Histoire de notre ère

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Histoire
de la
Terre Sainte
Période romaine
- 63 à + 323
Juste avant notre ère, Hérode le Grand
Les romains sont en Palestine
depuis 63 av. JC. Ils gouvernent
à travers Antipater, un Iduméen.
Le pays est largement hellénisé
(cf. Sépphoris près de
Nazareth).
Son fils, Hérode, lui succède. Il
se lie à la dynastie asmonéenne
en épousant Mariamne, mais en
29 il la fait assassiner ainsi que
sa belle-mère Alexandra. Peu
de temps avant de mourir, il fait
noyer les deux fils de Mariamne
et un autre fils (d’une de ses 10
femmes).
Hérode le bâtisseur
Hérode fut un
extraordinaire bâtisseur.
En moins de 30 ans,
il construisit Césarée
Maritime, son port
et sa ville princière,
il reconstruisit Samarie
(devenue Sébaste), édifia
le Haram d’Hébron,
renforça la citadelle de
Jérusalem, reconstruisit
le Temple, établit six
forteresses autour de la
Mer Morte, sans parler de
son palais de Jéricho…
Césarée Maritime
Sébaste
Hébron
Citadelle
Citadelle
Hérodium
A la mort d’Hérode
Hérode meurt en – 4. Deux
ou trois ans auparavant, a
eu lieu une naissance à
Bethléem, dont aucun
média n’a parlé, tant il était
insignifiant au regard des
hommes.
Le royaume d’Hérode est
distribué entrer ses fils,
mais la mauvaise gestion
d’Archélaüs fait que la
Judée passe rapidement
sous contrôle direct des
Romains qui y dépêchent
un préfet.
Entre 26 et 36, ce sera
Ponce Pilate.
Les révoltes juives
Les Juifs bénéficient de la liberté de culte, en Palestine et dans
toute la diaspora, Mais pas de la liberté politique.
La population supporte de plus en plus mal les maladresses et
les provocations des autorités romaines.
D’où deux révoltes
en 70 ans (70 et
135) qui vont aboutir
à la quasi disparition
des juifs en
Palestine.
Arc de Titus à Rome
La guerre de 70
La révolte éclate en 66. Elle
se développe en Galilée et
à Jérusalem. Au début les
juifs l’emportent. Néron
réagit en envoyant
Vespasien et son fils Titus
qui réunissent 60 000
hommes.
Mais Néron se fait déposer
et c’est Vespasien qui
devient empereur.
C’est Titus qui prend
Jérusalem le 29 juillet 70.
Massada résistera trois
années de plus.
Massada
Naissance du judaïsme rabbinique
Le Sanhédrin se rassemble autour des pharisiens à Jamnia (ou
Yavné). Il devient l’autorité religieuse du judaïsme. Son
président a le tire de « prince » (ha nassi).
Le canon hébraïque
de la Torah y est fixé.
On élimine les textes
apocalyptiques, trop
proches des
chrétiens.
La séparation d’avec
les chrétiens va se
faire petit à petit au
cours des trois
premiers siècles (cf.
Boyarin).
Persécutions
Néron avait fait porter le chapeau aux chrétiens pour l’incendie
de Rome (64).
Vespasien et Titus n’ont guère de sympathie pour les Juifs.
En 95,
Domitien
déclenche
une grande
persécution
tant contre
les juifs que
contre les
chrétiens.
Le Colisée
Seconde révolte juive (135)
En 130, Hadrien visite Jérusalem et décide d’en faire une ville
nouvelle, Aelia Capitolina en installant un sanctuaire dédié à
Jupiter sur l’emplacement du Temple.
En 135, nouvelle révolte juive sous la direction de Bar Kochba,
le Fils de l’Etoile, soutenu par l’illustre rabbin Aquiba et le prêtre
Eléazar.
La révolte est
sévèrement matée.
La Judée devient
la Palestine.
Un sanctuaire
est installé sur
l’emplacement
du Calvaire.
Les juifs s’organisent, les chrétiens aussi
Le petit Reste poursuit le travail ébauché à Jamnia et se fixe en
Galilée, finalement à Tibériade. Au 5e siècle, ils éditeront le
Talmud dit de Jérusalem.
Les chrétiens sont
d’abord des judéochrétiens (= d’origine
juive) pour lesquels la
Torah n’est pas abolie
mais transfigurée.
Mais leur foi les rend
suspects aux yeux
des autres juifs,
et bientôt en conflit
avec les chrétiens
d’origine païenne,
convertis par Paul.
Cuve baptismale à Nazareth
La période
byzantine
(324 à 638)
Constantin
Le culte impérial de Rome est
en crise, face à Mithra le dieu
solaire des Perses, aux rites
initiatiques d’Eleusis ou aux
religions à mystères comme
celle d’Isis.
Juifs et chrétiens se
développent pourtant.
Dioclétien réforme
vigoureusement l’empire et
déclenche une dernière
persécution, à la fin du 3ème
siècle.
Constantin devient empereur
en 313 et installe sa capitale à
Byzance, en Orient.
La Palestine
byzantine
Dès 325, le dimanche devient
jour chômé. Hélène vient en
Palestine et construit des
basiliques sur le Calvaire et à
Bethléem.
Arius et l’arianisme
Arius, prêtre d’Alexandrie, nie
la parfaite égalité du Père et
du Fils au sein de la Trinité.
Constantin, « nouveau Moïse,
nouveau David », n’est pas un
théologien mais veut la paix
dans son empire et l’unité
dans l’Eglise.
Il convoque un concile à Nicée
(325) qui définit le dogme de la
Trinité, condamne Arius.
50 ans plus tard, le concile de
Constantinople convoqué par
Théodose (381) devra
compléter la théologie de la
Trinité.
Organisation de l’Eglise
On reprend l’organisation impériale des diocèses instaurée par
Dioclétien.
Les évêques d’une même province sont regroupés autour d’un
métropolite.
Les cinq plus grandes
métropoles de l’Empire
deviennent des sièges
patriarcaux :
Antioche, Alexandrie,
puis Constantinople
et Jérusalem,
enfin Rome.
St Jean de Latran, cathédrale de
l’évêque de Rome
la Terre Sainte byzantine
Après les persécutions et la reconnaissance officielle du
christianisme, le martyre laisse la place à la vie monastique, en
commun ou en solitude.
On a compté plus de 6 000 ermites dans les déserts de Juda. De
nombreux monastères peuplent les déserts (Avdat, Massada…).
Ste Catherine au Sinaï
Qosiba près de Jéricho
Avdat : église byzantine
Baptistère
Pressoir à vin
Ambon
La Palestine du 5° au 7° siècle
Au milieu du 5° s., l’impératrice
Eudoxie se retire à Jérusalem. On
édifie nombre d’églises,
d’hospices et de monastères.
Juvénal obtient le titre de
patriarche.
Jérôme se retire à Bethléem et y
traduit la Bible en latin (Vulgate).
En 612, les Perses envahissent le
pays, ruinent églises et
monastères (sauf à Bethléem),
L’empereur Héraclius mène la
contre-offensive et entre à
Jérusalem en 630, avec une
relique de la vraie croix.
La période
musulmane
638 à 1096
La conquête arabe
622 : Mahomet doit quitter la
Mecque pour se réfugier à
Médine. C’est l’hégire, point de
départ du calendrier musulman.
640 : le calife Omar entre dans
Jérusalem. Elle devient le 3° lieu
saint de l’Islam car selon la
tradition, Mohamed y a fait son
ascension au paradis.
Juifs et chrétiens sont autorisés à
demeurer à Jérusalem.
Les lieux saints de l’Islam
691 : construction du Dôme de la Roche.
702 : construction de la mosquée El Aqsa.
Ce n’est qu’au début du 8° siècle que la langue arabe fut
imposée pour les acte officiels. Les peuples conquis furent
contraints de la parler et cela donna une culture nouvelle
relativement homogène.
Sunnites et Chiites
De graves dissensions entre les compagnons du Prophète
aboutirent à un schisme. Les fidèles d’Ali devinrent les Chiites
(en Iran et ailleurs) ; les Omeyyades firent de Damas leur
capitale (les sunnites). Puis les Abbassides.
Fin de la période musulmane
En Egypte, les Fatimides prennent le pouvoir. Al-Hakim (9961021) s’en prend aux juifs et aux chrétiens de Palestine, qu’il
oblige à porter un signe distinctif. Il détruit le saint-Sépulcre.
Propylées
Atrium
intérieur
Tombeau
Basilique
Calvaire
Le saint Sépulcre
constantinien
Atrium
Cardo
maximus
Les croisades
1096 à 1244
Le contexte des croisades
En France, c’est l’époque d’Hugues Capet et des capétiens.
Des problèmes de mariage les font excommunier.
En Angleterre, Guillaume le Conquérant. Son fils s’en prend à
Anselme de Cantorbéry : il est excommunié.
En Allemagne, Othon veut nommer les évêques et soumettre
le pape. Grégoire VII l’excommunie.
Mais les progrès de l’agriculture, de l’artisanat, la paix amène
une forte expansion démographique et le désir de trouver de
nouveaux domaines et fiefs.
En Espagne, on s’attaque aux Maures, la Reconquista
légitime la guerre « contre ceux qui persécutent les chrétiens
et les chassent de leurs cités ». Le ton de la croisade est
donné.
La première croisade
En 1095, le pape Urbain II confie la croisade à Raymond de
Saint Gilles et à l’évêque du Puy. Au concile de Clermont, il
invite à « pourfendre les infidèles et à chasser à tout jamais la
race impie des dévastateurs ».
Après une croisade
populaire menée par Pierre
l’Ermite qui ne dépassa pas
le Bosphore, les chevaliers
partent en 1097.
Ils arrivent à Jérusalem
le 15 juillet 1099 et
massacrent sans distinction
tous les « infidèles ».
Le royaume franc
de Jérusalem
Godefroy de Bouillon fonde
le royaume franc de
Jérusalem. La défense
passe aux mains des ordres
militaires comme les
Templiers.
Les anciens croisés
épousent des femmes
arabes et adoptent les
coutumes orientales. Pas
de conversions forcées au
christianisme, mais
persécution des juifs qui
doivent s’exiler et
disparaissent presque
complètement de Palestine.
Saladin
Renaud de Chatillon ne respecte pas la trêve de 1180 et attaque
Médine et la Mecque. Le puissant sultan d’Egypte Saladin
riposte et anéantit l’expédition.
En 1187,
désastreuse bataille
des Cornes de
Hattin et prise de
Jérusalem.
Ce qui déclenche la
troisième croisade,
menée par Richard
Cœur de Lion. Il
négocie avec
Saladin le statut de
Jérusalem.
La fin des croisades
Malgré les 7° et 8° croisades avec saint Louis, les Mamelouks
avec Baïbars chassent définitivement les croisés de Terre sainte
en reprenant toutes les places fortes jusqu’au Krak des
Chevaliers et à St Jean d’Acre (1291).
Le Krak des Chevaliers
Prise de St Jean d’Acre
La conquête
ottomane
de 1244 au XVIII° siècle
Le pouvoir des Mamelouks d’Egypte
Après Saladin, aux 13° et 16°
siècles, les Mamelouks
égyptiens, créés en 1230,
prennent en 1250 le pouvoir
en Egypte et contrôlent la
Palestine.
Celle-ci accueille des réfugiés
arabes chassés par les
Mongols, puis à la fin du 15°
s. des réfugiés juifs chassés
d’Espagne. Ils s’installent en
Galilée (Safed).
Les ottomans de Turquie
En 1516, le sultan turc Sélim de Constantinople conquiert la
Palestine qui va devenir durant 4 siècles jusqu’en 1917, une
des provinces arabes de l’empire ottoman.
Au 16° s., la Palestine connait un bon développement
économique.
Les cités et lieux
de culte sont
rénovés, les
effectifs des
communautés
croissent. Les
juifs sont autorisés
à se réinstallés
quand ils fuient les
persécutions
(Espagne).
Naissance du sionisme
20 avril 1799 : Bonaparte à Jérusalem reconnait la propriété de
la Terre Sainte au peuple juif.
1866 : Henri Dunant suggère que les colonies juives naissantes
en Israël soient déclarées diplomatiquement neutre, comme la
Suisse.
1881 : L’assassinat du tsar
Alexandre II marque le début de la
première vague d’immigration juive.
Le baron de Rothschild achète des
terres en Palestine. Eliezer Ben
Yehoudah, le père de l’hébreu
moderne, arrive à Jaffa.
1896 : Herzl, après l’affaire Dreyfus,
défend l’idée de la création d’un Etat
pour les juifs. L’année suivante,
congrès de Bâle.
baron de Rothschild
Jusqu’à la déclaration Balfour
1903 : le 6° congrès sioniste adopte le principe d’une
installation en Palestine.
1909 : fondation de Tel Aviv, près de Jaffa. Création du premier
Kibboutz.
1860 : Sur 18 000 personnes Jérusalem comptait 8 000 juifs,
6 000 musulmans et 4 000 Chrétiens.
1910 : sur 73 700 personnes, il y a 47 400 juifs, 9 800
musulmans et 16 500 chrétiens.
1915 : en pleine guerre le Royaume-Uni, la France et la
Russie planifient le partage du Proche Orient. La Palestine
doit bénéficier d’un statut international.
2 novembre 1917 : lord Balfour promet au peuple juif la
création d’un Foyer National Juif sur la terre de Palestine.
1919 : l’émir Faycal envisage favorablement la venue des
juifs en Palestine et la fondation d’un Foyer National juif.
Le mandat britannique
(1917-1947)
Refus du foyer national juif
1921 : De passage à Jérusalem, Winston
Churchill, secrétaire d’Etat aux Colonies,
se voit expliquer par une délégation
islamo-chrétienne qu’ils veulent bien
accueillir les juifs mais refusent un foyer
national juif.
1924 : vague d’immigration de juifs
polonais.
1929 : émeutes, massacres à Hébron et
Safed.
La population juive passe de 83 000 en
1918, à 164 000 en 1930, à 463 000 en
1940, pour atteindre 650 000 en 1947.
De son côté, la population arabe passe
de 660 000 à 1 200 000.
Projet de Foyer
National juif (1922)
Immigration
1933 : à l’arrivée d’Hitler au pouvoir,
émigration de juifs allemands.
Entre 1936 et 1939, création de 51
nouvelles implantations.
1937 : la commission Péel propose
une partition avec 15% à l’Etat juif.
Refus des juifs comme des
palestiniens.
1939 : le 3° Livre Blanc prévoit la fin de
l’immigration juive au bout de 5 ans,
affirme le désir de voir un Etat de
Palestine indépendant.
1941 : alliance du grand Mufti alHusseini avec Hitler.
1944 : attentats de l’Irgoun contre les
britanniques.
1947 : les Britanniques abandonnent le
mandat.
Le projet de la
commission Péel
(1937)
Partage de la Palestine ?
29 novembre 1947 : résolution à
l’ONU sur le partage de la
Palestine.
Les juifs obtiendraient 55 % du
territoire avec 498 000 juifs (sur
650 000) et 407 000 arabes (sur
1 237 000).
Jérusalem devrait avoir un statut à
part (avec 100 000 juifs et 105 000
arabes).
L’Agence juive soutient le plan,
mais pas la droite nationaliste.
Les pays arabes refusent et
quittent la salle après le vote.
L’Etat d’Israël
Naissance d’Israël
Début 1948 : attentats, émeutes…
Interventions militaires de
Palestiniens, Syriens…
Première vague de réfugiés
palestiniens : 70 000 partent pour
l’étranger.
Avril 1948 : la Haganah entreprend
de dégager Jérusalem. Massacre
de Deir Yassin.
Seconde vague de 320 000
réfugiés palestiniens.
14 mai 1948 : Ben Gourion lit la
déclaration d’indépendance de
l’Etat d’Israël.
Guerre israélo-arabe
Tout de suite, 45 000 militaires arabes
attaquent le nouvel état.
Entre juillet et octobre, Israël conquiert la
plus grande part de la Palestine, sauf le
Néguev et la Cisjordanie.
Nouvel exode de plus de 700 000
palestiniens vers Gaza, et la Cisjordanie,
vers la Syrie, le Liban et la Jordanie.
A la fin de la guerre, plus de la moitié des
palestiniens sont des réfugiés : il en reste
moins de 150 000 en Israël, 400 000 en
Cisjordanie, 60 000 à Gaza, 100 000 au
Liban et en Syrie.
Décembre 1948 : annexion des
« propriétés abandonnées ».
24 janvier 1949 : annexion de la
Cisjordanie par la Transjordanie.
Israël et les territoires
annexés Golan et
Jérusalem-Est) ou sous
contrôle israélien (Gaza et
Cisjordanie).
Guerre des Six jours (1967)
Déclenchée à la suite du
blocage du détroit de Tiran. La
guerre permet à Israël de
conquérir Jérusalem-Est, la
Cisjordanie et Gaza, ainsi que le
Golan et le Sinaï.
1969 : Yasser Arafat devient
président de l’OLP.
1970 : Les palestiniens,
majoritaires en Jordanie (75 %)
sont massacrés par le roi
Hussein lors du Septembre noir.
Arafat se réfugie au Liban.
6 octobre 1973 : guerre du
Kippour. Restitution du Sinaï en
avril 1982 (Camp David).
Territoires conquis par
Israël. lors de la guerre
des Six jours
Les Intifada
1987 : début de la première Intifada à Gaza, jusqu’en 1994.
Août 1993 : accords d’Oslo sous l’égide de Bill Clinton.
1994 : Nobel de la paix pour Arafat, Pérès et Rabin. Retrait de
l’armée israélienne de 70 % de Gaza et de Jéricho.
4 novembre 1995 :
assassinat d’Yitzhak
Rabin par un
extrémiste juif.
Septembre 2000 :
seconde intifada, après
la visite de Sharon sur
l’esplanade du Temple.
août 2005 : retrait de
Gaza.
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