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C Berruer. VAREF Janvier 2016
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Question scolaire et laïcité, au
XIXème siècle.
 Début du XIXème.
 Recherche de l’obligation de l’instruction élémentaire et le progressif recours aux
congrégations.
 La création de l’Université et le monopole de la collation des grades.
 Le cadre du concordat.
 Moitié du XIXème.
 La loi Falloux, légalisant la possibilité d’ouvrir des établissements privés en second
degré.
 La loi Falloux, confirmant la présence des représentants des Eglises dans le conseil
supérieur de l’instruction publique.
 Fin du siècle.
 Les lois laïques : laïcisation de l’administration de l’instruction publique, des maîtres
et des programmes.
 Vers la loi de séparation.
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La loi de 1959.
Un état laïc
Un contrat
Deux contractants
Un établissement
privé
Deux identités à respecter
Pour la validité même du contrat.
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Un état laïc
Un contrat
Deux contractants
Un établissement
privé
LOI DEBRE
ARTICLE 1.
Dans les établissements privés qui ont passé un des contrats
prévus ci-dessous, l'enseignement placé sous le régime du
contrat est soumis au contrôle de l'Etat. L'établissement, tout
en conservant son caractère propre, doit donner cet
enseignement dans le respect total de la liberté de
conscience. Tous les enfants sans distinction d'origine,
d'opinions ou de croyance, y ont accès.
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Un état laïc
Un contrat
Deux contractants
Un établissement
privé
Contrôle l’Enseignement
et respecte donc la liberté de l’établissement dans
tous les autres champs
et appelle un caractère propre.
Déploie son caractère propre
et accepte le contrôle de l’Etat sur
l’enseignement..
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La loi de 1905.
Loi de 1905, article 2 : « la république assure la liberté de
conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous
les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de
l’ordre public. »
Loi de 1905, Article 2 « La République ne reconnaît, ne
salarie ni ne subventionne aucun culte.»
Garantie de la liberté de conscience, de la liberté religieuse et de la liberté des
Eglises.
Un Etat laïc, par la séparation et la neutralité.
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Au XXème siècle, un réel
apaisement.
Après le choc des inventaires
et de la spoliation…
Une manifestation publique des cultes, admise par
la République.
Une fraternisation dans les tranchées, puis dans la
résistance, qui nuance fortement le risque des
« deux France ».
Un équilibre entre cléricaux et anticléricaux. (cf le
poisson du vendredi…)
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La laïcité de l’Etat, acceptée
et même revendiquée par
l’Eglise.
« Il y a des gens qui s'agitent en Italie parce qu'ils craignent que le christianisme n'ôte à
César ce qui est à César. Comme si rendre à César ce qui lui appartient n'était pas un
commandement de Jésus; comme si la légitime, la saine laïcité de l'État n'était pas l'un
des principes de la doctrine catholique. [...]» (Pie XII, 1958)
« Le principe de laïcité auquel votre pays est très attaché, s’il est bien compris,
appartient aussi à la Doctrine sociale de l’Eglise. Il rappelle la nécessité d’une juste
séparation des pouvoirs qui fait écho à l’invitation du Christ à ses disciples « rendez à
César ce qui est à César et à dieu ce qui est à Dieu. » (Luc, 20, 25). Pour sa part la non
confessionnalité de l’Etat, qui est une non-immixtion du pouvoir civil dans la vie de
l’Eglise et des différentes religions, comme dans la sphère du spirituel, permet que
toutes les composantes de la société travaillent ensemble au service de tous et de la
communauté nationale. » (Jean Paul II, 2005)
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La dynamique de Vatican II.
La question de la
laïcité.
L’autonomie des réalités terrestres.
« on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres,
que l’homme doit peu à peu apprendre à connaître, à utiliser, à organiser… » (l’Eglise dans le monde
de ce temps, §36)
« Sur le .terrain qui leur est propre, la communauté politique et l'Eglise sont indépendantes l'une de
l'autre et autonomes. Mais toutes deux, quoique à des titres divers, sont au service de la vocation
personnelle et sociale des mêmes hommes. Elles exerceront d'autant plus efficacement ce service pour
le bien de tous qu'elles rechercheront davantage entre elles une saine coopération… » (ibidem, §76-3)
L’Eglise défend fermement la liberté de conscience.
« Le Concile du Vatican déclare que la personne humaine a droit à la liberté religieuse. Cette liberté
consiste en ce que tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part soit des
individus, soit des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit, de telle sorte qu'en
matière religieuse nul ne soit forcé d'agir contre sa conscience, ni empêché d'agir, dans de justes
limites, selon sa conscience, en privé comme en public, seul ou associé à d'autres. » (Décret sur la liberté
religieuse)
L’Eglise invite au dialogue.
L'Eglise catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un
respect sincère ces manières d'agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu'elles diffèrent en
beaucoup de points de ce qu'elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la
Vérité qui illumine tous les hommes. (Déclaration
sur l’Eglise
et les religions non chrétiennes)
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Une approche renouvelée de
la laïcité.
Laïcité plurielle
« Nous vivons dans une société plurielle ; la fonction de la laïcité n’est
pas de produire de la conformité. […] Elle doit assurer à chacun une
égalité de droits, dans le cadre d’un ordre public démocratiquement
fixé. ».
Laïcité ouverte
Réserves face à une laïcité « qui craindrait par-dessus tout les
différences » et préférence pour une laïcité plus ouverte qui
s’élèverait « au-dessus des particularismes dans le respect de ceux-ci.
Une laïcité conquérante qui offrirait à chacun les conditions objectives
d’un choix individuel à son rythme. »
Laïcité positive « C’est pourquoi j’appelle de mes vœux l’avènement d’une laïcité
positive, c’est-à-dire d’une laïcité qui, tout en veillant à la liberté de
penser, à celle de croire et de ne pas croire, ne considère pas que les
religions sont un danger, mais un atout. »
Laïcité
d’intelligence
« Le temps paraît maintenant venu du passage d’une laïcité
d’incompétence (le religieux, par construction, ne nous regarde pas)
à une laïcité d’intelligence (il est de notre devoir de le
comprendre). »
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La laïcité française troublée
par l’expression religieuse de
l’islam.
 L’islam « administré » dans les colonies va
devenir la seconde religion de la France
métropolitaine.
 La visibilité des pratiquants de l’islam,
supérieure
à
la
visibilité
catholique
progressivement affaiblie, moins par la laïcité
que par la sécularisation.
 Le tournant de la loi de 2004 sur les signes
religieux.
 Le soupçon sur les religions ravivé par
l’islamisme et le terrorisme.
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Indépendance.
Non ingérence.
Liberté réciproque.
Non confusion…
Mais…
Refus de l’ignorance.
Connaissance
réciproque.
Rencontres
souhaitées.
Dialogue possible.
de
toute
A. La dynamique de Vatican II.  Refus
contrainte
par
le
religieux.
La question de la
laïcité.  Refus du prosélytisme,
de l’endoctrinement.
Mais…
 Pas de neutralisation.
 Acceptation
voire
Séparation
sollicitation
de
Neutralité
l’expression
du
religieux.
Laïcité.
Vers une laïcité où séparation ne
signifie pas exclusion, et où neutralité
ne signifie pas neutralisation.
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Laïcité de combat
Laïcité d’exclusion
Laïcité d’incompétence
Marginalisation
Ghettoïsation
Violent retour du refoulé
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Laïcité d’intelligence.
Une lecture partagée
des traditions, pour
construire et fonder un
projet social commun.
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Laïcité,
Bien
commun
Définition du bien commun.
« l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne
d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement ». (Jean
XXIII, Mater et magistra, n°65).
Religions et
République
* Chez Tocqueville, La démocratie en Amérique, les religions apportent à la démocratie des ressorts
éthiques.
•
•
« Voilà ce que je voulais vous adresser comme message, au-delà de mes vœux : que nous avons beaucoup à
attendre de ce dialogue entre l’Etat et les religions. Nous avons aussi le sentiment qu’il y a un besoin de
spiritualité dans notre pays. On ne peut pas se réduire simplement aux considérations matérielles, même si
elles sont essentielles. Parce qu’il y a une crise, il y a aussi le besoin d’avoir une conscience, de comprendre
le sens et vous y contribuez. Aussi je voulais vous remercier, au nom de la République, pour tout ce que
vous faites pour assurer la solidarité, permettre le respect et la tolérance et faire que notre pays puisse
vivre en paix. » (François Hollande, vœux aux représentants des cultes, 2014)
»Et vous avez à cette occasion-là exprimé que l’être humain peut faire son bonheur, mais aussi participer à
son propre malheur. Il construit et il détruit en même temps. Vous savez aussi mieux que d’autres que
l’envie du présent n’est pas toujours fidèle à l’obligation d’avenir, même si nous savons que la planète est
unique et qu’il faut donc la préserver. Nous en sommes les dépositaires non pour la consommer, mais pour
l’humaniser.
Ainsi, s’il appartient aux responsables politiques de prendre les décisions qui relèvent des Etats, il revient à
toutes les forces spirituelles de concourir à élever les nations et les peuples au-delà de leurs seuls intérêts
matériels et à agir pour la paix et pour la
tolérance. »(François Hollande, 2014).
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La question des fondements.
« les axes principaux du programme d’enseignement moral et civique […]
se fondent sur les principes et les valeurs inscrits dans les grandes
déclarations des Droits de l’homme, la convention internationale des
doits de l’enfant et dans la Constitution de la Vème République » (BO)
« Rendre compte de l’approche chrétienne de la morale exige de sortir
des considérations abusivement simplistes sur la vie affective et sexuelle
à laquelle elle est parfois réduite. Elle engage une vision globale de la
personne et de la vie humaine dans les relations aux autres et à la
société. C’est cette conception que l’école catholique veut mettre à la
disposition de tous ses acteurs, en cohérence avec son projet éducatif, et
dans le respect le plus strict de la liberté de conscience. » (texte
d’orientation.)
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Dans l’école catholique, une formation morale fondée sur la
vision chrétienne de la personne.
La dignité transcendante de la personne humaine.
Cf Pape François, devant le parlement européen. (25 Novembre 2014)
« Au centre de cet ambitieux projet politique il y avait la confiance en l’homme non pas tant
comme citoyen, ni comme sujet économique, mais en l’homme comme personne dotée d’une
dignité transcendante. »
 dans la tradition biblique et chrétienne, la personne humaine est « créée à
l’image de Dieu. »
 cette origine donne à la personne humaine, une grandeur, au-delà de toutes
ses fragilités et vulnérabilités.
 la personne humaine a une vocation sociale, ne peut croître qu’en relation et
est appelée à l’amour, invitée à la fraternité universelle.
mémoire
alliance
promesse
foi
charité
espérance
Une question fondatrice et dynamique :
« Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? »
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Une liberté qui n’est pas licence.
Mais c'est toujours librement que l'homme se tourne vers le bien. Cette liberté,
nos contemporains l'estiment grandement et ils la poursuivent avec ardeur. Et
ils ont raison. Souvent cependant ils la chérissent d'une manière qui n'est pas
droite, comme la licence de faire n'importe quoi, pourvu que cela plaise, même
le mal. Mais la vraie liberté est en l'homme un signe privilégié de l'image
divine. Car Dieu a voulu le laisser à son propre conseil (12) pour qu'il puisse de
lui-même chercher son Créateur et, en adhérant librement à Lui, s'achever ainsi
dans une bienheureuse plénitude. (GS, §17)
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Une égalité qui n’est pas égalitarisme.
« Il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave, ni homme libre, il n’y a ni homme ni
fesse : car tous vous ne faites qu’un dans le Christ jésus. » (Galates, 3,28)
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Une fraternité fondée sur notre filiation
à un même set seul père.
« Si dans la prédication de Jésus, l’enfance tient une place tellement
extraordinaire, c’est parce qu’elle correspond le plus profondément à son
mystère le plus personnel, à sa filiation. Sa dignité la plus haute, elle qui renvoie
à sa divinité, ne consiste pas finalement en un pouvoir dont il aurait disposé ;
elle se fonde sur son être orienté vers l’autre : Dieu, le Père » (Jospeh Ratzinger,
retraite prêchée au Vatican, 1983)
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Dans le cadre du contrat…
Respect de la liberté de
conscience et non
discrimination.
Dimension religieuse du
projet éducatif.
Projet culturel
Signes religieux et signes
républicains.
Projet
d’animation
pastorale.
Charte de la laïcité..
Conception de la culture.
Programmes.
Enseignement moral et
civique.
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L’école catholique, accueillant un large public,
associée à l’Etat par contrat, sans être un lieu
neutre…
Article 13. L’école catholique propose à tous son projet éducatif
spécifique et, ce faisant, elle accomplit dans la société un service
d’intérêt général.
Le respect de la liberté de conscience n’empêche pas l’affirmation sereine d’une
identité et une proposition de formation chrétienne.
 Un projet éducatif référé à la vision chrétienne de la personne humaine.
 Une conception de la relation pédagogique et éducative référée à la pédagogie
du Christ.
 Un discernement dans l’organisation et le management des établissements, à
l’aune de la pensée sociale de l’Eglise.
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L’école catholique, accueillant un large public,
associée à l’Etat par contrat, sans être un lieu
neutre…
« Unir sans confondre et distinguer sans séparer » :
 savoir et croire.
 culture et foi.
 prise en compte du fait religieux dans les
disciplines, culture religieuse, culture
chrétienne, annonce de la foi, catéchèse…
 Formation à la vie intellectuelle, à la vie
intérieure et à la vie spirituelle.
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Le choix de l’accueil de l’appartenance religieuse,
dans le dialogue.
: « Les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la
condition humaine, qui, hier comme aujourd’hui, agitent profondément le cœur humain :
Qu’est-ce que l’homme? Quel est le sens et le but de la vie? Qu’est-ce que le bien et qu’est-ce
que le péché? Quels sont l’origine et le but de la souffrance? Quelle est la voie pour parvenir
au vrai bonheur? Qu’est-ce que la mort, le jugement et la rétribution après la mort ? Qu’est-ce
enfin que le mystère dernier et ineffable qui embrasse notre existence, d’où nous tirons notre
origine et vers lequel nous tendons ? » Concile Vatican II, nostra aetate, 28 octobre 1965.
« L’Église catholique ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère
avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui,
quoiqu’elles diffèrent sous bien des rapports de ce qu’elle-même tient et propose, cependant
reflètent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes. […] Elle exhorte donc ses
fils pour que, avec prudence et charité, par le dialogue et par la collaboration avec les adeptes
d’autres religions, et tout en témoignant de la foi et de la vie chrétiennes, ils reconnaissent,
préservent et fassent progresser les valeurs spirituelles, morales et socio-culturelles qui se
trouvent en eux. » ibidem
Dieu est dans l’école, même si ce n’est pas mon Dieu.
(un parent musulman scolarisant ses enfants en école catholique.)
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