Trois facteurs expliquent les louvoiements britanniques.
D’abord, leur volonté de maintenir l’alliance avec la France. Surtout que l’allié américain
disparaît avec la défaite électorale de Wilson en novembre 1920.
Ensuite, maintenir la même politique que celle d’avant 1914, protéger la Route des Indes.
Les Indes, perle de l’Empire, pourvoyeuse en richesses et surtout en hommes, atout
indiscutable pour une métropole en déclin et surendettée.
Mais l’Inde, l’Empire et le colonialisme en général, c’est déjà le début de la fin. Le principal
facteur qui va déterminer la politique occidentale, il a pour nom pétrole. Les navires de la
Royal Navy, arme privilégiée, fonctionnent au fioul à partir de 1911. Ce furent les trains à
vapeur qui ont permis à l’armée prussienne de vaincre en 1870. Ce seront par la suite les
norias de camions sur la Voie sacrée qui permettront la victoire française à Verdun. Et sans
parler de l’avènement de la voiture individuelle, encore à ses balbutiements dans les années
1920. C’est ce pétrole qui conditionnera les nouvelles enjeux géopolitiques.
Au final, les Britanniques veulent maintenir et renforcer leurs acquis : Suez et Bassora pour
la Route des Indes ; l’Irak et Mossoul, et l’Iran des Palhévis pour le pétrole. Au sud, on laisse
Ibn Saoud vaincre Hussein à la Mecque, s’emparer de la plus grande partie de la péninsule
arabique, à condition qu’il renonce au Koweït et à l’Irak, et à leurs prometteurs champs
pétrolifères. C’est ce compromis qui prévaut, en attendant l’arrivée des Américains à partir
des années 1930.