De majestueux symboles
Sachant que toute vie naît de l’eau, que toute
conscience individuelle surgit de l’océan de Conscience
universel, les plantes originelles vénérées par les
anciens, celles qui présidaient métaphoriquement à la
naissance du monde, se devaient d’être aquatiques. On
le remarque très clairement dans l’architecture des
temples égyptiens qui figurent une sorte d’île au milieu
des flots mais qui, de plus, sont soutenus par des
colonnes censées représenter des plantes aquatiques,
roseaux, papyrus, nénuphars et tamaris.
De la même manière que, pour le prêtre égyptien,
l’origine du monde se situe dans le marais primordial,
pour l’Indien, « La perle de la création est dans le
lotus ». Ce lotus aux huit pétales indiquant les huit
directions surgit du nombril de Vishnou émergeant de
l’eau. Plus tard, le Bouddha sortira lui aussi du lotus
initial, image parfaite de l’imperméabilité au monde et
de la beauté émergeant du limon vaseux.
Une fois le monde parvenu en pleine manifestation,
c’est évidemment l’arbre qui incarnera le mieux la
majesté ici-bas, essentiellement parce que, vu de
hauteur d’homme, il apparaît comme un pont entre la
terre et le ciel, plongeant ses racines dans un sous-sol
réputé servir de résidence aux forces occultes les plus
ténébreuses, et élevant ses branches presque jusqu’aux
étoiles, presque jusqu’au soleil.
C’est forts de leur taille, de leur puissance et de leur
longévité, que les arbres devinrent tout naturellement
les symboles de l’univers. Dans toutes les régions du
monde, l’arbre cosmique, l’arbre de vie ou, dans le
Judéo-christianisme, l’arbre de la connaissance du bien
et du mal, font partie des images fondatrices des
Traditions spirituelles.
Bien sûr, ces arbres n’étaient pas les mêmes dans tous
les pays ; chaque ethnie choisissant soigneusement le
sien parmi les plus abondants ou, inversement, les plus
rares, les plus verts ou les plus chargés de fruits, ou
encore parmi ceux qui atteignaient les tailles ou les
âges les plus impressionnants…