Master Biologie Gestion - SBBB - Julie Agaësse
Les cellules souches cancéreuses : une cible thérapeutique ? 5
Introduction
En 2011, 365 500 nouveaux cas de cancers ont été diagnostiqués en France, chez 207 000
hommes et 158 500 femmes (Hoog-Labouret et Merlet, 2012). Le taux de survie est lié à la
localisation du cancer et à son stade de développement au moment de sa détection (Mazeau-
Woynar et al, 2010). Ainsi, il existe plusieurs cancers tels que les cancers du cerveau, du côlon, de
l’estomac, du foie, du pancréas, des poumons, du sein, les leucémies ; ils engendrent des
pronostics plus ou moins favorables. Chirlaque et al ont étudié 9 types de cancers chez 57 622
patients espagnols diagnostiqués entre 1995 et 1999 et suivis jusqu’au 31 décembre 2004. Au
terme des cinq années, le taux de survie le plus élevé, estimé à 95%, a été observé chez des sujets
atteints du cancer du testicule ; tandis que le plus faible, évalué à 10%, a été mis en évidence chez
des malades atteints du cancer du poumon (Chirlaque et al, 2010). D’importants progrès ont été
réalisés pour traiter les cancers, toutefois la rechute de la maladie est souvent observée. En effet,
en 2007, approximativement 30% des patients atteints du cancer de la prostate rechutaient après
l’arrêt du traitement (Bibikova et al, 2007). En conséquence, la période de rémission au cours de
laquelle toutes les cellules cancéreuses ont été éradiquées, doit faire l’objet d’une surveillance
médicale. Il est considéré qu’à partir de 5 ans sans rechute, les estimations du taux de survie sont
fiables quant à la probabilité de guérison des cancers (Mazeau-Woynar et al, 2010).
Les thérapies actuelles ciblent efficacement les cellules cancéreuses en division jusqu’à la
disparition de la masse tumorale. Cependant, une sous-population cellulaire en phase de
quiescence, a la faculté de donner naissance à une nouvelle masse maligne, soit au même endroit,
soit à distance, par prolifération métastasique (Hanahan et Weingerg, 2000). En dépit de la
destruction des cellules cancéreuses, cette sous-population est responsable de la récidive de la
maladie. L’expression de molécules spécifiques permet de l’isoler. Ces cellules, dites cellules
souches cancéreuses, sont identifiées par leur capacité à donner de nouvelles tumeurs quand
elles sont xénogreffées dans des souris immunodéprimées. Elles sont capables de se régénérer et
jouent un rôle crucial dans les mécanismes de chimio et radio-résistances aux thérapies. La
compréhension des processus de résistances de ces cellules est donc primordiale (Alison et al,
2010).
Cette synthèse bibliographique est un état des lieux des connaissances actuelles des cellules
souches cancéreuses et des opportunités thérapeutiques qu’elles représentent. Dans ce rapport,
les cellules souches cancéreuses et leur microenvironnement seront définis. Puis, les mécanismes
permettant leur identification seront décrits. Enfin, ce rapport s’achèvera par les nouvelles cibles
thérapeutiques et les traitements futurs.