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Vouloir vivre longtemps
Vieillir
Enjeux éthiques et politiques
Mardi 6 février
Première partie
Introduction
Poids des représentations négatives du
vieillissement. Jean Amery, La vieillesse, révolte ou
résignation, Paris, rivages Payot.
Philip Roth, Un homme, folio.
I. Bien vieillir / mal vieillir
- Concept de vieillissement réussi
- Poids des métaphores
II. Effets négatifs sur les pratiques de soin
III. Comment lutter contre ces représentations
négatives ?
I. Bien vieillir / mal vieillir…
A. Succès du concept de « vieillissement réussi ».
Concept de « vieillissement réussi » proposé en
1987 par deux chercheurs en gérontologie : John W.
Rowe & Robert L. Kahn. John W. Rowe & Robert L.
Kahn, Successful Aging, Dell Publishing, New York,
1999.
- Vieillissement pathologique
- Vieillissement usuel / habituel
- Vieillissement réussi
Discours sur le « bien vieillir » // « bien mourir ».
Michel Castra Bien mourir, sociologie des soins
palliatifs, « le lien social », Paris, Puf, 2000.
Mise en avant d’un corps autonome, capable.
Discours normatif (ce que le vieillissement
devrait être).
B. Le poids des métaphores
• Métaphore du retour à l’enfance
« Plus je vieillis moi-même, plus je constate que l’enfance et la
vieillesse, non seulement se rejoignent, mais encore sont les
deux états les plus profonds qu’il nous soit donné de vivre.
L’essence d’un être s’y révèle, avant ou après les efforts, les
aspirations, les ambitions de la vie (…). Et tout l’intervalle
semble un tumulte vain, une agitation à vide, un chaos inutile
par lequel on se demande pourquoi on a dû passer ».
Marguerite Yourcenar, Archives du Nord, Paris, Gallimard,
1977.
« En gériatrie, quelque part, on se croirait en pédiatrie »
propos d’une élève infirmière.
Rétro-genèse
Les métaphores guerrières : le combat
contre la vieillesse
John A. Vincent. « Science and Imagery in the ‘War
on Old Age’ », conférence présentée au World
Congress of Sociology, Durban, Afrique du Sud, 30
juillet 2006. vaincre le vieillt », « combattre les
rides », « faire la guerre aux signes du temps ».
Les 4 armes de la lutte contre le vieillissement
4 armes ppales : 1. La médecine régénératrice. 2.
Les technologies liées à l’utilisation des cellules
souches ds le traitement des maladies
dégénératives. 3. Le génie génétique. 4. Les
nanotechnologies
II. Effets pratiques de ces métaphores
sur les pratiques de soin
« les stéréotypes de notre culture concernant
les reprons de la vieillesse – maladie, handicap,
retour en enfance- habitent très fortement la
démarche de soin en gérontologie ». Jacques
Gaucher, « La maladie, le handicap, ou la
régression… Quelle vieillesse ? La question
éthique dans le soin et l’intervention
gérontologique », dans Gérontologie et société,
n°101, 2002.
Force de ces stéréotypes pose trois questions
1. modalités et conditions de la formation en
gérontologie
2. construction, mise en œuvre et conduite des
projets d’établissement
3. Enjeux de l’accompagnement des personnes
âgées.
III. Comment lutter contre ces
représentations négatives ?
Corinne
Pelluchon,
«
Résister
aux
représentations négatives de la vieillesse. enjeu
médical et philosophie », dans Ethique publique,
revue internationale d’éthique sociétale et
gouvernementale, vol. 10, n°2, 2008, Les enjeux
éthiques du vieillissement.
Voir aussi C. Pelluchon, L’autonomie brisée,
Bioéthique et philosophie, Paris, Puf, 2009.
Deuxième partie
enjeux éthiques, sociaux et politiques
du vieillissement
I. Vieillissement et prolongation de la vie, défi
social et politique, nécessité d’un
questionnement collectif
II. De la morale à l’éthique : remise en question
de l’éthique de l’autonomie et réflexion sur la
valeur de la vie
I. La prise en charge du vieillissement,
défi social et politique
A. L’image d’une vieillesse à charge de la société.
L’exemple de Thomas More, l’Utopie, 1516.
Personnes âgées appartiennent à cette classe de
malheureux « dont la société (doit) assurer
l’existence, parce qu’ils sont « incapables de
travailler pour vivre ».
B. Problème actuel de la prise en charge des
retraites. Et représentation d’une vieillesse à charge
pour la société.
- « La politique de la vieillesse ne se suffit pas à elle-même ;
elle n’est pas et ne peut être qu’un aspect d’une politique plus
large tendant à assurer un aménagement harmonieux de
l’ensemble de la société, en vue de permettre à chacun
d’occuper, à tout moment, la place qui lui assure
l’épanouissement le plus complet de sa personnalité, dans son
propre intérêt comme dans l’intérêt de la communauté ellemême, compte tenu tant de l’âge que des autres éléments qui
déterminent cette personnalité » (Rapport Laroque,
Commission d’étude des problèmes de vieillesse, Paris, La
Documentation française, 1960).
- Passage de la prestation spécifique de dépendance (1997) à
l’allocation personnalisée d’autonomie (2001)
La question de l’égalité de l’accès aux
soins
John Rawls, La justice comme équité, éd. la découverte, textes
à l’appui, 2003, p. 66). « La distribution des soins
médicaux, comme celle des biens primaires en général, doit
satisfaire les exigences des citoyens considérés comme libres
et égaux. Ces soins font partie des moyens généraux
nécessaires pour garantir l’égalité équitable des chances et
notre capacité de tirer avantage de nos droits et libertés de
base et d’être ainsi des membres normaux et pleinement
coopérants de la société pendant toute notre vie » (p.237).
« Quelles que puissent être les transformations, physique ou
psychiques, aui affectent la personne âgée, elles ne changent
en rien son statut juridique et moral de personne ». E. Fuchs,
“Qu’est-ce qu’être juste à l’égard des personnes âgées
malades ?” Gérontologie et société, 2002, n°101, p. 14.
Choix d’un modèle social
solidarité forte : système de sécurité sociale à la française… jusqu’à quand ?
système de solidarité progressive (libéralisme redistributif) avec des dispositifs comme
la couverture maladie universelle (CMU mise en place en France en 1999).
modèles utilitaristes ; logique sacrificielle : maximisation du bien-être (général, celui
de la commté) : donner davantage de crédit pour les soins qui permettent de
reprendre une vie active, soigner mieux les patients qui ont des personnes à charge,
soigner mieux les plus jeunes. Calculs de coût / efficacité (Qualys)…
Quels critères à prendre en compte pour limiter les soins ?
- l’âge ? Les arguments pour
- Vieillir comme phénomène naturel. Opposition à l’acharnement thérapeutique.
Daniel Callahan, « l’âge devrait être un critère pour alouer et limiter les soins de
santé » : Setting limits edical Goals in a aging society, New York, 1987.
- « La vraie question n’est pas de savoir si nous réussissons à augmenter la durée de
vie des personnes âgées, elle est de savoir si nous faisons de la vieillesse une
période de vie décente et honorable. Une vie plus longue ou des technologies qui
prolongent la vie ne sont pas la voie pour atteindre cet objectif », Callahan, Setting
Limits, p. 224.
- Contre le critère de l’âge
Âgisme : discriminatoire. Argument de la pente
glissante.
Orientation paternaliste.
Pour un autre regard sur les personnes âgés, mettre
en avant sur leur contribution à la vie de la société.
Appel à la responsabilité des professionnels de
santé : obligation de soin à l’égard de tous.`
- Ou bien position individualiste.
II. D’un positionnement moral
à un positionnement éthique
A. De la morale à l’éthique
« Alors que le sujet moral doit se conformer à une loi
prééxistante, en ce double sens qu’il y est obligé et aussi
qu’il est censé le faire, le sujet éthique ne se constitue pas
par son rapport à la loi sous laquelle il se range, mais à
partir de l’élaboration d’une forme de rapport à soi qui
permet à l’individu de se constituer comme ‘sujet d’une
conduite morale’ ». Pierre Macherey, « Foucault, éthique
et subjectivité », dans A quoi pensent les philosophes ?
revue Autrement, n°102, nov. 1988, pp.92-93.
B. Questionner la valeur de
l’autonomie
“et si l’expce de la vieillesse, qui est, comme la douleur,
l’expce d’une altérite en soin et d’une passivité
fondamentale, d’une vie marquée par le ‘malgré soi’ et la
temporalisation, était révélatrice d’un sens de l’hté qui a
échappé à l’éthique de l’autonomie comme à la
philosophie du sujet ? Loin d’être indigne, la vieillesse
nous enseignerait un autre rapport à soi et à l’autre que
soi qui ferait signe vers s la reconfiguration des catégories
gouvernant l’éthique médicale et serait susceptible de
fonder un autre humanisme et d’inspirer une autre
politique”. Corinne, Pelluchon, “résister aux reptons
négatives de la vieillesse”, Ethique publique, 2008.
Théorie du care
Martha Nussbaum, théorie des capabilités
Notion de dépendance. Voir Joan Tronto. Un
monde vulnérable, pour une politique du care,
La découverte, 2009.
Conclusion
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