Document N° 2 Hérodote, l’Enquête, VI. Milieu du Vème siècle avant JC.
Lorsque les troupes eurent pris leurs positions et que les sacrifices donnèrent de bons présages, les Athéniens, aussitôt donné le signal de l’attaque, se lancèrent au pas de cours contre
les Barbares, l’intervalle qui les en séparait n’était pas de moins de huit stades. Les Perses, quand ils le virent arriver sur eux en courant, se préparèrent à les recevoir ; constatant qu’ils
étaient peu nombreux et que, malgré cela, ils se lançaient au pas de course, sans cavalerie, sans archers, ils les crurent atteints de folie, d’une folie qui causerait leur perte totale. C’était
l’idée que se faisaient les Barbares ; mais les Athéniens, après qu’ils eurent, en rangs serrés, pris contact avec eux, combattirent de façon mémorable. Ils furent en effet, autant que nous
sachions, les premiers de tous les Grecs qui allèrent à l’ennemi en courant, les premiers à supporter la vue de l’équipement des Mèdes et d’hommes portant cet équipement, alors que,
jusque-là, rien qu’à entendre le nom des Mèdes, les Grecs étaient pris de peur. La bataille dura longtemps à Marathon (…) La victoire resta aux Athéniens. Les Perses prirent la fuite ; ils
les suivirent, abatant les fuyards, jusqu’au bord de la mer.
Questions
Que raconte cet extrait de texte ?
Quels étaient les adversaires ?
Qui a gagné cette bataille ?
Que nous apprend la première phrase soulignée ?
Que nous apprend la seconde phrase soulignée ?
Commentaires
Les Athéniens ont vaincu les Mèdes (Perses) en 490 avant JC à la bataille de Marathon. Hérodote montre l’importance
de la religion dans la guerre. Il nous apprend également que la victoire fut remportée grâce aux les hoplites qui
combattirent pour la première fois en courant.
C’est donc au début du Vème siècle que les hoplites prirent une grande importance dans la guerre. 10 ans plus tard ce
sont les rameurs qui furent déterminant lors de la bataille navale de Salamine qui mit fin à la seconde guerre médique.
Conclusion (trace écrite)
C’est à l’occasion des guerres médiques (bataille de Marathon en 490 avant JC et de Salamine en 480 avant JC) que l’ensemble des
hommes libres accéda au statut de défenseur de la cité. Ceci explique que c’est à cette époque que fut en place le système démocratique.
Document N°3 : inscription du IVè siècle avant JC
Je ne déshonorerai pas mes armes sacrées et je n’abandonnerai pas mon voisin là où je serai mis en rang […]; je défendrai ce qui est saint et sacré, et ne remettrai pas à mes successeurs
la patrie amoindrie, mais plus grande et plus forte, agissant seul ou bien avec tous, j’obéirai à ceux qui tour à tour, gouverneront sagement, aux lois établies et à celles qui sagement
seront établies. Si quelqu’un entreprend de les détruire, je ne le laisserai pas faire, agissant seul ou bien avec tous, et j’honorerai les cultes ancestraux. Que connaissent ce serment les
dieux, Aglauros, Hestia, Enyô, Enyalios, Arès, et Athéna Areia, Zeus, Thallô, Auxô, Hégémoné, Héraclès, les bornes de la patrie, les blés, les orges, les vignes, les oliviers, les figuiers.
Questions
De quel genre de texte s’agit-il ?
Comment le sait-on ?
Quel sens donner à la première phrase : « je n’abandonnerai pas mon voisin
là où je serai mis en rang » ?
Que nous apprend la phrase soulignée ?
Commentaires
Le serment des Ephèbes (jeunes gens qui atteignent vers 20 ans l’âge de la majorité et deviennent hoplites
et citoyens) est une affirmation de la « solidarité hoplitique ». Celle-ci repose sur l’égalité entre les
hommes qui combattent et sur leur dévouement absolu au collectif de la cité. Il nous apprend également
que le gouvernement de la cité est confié – tour à tour – à des hommes différents. Ce sont deux principes
de la démocratie.
Conclusion (trace écrite)
Pour devenir citoyen, les jeunes hommes (éphèbes) devaient prêter serment et s’engager à la « solidarité hoplitique ». Celle-ci reposait
sur l’égalité des hommes et sur la rotation des responsabilités.
Document N° 4 : Aristote (384-322 avant JC), La Politique, IVè siècle avant JC
La cité est une collectivité de citoyens. Il faut donc examiner ce qui doit être appelé citoyen et ce qu’est un citoyen. […] Un citoyen au sens absolu du terme ne peut mieux se définir
que par la participation à l’exercice des pouvoirs de juge et de magistrat. […] C’est pourquoi le citoyen dont nous avons parlé existe surtout dans une démocratie; dans les autres
régimes, on peut le trouver, mais pas nécessairement. Dans certaines cités, il n’y a pas de peuple (demos) ni de session régulière de l’Assemblée (Ecclesia) […]. Quiconque a le pouvoir
de participer au pouvoir délibératif et judiciaire, nous disons qu’il est citoyen de cette cité, et nous appelons cité la collectivité des citoyens ayant la jouissance de ce droit, et en nombre
suffisant pour assurer à la cité, si l’on peut dire, une pleine indépendance.