Sorel-Tracy - Conférence Régionale des Élus de l`Abitibi

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Conférence régionale
des Élus de
l’Abitibi-Témiscamingue
Assises régionales 2009
Des cas de diversification et de
modification de bases économiques
Est-ce qu’il y a un lien de corrélation
positif entre la diversification et l’indice
de développement économique?

Deux études récentes (2004 et 2006)
tendent à démontrer qu’il y a un lien positif
entre la diversification économique et le
développement économique du territoire.
Sources :

DAVID, Paul-Émile (2004), « L'impact de la diversité industrielle et du capital humain sur la
croissance économique des villes canadiennes ». Développement régional, Rimouski :
UQAR. 395 pages.

TREMPE, Philippe (2006), « Diversité industrielle et développement économique selon les
MRC en 2001 », Paper read at ACFAS, at Montréal.
Est-ce que l’Abitibi-Témiscamingue est
une région plus ou moins diversifiée
maintenant qu’elle ne l’était il y a 40 ans?

Selon les sources consultées, l’économie de
l’Abitibi-Témiscamingue était encore plus
appuyée sur les ressources naturelles en 2005
qu’elle ne l’était en 1971.
Sources :

POLÈSE, Mario, et Richard SHEARMUR (2006), « Why some regions will decline: A Canadian case
study with thoughts on local development strategies », Regional sciences 85 (1). Pages 23-46.

LEMELIN, André, et Pierre MAINGUY (2008), « Analyse des structures économiques des 17 régions
administratives du Québec en 2005 ». Québec. Institut de la Statistique du Québec. Page 61.
Quelques cas inspirants

Des cas de villes ou de territoires qui ont
réalisé des tournants dans le
développement économique du territoire.

Quatre cas.

Trois au Québec et un aux États-Unis.
Sorel-Tracy

Du pollueur industriel à l’écologiste industriel.
Sorel-Tracy

Municipalité monoindustrielle – spécialité :
chantier naval.

Milieu du 19e siècle à 1874. Chantier
McCarthy. Emploie jusqu’à 700 personnes
(1869).

1874. Vente du chantier naval au
gouvernement fédéral. Entretien de la flotte
gouvernementale.

Débordé par le transport par train.

Retard technologique (du bois à l’acier).
Sorel-Tracy

La guerre 14-18 stimule la demande pour les
bateaux.

La guerre finance la conversion de Sorel vers
l’acier.



1910 – 25 établissements manufacturiers à
Sorel qui emploient près de 800 personnes.
1915 – 12 établissements : 2 700 personnes.
Ajout de l’industrie métallurgique à la base
économique (381 emplois en 1916).
Sorel-Tracy

1929 – Arrivée des Simard.

Achat de 4 entreprises.

1937 – Achat des chantiers navals et
d’une partie de la flotte de dragage.

La guerre 39-45 stimule la demande.

À la fin de la guerre, c’est le plongeon!

Les installations exploitées par les Simard
passent de 6 000 employés (avant la
défaite des Allemands) à 350 (1946).
Sorel-Tracy

Une autre conversion!



Les wagons de chemin de fer.
25 000 wagons seront construits jusqu’en
1987.
Grâce aux Simard, d’autres entreprises
viendront s’installer à Sorel :





Canadian Celanese (1946);
QIT (1948);
Acier Slater (1959);
Beloit et Tioxide (1962);
Aciers Atlas (1963).
Sorel-Tracy

1970 – Concurrence accrue : pays en
développement, notamment ceux d’Asie.

Faillite de Sorel Steel Founderies;

2 000 mises à pied chez Marine Industries
(maintenant la propriété exclusive de la
SGF);

Les piliers de la diversification précédente
finiront de s’effondrer durant les années
80.
Sorel-Tracy

Années 1990 – Vaste réflexion stratégique.

Limites :

Région réputée pour ses salaires élevés et
le faible niveau de scolarité de sa maind’œuvre.

Infrastructure industrielle à l’abandon.
Sorel-Tracy

Réflexion plus large; acteurs gouvernementaux,
du secteur communautaire et syndical.

Planification régionale dédiée à la relance. Le
domaine environnemental en deviendra le pivot.

Forces : des entreprises étaient déjà
engagées dans un processus visant à
améliorer leur bilan environnemental.

Présence de plusieurs recycleurs.

Présence d’un centre de recherche en
environnement (1990).
Sorel-Tracy


1996 – Forum régional. Développer une vision
arrimant les objectifs environnementaux au savoirfaire dans le domaine de la fabrication métallique.
2000 – Plan de redressement du Bas-Richelieu :






Regroupement indépendant pour la relance de la
grande région de Sorel.
Centre de transfert technologique en écologie
industrielle.
Société des parcs industriels et ports de Sorel-Tracy
Partenariat avec QIT.
21 millions de Québec.
9 millions d’Ottawa.
Montréal

Le cas des « shops Angus ».
Histoire et contexte :





1902-1904 – Pénurie de matériel roulant pour assurer le développement de l’Ouest
canadien. Le Canadien Pacifique (CP) devant répondre à une très forte demande
pour le transport des personnes et des céréales à partir et en direction de l’Ouest
canadien, il devient urgent de construire des locomotives et des wagons pour
passagers et surtout pour les marchandises.
1904 – Ouverture des Shops Angus (Ateliers Angus) dans le quartier d’Hochelaga :
les édifices sont gigantesques. Terrain : 10 millions de pieds carrés. Investissement :
plus de 3 M$.
1939-1944 – Aux usines Angus, on interrompt la production de locomotives pour
laisser place aux chars d’assaut Valentine; 1 700 chars sont construits et expédiés en
Russie pour l’Armée rouge. Jusqu’à 12 000 personnes travaillent aux Shops Angus.
Fin de la production de locomotives à vapeur aux Ateliers Angus en juin 1944.
1960-1970 – De nombreuses innovations technologiques viennent modifier le mode
de production des locomotives et des wagons, faisant disparaître graduellement des
emplois. Au début de 1970, le CP met fin à son service passager. Par la même
occasion, les terrains qui se trouvent aujourd’hui à l’est du boulevard Saint-Michel,
jusqu’à la rue Bourbonnière, deviennent disponibles pour un nouveau projet : un
centre d’achats.
1977 – Les organismes communautaires, les élus locaux et les commerçants des
rues Masson et Ontario se mobilisent pour empêcher un tel projet. Le premier
ministre du Québec, René Lévesque, annoncera, à la sortie d’une visite des Shops
Angus : « Ce sera du logement social! ». Ce site est encore aujourd’hui le plus grand
parc de logements sociaux au Canada.
Shops Angus (suite)


1992 – Le 31 janvier 1992, la dernière locomotive réparée aux Ateliers
Angus franchit la barrière.

1 000 emplois sont perdus. Plusieurs bâtiments sont désaffectés et
des terrains sont contaminés.

Dès l’annonce de la fermeture, les membres de la Corporation de
développement économique communautaire Rosemont-PetitePatrie (CDEC) se mobilisent pour relancer le site. Le CP veut
construire des logements, surtout des condos, sur l’ensemble du
terrain où est actuellement le Technopôle Angus.
1994 – La CDEC parvient à négocier avec le CP une entente qui
confère à l’organisme une option d’achat exclusive sur la moitié du
terrain disponible.

L’administration municipale (RCM) et la population locale appuient la
CDEC.

Le taux de chômage atteint 20 % dans le quartier Rosemont.




1995 – La CDEC, qui a un mandat plus global, fonde la Société de
développement Angus (SDA) et lui confie le mandat d’acquérir et de
développer le site Angus en s’appuyant sur les principes de
développement économique communautaire pour y créer des
emplois destinés aux résidants du quartier. La vocation industrielle
est préservée. Les ateliers renaissent.
1996 – Entrée en fonction des premiers employés de la Société de
développement Angus qui développera le Technopôle Angus.
1998 – Entente entre le CP et la Société de développement Angus
sur une option d'achat sur la moitié du site, et acquisition par cette
dernière du Locoshop Angus.
1999 – Création d'Insertech Angus, entreprise d'insertion pour jeunes
en difficulté dans le domaine de l'informatique. Insertech deviendra le
premier locataire du Technopôle Angus.


2001-2002 – Phase II : Construction d'un édifice pour accueillir des
entreprises de haute technologie (9 M$).
2001 – Capitalisation par les gouvernements du Canada et du
Québec de la SDA à hauteur de 20 M$, sous forme de prêts.

2003 – Phase III : Construction du Centre de Biotechnologies Angus.

2004 – Phase IV : Centres d'appels, dont celui de SAQ.com.


2004 – Phase VI : Construction du Carrefour de l'économie sociale
Angus.
2004 – Conclusion d'un partenariat de développement entre la
Société de développement Angus et Fondaction de la CSN.





2005 – Phase VI : Construction d'un immeuble de bureaux pour
accueillir, entre autres, le Centre financier aux entreprises
Desjardins.
2006 – Installation des plateformes de recherches du Centre de
Recherche du CHUM.
2006 – Phase VII : Construction du premier édifice écologique
(LEED) multilocatif au Québec pour accueillir notamment le
Centre de coordination de l'Institut de Cardiologie de Montréal.
2005-2006 – Obtention de la certification Visez vert, soulignant
la gestion écologique d'immeubles, pour 5 édifices du
Technopôle Angus.
2006 – Implantation du Plan de transport durable et du Plan de
gestion des matières résiduelles.
Parc immobilier vert (10 édifices).
 44 entreprises dans les secteurs de :

Audiovisuels/multimédia;
 Science de la vie;
 Distribution/commerce;
 Économie sociale;
 Environnement;
 Services divers.


1 100 emplois.
Source : Rapport annuel 2007-2008.
La Pocatière

Un étonnant repère technologique!
La Pocatière – Histoire et contexte

Petite ville du Bas-Saint-Laurent dans la
MRC de Kamouraska.

En comptant La Pocatière et Sainte-Annede-la-Pocatière, la population est d’un peu
plus de 6 000 personnes.

Base industrielle agroforestière.

Région rurale.
La Pocatière – Histoire et contexte

Économie qui mise sur la présence de
l’École supérieure d’agriculture (fondée en
1860) (formation et recherche
scientifique);

Appuyée vers 1910 par la fondation d’une
ferme expérimentale financée par le
fédéral.
La Pocatière – Histoire et contexte

1962 – Transformation de l’École supérieure
d’agriculture en Institut technologique
agricole (formation technique);

1961 à 1967 – Déclin de la ferme
expérimentale. Fermeture définitive de celleci en 1997;

1962 – Démarrage de Industries Bouchard
inc., fabricant de motoneiges.
La Pocatière

Industries Bouchard inc. prend une rapide
expansion. Devient en 63-64, Moto-Ski et
est acheté par Bombardier en 1971.

Bombardier abandonne la fabrication de
motoneiges à La Pocatière pour y
concentrer sa production de produits de
transport en commun. Le nombre de
personnes engagées par Bombardier passe
de 600 à 1 000 en 20 ans.
La Pocatière

Présence depuis 1827 du Collège Ste-Anne
qui fournit une formation classique;

1960 – Constatant l’arrivée imminente des
cégeps, la direction du collège se positionne
pour obtenir un cégep à La Pocatière;

À partir de 1965, les « forces vives »,
constatant que le GQ n’a pas l’intention
d’implanter un cégep à La Pocatière, des
mesures sont prises pour faire pression.

1969 – La Pocatière a son cégep.
La Pocatière

Fermeture définitive de la ferme
expérimentale en 1997.

Acquisition des actifs par le Centre de
développement bioalimentaire du Québec.

Géré localement, il devient un joueur
important du développement local.
Les fruits du Cégep de
La Pocatière (1969) et de Bombardier (1971)

Centres collégiaux de transfert
technologique;

Centre spécialisé de technologies physiques
du Québec (début 80);

OPTECH - Centre de transfert
technologique en photonique (2002);

Centre national du transport en commun
(1990);

Centre intégré de formation en métallurgie.
Les fruits du Centre de développement
bioalimentaire du Québec (1997)

Institut de technologie agroalimentaire;

Ferme-école LAPOKITA (agriculture);

Centre d’expertise en production ovine du
Québec;

Incubateur de transformation alimentaire
(2005);

Centre québécois d’expertise en
production porcine (1998).
Les fruits de l’entrepreneuriat
institutionnel

Ruralys – Expertise en mise en valeur du
patrimoine;

Centre d’expertise sur les produits
agroforestiers;

Groupe de recherche appliquée en
agroforesterie;

Collectivités écologiques du Bas-SaintLaurent (Co-éco).
La Pocatière

Pas de croissance spectaculaire;

Mais une diversification qui protège des
mouvements actuels sur le marché des
matières premières;

Une grande variété d’emplois.
Littleton, Colorado, É.-U.
Les
spécialistes du « jardinage économique ».
Littleton, Colorado

Ville du Colorado, près de Denver.

Population : 40 000 personnes.

1987 – Fermeture de Martin Marietta.
1 000 emplois dans le secteur de
l’aéronautique et des matériaux.

1 million de pieds carrés d’espaces
commerciaux vacants au centre-ville
(30 %).
Littleton, Colorado

La ville ne veut plus dépendre des
entreprises « out of state »;

La ville mandate deux employés pour
chercher les meilleures façons d’aider les
entreprises locales;

Après deux années de recherche, ils
constatent les faits suivants.
Littleton, Colorado

La croissance provient des PME;

La prospection n’est pas la meilleure
façon de développer un territoire.
Littleton, Colorado

Après 4 ans de séminaire sur les
meilleures pratiques d’affaires;

Constat : aucun changement;

Les entreprises ne sont pas plus
performantes.
Littleton, Colorado

Economic gardening :

Informations;

Infrastructures;

Réseautage.
Information



Fournir de l’information tactique et stratégique (au-delà de
l’Internet);
Utilisation de bases de données sophistiquées avec des
capacités de recherche que souvent seules les grandes
entreprises ont accès;
100 000 publications mondiales utilisées pour développer :








Des listes pour effectuer du marketing;
L’intelligence;
Des tendances dans l’industrie;
Des nouveaux produits/nouvelles technologies;
La recherche légale;
Des projets de construction (Dodge report);
Utilise le SIG (système d’information géographique) pour
connaître l’endroit où se trouvent les clients, les données
démographiques et de revenus, l’activité immobilière, leurs
bâtiments et terrains vacants;
Ils ont accès à plus de 17 millions d’entreprises dans le monde.
Infrastructure

Qualité de vie : plus d’espaces verts,
trottoirs plus larges, propreté, restaurer…

Vie intellectuelle : cours et formation, les
collèges, les arts…
Réseautage

Réseautage dans les associations, avec
d’autres entreprises, au collège, à
l’université.
Littleton, Colorado

Jouer offensivement au lieu de jouer
défensivement;

Adapter l’organisme de soutien à une
économie post-industrielle;

Éviter la recherche de « grappes ».
Littleton, Colorado

Croissance de l’emploi de 1989 à 2005
(de 14 000 à 29 000);

Budget de développement économique de
la ville est passé de 70 K à 600 K;

Financement public et privé;

Avec 4 employés.
Les points communs

Un déclencheur!

Un leadership partagé et local;

Une mobilisation forte;

Une réflexion et une stratégie rigoureuse;

Une vision de changement.
Quelques conditions de réussite







Compassion : Accepter les erreurs, les échecs. La nouveauté
n’est pas gage de succès. Elle est gage de risque accru.
Argent : Pour changer, ça prend des $. En même temps, il
faut continuer à soutenir ce qui est déjà en place.
Ouverture : Encourager la nouveauté et l’innovation. Le
changement. Les promoteurs bizarres.
Courage et persévérance : Pour maintenir le cap. Pour
continuer, bien que tout le monde ne soit pas d’accord.
Patience : Parce que ce sera long.
Remise en question : Parce qu’il faudra changer des façons
de faire.
Stratégie et rigueur : Ne rien tenir pour acquis dans les
expériences des autres.
Pistes d’intervention

Maintenir et intensifier les efforts pour
soutenir le développement de la culture
entrepreneuriale;

Intensifier et modifier les efforts
d’accompagnement à l’endroit des
« gazelles ».
Questions

Pourquoi ça ne marchera pas?

Pourquoi ça peut marcher?
Merci beaucoup de votre attention!
Est-ce que l’Abitibi-Témiscamingue est une
région dont l’économie est diversifiée?

L’Abitibi-Témiscamingue est une autre
région dont la structure industrielle est
concentrée dans un nombre restreint
d’industries. Les bases économiques ont
peu changé au cours de la période.
Source :

LEMELIN, André, et Pierre MAINGUY (2008), « Analyse des structures économiques des
17 régions administratives du Québec en 2005 ». Québec. Institut de la Statistique du
Québec. Page 61.
Diversifier ou convertir?

Augmenter le nombre d’industries d’où
proviennent les emplois pour un territoire
donné.
Convertir ou modifier
des bases économiques

Remplacer une ou des bases
économiques par d’autres.

N’implique pas nécessairement une
diversification économique!
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