Ilia Kiria M. Castells sur la crise de étatisme soviétique A partir de 1984 M. Castells a effectué plusieurs travaux sur la Russie. Son plus grande expérience qui lui a donné une vision particulière sur le pays – en 1992 il était en tête de groupe des experts invités par le gouvernement russe. Dans ce groupe il y avait des personnes connus comme Fernando Cardozo (président de la Brésil après) et un sociologue français Alain Touraine qui fut à l’époque un maître de Castells. En plus il faut dire que la femme de Castells Emma Kiseleva est russe et comme il le note c’est elle qui lui a donné une vision de certains aspects de ses travaux. Sur le sujet plusieurs travaux ont été publiés. Dans le troisième volume de « L’ére de l’information »1 il y a toute une chapitre consacrée à la crise de étatisme soviétique. En plus il y a « La nueva revolucion rusa » publié à Madrid2 et un ouvrage édité à Université de Berkeley en Californie où Castells enseigne toujours3. La question fondamentale que Castells pose : « Pourquoi en étant vers milieux des années 1980 une troisième pays industrielle du monde URSS, et notamment sa élite politique avec Gorbatchev en tête, a senti qu’il faut commencer la perestroïka ». La réponse qu’il donne est suivante : « La crise de milieux des années 1970 qui se renforçait vers 1985, selon Castells, est caractérisé par l’incapacité totale de étatisme et de industrialisme soviétique d’assurer le glissement vers la société de l’information ». Et surtout, le passage vers paradigme informationnelle contredisait aux intérêts de nomenklatura de parti. Ici il faut remarquer que en fait toute la période soviétique était caractérisé par les crises et des récessions : la réforme de NEP, les réformes de Khrouchtchev, les réformes de Kosygine à l’époque de Brejnev. Mais, selon Castells, la crise des années 1970 qui a finalement provoqué la perestroïka n’était pas de même nature. Étatisme, selon Castells, est une système sociale dans laquelle toutes les biens supplémentaires produits par la société sont consommés par les possesseurs du pouvoir. Bien sure que dans cette système le pouvoir politique est plus importante que économique ce qui était bien illustré par la politique soviétique extérieure quand URSS finançait les pays comme Cuba, Corée du Nord et Vietnam et aussi certains régimes en Afrique en tenant compte qu’il ne peut rien gagner avec ça. Actuellement ces pays sont toujours redevables envers la Russie. - L’idéologie marxiste-léniniste imposée aux masses par un appareil culturel étroitement contrôlé. - L’économie centralisée et planifiée Cette système spécifique (donc liaison de régime économique particulier avec la idéologie) mais pas l’état en soi n’a pas pu changer le cap du bateau de industrialisme vers informationnalisme Système économique Castells décrit précieusement la système économique soviétique. Les point principales pour lui sont les suivants : • Union Soviétique avait une croissance économique plus forte que les pays de l’Occident. Même si on ne prend pas en compte la statistique officielle selon laquelle URSS dépassait les Etats Unis à 80 fois (bien sure que c’était la mensonge) dans la production de certains biens, les données objectives montrent que son industrialisation était une des plus rapides dans l’histoire. Chaque système doit être regardée de point de vue des buts qu’elle visait. De ce point de vue les bolcheviques ont eu une réussite extraordinaire. D’une petite groupe politique qui a pris pouvoir en 1917 dans une pays majoritairement agraire elle a construit un appareil d’état puissant et pyramidale en industrialisant le pays. • Economie soviétique reposait sur un cascade des priorités : armée, industrie, matières premières et agriculture. Dans ce schéma on voit très bien la réalisation de idée de Marx qui visait un armée comme principale polygone pour les essaies des nouvelles technologies (et aussi les nouvelles technologies de l’information et de la communication). C’est pourquoi URSS dépensait des sommes considérables (15% de PNB et selon certains estimations même 20-25% ce que dépassait considérablement les dépenses militaires aux Etats Unis dans l’ère de militarisation de Raigan) pour l’armée et la production militaire (40% de industrie était militaire). Puis il est compréhensible pourquoi la deuxième priorité c’est l’industrie - pour nourrir l’armée ; et la troisième priorité – les ressources naturelles (pour assurer la production industrielle). Dans cette logique il suffisait de mettre délibérément quelques centaines milliers des travailleurs de secteur agricole dans l’industrie pour avoir une croissance plus rapide. • Economie soviétique était une économie centralisée et planifié. Donc, les prix ont été artificiellement fixées et ne dépendaient pas de offre et de la demande. Deux organismes contrôlaient cette système. Le premier – c’est fameux Gosplan qui fixait annuellement 200 000 prix pour les produits et planifiait combien il faut produire de telle où telle bien pour couvrir les besoins. Deuxième – Gossnab qui contrôlait le fournissement et la distribution de tous les produits d’un épingle jusqu’à un éléphant. C’est Gossnab qui décidé combien de carburant il a fallu importé en Sibérie orientale pour le chauffage etc. Bien sur, que dans telle système artificielle il a fallu vivre dans isolation totale. Et la système économique soviétique vivait dans cette isolation. Par contre, ce que Castells ne dit pas, que quand même cette isolation n’était pas absolue. D’abord il faut dire que on exportait des matières premières pour les pays occidentaux (ce que constituait une bonne manière de remplire les caisses de parti communiste). Par contre cette exportation n’était pas largement affichait à l’intérieur du pays. L’importation des certains produits était possible mais seulement des pays de pacte de Varsovie. Pourtant ce n’était pas le cas des produits culturelles. Union soviétique à partir de l’époque de Staline montrait certains filmes américains et français. Mais, bien sure, chaque filme passait une rédaction importante avant la diffusion, on ajoutait des éléments idéologiques et supprimais certains épisodes des filmes (en plus il faut dire que majorité d’entre eux à la fin des années 40 était montraient en URSS avec violation des droits d’auteurs). Question technologique Pourtant en dépassant les Etats Unis dans la production des certains biens industrielles URSS a complètement raté la révolution des TIC et finalement il a du utiliser pour les besoins militaires les ordinateurs analogiques qu’aux Etats Unis produits dans les usines soviétiques mais d’après les technologies volés chez les américains. Il n’y a pas des raisons de tel retard de quoi Castells conclue: « le système lui même, et non quelques carence des talents ni une insuffisance des investissements est à l’origine de ce retard ». Mais quand même il tache de donner certains éléments de réponse et présenter les obstacles majeurs mis aux développement de TIC par la système soviétique. Ils sont les suivants : • Complexe militaire qui constituait une bonne machine à bouffer les efforts de la recherche. Il est claire que car l’armée et l’industrie militaire étaient un priorité pour l’état, les meilleurs chercheurs travaillaient dans le secteurs militaire. En plus, car dans ce domaine il n’y avait pas de concurrence et c’était l’état qui décidait quelle usine vas produire quoi et dans quelle quantité, même dans la branche militaire les recherches souvent n’était pas prises en compte. • Économie de commandement ne favorisait pas l’amélioration de produit. Il est claire que quand dans l’économie de marché la nouvelle technologie entre dans la cycle de production, il faut du temps pour la mettre en marche et pendant ce temps la productivité peut considérablement baisser ce que vas tout de suite influencer le prix de produit. Mais dans la système de économie planifiée on ne peut pas admettre la baisse de productivité car il y a le plan et le système ne peut pas être réguler par les instruments de marché (les prix sont artificielles). Donc, dans ce cas là, seul possibilité de augmenter la productivité ce n’est pas la nouvelle technologie mais élargissement des usines et recrutement de plus grande nombre des travailleurs (système extensive du développement). • La rupture entre la recherche et l’industrie (cette rupture existe même jusqu’à maintenant). D’un côté il existait Académie des sciences de URSS qui était bien financée mais qui constituait une « boîte noire » car les recherches qu’elle menait étaient détachés de la production. D’autre côté chaque branche de industrie avait ses propres instituts de recherche que dépendaient de ses ministères qui, à leur tour, dépendaient de Gosplan qui leur donnait des directives directs sur la quantité de leur production. En plus il n’y avaient pas des liaisons entre les différents structures de recherche. • Dans le domaine de la recherche ainsi comme partout la système de contrôle de l’information et de répression idéologique était assuré par un appareil de KGB puissant et omniprésent. Comme l’avait dit Lenine, la meilleur façon de contrôler l’information c’est contrôler la fourniture de papier. Et il faut dire ici que ce schéma était très bien réalisé en URSS. Tous ce qui était lié avec le papier était très bien contrôler. Les machines à écrire étaient très bien surveillés et ce n’est pas chacun qui avait le droit de les posséder, pour faire une photocopie d’un document en langue russe il a fallu avoir deux autorisation signés, alors que pour celui en langue étrangère – trois autorisations. Crise de fédéralisme soviétique Pour Castells le problème de fédéralisme est aux fond communicationnelle parce qu’elle représente la crise d’identité soviétique. Et c’est en fait ce problème de double identité qui a joué la rôle cruciale dans la chute de Union Soviétique. La thèse de crise de fédéralisme n’est pas nouvelle. Elle a été montré explicitement par Hélène Carrere d’Encausse, chercheur à Académie Française, spécialiste de Union Soviétique4. Et en fait dans ses idées sur la crise de fédéralisme Castells appuis sur les travaux de Encausse. Le fédéralisme soviétique, et c’est là qu’il y a le défaut, reposait sur le double identité qui a été provoquée à l’époque par l’idéologie bolchevik. D’abord les bolcheviks ne faisaient pas la distinction entre les ethnies et les peuples parce que le communisme c’est une idéologie cosmopolite qui visait la révolution mondiale assurée par prolétariat développé. Par contre, bien sure, qu’ils avaient besoin de agrandir toujours la territoire de Union Soviétique en rattachant à elle les territoires des autres républiques et pour le faire URSS avait besoin de soutien des élites nationales. C’est comme ça que la système de fédéralisme soviétique est fondé. Elle ne repose pas sur le même principe que par exemple la Suisse (égalitarisme des ethnies) mais sur le principe de territorialité comme base du fait national. C’est dans ces conditions là que la système de soutien des élites nationales était fondé. Chef du parti communiste de telle où telle république avait des fonctionnaires aux dessous de lui qui assuraient le contrôle partout, alors que le leader dépendait directement de Comité Central du parti qui se trouvait à Moscou et qui était dominé par les russes (il faut souligner que la Russie, par contre, n’avait pas son propre leader à l’intérieur de URSS ainsi comme parti communiste nationale). Echec de perestroïka Ce que Castells souligne et ce qui est tout à fait juste que la perestroïka c’était une réforme procédée de haut vers le bas, sans aucun soutien et sans aucun appui sur la société civile qui à cette époque, on peut dire, n’existait pas. Objectifs de perestroïka: désarmement et la fin de guerre froide, réforme de l’économie, relâchement de contrôle de l’opinion publique, démocratisation et décentralisation. Mais cette image lumineuse de Gorbatchev qui a voulu lui même détruire une système de contrôle soviétique est tout à fait fausse, et de ce point de vue je suis d’accord avec Castells. Gorbatchev c’était une fruit du système et ce qu’il a voulu faire – bricoler un peut mais pas détruire. Il a voulu garder certains privilèges en tant comme fonctionnaire de parti, il n’a jamais pu autoriser une système de marché libre (mais quand même il a pu autoriser le lancement des entreprises coopératifs). Le problème est que Gorbatchev avait quand même pas mal des opposés. Et pour les liquider il a du libérer la presse et l’opinion publique. Mais en les libérant, il a tout de suite mis en cause toute une système soviétique. Les médias ont déclenché une mobilisation sociale sur toutes les thèmes possibles. Ce qui était principale en ce temps là, une opinion dominée partout dans les médias, c’était le rejet de toutes les vérités officielles. Et c’est ça qui a donné lieu à toutes les mouvements nationalistes dans les républiques. Dans les conditions quand toutes les vérités officielles et parmi eux le fait de « citoyenneté soviétique » étaient mises en cause, le nationalisme est devenu une seule forme de mémoire historique. Nationalisme soviétique - pas forcement l’expression de l’identité ethnique mais aussi une forme de revendication démocratique. La conclusion commune que Castells fait sur le sujet de URSS que « la chute si vite du système monopartite et de toute identité soviétique est un effet stupéfiant de notre capacité collective à élaborer des fantasmes politiques si puissants qu’ils finissent par changer l’histoire ». Conclusions de Castells Il y a deux types de conclusions qu’on peut tirer de Castells sur ce sujet : les conclusion politiques et communicationnelles. Les conclusions politiques sont les suivants : • Il faut toujours garder la distance entre le projet théorique et son application. En disant ça Castells veux dire que les bolcheviks ont pris le projet théorique de Marx et l’on appliqué. Ce n’est pas toute la vérité. Le problème est que le marxisme chez les bolcheviks était très modifié par Lenine et en plus il a été juxtaposé avec toute une sorte des phénomènes tout à fait russes. Donc, il ne s’agit pas forcement de distance entre le projet et ça réalisation mais aussi de distance entre projet et son application sur la territoire particulière. • Selon Castells on est devenu les témoins de la révolution. La révolution est nécessaire quand les institutions ne sont plus adaptés aux conditions matérielles et subjectives de la société. • La spécificité de la fin de l’Union Soviétique qu’elle c’est passé sans aucun projet politique concret. Les gens, les médias, tous avaient l’impression qu’il suffira de finir avec la système monopartite, économie centralisée et planifiée, avec URSS et tout sera bien. Donc, le projet unique politique de démontage de URSS – c’était le rejet de toutes les valeurs soviétiques possibles. Les conclusions communicationnelles : • La fin de URSS était provoqué par le contexte historique nouveau dans lequel la système soviétique ne pouvait plus exister. • Le monopole étatique et militaire sur information n’était pas du tout compatible avec informationnalisme. • Le problème du pouvoir soviétique (dans toutes les domaines – dans la science, l’industrie etc) c’était sa centralisation et hiérarchie de contrôle verticale alors que, selon Castells, l’informationnalisme est caractérisé par le système de réseau, donc, horisontale. • La société informationnelle est caractérisé par pouvoir matériel de traiter des informations abstraites et la quête sociale d’une identité culturelle. Alors la système de étatisme, selon Castells, n’a pas pu assurer ni l’un, ni l’autre. Critique de Castells • Déterminisme informationnelle. Je pense que Castells exagère quand il voit dans la chute de URSS une cause communicationnelle. On ne vois pas vraiment la liaison – pourquoi l’échec technologique soviétique où le retard technologique a provoqué telle révolution. Chez Castells ça paraît évident qu’il ne l’explique pas. La système isolée où quasi isolée comme URSS théoriquement n’a pas pu dépendre des facteurs extérieurs (alors que informationnalisme c’est le facteur plutôt extérieure). • Castells a une image lumineuse de la situation économique en Union Soviétique en disant que, donc, avant les milieux des années 1970 et même début de 1980 URSS était troisième puissance économique etc. Il y a beaucoup des travaux des chercheurs en économie qui prouvent que à partir de début des années 1970 et même plutôt URSS était condamné surtout à cause de système des prix artificielles. • La vérité historique et la situation en Russie actuelle montrent qu’il ne suffit pas installer les systèmes de communications et d’information, assurer les transactions circulants avec une grande vitesse entre les banques et les entreprises etc. La Russie actuelle est toujours dans la même situation que URSS – elle n’exporte que les matières premières. Donc, l’informationnalisme n’a pas aidé. • Il y a beaucoup de analyse économique chez Castells mais il ne décrit presque pas la système de contrôle idéologique de l’information alors que c’est un point important. Pendant 70 ans l’état a réussi de convaincre les citoyens qu’ils n’avaient pas besoin en fait de communication et de l’information parce que c’était l’état qui pensait pour eux. Chez Castells une personne soviétique dépends entièrement d’une machine étatique (économique et idéologique). Mais je pense qu’on ne pourra jamais comprendre le rôle de la communication dans la société soviétique et post-soviétique sans étudier la manière des gens de se comporter (surtout de se conformer où non conformer) à cette société. Et je voudrais conclure ce point par une citation de Michel de Certeau : « S’il est vrai que partout s’étend et se précise le quadrillage de la « surveillance », il est d’autant plus urgent de déceler comment une société entière ne s’y réduit pas ; quelles procédures populaires (elles aussi « minuscules » et quotidiennes) jouent avec les mécanismes de la discipline et ne s’y conforment que pour les tourner ; enfin quelles « manières de faire » forment la contrepartie, du côté des consommateurs (où « dominés » ?), des procédés muets qui organisent la mise en ordre sociopolitique ». 1 Castells M. Fin de millénaire, Fayard, 1999 (L’ère de l’information v. 3). Castells M. La nueva revolucion rusa, Madrid, Sistema, 1992 3 Castells M. The Collapse of Soviet Communism: a View from the Information Society, Berkeley, 1995 4 Carrere d’Encausse H. L’empire éclaté, Flammarion, 1978. 2