c`est ce qui nous intéressera dans les séances suivantes
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Economie d’Internet 0 : introduction Marc Bourreau, Majeure Management et Nouvelles Technologies Cadre général Deux sens à « économie d'Internet » L’économie du secteur : offre, demande, structure industrielle, comportement des acteurs (backbones, ISP, etc.), etc. Les transformations économiques induites par Internet dans tous les secteurs c’est ce qui nous intéressera dans les séances suivantes Question générale : c’est ce qui nous intéressera dans cette première séance En quoi l’Internet change-t-il les modèles économiques ? On s’intéressera aux marchés finals (B2C, C2C) plutôt qu’aux organisations (au sein des entreprises) et aux marchés intermédiaires (B2B). Cadre général L’effet principal d’Internet concerne les échanges d’information C’est un marché informationnel Certains biens – les biens informationnels – sont transformés en bits d’information et deviennent facilement échangeables Mais l’information sur tous les biens (même les biens physiques) est elleaussi numérisée et facilement échangeable On s’intéressera à ces deux formes d’information : L’information en tant que bien ou service (les biens informationnels) L’information qui sert à faire fonctionner les marchés (connaissance d’un marchand, des prix, des caractéristiques des biens, etc.) Plan du cours 5 séances de cours Les infrastructures Les réseaux Les biens informationnels Biens d’expérience et information de la demande Internet, numérisation et innovation Évaluation 2 QCM Questions de cours Documents de cours Syllabus et slides du cours : http://ses.telecom-paristech.fr/bourreau/ecointernet.html Pour m’envoyer un mail : [email protected] Introduction : l’économie numérique Plan du cours La mise en réseau des moyens de calcul Une économie numérique ? Le paradoxe de la productivité Les gains de productivité attribués aux TIC I -- La mise en réseau des moyens de calcul Le principe « end-to-end » L’originalité d’Internet : la décentralisation de l’intelligence dans les extrémités du réseau Réseau téléphonique traditionnel L’intelligence est dans le réseau (les commutateurs) Réseau Internet L’intelligence est dans les extrémités (l’ordinateur) 1969, ARPAnet La mise en réseau des moyens de calcul A partir de la moitié des années 90, mise en réseau des ordinateurs (des serveurs) Mosaic ADSL La mise en réseau des moyens de calcul Quels facteurs ont permis cette évolution rapide ? Les progrès de la micro-électronique : possible progressivement d’avoir un ordinateur dans chaque foyer suffisamment puissant pour faire tourner les applications localement. possible désormais de produire des ordinateurs miniatures : le smartphone, la tablette, la console portable, … Les progrès dans les réseaux : progrès dans les protocoles (Internet Protocol) dans la capacité (la bande passante) des réseaux Les progrès de la micro-électronique Moyens de calcul de plus en plus puissants : la « loi » de Moore La densité des transistors sur un circuit intégré double tous les 18 mois Plus une « cible » pour l’industrie, qu’une véritable « loi » Les progrès dans les réseaux Des réseaux avec de plus en plus grandes capacités Dans le cœur des réseaux : développement de la fibre optique Possible de transmettre plus de 40Gb/s sur une longueur d’onde d’une fibre optique Dans les réseaux d’accès : développement du haut débit Aux Etats-Unis : concurrence telcos vs. câblos En Europe : concurrence sur le marché de l’ADSL avec le dégroupage de la boucle locale II -- Une économie numérique ? TIC et productivité Le « paradoxe de la productivité » Pourquoi un « paradoxe » ? En 1987, Robert Solow remarque que « l'ordinateur est partout, sauf dans les statistiques de productivité ». Aux États-Unis, la croissance annuelle de la productivité du travail et du progrès technique a considérablement ralenti à partir de 1973 alors que les ordinateurs et les TIC se diffusaient dans les entreprises Evolutions entre 1966 et 1994 : Productivité du travail (production par heure travaillée) : 1966-1973 : +2,4% par an 1973-1994 : +1,5% par an Progrès technique : 1966-1973 : +1,9% par an 1973-1994 : +1,0% par an TIC et productivité Mais rebond de la productivité entre 1995 et 2000 Aux Etats-Unis et dans les économies occidentales. Aux Etats-Unis, croissance de la productivité 1950-1972 : +2,66%/an 1972-1995 : +1,42%/an 1995-2000 : +2,86%/an Accélération de la croissance de la productivité attribuée aux TIC : Effet direct : accélération de la baisse des coûts des équipements TIC plus d’investissement augmentation de la productivité Effets indirects : amélioration de la productivité des entreprises par la substitution de capital TIC (plus « efficace ») à d’autres formes de capital ou à de la main d’œuvre. TIC et productivité Jorgensen (2001) estime que les TIC ont ajouté 1,18 point de pourcentage à la croissance du PIB américain entre 95 et 2000 Oliner et Sichel (2000) estiment que 56% de la croissance de la productivité du travail entre 1996 et 1999 est due aux TIC TIC et productivité Source : Oliner et Sichel (2000) Critiques de ces résultats Les problèmes de mesure L’innovation dans les TIC ne conduit pas seulement à une baisse des coûts mais aussi (surtout) à une augmentation de la qualité (et donc de l’utilité) surestimation de l’inflation ? Utilisation d’indices de prix « hédoniques » : insuffisant (Hausman) ? La surestimation de l’inflation conduit à sous-estimer les gains de productivité Débats sur la causalité pour certains, les gains de productivité des entreprises viennent principalement des réorganisations consécutives à l'introduction des équipements informatiques et internet Thèse de Philippe Askenazy (1999) : The consequences of new workplaces practices in the United States - The Neo-Stakhanovism Brynjolfsson, E. et Hitt, L.. Beyond Computation (2000) : Information Technology, Organizational Transformation and Business Performance, Journal of Economic Perspectives. Depuis les années 2000 Le rôle des TIC dans la croissance semble avoir diminué après 2000 : Jorgenson, Ho et Stiroh (2007) : les TIC ont représenté 59% de la croissance de la productivité du travail entre 1995 et 2000 et 33% entre 2000 et 2005 Dans les TIC, quel est le rôle de l’Internet ? Crandall, Lehr et Litan (2007) étudient la période 2003-2005 aux Etats-Unis et trouvent que 1% d’augmentation de la pénétration du haut débit augmente le taux d’emploi de 0,2 à 0,3%. Greenstein et McDevitt (2008) trouvent que la diffusion du haut débit a contribué pour 8 à 11 mds de $ au PIB US. Ce qu’il faut retenir L’« économie numérique » est la conséquence des progrès dans la micro-électronique (qui ont permis de décentraliser l’intelligence des réseaux) et dans les réseaux (qui ont permis des échanges de données massifs). Au niveau macro-économique, pendant longtemps, on n’a pas perçu d’effet des TIC (c’était le « paradoxe de la productivité » de Solow). Cependant, à partir de la fin des années 90, on a observé un impact très fort des TIC sur la croissance économique On peut faire l’hypothèse que c’est la mise en réseau des moyens de calcul (l’Internet, les réseaux internes, etc.) qui a permis ces gains de croissance Il y a bien une « économie numérique »
