l’année (OR = 2,98), et l’exposition àune antibiothérapie
(dont le type n’est pas précisé) dans les 6 mois (OR = 2,68),
ontétélesfacteurssignificativementassociésàlarésistance à
AUG. Enfin, une étude rétrospective de type exposé/non
exposé,réalisée chez 108 patients ayant présentéune infec-
tion urinaire àE. coli, a mis en évidence que l’exposition à
AUG dans le mois précédent était un facteur de risque
(RR = 4,36) associéàl’isolement d’un E. coli résistant à
AUG [18].
Une des limitations de notre étude est l’absence de
connaissance du mécanisme moléculaire de la résistance des
souches d’E. coli isolées. Àce jour, 4 mécanismes différents
de résistance àAUG ont étédécrits [19]. Celle-ci peut être
due àune hyperproduction de la céphalosporinase constitu-
tive, àla présence de bêtalactamases plasmidiques de type
OXA-1 moins sensibles àl’inhibition par l’acide clavulani-
que que les habituelles TEM-1, àl’hyperproduction des
TEM-1 dépassant les capacitésd’inhibition de l’acide clavu-
lanique,ouencoreàla productiondebêtalactamasesdérivées
de TEM-1 et présentant une sensibilitéréduite àl’acide
clavulanique (appelées TRI ou IRT). Par ailleurs, l’autre
limitation de cette étude est la relative petitesse des effectifs
au plan statistique (n= 135) —nuancée par l’importance au
plan clinique de la série (recrutement consécutif sur 4 ans
dans un centre hospitalier universitaire) —qui peut limiter la
mise en évidence d’autres associations entre les facteurs de
risque et la résistance àAUG des souches d’E. coli.
En conclusion, cette étude a mis en évidence qu’un traite-
ment antérieur par amoxicilline est un facteur de risque de la
résistance d’E. coli àAUG. Il est donc recommandéaux
cliniciens d’éviter d’utiliser cet antibiotique de façon proba-
biliste chez les patients de réanimation susceptibles d’avoir
une infection àE. coli et ayant reçuaupréalable de l’amoxi-
cilline.
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