troubles dépressifs : très fréquent (25% au 2e mois)
• Troubles anxieux
Deuil pathologique : facteurs de risque
• Facteurs liés au patient : ATCD de dépression ou de tentatives
de suicide, troubles anxieux, troubles de la personnalité, maladie aiguë ou
chronique, handicap
• Circonstances du décès : Suicide, mort brutale, disparition
du corps, deuils répétés ou deuils multiples simultanés, catastrophes
naturelles / guerre (deuil traumatique)
• Facteurs sociaux : Solitude / isolement, absence de soutien social
et familial, chômage / précarité
• Type de relation avec le défunt : enfant, conjoint,
parents, forte dépendance affective
le 14/04/11
Conclusion
• La plupart des deuils se normalisent tôt ou tard…mais les
sujets « cicatrisent rarement leurs plaies émotionnelles
complètement »
• Le deuil est fortement conditionné par la culture et le clan
social qui l’entoure
• Considérer les réactions de deuil comme la cicatrisation d’une
plaie, le deuil ou la plaie :
- parfois cicatrisent vite
- parfois lentement
- souvent avec séquelles permanentes (perte d’un enfant)
Merci de votre attention !
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