BMR - FELIN

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BACTERIES
MULTIRESISTANTES (BMR), À
HAUT POTENTIEL DE
TRANSMISSION CROISÉE
ET
MAITRISE DE LA DIFFUSION
Dr O. BELLON
Hôpital d’Aix en Provence
Septembre 2011
1
DEFINITIONS
Lutte contre la diffusion des BMR
• Priorité nationale,
• Réduire la pression de sélection exercée
par les antibiotiques (sélection),
• Prévenir la diffusion des BMR
– antibiothérapies adaptées
– précautions d ’hygiène
2
DEFINITIONS
• différences entre
–
–
–
–
Bactéries multirésistantes
Germes multirésistants
Bactéries plurirésistantes
Bactéries totirésistantes
• Difficilement compréhensible par les
soignants
• Ajout en 2009 des bactéries à haut potentiel
3
de transmission croisée
DEFINITIONS
Un germe multirésistant
• n’est sensible qu’à un petit nombre
d’antibiotiques (familles ou sous familles),
• antibiotiques restants ayant une forte,
probabilité d’efficacité thérapeutique
• résistance naturelle ou acquise.
4
DEFINITIONS : GMR
Germes de l’environnement
• Particulièrement résistants,
• Ne sont responsables d’infection que :
– chez des personnes dont l’immunité est
imparfaite,
– ou lors de l’introduction dans des sites peu
vascularisés (prothèses),
– lors de gestes agressifs.
5
DEFINITIONS : GMR
Germes de l’environnement
• Multirésistance naturelle :
–
–
–
–
Pseudomonas aeruginosa,
Stenotrophomonas maltophilia,
Aeromonas hydrophila,
Chryseobacterium (Flavobacterium)
meningosepticum,
– Alcaligenes denitrificans subsp. xylosidans,
– Burkholderia cepacia.
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BMR
• Bactérie faisant partie de la liste définie
par le ministère de la santé
• liste limitative
– germes
– phénotypes particuliers
7
BMR 100 REC. 99
• Quels critères retenir ?
–
–
–
–
Potentiel pathogène élevé
Caractère commensal (portage humain)
Caractère saprophyte (environnement)
Diffusion clonale
8
BMR 100 REC. 99
Suivre au moins :
• Staphylococcus aureus résistants à la
méticilline (SAMR),
• Entérobactéries productrices de
betalactamases à spectres étendu (EBLSE),
• Enterobactéries hyperproductrices de
céphalosporinase (EBCASE)
• Acinetobacter résistants à la ticarcilline (ABR), 9
BMR 100 REC. 99
Suivre au moins :
• Pseudomonas aeruginosa résistants à la
ticarcilline ou à la ceftazidime ou à l’imipenem
(PAR),
• Les entérocoques résistants à la vancomycine
(EVR) sont encore rarement isolés mais
constituent une menace majeure.
10
Ajout en 2009
– Bulkhorderia cepacia
– Stenotrophomonas maltophilia
– BMR émergentes
• ERG
• BLSE Imipenem R
– Nouvelle définition : MO émergent à haut
potentiel de transmission croisée
11
Ajout en 2009
– MO émergent à haut potentiel de
transmission croisée
– Les modèles sont
•
•
•
•
Les entérocoques résistants aux glycopeptides
Clostridium difficile
Les EBLSE
Les SAMR
– Certains de ces MO font l’objet de
recommandations nationales…..
12
BMR ET VIRULENCE
• Mortalité des bactériémies
– à SARM : 43,2 %
– à SASM : 8,8 %
– (P<0,01).
13
BMR ET VIRULENCE (2)
• Après ajustement sur 3 variables associées au
développement de la résistance :
– sévérité de la maladie sous-jacente
– durée de séjour avant l’infection
– antibiothérapie préalable
• le risque de décès n’est plus significativement
différent.
•
French, J.Hosp.Infect 1990
14
INFECTIONS NOSOCOMIALES ET
BACTERIES SENSIBLES
Problème délicat à gérer car :
• difficile à repérer,
• nécessité de systèmes d’alertes performants,
• typages plus ou moins sophistiqués.
15
Pourquoi ?
• Les bactéries multi-résistantes ne sont pas responsables du plus
grand nombre d ’infections MAIS :
– elles sont facilement reconnaissables
– la lutte contre les BMR correspond à la lutte contre les autres
bactéries responsables d ’Infection Nosocomiale
– leur surveillance permet d ’obtenir des indicateurs
– c ’est un bon reflet de la circulation des autres germes
• Les conséquences sont importantes
– coût
– augmentation de la durée de séjour
– nécessité de mise en place d ’isolement
16
CCLIN Sud Est 2003
– escalade dans l ’antibiothérapie probabiliste
INFECTIONS NOSOCOMIALES ET
BACTERIES SENSIBLES
ICEBERG
L’application stricte des protocoles
recommandés dans la lutte contre les
bactéries multirésistantes est bénéfique pour
l’ensemble des infections.
17
BMR????
• Cas des SAMS polyrésistant
• Cas du pneumocoque plurirésistant
• Cas du SAMR…..mais avec résistance
isolée à l’oxacilline
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Diffusion des B.M.R
• Deux facteurs importants
– sélection de souches résistantes (antibiothérapie)
– diffusion des clones résistants (hygiène)
• Mais souvent
– non connaisance du statut du patient
– pas de recherche de portage
– absence de stratégie préventive
• Isolement
– souvent mal compris
– encore plus souvent mal géré
– nécessite
• une organisation des soins réfléchie
• des moyens à disposition
CCLIN Sud Est 2003
• une information et un suivi
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Stratégie de base
• Rationalisation de l ’usage des antibiotiques
• Identification précose des patients porteurs :
– malades
– colonisés
• Isolement
– techniquement (toujours)
– géographique si possible car facilite les taches
• Traitement
– des malades toujours
– des porteurs non malades seulement dans certains cas
• Evaluation de la stratègie
• utilité de la répétition des recommandations !
CCLIN Sud Est 2003
20
Réservoirs et transmission
BMR
Staphylococcus aureus
résistant à la méticilline
Transmission
croisée
Pression de Contamination de
sélection
l’environnement
antibiotique
a
+
a
-
a
+
ab
+++
ab
++
ab
+
++
nez, peau
+++
+
Entérobactéries
productrices de BLSE
++
tube digestif
+++
+
Entérocoque résistant à
la vancomycine
++
tube digestif
++
+
Acinetobacter
baumannii résistant à la
ticarcilline
++
oropharynx,
peau, tube
digestif
+
oropharynx,
tube digestif
++
tube digestif
++
+
+
+
+
+
Pseudomonas
aeruginosa
multirésistants
Entérobactéries
hyperproductrices de
céphalosporinases
•
Sites de
portages
a risque de portage
CCLIN Sud Est 2003
b sélection de mutants R
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Identification des porteurs de BMR
• Permet de mettre en oeuvre les mesures d'isolement.
– Détection de la multirésistance au laboratoire
– notification rapide du labo aux services
– signalisation dans le service
• entrée de chambre
• dossiers de soins
– système d ’information relative au portage de BMR
performant (hospitalisations ultérieures et
transferts)
CCLIN Sud Est 2003
22
Comment chercher les BMR?
• Milieux spécifiques ++++
• Techniques de biologie moléculaire ++++
demandes SPECIFIQUES
• Sur prélèvements diagnostiques ou sur
prélèvements pour recherche de
portage…….méthodologies différentes (pas
d’élimination de la flore de macération pour
23
les portages)
Comment chercher les BMR?
• Dépistage
– SAMR
• Écouvillonnage nasal jonction cutanéomuqueuse
• Plaies cutanées chroniques sans désinfection
– EBLSE
• Écouvillonage rectal ou selles (anal/ REMIC
2010)
• Il n’est pas recommandé de faire une recherche
sur les plaies chroniques
24
Comment chercher les BMR?
• Dépistage
– Pseudomonas aeruginosa
• Gorge
• Aspiration trachéale
• Écouvillonage rectal
– acinetobacter
• Gorge
• Écouvillonage rectal
• Milieu spécifique  préciser le nom de la
bactérie sur la demande ++++
25
BMR ET ANDEM - 96
• Indicateurs pertinents (2/an)
• Nb isolats SAMR/SAUR
• Nb nouveaux patients ayant une culture à
SAMR/nb de nouveaux patients ayant une
culture à SAUR
• Nb patients ayant une culture à SAMR/nb
de patients ayant une culture à SAUR
• Stratification par services et sites.
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METHODES DE CALCUL
• Un chiffre isolé ne sert pas à grand chose
• Etude de l’évolution plus intéressante
• Les calculs de taux comparables
– numérateurs
– dénominateurs
– judicieusement choisis
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ONERBA
• Elimination des souches issues de portages
• Elimination des doublons
– doublon prélèvement
– doublon (sensibilité)
– doublon service
• www.onerba.org
28
Epidémiologie
Il est primordial
- d’avoir des études épidémiologiques internes
- de participer aux divers réseaux pour obtenir des
taux
– régionaux,
– nationaux,
– voire internationaux.
• appliquer les recommandations
• Indicateur national……………….
29
BMR
particularités
30
S. aureus
• Responsable de nombreuses infections communautaires et /ou
nosocomiales
• C’est une des deux principales espèces responsables d'IN (5 à 10%).
• Hôte fréquent du tube digestif et des voies aériennes supérieures
• Résistance à la méticilline apparue en 1975 et en augmentation depuis
• Régression possible du taux de résistance (exemple du Danemark)
• Les SARM sont :
– résistants à toutes les ß-lactamines,
– souvent résistants aussi aux aminosides, aux macrolides et aux
fluoroquinolones
• SAMR communautaire plus sensible…..
31
S. aureus
•
•
•
•
tableau de bord de suivi des infections nosocomiales
public et privé
2005
taux de SAMR
– réduction de 25% dans 75% des établissements
32
EBLSE
• Entérobactéries : 35 à 40% des bactéries responsables d'IN.
•
EBLSE : environ 1% des bactéries isolées des IN.
• Cas apparemment isolés, cas groupés, ou véritables épidémies.
• Tendance à la diffusion clonale
• Infections urinaires (plus de 50%), bactériémies (5 à 20%) , infections
de plaies ou de site opératoire (10 à 20%).
• Principalement : K. pneumoniae, mais aussi Enterobacter aerogenes,
Escherichia coli, Proteus mirabilis, Citrobacter sp.
•
Résistantes à l'ensemble des ß-lactamines (sauf les céphamycines et
l'imipénème), aux aminosides et très souvent aux fluoroquinolones.
• En augmentation après une phase de régression
•
BLSE communautaire …..CTXM
33
Acinetobacter (ABR)
• Les A. baumannii représentent 2 à 4% des bactéries responsables
d'IN.
•
Les ABR jouent un rôle croissant dans les IN dans certains
secteurs hospitaliers (unité de soins intensifs)
•
Ils sont souvent à l'origine de bouffées épidémiques dans
lesquelles est impliquée la forte contamination de l'environnement
des patients porteurs.
• Certaines souches épidémiques résistantes à l'imipénème
conduisent à des impasses thérapeutiques.
• Survie dans l’environnement +++++
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Pseudomonas aeruginosa
• Germe de l ’environnement (eau)
• Pathogène opportuniste
• Souvent résistant par plusieurs mécanismes associés
35
Pseudomonas aeruginosa
• P. aeruginosa : 10 à 11% des bactéries responsables d'IN.
•
Les souches de P. aeruginosa
– résistantes aux ß-lactamines : ticarcilline, ceftazidime ou
imipénème,
– ont tendance à être résistantes aussi aux aminosides et aux
fluoroquinolones,
– devront faire l'objet d'une stratégie spécifique,
• notamment une politique de prescription raisonnée des antibiotiques
pour éviter leur émergence
•
et des mesures de contrôle de l'environnement
• Leur diffusion se produit par petites épidémies
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EVR
• tube digestif de l ’homme et des animaux
• responsable d’infections
– infections urinaires,biliaires, intraabdominales,bactériémies
– 3éme bactérie responsable de bactériémie
– 4ème bactérie responsable d’infection du site
opératoire
• responsable d ’infections nosocomiales
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EVR
• Enterococcus faecalis est naturellement résistant,
y compris à bas niveau :
–
–
–
–
Céfotaxime,
Gentamicine,
Lincomycine, Pristinamycine IA,
Sulfamides
• résistance ajoutée aux glycopeptides : impasse
thérapeutique
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EBCASE
• Chez certaines espèces d'entérobactéries, en
particulier Enterobacter cloacae, E. aerogenes,
Serratia marcescens et Citrobacter freundii, une
proportion importante des souches (10 à 30%) sont
résistantes aux ß-lactamines par hyperproduction de
céphalosporinase.
•
Les traitements antibiotiques favorisent l'émergence
de ces souches dont le potentiel de diffusion clonale
est beaucoup plus limité que celui des souches
productrices de BLSE.
39
DEFINITIONS
Lutte contre la diffusion des BMR
• Mise en place d ’une stratégie vraie
–
–
–
–
identification des patients,
diffusion de l’information,
traitements du patient cohérents,
évaluations
• situation épidémiologique,
• moyens disponibles,
• des résultats de la stratégie,
40
CONCLUSION
• Connaître
• Reconnaître
• Prévenir et Surveiller
• Réajuster
• Réévaluer
Démarche qualité
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hygiène
• Principaux facteurs liés à une augmentation
de la dissémination
– Augmentation de l’inoculum porté par le
patient
– Colonisation
– Contamination de l’environnement
– Ping-pong patient soignant
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Prévention
Traitement
des réservoirs
humains
Dépistage
des porteurs
Isolement géographique
Diagnostic, Isolement technique
Traitement des infectés
Application des précautions standard
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CONCLUSION
• Rester vigilant sur :
– le prélèvement
• médecin,
• infirmier,
– l’identification
• biologiste,
– les réajustements
• hygiénistes
• et TOUS
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Conclusion
• Les BMR ne sont que des INDICATEURS……
• Un patient sous antibiotique est plus
contaminant que sans antibiotique pour les
BMR…….
• Le patient atteint par une BMR peut être :
– Porteur
– Infecté
– Porteur et infecté
• Seul le site infecté sera éradiqué par
l’antibiothérapie……pas le portage…………ni
l’environnement
45
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