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Manifestations psychiatriques
de l’infection par le VIH
DR FRANÇOISE LINARD
HÔPITAL TENON, PARIS
DIU 2012 9ème édition
Objectifs
 Connaitre les principaux syndromes psychiatriques
chez les personnes vivant avec le VIH
 Etre capable de faire un diagnostic différentiel
 Prendre en charge ces atteintes
Plan
 Particularités de l’infection par le VIH
 Les différents syndromes : dépression,
troubles anxieux, manifestations
psychotiques, suicide
 Les diagnostics différentiels
 La prise en charge
Manifestations psychiatriques de l’infection par le VIH
Cette question représente un double défi de santé
publique :
 Celui que posent les troubles psychiatriques en
général (problèmes du dépistage et du diagnostic, de
traitements adaptés)
 Celui de l’importance de ces troubles dans le
domaine des maladies somatiques, en particulier
dans le cadre de l’infection par le VIH ( souffrance
psychique, conséquences sur la prévention,
l’observance).
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Epidémiologie des troubles psychiatriques (1)
La santé mentale constitue un axe prioritaire pour
l’OMS, qui a mené une enquête dans 21 pays dans
6 continents, (parmi lesquels le Nigéria et l’Afrique
du Sud pour le continent africain, l’Inde, Israël, le
Japon, le Liban… pour le continent asiatique) qui
porte sur 109 381 sujets.
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Epidémiologie des troubles psychiatriques (2)
Les premiers résultats présentés en 2009 montre
que la prévalence des troubles mentaux (anxiété,
troubles de l’humeur, addictions) varierait (selon
les pays) durant la vie entière entre 18,1 et 36,1%,
et entre 9,8 à 19,1% durant les 12 mois précédents
l’enquête.
Kessler R, Aguilar- Gaxiola S, Alonso J et al. The global burden of
mental disorders : an update from the WHO World Mental Heath
(WMH) surveys. Epidemiol Psichiatr Soc 2009; 18(1) : 23- 33
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Epidémiologie des troubles psychiatriques (3)
 La dépression est la première cause de handicap
décrite.
 Elle se situe au 4ème rang mondial des maladies en
termes de morbidité.
 Selon des prévisions établies par l’OMS, les troubles
psychiatriques se situeront au 2ème rang mondial en
2020, quels que soient l'âge et le sexe des patients.
Aujourd'hui, ils se situent déjà au 2ème rang pour la
catégorie d'âge 15-44 ans et ce pour les deux sexes.
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Epidémiologie des troubles psychiatriques (4)
 Le suicide en est l'issue la plus tragique et on
dénombre chaque année 850 000 morts par suicide
dans le monde. (Pour 86% ces suicides ont lieu dans les
pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Plus de la
moitié des personnes qui se suicident ont entre 15 et 44 ans.
Les taux de suicide les plus élevés sont enregistrés chez les
hommes des pays de l'Europe de l'Est).
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Epidémiologie des troubles psychiatriques (5)
Les lourdes conséquences de l’absence de prise en
charge de ces troubles mentaux :
 L’intensité de la souffrance psychique peut faire
apparaitre la mort ou le suicide comme une
délivrance,
 L’absence de désir de vivre peut conduire à des prises
de risques itératives,
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Epidémiologie des troubles psychiatriques (6)
 Le manque d’énergie mène au désinvestissement des
tâches de la vie quotidienne, du travail, des liens
affectifs même les plus précieux auparavant (au sein
des couples et même dans les relations parentsenfants) ,
 Se soigner, prendre soin de soi, perd son sens, d’où
des difficultés d’adhésion au traitement et donc
d’observance, des ruptures de suivi, l’abandon des
structures de soin (perdus de vue).
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Epidémiologie des troubles psychiatriques (7)
Le fait que le patient ne peut rien à son état, que la volonté est
inopérante, est souvent méconnu. Le patient déprimé
secrète par ailleurs parfois rejet et agressivité de la part
de son entourage. La stigmatisation est importante.
Les 3/4 des personnes atteintes vivant dans les pays à faibles
ressources qui n’ont aucun accès à des soins spécialisés en
la matière. Dans les pays à faible revenu, on compte 0,05
psychiatre et 0,42 infirmier spécialisé pour cent mille
habitants, alors qu'il y en a respectivement 170 et 70 fois
plus dans les pays à revenu élevé.
Price M, Patel V, Saxena S et al. No health without mental health. The Lancet, 2007; 370 : 859-77
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Particularités de l’infection par le VIH
- L’atteinte est irréversible : il y a donc un « avant »
et un « après » l’annonce de la séropositivité
- Le virus vient d’un « autre », et peut être transmis
- La contamination est en lien avec un mode de
jouissance (sexuelle ou par injection de drogues)
- Ces activités sexuelles (multipartenariat, adultère,
homosexualité..) peuvent être considérées comme
« fautives » ou « transgressives » : la « mauvaise
sexualité »…
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Manifestations réactionnelles (1)
 Chacun réagit à sa manière, en fonction de sa
personnalité antérieure, de ses modes de défense
psychiques (déni, refoulement...)
 La symptomatologie observée correspond à ce que
l’on connaît habituellement en psychiatrie :
angoisse, dépression, tentatives de suicide,
décompensations délirantes, en particulier sur le
mode de la manie délirante
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Manifestations réactionnelles (2)
 L’intensité est très variable, allant de
symptômes mineurs comme l’asthénie ou la
diminution de la libido (question du normal
et du pathologique), à des états très graves :
dépression majeure, suicide.
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Manifestations réactionnelles (3)
 L ’infection par le VIH a un fort retentissement
psychologique
- au moment du test . L’annonce peut avoir un effet
potentiellement traumatique, « l'événement doit
représenter une menace pour l'intégrité de la personne,
dépassant ses possibilités de réaction, survenant de
manière soudaine et non anticipée.. »
- au début de la mise sous traitement
 Plus globalement, à chaque changement de situation qui
représente une rupture d’équilibre : survenue d ’un
évènement clinique ou virologique, effets indésirables
invalidants, échec de traitement ...
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La dépression (1)
 La dépression a été étudiée dès le début de l ’épidémie, car
elle constitue le trouble psychique le plus fréquent (2740
articles au 6-11-2011).
 L ’amélioration des traitements antirétroviraux en 1996 a
temporairement fait décroître le nombre d ’études, puisque
la situation des patients occidentaux s’est globalement
améliorée.
 L ’importance des effets indésirables (altération de l ’image
du corps ou action directe des médicaments sur le
psychisme), la question de l’observance, ont provoqué un
regain d ’intérêt pour ces questions
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La dépression (2)
 Chez les patients séropositifs, la prévalence d’un
état dépressif varie suivant les études entre 42 % (1),
34,8 % (2), 25,8 % (3),à 21 % (4)
 1 - Horberg M, Silveberg M, Bartemeir L et al: Effects of depression and selective serotonin reuptake inhibitor use
on adherence to highly active antiretroviral therapy and on clinical outcomes in HIV- infected patients. J Acquir
Defic Syndr 2008;47(3):384- 90
 2 - Gibbie T, Mijch A, Ellen S et al. Depression and neurocognitive performances in individuals with HIV/AIDS : 2year follow-up. HIV Medecine 2006;7:112-21
 3 - Antakly de Mello V, Malbergier A Depression in women infected with HIV. Rev. Bras Psiquiatr. 2006;28(1):10- 7
 4 - Remien R, Exner T, Kertzner R Depressive symptomatology among HIV-positive women in the era of HAART: a
stress and coping model.
Am J Community Psychol 2006;38:275-285
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La dépression (3)
 Les cofacteurs jouent un rôle important : par exemple, un tiers
d’une population d’hétérosexuels injecteurs de drogue de Miami
est considérée comme à haut risque de dépression (1). La
pauvreté, le genre jouent également un rôle.
 Les disparités méthodologiques expliquent ces écarts (2-5)





1- Valverde E, Purcell D, Waldrop-Valverde D et al. Correlates of depression among HIV-positive women and men who inject drugs.
J Acquir Defic Syndr 2007;46(S2):S96-S100
2 - Ferrando S, Freyberg Z Treatment of depression in HIV positive individuals: a critical review.
International Review of Psychiatry 2008;20(1):61-71
3 - Himelhoch S, Medoff D. Efficacy of antidepressant medication among HIV- positive individuals with depression: a systematic
review and
Meta-analysis. AIDS patient care and STDs, 2005,19(12):813-22
4- Linard F, Jacquemin T. Aspects psychiatriques de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine chez l’adulte.
EMC 2006;37-550-A20 1-14
5- Olatunji B, Mimiaga M, O’Cleirigh C, Safren S. A review of treatment studies of depression in HIV. Depression and HIV
2006;14(3)112-24
DIU 2012 9ème édition
Problèmes méthodologiques (1)
 Les populations étudiées sont diverses : cohortes de tailles
variables, variétés des modes de transmission, inclusion de
femmes ou pas
 Les modalités d’inclusion ne sont pas toujours exposées,
ainsi que les refus de participer, les caractéristiques des
perdus de vue
 Toutes les études ne possèdent pas de groupe témoin,
certaines sont prospectives, d’autres rétrospectives
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Problèmes méthodologiques (2)
 Souvent la prise de traitement psychotrope n’est
pas renseignée (alors que dans l’enquête Vespa :
10% des patients déclarent avoir pris des
antidépresseurs au cours des 30 derniers jours)
 Il existe une trop grande variété des échelles (huit
pour 40 articles sur la dépression)
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Dépression (4)
 La sémiologie est classique et peu spécifique
 Certains symptômes : l’asthénie, l’anorexie, les
troubles du sommeil, peuvent être liés à l’infection
par le VIH (le virus lui-même ou les affections
intercurrentes), aux effets indésirables des
traitements
 D’autres, la péjoration de l’avenir par exemple,
peuvent être présents en dehors de tout état
dépressif
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Dépression (5)
Au moins 5 des symptômes suivants doivent avoir été
présents pendant au moins 2 semaines et avoir représenté
un changement par rapport au fonctionnement antérieur
avec obligatoirement un des deux premiers critères
 Humeur dépressive
 Diminution marquée de l’intérêt ou du plaisir (troubles de la







sexualité...)
Perte ou gain de poids significatif en l’absence de régime
Insomnie ou hypersomnie
Agitation ou ralentissement psychomoteur
Fatigue ou perte d’énergie
Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou
inappropriée
Diminution de l’aptitude à penser ou à se concentrer ou indécision
Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires récurrentes ou
tentatives de suicide
Il faut également que ces symptômes ne répondent pas aux critères
d’épisode mixte, induisent une souffrance cliniquement significative
ou une altération du fonctionnement social, ne soient pas
imputables aux effets physiologies directs d’une substance, et non
expliqués par un deuil
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Troubles anxieux (1)
 Leur intensité va de l’anxiété à la véritable attaque de
panique
 La sémiologie comprend des troubles somatoformes :
sécheresse de la bouche, troubles digestifs (nausées,
douleurs abdominales), tremblements, difficultés de
concentration, paresthésies, éruptions dermatologiques,
douleurs dans la poitrine… et des peurs, une attente du
pire, éventuellement des cauchemars ou des terreurs
nocturnes.. La frontière avec l’hypochondrie n’est pas
toujours facile à déterminer.
 Paradoxalement, la survenue dans le réel de l’événement
redouté peut apaiser cette angoisse
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Troubles anxieux (2)
 Les chiffres varient en fonction de ce qui est
évalué : état d’anxiété ou trouble anxieux
généralisé
 L’attaque de panique serait 12 fois plus
fréquente que dans la population générale
 Le taux d’anxiété associé à la dépression
peut atteindre 32%
 La douleur chronique augmente l’anxiété et
la dépression
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Troubles anxieux (3)
 Dans les atteintes somatiques au long cours, les
troubles anxieux surgissent classiquement au
moment de tout changement (1) :
découverte de la séropositivité
 baisse de l'immunité
 modification des traitements
 échec thérapeutique


Aina Y, Susman JL. Understanding comorbidity with depression and anxiety disorders.
JAMA 2006 (supp 2);106:9-14
DIU 2012 9ème édition
Manie et manifestations psychotiques (1)
Dans la littérature deux types de recherche qui
concernent :
 La survenue de manifestations psychotiques,
essentiellement de type maniaque (occurrence
faible : 4%)chez des patients sans ATCD
psychiatriques
 La survenue de l’infection par le VIH chez des
patients psychotiques (plus de conduites à risques
que dans la population générale)
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Manie et manifestations psychotiques (2)
Mais devant l’apparition :
- d’hallucinations (surtout visuelles)
- d’idées délirantes
- en particulier accompagnées de confusion,
la question de l’étiologie se pose : origine psychogène
ou atteinte du SNC, effets indésirables de l’efavirenz
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Suicide et VIH (1)
Evaluer le risque suicidaire est malaisé et son enjeu
est majeur.
Il importe de différencier
 Les conduites d’autodestruction,
 Idées suicidaires
 Tentatives de suicides
 Suicides réussis
(En 2004 en France le suicide est la première cause de
mortalité parmi les hommes âgés de 25 à 44 ans.)
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Suicide et VIH (2)
 Les conduites addictives, les prises de risque
sexuelles apparaissent communément comme des
conduites auto-destructrices.
 Si la pulsion de mort est à l’œuvre : l’absorption de
produits de mauvaise qualité en surdose peut
entraîner la mort, les maladies sexuellement
transmissibles peuvent être à l’origine de lésions
douloureuses, invalidantes, cet aspect reste
complexe.
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Suicide et VIH (3)
 Ce qui est mis en avant par le patient, passé le
moment de pseudo-adhésion au message de
prévention du praticien, est la recherche de la
jouissance : « s’éclater, être libre.. ».
 La perspective de la maladie, plus encore de la mort,
n’est pas du tout présente au moment de l’acte. Le
goût du « ici et maintenant », la méconnaissance de
notre condition de mortels sont alors la règle.
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Suicide et VIH (4)
L’étude princeps (Marzuk 1985) estimait le risque relatif
comme 36 fois supérieure à celui d’une population
appariée
L’amélioration des traitements serait à l’origine d’une
chute de la prévalence des idées suicidaire mais elles sont
présentes chez 19 % (1)
à 31 % (2) des patients.
 1 - Carrico A, Johson M, Morin S et al Correlates of suicidal ideation among HIV-
positive persons. AIDS 2007, 21:1199- 1203
 2 - Sherr L, Lampe F, Fisher M et al Suicidal ideation in UK HIV clinic attenders.
AIDS 2008, 22:1651- 1658
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Suicide et VIH (5)
Une analyse de la littérature menée par une équipe
anglaise, qui a analysé 66 études sur le sujet, donne les
résultats suivants :
14,4% des PvVIH exprimaient un désir de mort
 20% s’étaient délibérément “fait du mal”
 26,5% rapportaient des idées suicidaires
 19,7% se sentaient généralement “suicidaires” don’t 11,7%
des patients au stade sida

 Catalan J, Harding R, Sibley E et al. HIV infection and mental health: suicidal
behaviour--systematic review. Psychol Health Med. 2011 Oct;16(5):588-611.
Epub 2011 Jul 11.
DIU 2012 9ème édition
Suicide et VIH (6)
 Cette question commence à être étudiée dans nombre de
pays, bien que le suicide soit souvent caché et donc
difficile à étudier : 9 à 12% des 120 patients botswanais
séropositifs interrogés dans une étude de 2009 ont des
idées suicidaires
Lawler K, Mosepele M, Seloilwe E et al. Depression among HIV-positive individuals
in Botswana: a behavioral surveillance. AIDS Behav Published on line : 10 october
2009
 Il faut porter une attention particulière aux troubles
cognitifs qui favorisent clairement le passage à l’acte
suicidaire, à travers la labilité de l’humeur, la
désinhibition, la fausseté du jugement, l’augmentation de
l’impulsivité.
Colibazzi T, Hsu TT, Gilmer WS. Human immunodeficiency virus and depression in primary
care: a clinical review. Prim Care Companion J Clin Psychiatry 2006; 8(4) :201-11
DIU 2012 9ème édition
Suicide et Homosexualité (1)
 Le nombre de TS est exploré à travers divers
études, l’une des plus intéressantes est celle de
l’Enquête Presse Gaie.
 En 2004, 19% des répondants ont fait au moins
une tentative de suicide. Parmi eux, 7% en ont
fait plusieurs. Ceux qui ont fait une TS sont plus
jeunes que ceux qui n’en n’ont pas fait.
 L’âge médian de la première TS est très jeune : 21
ans
DIU 2012 9ème édition
Suicide et Homosexualité (2)
Le taux de TS est d’autant plus élevé que :
 Le niveau d’étude est moindre
 Le chômage est plus fréquent
 L’agglomération de résidence est petite.
 L’isolement social et affectif est important :
 Pas de relation stable ou rupture
 24% rejetés par leur père ou leur mère
 46% ont été injuriés et 17% agressés dans les 12
derniers mois
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Suicide et homosexualité (3)
 La consommation de produits psycho actifs au cours
des 12 derniers mois est plus importante (alcool : 22%,
autres produits illégaux : 57%)
 13% des suicidants sont séropositifs contre 10% des
autres
 29% ont subi des rapports sexuels forcés au cours de
leur vie
 Leur comportement sexuel préventif ne diffère pas
significativement de celui des autres répondants
Velter A, Tentatives de suicide à travers l’enquête Presse Gay ANRS : enjeu de santé publique dans
une société hétéro normée, in Santé Gaie (sous la direction de Jablonski O, Le Talec JY, Sideris
G) L’harmattan, Paris, 2010
DIU 2012 9ème édition
Facteurs de risque / troubles psychiatriques (1)
Les addictions :
Principaux produits incriminés :
Tabac
 Alcool
 Psychotropes
 Cannabis
 Cocaïne, Crack, Crystal
 GHB ou produits apparentés, Kétamine
 Solvants

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Facteurs de risque / troubles psychiatriques (2)
 Discrimination, stigmatisation
 Problèmes socio-économiques
 Poids des effets indésirables des traitements
Particulièrement les lipodystrophies entraînant des changements
morphologiques rappelant l’aspect stigmatisant du sida (Amélioration
significative des troubles psychiques liée au traitement de ces
lipodystrophies par injection de new fill par exemple)
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Diagnostics différentiels
 Atteintes du SNC (Système Nerveux Central) :
 la toxoplasmose cérébrale
 le lymphome cérébral primitif
 la leuco-encéphalite multifocale progressive (LEMP)
 l ’encéphalite à VIH
 l ’encéphalite à CMV
qui peuvent être à l ’origine d ’un ralentissement psychomoteur, de
troubles des fonctions supérieures ( attention, concentration, mémoire)
 Les symptômes peuvent être liés aux infections opportunistes
ou au virus lui-même : troubles de l’appétit (candidose), fatigue
(action du VIH) etc...
 La prise de toxiques (ou le sevrage)
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Effets indésirables des traitements (1)
 Les antirétroviraux :




peu d ’études, effets secondaires souvent sous déclarés
difficultés d ’imputabilité (examiner la chronologie de
l ’apparition des symptômes)
certaines molécules sont récentes
l ’association de molécules est la règle
L’efavirenz fait figure d’exception puisqu’il peut provoquer de
manière fréquente (22à 30%) des troubles d’apparition
précoce et transitoires (troubles du sommeil, manifestations
anxieuses) et des troubles d’apparition plus tardives plus
sévères : dépression, idées suicidaires..
DIU 2012 9ème édition
Effets indésirables des traitements (2)
Citons également les effets indésirables :
 De l’interféron (en France plus d’un quart des
PvVIH sont coinfectées par le VHC)
 De certains antituberculeux (Rimifon)
 Des corticoïdes
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Diagnostic des troubles psychiatriques (1)
 Diagnostiquer les troubles psychiques est fondamental : le
passage de ce qui apparaît comme une faiblesse
inacceptable à une entité nosologique introduit un
repérage qui correspond à un respect de soi-même et de
son histoire (Aider le patient à mettre des mots sur ses
symptômes = ce qui lui apparaît comme une irritabilité
incompréhensible peut recouvrir un état dépressif
invalidant..)
 Le diagnostic de troubles psychiques est un diagnostic
d’élimination. Il faut éliminer toute étiologie organique
avant d’imputer un symptôme à une causalité psychique. Et
non pas le contraire : « c’est psy.. »
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Diagnostic des troubles psychiatriques (2)
 Dans le cadre d’une infection par le VIH tout signe
évoquant une atteinte neurologique concomitante
(troubles des fonctions supérieures, paresthésies,
désorientation..) devrait être pris en compte avec
une prise en charge multidisciplinaire
(examen neurologique, bilan biologique, IRM)
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Psychopathologie (1)
La population des personnes atteintes est
extraordinairement hétérogène :
 Par la durée de l’atteinte
 Par l’état clinique
 Par l’accès aux soins
 Par le mode de contamination
 Par le niveau de connaissance, les possibilités de
s’informer
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Psychopathologie (2)
 Cela nous ramène à une clinique du « cas par cas »,
où chaque personne possède des représentations de
ce qui lui arrive que nous ne pouvons présupposer.
 Par exemple, certains découvrant leur séropositivité
pensent qu’ils vont mourir rapidement, d’autres,
comptant sur l’accès aux ARV, banalisent cette
atteinte : « ce n’est pas si grave… »
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Psychopathologie (3)
MAIS :
 Rencontre avec l’idée de la maladie (chez des adultes jeunes
en particulier), incertitude du pronostic, découverte de sa
propre finitude
 Sentiment de culpabilité, de honte sur les modalités de
contamination (liens avec la sexualité)
 Altération de l’image de soi : transformations corporelles
dues par ex à un amaigrissement ou aux effets secondaires
des traitements (lypodystrophies) , visibilité de l’atteinte.
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Psychopathologie (4)
 Retentissement dans la vie professionnelle : perte d’une place sociale,
choix orientés en fonction de l ’atteinte, poids de la maladie chronique
dans le monde du travail.
 Gène dans la vie quotidienne d’une maladie chronique



poids d ’un suivi médical régulier : consultations, instauration d ’un
traitement
contraintes des prises de traitement
conséquences des troubles somatiques : douleur, handicap
 Difficultés dans la vie amoureuse et sexuelle
 Difficultés dans la vie familiale, questionnement sur la procréation
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Homosexualité et psychiatrie
 L’homosexualité ne fait plus partie du manuel sur
les maladies mentales (manuel diagnostique =
DSM) au cours d'un vote parmi les membres de
l'APA (American Psychiatric Association) en 1973.
 Le 12 juin 1981, l'homosexualité ne figure plus dans
la liste des maladies mentales en France.
 OMS (Organisme Mondial de la Santé) ne
supprimera l'homosexualité de la liste des
maladies mentales que le 17 mai 1993
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Homosexualité à l’adolescence (1)
• Difficultés pour l’adolescent à différencier ce qui
relève d’une « homosexualité » transitoire banale
dans le déroulement de l’adolescence : recherche de
modèle d’identification dans des personnes du même
sexe, par rapport à une orientation sexuelle fixée.
• Conscience d’être « différent » (sensations, émotions,
désirs difficiles à partager)
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Homosexualité à l’adolescence (2)
 Intériorisation de la « honte » de soi (sentiment
d’indignité), voir sentiment de culpabilité
 Repli éventuel lié à la difficulté de trouver un
interlocuteur
 Angoisse d’être « découvert », de révéler cette
orientation sexuelle aux proches (parents en
particulier, amis), d’être jugé
 Appréhension des possibles conséquences sociales,
voire juridiques, de cette orientation
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Prise en charge (1)
De plusieurs ordres :
 psychothérapeutique
 chimiothérapeutique
 souvent : nécessité d ’un bilan et d’une aide sociale :



Accompagnement dans les démarches de soin
Demande d’aides financières
Eventuellement mesure médico-légales / protection de la
personne et des biens
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Prise en charge (2)
1) Psychothérapie :
 Les principes :
- La neutralité bienveillante
- L’instauration d’une relation de confiance qui
permet l’émergence d’une parole et d’une réflexion
sur soi-même.
- La nécessité de conserver une distance
thérapeutique, particulièrement de ne pas infliger
au patient ses propres représentations imaginaires,
dans des mécanismes purement projectifs..
(différence avec le conseil).
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Prise en charge (3)
 Les objectifs :
Soulager
Ouvrir
la souffrance psychique
le champ d’une réflexion sur
son histoire personnelle
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Prise en charge (4)
 Les objectifs :

Sortir du champ de la faute : s’il est de la responsabilité du
patient d’accepter de se soigner, en cas de troubles
psychiques l’appel à sa volonté, à sa force de caractère ne
feront qu’accroître sa souffrance. C’est précisément un des
symptômes des troubles psychiques, de la dépression en
particulier, d’être confronté à sa propre impuissance, d’être
submergé.

Intervenir auprès de l’entourage (à la demande du patient,
bien sûr) peut aussi permettre au patient d’échapper à la
pression (rejet ou bienveillante pesante) qu’il subit souvent.
DIU 2012 9ème édition
Prise en charge (5)
 Entendre
ce que nous disent les patients
séropositifs qui prennent des risques sexuels.
Comment, au-delà du classique décalage entre le
savoir et l’acte (= « je sais que je ne devrais pas
et je le fais quand même »), réfléchissent-ils sur
ce qui est en jeu dans leurs actes ?
 L’information est disponible, son intégration est
complexe - on peut ne pas vouloir savoir, car la
connaissance peut entraver le passage à l’acte et la réflexion n’est pas toujours désirée, elle
s’oppose à la pulsion.
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Prise en charge (6)
Psychotropes
Tous les psychotropes peuvent être prescrits avec quelques
précautions :
 d’interactions avec les antirétroviraux (ritonavir)
 de doses : il est recommandé de commencer à de plus faibles
doses qu’habituellement, en surveillant l’apparition éventuelles
d’effets indésirables.
Dans l ’idéal :
 Formes galéniques adaptées : viser une prise quotidienne
 Médicaments à double action : antidépresseurs à propriétés
anxiolytiques par exemple
Quelque soit son origine, soulager le symptôme (ex : douleur
abdominale).
DIU 2012 9ème édition
En conclusion
L’importance d’assurer une prise en charge correcte de
ces troubles :
 Dépister, diagnostiquer et soulager la souffrance
psychique
 Réfléchir sur les aspects psychiques de la prévention
 Permettre une meilleure efficacité des prises en
charges : observance, suivi
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