Clinicien plus • septembre 2013 43
Radiographie pulmonaire standard
vers le bas. Sur l’incidence PA (Figure 1b),
l’opacité est difficile à percevoir, de loca-
lisation rétrocardiaque. Toutefois, cette
opacité fait perdre la silhouette du dia-
phragme gauche sur le PA et sur le profil,
signe facilitant la détection de cette ano-
malie. En présence d’une suspicion cli-
nique d’un processus infectieux, cette trou-
vaille devient compatible avec une conso-
lidation pulmonaire en lien avec une pneu-
monie bactérienne probable.
La consolidation
Le terme « consolidation » fait référence à
une opacité alvéolaire. Ce type d’opacité
est causée par un remplissage des alvéoles
pulmonaires par du matériel qui peut être,
dans un contexte infectieux, du pus et des
cellules inflammatoires au sein des
alvéoles. Ce remplissage peut aussi re-
présenter du sang (contusion pulmonaire),
de l’eau (œdème pulmonaire alvéolaire),
des cellules (adénocarcinome), des pro-
téines (protéinose alvéolaire) et autres
(aspiration, cellules inflammatoires,
graisse). Quand dans ces cas les bronches
demeurent perméables et aérées, alors
apparaît un bronchogramme aérien provo-
qué par le contraste entre le contenu aérien
radiotransparent des bronches et le contenu
alvéolaire radio-opaque.
La qualité technique
de l’examen
Avant d’interpréter une radiographie pul-
monaire, il est important d’évaluer la
qualité technique de l’examen. Un exa-
men de mauvaise qualité technique est
moins sensible pour la détection de
pathologie et peut également nous orien-
ter vers un diagnostic erroné. Les élé-
ments clés à regarder sont la position, la
rotation, l’exposition et le
degré d’effort inspiratoire.
La position
Le positionnement habituel est
debout. Selon la condition du
patient, l’examen peut être fait
en position assise ou couchée.
En position couchée, l’inci-
dence du faisceau de rayons X
est en direction antéropos-
térieure (AP) au lieu d’une
direction PA, accentuant ainsi
la magnification des structures
médiastinales antérieures se
retrouvant plus éloignées du
détecteur derrière le patient.
La rotation
La rotation est évaluée en esti-
mant la distance entre les
apophyses épineuses sur la
ligne médiane et l’extrémité
proximale des clavicules. Cette
distance devrait être équiva-
lente entre la droite et la
gauche. Une rotation vers la
droite peut élargir le diamètre
du médiastin parfois de 30 %.
L’exposition
L’exposition devrait être suf-
fisante pour permettre de discer-
ner les corps vertébraux et de voir
la vascularisation pulmonaire.
Un cliché surexposé est plus
« noir ». Les corps vertébraux
sont trop bien visualisés, et une
pathologie pulmonaire peut ne
pas être visible. Les problèmes
d’exposition sont toutefois plus
rares avec les équipements
modernes de radiographie.
Figures 1a et 1b. Patient dyspnéique avec
leucocytose. Radiographie pulmonaire de profil
(a) et PA (b) montrant une consolidation
pulmonaire au lobe inférieur gauche.
Figure 1a.
Figure 1b.