La solution
Pour appliquer et généraliser rapidement les meilleures pratiques de lutte anti-infectieuse et ainsi
réduire la transmission de la tuberculose, y compris sous ses formes multi-résistante et ultra-
résistante, dans les établissements de soins et les lieux collectifs, il faut tenir compte de trois
grands aspects au niveau politique le plus élevé :
1. L’encadrement
La lutte anti-infectieuse implique l’intervention de nombreux spécialistes (personnel du
programme de lutte contre la co-infection tuberculose/VIH, agents de santé, ingénieurs,
personnel chargé de la maintenance des bâtiments) et suppose d’inciter les gens à
appliquer systématiquement des mesures d’hygiène (se couvrir la bouche avant de tousser
ou porter un masque, par exemple). Il faut mettre en place des systèmes d’orientation,
d’encadrement, de suivi et d’évaluation.
2. Les compétences techniques
L’amélioration des systèmes d’aération, associée au rayonnement ultraviolet germicide,
si nécessaire, ainsi que l’application de l’ensemble des mesures de lutte anti-infectieuse
requièrent des compétences techniques spécifiques. Les agents de santé doivent être
encadrés et formés pour acquérir les habitudes nécessaires à l’application des mesures
voulues.
3. Les ressources financières
L’application des mesures de lutte anti-infectieuse requiert un minimum d’infrastructure,
notamment des rénovations et la construction de nouveaux établissements sûrs, et
suppose que les bâtiments soient conçus, construits ou rénovés et utilisés de manière
rationnelle, ce qui a des conséquences financières et politiques importantes au niveau des
pays et exige un haut niveau d’engagement politique.
Mesures à prendre d’urgence
• Diffuser la politique de l’OMS en matière de lutte anti-infectieuse (2009).
• Définir le rôle et les responsabilités au ministère de la santé, au ministère de la justice, au
ministère chargé des infrastructures et dans la société civile afin de faciliter l’application de
la politique de l’OMS. Il faut pour cela:
− recenser et renforcer les organismes nationaux chargés de coordonner la lutte contre
l’infection par le bacille tuberculeux sur la base des mesures générales de lutte anti-
infectieuse. Il faut assurer une coordination entre la lutte contre le la tuberculose, la lutte
contre l’infection à VIH, la médecine du travail, l’administration pénitentiaire et la
société civile
;
− élaborer des plans nationaux, assortis de budgets, pour élargir la lutte anti-infectieuse;
mobiliser des groupes de personnes vivant avec le VIH et leur donner les moyens d’agir
afin d’éviter la propagation de la tuberculose, notamment sous sa forme multi-résistante;
− mettre en place des systèmes normalisés de suivi et d’évaluation utilisables par toutes les
parties prenantes pour assurer le suivi continu de la lutte anti-infectieuse
;
− exploiter les ressources existantes et nouvelles afin de mieux appliquer les mesures de
lutte anti-infectieuse dans les établissements de soins, les lieux collectifs et les ménages.