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Tous étaient Juifs et c’est parce qu’ils étaient Juifs que Klaus Barbie, Chef de la
Gestapo de Lyon, avait choisi de les arrêter, puis de les déporter, pour les
exterminer.
Ici, au 12 rue Sainte-Catherine se tenait le siège de la 5
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direction de l’Union
Générale des Israélites de France. Chargée de l’assistance aux Juifs étrangers,
mission officielle que l’occupant feignait de tolérer, elle abritait aussi
clandestinement la Fédération des Sociétés Juives de France et le Comité
d’Assistance aux Réfugiés.
Pour faire face à la haine et à l’abjection qui sans cesse et partout les
menaçaient, les Juifs de France avaient organisé la solidarité :
Apporter le minimum vital à tous ceux que les lois raciales avaient privé de
travail et de dignité ;
Fournir de faux papiers pour fuir la persécution ;
Permettre le passage à la frontière suisse, pour tenter de sauver quelques vies.
Mais pour tous ceux qui, le 9 février 1943, étaient venus trouver ici un ultime
réconfort, le piège s’était refermé. Piège tentaculaire que le nazisme était
parvenu à tendre sur tout le continent, faisant des Juifs des proies dont on avait
décidé de traquer jusqu’au dernier des enfants, faisant de chaque grande ville
occupée un réservoir de victimes qui seraient déportées et qui,
irrémédiablement, seraient éliminées, assassinées dès leur sortie du train dans les
chambres à gaz ou qui mourraient d’épuisement dans les camps de travail.
Car peu à peu, l’effroyable machine génocidaire s’était mise en place et avec
elle, une véritable géographie de l’horreur. Belzec, Chelmno, Majdanek,
Sobibor, Treblinka. Et Auschwitz-Birkenau, qui allait devenir le symbole de
l’enfer de la Shoah :